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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Etrange expérience que cette lecture d'un Balzac qui ne ressemble pas à un Balzac. C'est souvent le cas quand Balzac fait court car il veut malgré tout dire beaucoup... et donc il fait dense. On a presque l'impression d'assister à un condensé du Reader's Digest où on nous aurait épargné les digressions et les effets de style.

Le sentiment est encore renforcé par le récit dans le récit, plutôt astucieusement mené puisque Balzac insère une nouvelle écrite par l'un des personnages principaux et qui permet par analogie de comprendre l'histoire de celui-ci, une sorte de prémisse à l'auto-fiction... Si on rajoute des reproductions de certaines lettres, le roman est vraiment multiforme... Si on ajoute qu'il comprend un triangle amoureux, des intrigues politiques et une peinture de la vie de province, on se dit que ça fait en effet beaucoup pour un roman qui tient en moins de deux cent pages...

L'impression générale est du coup mitigée. On aurait parfois tendance à reprocher à Balzac, comme à beaucoup de ses contemporains, quelques longueurs. J'ai lu certains de ces formats courts (comme Etude de femme) qui m'avait semblé beaucoup plus réussi. J'ai trouvé en revanche plus matière ici à un roman plus étoffé que Balzac ne semble pas avoir voulu prendre le temps d'écrire. le roman est finalement assez manichéen dans sa description des genres: les hommes sont naïfs et emportés par leurs sentiments vers des décisions brutales et les femmes sont décrites comme plus calculatrices, capables de stratagèmes pour arriver à leur fin. On dirait que l'auteur y exprime beaucoup plus ses sentiments personnels ce qui paraît encore plus clair quand on comprend que la nouvelle insérée est clairement aussi autobiographique pour l'auteur que pour le personnage, quand on connaît l'histoire à distance vécue avec Mme Hanska.

C'est peut-être ça aussi qui dérange par rapport au reste de la saga balzacienne, le passage de la peinture d'une société à l'auto-portrait. Balzac semble y régler des comptes avec les femmes et se peindre du coup en victime, ce qui fausse un peu l'authenticité d'une Comédie parfois inhumaine mais habituellement plus juste.
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Voilà un livre étonnant de la part De Balzac.
Il a eu l'idée de montrer le pouvoir des femmes sur la réalité masculine de son époque et ce, en faisant un roman sur un homme où tout passe par le biais d'un personnage féminin.
En effet, toute l'existence d'Albert Savarus est consacrée à l'amour d'une femme qui exige de lui une fidélité absolue jusqu'au décès de son mari et toute son histoire ne nous est donnée que lorsque Mlle Watteville commence à s'y intéresser, ce qui ne se produit qu'à partir du douzième chapitre.
Sans en apprendre encore beaucoup sur le personnage titre du roman, au chapitre 20, Balzac fait lire à son lecteur une nouvelle de dix-huit chapitres écrite par un certain A.S. que Mlle Watteville lit dans une Revue après qu'elle soit tombée amoureuse de ce mystérieux voisin sans l'avoir jamais rencontré en personne. On arrive donc environ au milieu du roman sans trop comprendre encore de quoi il est question.
Par la suite, Mlle Watteville trouve un moyen indiscret de lire la correspondance d'Albert Savarus et l'histoire d'amour exposée dans la nouvelle trouve ainsi une forme plus concrète. Dès lors, Mlle Watteville, après quelques hésitations, s'abandonne à sa passion et choisi de faire d'Albert Savarus son jouet à la vie à la mort. Pour ce faire, il faut l'amener à elle et l'aliéner de son amour avec la mystérieuse italienne de la nouvelle et des lettres.
Balzac nous avertit alors que son récit doit servir de leçon morale aux jeunes filles de ce genre. S'ensuit le déroulement de tous les habiles stratagèmes que Mlle Watteville mettra en branle pour arriver à ses fins, mais quelques erreurs de calculs, dues au fait qu'elle se donne sans compter, et qu'elle ignore la liberté de l'être qu'elle aime d'une passion débridée, vont plutôt détruire complètement ses plans et briser complètement toutes ses chances de bonheur, en même temps que celles de l'homme qu'elle désire et de la femme qui faisait si fièrement patienter le pauvre Albert Savarus.
Évidemment on reconnaît derrière tout cela la relation De Balzac avec Mme. Hanska, dont l'écrivain attendra patiemment la mort de son mari pour l'épouser. D'autre part, l'idée d'évoquer le pouvoir des femmes en ne passant que par le biais de personnages féminins sont des bons points pour ce roman me semble être une très belle idée.
Par contre, la mise en situation est beaucoup trop longue pour un roman aussi court et la leçon de morale est donnée de manière si facile qu'elle ne convaincra personne.
À mon avis, si Balzac avait plutôt écrit une belle lettre passionnée à sa maîtresse, cela aurait sans doute donné un plus beau résultat aussi bien sur le plan amoureux que sur celui de la littérature...
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Certes pas le meilleur De Balzac mais la cruauté de la jeune Rosalie innocente est extraordinaire. Une seule leçon à tirer de ce roman : eduquons !
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Juste avant d'entreprendre la rédaction de ce roman, Balzac, plein d'espoir, avait appris la mort du comte Hanski mais avait reçu une lettre de rupture de la part de Mme Hanska ; il aurait ainsi transposé une partie son histoire dans cette scène de la vie privée.
Mais ce roman est en réalité bien plus complexe. le lecteur se trouve vite confronté à énormément d'informations et à des niveaux de lecture qui s'interpénètrent ou se superposent : des dandys de provinces à la recherche de bons partis, des amours naissantes et romanesques, des amours contrariées, des serviteurs de comédie, des prêtres influents, des procès, des batailles électorales, un vieux mari complaisant, des secrets, des manigances, des lettres interceptées, une belle amitié virile, la ville de Besançon et ses moeurs provinciales et dévotes, des luttes d'influence, la nécessité et l'ambition de se faire une situation (tout se compte toujours en milliers de francs de rente…) et même une mise en abyme de l'écriture avec la nouvelle enchâssée inspirée par l'histoire vécue par le héros…
Eh bien, malgré tout cela ou à cause de tout cela, j'ai un peu de mal, je m'ennuie un peu dans les longueurs du récit. Heureusement le dénouement brutal me réveille, inattendu (mais je ne révèlerai rien), pratique même (si la fille refuse d'épouser le bon parti qu'on lui propose, sa mère veuve le veut bien à sa place…) et toujours moral dans les tragiques conséquences des machinations.
Un roman peu connu De Balzac, à lire naturellement et à mettre en perspective avec d'autres oeuvres de la Comédie Humaine. Philomène de Watteville (devenue Rosalie dans les éditions suivantes) annonce notamment la grande manipulatrice que sera La Cousine Bette.
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Après deux Balzac que j'ai dévorés avec bonheur, La vieille fille et Eugénie Grandet, j'ai été un peu déçue par Albert Savarus.
Peut-être est-ce cette description de Besançon, franchement pas aimable, qui a vexé mon âme de bisontine, peut-être est-ce simplement que j'ai toujours beaucoup de mal à supporter les personnages qui finissent terriblement malheureux pour un simple manque de communication... Peut-être simplement que je n'ai pas réussi à accrocher à ces personnages, en fait, surtout à celui qui donne son nom au roman. Les personnages féminins sont plus intéressants, bien que pas franchement sympathiques, tous tellement sûres de leur bon droit qu'elles feront leur malheur et celui d'Albert avec ! Il y a beaucoup de sujets et de développements intéressants cependant et je trouve que cela souffre un peu de sa taille. Entre l'intrigue amoureuse, la partie consacrée aux élections, la nouvelle insérée dans le roman et qui éclaire en fait le passé d'Albert... Avec cent pages de plus, les sujets se seraient sans doute moins disputés le devant de la scène.
Cela reste la plume De Balzac: un excellent portrait des travers humains dans une très belle langue, mais si vous devez n'en lire qu'un de cet auteur, ce n'est pas celui-ci que je recommande en premier.
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Roman classé dans les scènes de la vie privée, qui se déroule à Besançon dont Balzac fait le symbole de la ville de province refermée sur elle-même.
Dans ce milieu peu accueillant arrive l'intrigant Albert Savarus qui va se révéler être un habile avocat, ce qui lui ouvrira les portes des bonnes maisons de la ville.
Comme toujours chez Balzac argent, ambition et amour vont former un mélange explosif qui détruira les protagonistes de l'histoire.
Non sans avoir permis à l'auteur de décrire la vie politique d'une ville de province et ses manoeuvres plus ou moins avouables. Au passage il pratique une mise en abime en insérant une nouvelle écrite par Albert Savarus lui même qui donne les clés de son comportement et qui sera le déclencheur du drame.
Malgré des moments un peu trop romantiques à mon goût, ce fragment de la comédie humaine est hautement recommandable pour le pessimisme social et humain que Balzac y déploie.
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A Besançon une jeune fille s'ennuie. Elle s'enflamme pour un étranger mystérieux jusqu'à ce qu'elle découvre qu'il est fou amoureux d'une autre et qu'il est là en attendant de pouvoir la rejoindre. Elle fera tout pour les séparer, y parviendra mais en retour finira ses jours seule et abandonnée.
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L'histoire d'une jalousie extr??me d'une jeune fille de Besan??on (Rosalie de Watteville) envers Albert Savaron de Savarus. Elle ira jusqu'au bout pour obtenir gain de cause. Cette histoire inspir??e ?? Balzac par sa vie ne fait pas vibrer comme Illusions Perdues peut le faire !
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