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4,08

sur 111 notes
Ce ne fut pas facile pour moi d'entrée dans ce récit.
Pendant longtemps le détail de la vie quotidienne de cet "ermite", ce taiseux, cet ours, m'a un peu ennuyée. J'ai eu peur que cela ne dure tout le récit.
Mais heureusement pour moi L Histoire a rattrapé le personnage et est venu le déranger dans son marais, malheureusement pour lui.
Parce que pour autant qu'il soit grognon et inabordable c'est un vrai humaniste. La politique et les guerres de pouvoir ne l'intéressent pas : si un être humain a besoin d'aide alors il l'aide sans se soucier des conséquences.
Mais gare à celui qui en abuse.
Finalement c'est une très belle histoire que celle de cette homme.
Mis à part ce début difficile, j'ai adoré cette fouille de détails botaniques pour raconter le marais. Au début j'ai cherché la signification de chaque mot que je ne connaissais pas, puis finalement je me suis laissée bercer par les mots.
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Un homme se réfugie au coeur d'un marais pour soigner un chagrin d'amour, quelque part en Lituanie au début du siècle dernier. Il s'isole de tout, refuse tout, sans concession, seul le travail de la terre semble l'apaiser. Il ne prend partie pour rien, ne veut rien comprendre aux changements politiques, aux guerres, il se consacre à l'essentiel. Lecture ardue.
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Les notes sont excellentes et je suis pourtant loin de partager l'enthousiasme de mes confrères lecteurs ;-)
Il me semble, à priori, que ni le titre ni la quatrième de couverture ne reflètent vraiment le contenu du livre.
On suit effectivement la vie de Youza, paysan lituanien qui nous fait plus ou moins traverser toute une partie du XXème siècle (je dis plus ou moins car on ne suit les évènements que de très loin, il n'est au courant de très peu de choses du fond de son marais où il vit seul et isolé) mais je ne vois pas en quoi c'est une "saga". Pendant 380 pages d'une écriture serrée et dense (à tous points de vue), pleine de vocabulaire inconnu, de répétitions, descriptive à souhait, on assiste aux travaux de la ferme que va bâtir (toujours seul) Youza : le bâti, les champs, les cultures, les granges, les extensions, j'en passe et des meilleures. Alors c'est sûr, c'est extrêmement intéressant d'avoir cette connaissance-là de la terre et de son exploitation (au sens noble du terme : ne rien laisser perdre, faire profit de tout ce que nous offre la nature) ainsi que des techniques d'alors, mais c'est aussi, à force, ennuyeux. Surtout que les années passent et les travaux se ressemblent.
Youza, j'ai eu du mal avec ce personnage, totalement fermé sur le monde et les gens qui l'entourent, incapable de résilience, imperméable à l'amour ou à tout joli sentiment, amassant des richesses qui ne serviront pas, bref, je n'ai pas accroché... Il est digne, oui, avec un honneur louable, plein d'une éducation dont il ne sait pas se défaire. Il est aveugle, aussi, aveugle de coeur et sa réflexion est somme toute très limitée, dommage...!
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Un des plus beaux livres que j'ai lus de ma vie (et j'en ai lus !...).
J'ai cherché en vain d'autres livres traduits de Youozas Baltouchis, qui est ici une sorte de Giono lituanien.
Quelle prodigieuse langue ! Quel merveilleux travail de traduction, pour rendre cette langue rurale en français, sans tomber dans le cliché ou le passéisme, quelle précision pour nommer les outils d'un monde en partie disparu dont les mots ne demeurent que dans quelques-unes de nos régions, au fond des campagnes.
Mais l'essentiel est dans ce Youza, fidèle à son amour manqué, raté, perdu, qui s'isole dans ses marécages infertiles et en fait un îlot de fertilité et d'humanité. Partout Youza sauve la vie. Dans les tumultes de l'histoire, il sauve l'essentiel, il accueille : le fasciste fuyant les communistes, parce qu'il est le fils de celle qu'il aimait, puis les Juifs pourchassés, puis les combattants communistes fuyant les fascistes...
Portrait magnifique d'un taiseux qui est comme un de ces 24 justes qui sauvent le monde.
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Si vous êtes à la recherche d'un livre et d'un auteur pas forcément très connus dans l'hexagone, et surtout d'un très bon moment de lecture, cette chronique est faite pour vous ! Je vous propose un petit voyage en Lituanie à travers le roman écrit par Youozas Baltouchis, La saga de Youza

C'est ainsi… Puisque la jolie Vintsiouné se refuse à lui et préfère épouser Stonkous, Youza décide, le lendemain des noces, de demander sa part d'héritage à son frère, et de s'exiler dans les marais de Kaïrabalé, où aucune âme ne vit. On suit son installation dans ce paysage rude, accompagné en cela par l'omniprésence de la nature, si bien rendue par la qualité de la traduction. C'est d'ailleurs mon premier coup de coeur en lisant ce livre.

Alors que Youza est le personnage central de cette intrigue, le marais du Kaïrabalé y joue un rôle de premier plan. Coupant son unique habitant du monde, il le protège aussi des soubresauts de l'histoire, qui deviennent progressivement perceptibles. Durant une bonne partie du roman, aucun repère chronologique ne vient agrémenter le récit puis petit à petit, on commence à identifier la période précédant la Seconde Guerre Mondiale : le pouvoir lituanien s'efface devant les communistes, remplacés très vite par l'occupant allemand. Youza apprend les évènements presque avec naïveté et ne se doute pas des changements à l'oeuvre près de chez lui. Brusquement, sa maison devient un refuge. Par simple humanité, il recueille les persécutés sans attendre quoi que ce soit en retour, lui, le taciturne dont la réponse la plus commune quand ses interlocuteurs commencent à s'épancher est « Des mots, des mots… » ou « Tu causes, tu causes… ».

N'allez pas croire que Youza est un saint : je vous laisse découvrir sa façon de traiter la jeune Karoussé, ou encore de refuser d'aider financièrement son frère. Mais c'est un homme, tout simplement, qui ne se posera pas de questions une fois devant cette épreuve. Son personnage, mais également ceux qui l'entourent, sont bien mis en valeur par l'auteur, et ils resteront le matériau principal du roman, une fois la grande Histoire en marche. C'est un autre point qui m'a beaucoup plu.

Enfin, la richesse des thèmes abordés est réelle : l'impossibilité de l'amour, la difficulté de reconstruire sa vie sans lui, la puissance de la nature, les conditions de vie de l'époque (on suit d'ailleurs pas à pas l'installation de Youza dans le marais), le sujet de la transmission (quand Youza se souvient de ce que lui apprenait son grand-père Yokoubas), et bien sûr le contexte historique et ses répercussions sur la vie des habitants. Un vrai moment de plaisir.

Pour être complet, La saga de Youza, publiée initialement en 1979, reçut le prix de Meilleur livre étranger en 1991. C'est amplement mérité !

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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Abandon p 142/380
Je jette l'éponge après la lecture d'un gros tiers de ce roman de terroir lituanien, prix du roman étranger 1991, un récit qui prend place au début du XXème siècle et dans lequel nous suivons Youza, l'aîné d'une fratrie, qui ne se remet pas de son amour de jeunesse qui en a épousé un autre - propriétaire terrien. Youza se lance alors à son tour, dans la conquête d'une propriété qu'il choisit en plein dans les marais. L'on suit alors les efforts selon les saisons, au gré des visites de son frère, Youza ignorant les sentiments d'une jeune fille qui en perd la raison...Un Youza, un peu bas de plafond qui ne comprend pas les sentiments et s'obstine dans ses croyances désormais religieuses et un peu mystiques...
Le roman, avec quelques belles descriptions et un vocabulaire ancestral agricole difficile à comprendre, tourne vite en rond.....Je me suis lassée de ces répétitions et du style un peu naïf de l'auteur.
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Quoi de plus banal que de se partager les biens des parents après leur décès....mais ce qui l'est moins c'est l'attitude de Youza....difficile de ne pas s'entendre avec lui...il ne demande qu'un bout de terrain au milieu des marais, un cheval, une paire de poules. Alors son frère Adomas qui a reçu bien plus lui offre des outils afin que Youza puisse travailler cette terre ingrate. Il lui donne également une vache, un cheval, des brebis. Sa femme lui offre des volailles...
Ainsi ils se donnent bonne conscience et laissent vivre Youza au milieu de ces vasières noires dont il faut connaître les petits chemins secrets permettant de les traverser sans se faire engloutir à jamais, sans laisser aucune trace.
Alors Youza, le taiseux, le solitaire va s'employer à construire sa maison de rondins aidé par Adomas, à creuser un puits. Et en le creusant, il tombe sur des ossements humains. Il s'agit des restes d'un soldat russe du tsar et aussi les restes d'un soldat allemand. Puis sur des armes.
Youza le paysan, économise, se moque des bijoux en or, de l'apparat...pour lui, l'or doit se cacher derrière les poutres...et il sait que l'argent se gagne difficilement sur les marchés, oeuf après oeuf, pain après pain. Et le bonhomme est rusé !
On sympathiserait presque avec lui, Youza est travailleur et courageux mais les temps changent, les Rouges prennent le pouvoir, les juifs sont maltraités, il seront encore bien plus, plus tard dans le roman, mais Youza les cache, les nourrit...Il a aménagé sa maison et sait flairer, bien avant les autres, les bons coups, les bonnes affaires, les bonnes occasions de gagner quelques pièces. Et il est si difficile de rejoindre sa maison, si on ne connaît pas les passages traversant les marais.
Et sa petite affaire prospère, l'agent se cache. Et l'argent appelle l'argent...Le bonhomme refuse même de payer ses impôts.
Quant au lecteur, parfois irrité par le bonhomme (et admiratif aussi), il prend du plaisir à la découverte de cette saga familiale, surtout parce qu'il s'agit également, et surtout, d'une autre saga, bien plus passionnante, celle de la Lituanie, confrontée à l'arrivée et au pouvoir des Rouges, aux départs de certains vers les Etats-Unis.
Puis les nazis envahissent le pays, les exactions succèdent aux exactions, aux drames qui suivent d'autres drames.
Tout ça c'est aussi la Lituanie, son Histoire
Ah! les guerres !
"Et l'amour dans tout ça?" me direz-vous....À suivre...
Belle découverte sur le rayons de la médiathèque ...il y a des hasards qui par bonheur attirent la main du lecteur.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Sacré Youza. Qu'est ce que tu as pu m'énerver ! Je t'ai trouvé insupportable les 3/4, de ta saga.
Alors , certes , t'es vaillant, on ne peut pas te le reprocher. S'établir sur un marais insalubre, le Kaïrabalé, fuyant la civilisation , ton frère, ta soeur et surtout t'éloigant de ton amour perdu, Vintsiuoné qui s'est refusée à toi, ce n'était pas donné à tout le monde . Tu as tout labouré , tu as construit ta maison, tu as élevé tes animaux , tout cela sur à peu près 100 pages où les mots inconnus se succédaient sous mes yeux.
Des mots d'un autre temps , qui traduisent ce qu'étaient l'agriculture en Lituanie au début du XXème , mais aussi ailleurs . Des mots qui malgré le lexique de fin d'ouvrage m'ont déjà vaguement refroidi.
Mais ton attitude , Youza, elle me fut insupportable .
Avec ta famille, les femmes , les gentils , les méchants.
Alors évidemment , ça altère un peu l'opinion sur ton récit. Il est historiquement intéressant, on traverse la première moitié du siècle dernier et l'on voit des prussiens , des nazis, des koulaks, les bolchéviks.... Et l'on se rend compte que les uns te tuent sans discernement tandis que les autres te piquent ta montre pour te filer l'heure.
Alors , c'est peut être toi qui a eu raison de fuir la civilisation et de te construire tout seul dans ton malheur de coeur. Il n'empêche que tu as été insupportable et énervant au possible .
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Dire que le protagoniste est un être définitivement misanthrope serait réducteur. Alternativement généreux et égoïste, ce personnage se laisse porter par les évènements de l'histoire, sans pour autant s'écarter de son mode de vie de paysan.
Mesdames messieurs : à vos dicos ! Ce roman se déroule dans le monde agricole lituanien. le vocabulaire agronomique et botanique est très riche tout au long des descriptions des méthodes agricoles et de l'observation de la nature.
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J'ai adoré ce roman qui à la manière d'une fable nous emmène dans la Lituanie du 20eme siècle. L'écriture est très belle.

Youza est un paysan solitaire qui à la suite d'une déception amoureuse, part s'installer dans un marais inhospitalier. C'est une véritable ode à la Nature : le vocabulaire très riche évoque les travaux des champs, le rythme des saisons et le travail bien fait selon les us et coutumes.

Youza l'ermite se croit isolé mais bientôt la Grande Histoire va s'inviter chez lui. Avec une naïveté déconcertante, Youza va aider ceux qui se présentent au bout de son chemin.
Une porte ouverte sur un autre monde et sur l'histoire du 20ème siècle.

Quelques dates pour se repérer dans le livre.
La Lituanie devient indépendante en 1918. Puis les bolchéviques annexent le pays à partir de 1939 ; ils seront chassés par les nazis (1941-1944) qui déportent en masse les juifs. A la fin de la 2eme guerre mondiale, l'URSS occupe à nouveau le pays (1944-1990) : communisme, répressions et déportations.
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