Le narrateur rencontre
Louis Lambert au collège oratorien de Vendôme. Vite, l'amitié les lie. Les deux sont doués d'une intelligence supérieure à la normale. Louis, génie précoce, dès son jeune âge, baigne dans les auteurs mystiques comme Swedenborg. Ses ambitions intellectuelles le poussent à l'écart de ses condisciples. Il est souvent l'objet de leurs railleries. C'est un éternel incompris, même ses professeurs ne le considèrent pas plus intelligent que les autres. À la fin de ses études, il trouve un Paris corrompu. Il n'y trouve pas son compte. Il quitte donc pour les bords de la Loire, où la tranquillité s'accorde mieux avec son tempérament. Et c'est là qu'il va rencontrer la jolie Pauline de Villenoix, celle qui deviendra son épouse.
Depuis la fin des études, le narrateur n'a pas revu Louis. Lors d'un voyage, il rencontre l'oncle de celui-ci et décide d'aller lui faire une visite. Il le retrouve. Véritable loque humaine, Louis semble complètement fou, mais bizarrement serein. La pensée en train de tuer le penseur! À la fin de son histoire, le narrateur fait la retranscription des fragments du fameux Traité de la volonté de Lambert.
Je ne sais pourquoi mais j'ai trouvé que l'arrivée de
Louis Lambert au collège ressemblait à celle de Charles Bovary. Il y a le même accent mis sur le mot «nouveau», qui est mis en italique à plusieurs reprises, et on se moque de lui comme de Charles.
Il y a énormément de réflexions dans ce roman.
Balzac n'a pas hésité. Réflexions sur les mots et la langue, sur le sommeil et l'âme, sur la volonté et l'Idée, sur la Providence et le Hasard, etc.
La pensée est bonne, mais à trop penser et l'on risque de tomber dans la folie. Lambert devient fou par excès de pensée, l'élevant au sublime. L'abus de la force peut causer la faiblesse. Les esprits, comme les empires, peuvent s'effondrer lorsqu'ils sont trop immenses. Ni la raison ni la vérité n'aident à mieux vivre. Souvent ce que l'on croit être libérateur n'est qu'une autre forme d'asservissement. En fin de compte, nous sommes tous l'esclave de quelque chose. La liberté n'est que le pouvoir de choisir le tyran que nous voulons, celui qui nous fait le plus de bien.
Roman qui illustre bien l'expression qui dit qu'entre le génie et le fou, il n'y a qu'un fil.