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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une forme de guerre est un beau titre pour un roman assez solide sur le fond et peut-être le plus léger du cycle sur le plan du style ... de la forme et de l'intrigue ..

Ce n'est pas le plus difficile c'est vrai mais c'est un espace opéra mouvementé et très rythmé qui comme les autres romans de ce cycle permet d'explorer un des univers les plus dense et les plus crédible de la SF ...

Dans une de ses préfaces à ce cycle l'auteur prétend que la culture n'existerait pas .. perso je suis dubitatif !! ( sourires ) ...

Dans ce roman le fil conducteur est Horza un homme mais le dernier des métamorphos ( donc le dernier de son espèce ) qui mène un combat personnel et acharné contre la culture ..
Un combat dérisoire sur un plan global mais qui va dans les faits monopoliser grandement l'attention du lecteur ...
est un roman très rythmé avec beaucoup d'action ..
Le roman présente de ce fait un caractère assez léger mais c'est une impression trompeuse car ce texte possède incontestablement un aspect :
« la culture par le petit bout de lorgnette « en effet l'auteur y développe une foule de détails civilisationnels et structurels concernant cette société incomparable ...

Par ailleurs dans ce roman la culture a loupé son coup en essayant d'absorber la société Idiranne ...
Cette espèce alien au modèle social totalitaire et idéologique s'est avéré inassimilable et de fait cette civilisation conduit une guerre intense et déterminée contre la culture .

De ce fait celle-ci : S'efforce de faire face à ce conflit qu'elle a grandement provoqué comme par une curieuse et légère inadvertance ... Ce caractère paradoxalement indiffèrent aux individus ainsi que généralement et occasionnellement , cavalier ... léger et froid de cette société est le sujet principal de roman ...
Le texte est remplis de péripéties spectaculaires ....
Deux blocs s'affrontent à leur manière et Horza aveuglé par son ressentiment récolte ce qu'il a semé ..
Sa destinée est un thème en soi mais ce texte traite aussi d'idéologie normative et de gestions des individus par ces monstres froids que sont les états ...

C'est un des space opéra les plus envoutant et les plus spectaculaires du cycle et par ailleurs malgré sa complexité il me semble qu'il présente un caractère adapté à un public plus jeune que d'autres romans de ce cycle ...
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[CS] Une forme de guerre donc… Pour résumer je vais partir de la quatrième de couverture : « Horza, l'un des derniers métamorphes, peut modifier sa forme à sa guise, ce qui en fait une redoutable machine de guerre. Il s'est engagé, aux côtés des Idirans, dans une croisade personnelle contre la Culture, cette immense société galactique anarchiste, tolérante, éthique et cynique. Mais son combat n'est qu'une escarmouche insignifiante dans la grande guerre qui embrase la Galaxie, entre la Culture et les Idirans fanatiques. Une guerre anachronique : une guerre de religion. ». Bon, cela ne nous apprend au final pas grand-chose, d'autant plus que l'aspect religieux, qui n'a rien d'anachronique par ailleurs, est pour le moins un élément mineur. Reprenons.
- le contexte est celui d'un affrontement entre la Culture (je renvoie à mes autres critiques de ce cycle) et une société militariste : celle des Idirans.
- Nous suivons durant tout ce roman (environ 500 pages) Horza, qui combat au côté des Idirans car il déteste le modèle de société que veut promouvoir la Culture. Les explications de cette détestation sont les parties les plus « analytiques » de ce livre. Pour autant ce contexte est avant tout un prétexte pour ce qui suit même si le cadre est bien construit.
- Cet ouvrage est clairement un space opéra et nous y trouvons tous les attendus du genre : beaucoup de batailles spatiales, d'action, un petit groupe de mercenaires (en mode Alien) dont nous observons les relations internes, avec les inévitables rivalités et autres relations amoureuses/sexuelles (soft). En bon space opéra l'histoire est linéaire et simple à suivre (ce qui mérite d'être signalé avec Banks). Elle « colle au terrain ».
Ce livre est donc avant tout un livre d'action, au même titre qu'il existe des films d'action. Dans ce registre il est bien construit. Les combats sont réalistes et (je le suppose) prenants, l'ouvrage est servi par une plume efficace, il comprend plusieurs morceaux de bravoure (ah, le cannibalisme !) et une fin un peu moins attendue que d'habitude pour ce genre (Nous retrouvons ici une spécialité de Banks).
*
Pour autant je me dois de dire que je me suis ennuyé et ai peiné à finir ce roman. Je n'aime pas les films d'action et les space opéra me font le même effet, une impression de vide, de personnages sans profondeur gesticulant de façon bruyante et creuse dans une trame narrative qui sert de cache sexe pour étaler un peu de « sentiments » et des tonnes d'hémoglobine, dont bon nombre de morts, souvent horribles (le côté voyeuriste est donc bien présent).
*
Si je tente d'être objectif (d'où ma notation) cet ouvrage me semble être, dans la catégorie des space opéras, un « bon cru ». Mais je suis mauvais conseiller dès lors que ce type d'écrit me lasse vite. Je suggère donc à qui aime l' « action » de tenter cette découverte. Je n'inciterais en revanche pas qui aime une SF analytique et spéculative à aborder l'oeuvre de Banks par une forme de guerre. Les deux autres livres que je connais de cet auteur m'ont semblé autrement plus riches.
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Vaine croisade.

Horza est l'un des derniers de son espèce, les honnis métamorphes. Comme tous les membres de son espèce, il s'est engagé aux côtés des Idirans, espèce belliciste et fanatique, pour combattre la Culture. Cette dernière incarne tout ce que Horza abhorre.

Premier livre du Cycle de la Culture pour moi. Dans ce tome l'histoire prend place durant la guerre Idirane et est vue au travers d'un ennemi de la culture. Celui-ci, Horza, hait la Culture car elle met hommes et machines sur un pied d'égalité et se veut une utopie égalitaire et anarchiste.

J'apprécie cet univers et le découvrir par les yeux d'un antagoniste est très intéressant. de plus son rejet de la Culture, à priori le meilleur des mondes possible, rend le personnage original et complexe. Remettre sa vie entre les mains de machines lui est absolument inconcevable. Sa quête contre la Culture, par son côté vain et désespéré, est fascinante à suivre.

Toutefois, j'émets quelques réserves. le rythme s'il est sans temps mort à certains moments (première et deuxième partie), devient très long et tourne en rond à d'autres (dernière partie). En effet, s'il est intéressant de voir les relations de Horza avec ses camarades mercenaires, celles-ci finissent par devenir lassantes et répétitives. A l'inverse du final haletant et tragique.

Au final, l'univers de la Culture me plaît et je lirai la suite sans problème. Toutefois ce premier tome n'est pas sans défauts. Je comprend pourquoi il est considéré comme étant le moins bon du Cycle de la Culture.
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Ce tome fait partie d'un ensemble de romans parlant de la “Culture”.
Qu'est ce que la “Culture” ? Une civilisation galactique promouvant la paix (en son sein nous y reviendrons), la tolérance, l'athésime, … Elle est puissante, étendue et bien que soit disant pacifiste très ingérante vis à vis de ces voisins.
C'est le troisième tome de la “Culture” que je lis.

Le premier : L'homme de Jeux que je conseille même s'il met beaucoup de temps à se mettre en place.

Le second : L'usage des armes qui suit à rebours la vie d'un mercenaire de la “Culture”. Sa narration n'est pas linéaire. Il est plus difficile à suivre.

Je me suis progressivement familiarisé avec cette civilisation presque utopique et à croire en elle. C'est sans doute pour cela que ce fut le plus facile à lire.

C'est lors de ses interactions avec les autres mondes et civilisations que la “Culture” se révèle la plus intéressante.

On suit lors de ce tome un métamorphe (Horza) la combattant pour et avec les Idirans.
Les Idirans semblent des anti-“cultures nés. Croyants” fanatiques, belliqueux au possible, ils sont en guerre contre la “Culture”.
Nous suivons l'épopée d'Horza à la poursuite d'un mental (une entité pensante synthétique issu de la “Culture”). de nombreux rebondissement rendent le récit passionnant.

Je me suis demandé tout au long du récit pourquoi Horza combat la “Culture”. Il est au fond proche d'eux : lui change d'apparence, eux changent de sexe régulièrement. Il est allié des fanatiques Idirans qui, à l'exception de certains membres, le méprisent profondément (le mot est faible). Il ne pourrait être accepté et vivre pleinement qu'au sein de la civilisation de ses ennemis. Ses motivations profondes semblent ténues : il leur reproche la création des machines pensantes.

Il y a donc tout au long du récit une sorte d'ambiguïté d'Horza qui serait prêt à basculer. J'avais envie de lui dire mais laisse tomber ces dingues !
L'ambiguïté fait écho à la “Culture” civilisation pacifiste qui pratique pourtant une guerre longue contre ces civilisations obscurantistes.

Les personnages secondaires vivants ou synthétiques sont comme dans les précédents tomes variés et intéressants.
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Une déferlante d'articles s'apprête à avoir lieu sur le paisible blog de C'est pour ma culture. le capitaine Sylvain la Scribouille, qui comme d'habitude en parfait imbécile avait promis au début de 2020 monts et merveilles à ses abonnés, se trouve d'un coup pris en étau en constatant qu'une année ne comporte que 365 jours. C'est d'ores et déjà râpé pour les films à cause des envahisseurs covidiens ; également pour la série Dark Crystal, parce que monsieur est une feignasse et qu'il n'a vraiment pas le goût en ce moment. Reste à remplir le contrat en lisant les livres qui lui manquent sur son planning ; alors autant commencer par le tome 1 (ou 3, c'est selon grâce à la magie des éditions françaises) du prestigieux cycle de la Culture.

La Culture

La Culture, méconnue en nos lointaines contrées de la tribu des Mange-Grenouilles, est donc une énième variation de l'éternel empire / fédération / confédération galactique que se doit de posséder tout bon space opera. Seulement, Iain Banks n'est pas le premier écrivain pulp venu et s'est imposé comme écrivain de SF dans les pays anglo-saxons en n'en bâtissant pas le modèle sociétal à la légère : d'une part, la Culture n'est pas l'organisme le plus puissant de la galaxie (elle possède de nombreux rivaux), et d'une autre, vous commencez à me connaître depuis le temps, bah c'est une utopie d'extrême-gauche.
L'auteur part du postulat qu'il s'agit d'une société post-pénurie, c'est-à-dire : toute ressource vitale y est disponible en abondance, étant donné que le voyage hyperspatial a offert à l'Homme une infinité de mondes vierges à coloniser. Dès lors, plus besoin d'exploiter le peuple voisin, ni d'ériger un modèle économique puisque tous nos besoins sont à portée de main (ce qui me rappelle d'ailleurs que j'avais eu dans des commentaires Youtube une discussion ovniesque — sans mauvais jeu de mots — mais passionnante sur si une société intergalactique serait capitaliste ou communiste). Dominer son prochain devient dès lors possible… mais totalement inutile. Dès lors, les religions, les États, les sociétés marchandes perdent leur influence quand elles ne disparaissent pas purement et simplement, et des trillions d'habitants vivent en harmonie. Et quand je dis harmonie, entendons-nous bien : il y a des homo sapiens, d'autres formes d'êtres humains qui ont évolué en fonction de leur planète, des extraterrestres, des IA, et l'on vit aussi bien sur des planètes et des lunes que des anneaux-mondes, des stations spatiales, des astéroïdes…
Une utopie absolue ne pouvant être qu'un sujet rasoir (de même qu'une dystopie, d'ailleurs — l'intérêt est d'explorer ses systèmes politiques et de tenter d'y déceler leurs lacunes), la Culture possède ses failles : l'argent y existe encore, pour échanger des ressources particulièrement rares ; la loi n'y existe pas, mais différents consensus y sont établis ; de même, et c'est là qu'on commence sérieusement à s'éloigner de son idéal anarchiste, différentes institutions (dont une police et une armée) existent. C'est ainsi que le service Circonstances Spéciales envoie ses espions à l'ennemi dans la guerre contre les Idirans, des extraterrestres fanatiques et expansionnistes qui eux n'ont jamais abandonné leurs instincts violents à cause d'une discipline de fer qu'ils tiennent depuis le commencement de leur espèce…
Mais le fait que des IA soient considérés comme des êtres normaux possède ses lacunes : comment peut-on être sûr que celles-ci sont bel et bien conscientes ? en se fiant au test de Turing qui considère qu'une machine est consciente dès lors qu'elle nous paraît humaine ? en se disant que nous sommes de toutes façons tous des machines, aux choix déterminés à l'avance et dépourvus de libre-arbitre ? Mais tant que nous ne serons pas à la place de la machine, nous ne pourrons pas dire si elle est effectivement consciente… et si nous y étions, alors ce serait forcément oui. Face à ce problème philosophique ambigu qui remonte à la nuit des temps de la SF, il n'est donc pas étonnant que certains s'écrient : « Des robots qui auraient les mêmes droits que nous ? Mais c'est contre-nature ! Un humain ! Un drodrone ! », et rejettent dès lors la Culture.
Bora Horza Gobuchul est l'un de ceux-ci : post-humain Métamorphe, il considère que l'Homme n'a pas le droit de toucher au vivant et il considère, bien que non-croyant, que la Culture commet là une sorte de sacrilège. Face à un système ne pensant qu'à son bien-être et tolérant ainsi à peu près tout et n'importe quoi, Horza va imposer son système de valeurs et s'allier aux Idirans. Mais peut-on réellement fonder tous ses combats sur une simple croyance ?

C'est très bien, mais…

Outre le fait que l'idée de base soit originale et cohérente, Horza est un protagoniste passionnant à lire : Iain Banks aurait pu tomber dans le cliché facile de l'intégriste froid et sans coeur, au lieu de ça nous avons un antihéros drôle, caustique, mais terriblement rusé. Bref, on se demande par moments si on se place réellement du côté des méchants : il ne tolère pas l'idée qu'une IA puisse être humaine et va jusqu'au mépris et à la cruauté envers elles pour affirmer son point de vue, mais pour le reste il semble quelqu'un de tout à fait rationnel et attachant, au point que l'on se met à espérer qu'il change de camp. Il faut aussi lui concéder quelques superpouvoirs : dans un univers où l'on peut rayer des villes voire des PLANÈTES en un claquement de doigt sans devoir construire des tas de ferraille aussi gros qu'une planète (désolé Luke), il est moins une facilité d'écriture qu'une nécessité de concéder à votre héros ne serait-ce que quelques capacités anatomiques (non, pas celles que vous pensez) : outre le fait qu'il peut modeler son apparence physique (mais peu et lentement, ce qui évite de se retrouver avec 36 000 transformations par chapitre), il possède également du venin mortel sur lui qui lui sera précieux notamment lors d'une scène de grand-guignol aussi drôle que sadique, à ne pas mettre entre toutes les mains !
Ceci dit, les thématiques puissantes ne sont véritablement abordées que dans la seconde moitié du livre : la première se contente de faire de l'aventure à la pulp, piraterie / espionnage / exploration / hard-boiled, dans un ensemble qui échappe à l'impression d'un fix-up décousu mais nous éloigne considérablement de la guerre promise (c'est vraiment ma journée pour les calembours foireux) ; et la seconde moitié qui se recentre sur les enjeux ne nous montre strictement AUCUN affrontement militaire, ce qui fera hurler « Remboursez nos invitations !« à nombre d'entre vous. de même, on ne fait que survoler certains thèmes et la Culture, dans laquelle on ne s'aventure jamais vraiment et dont on n'apprend presque rien, reste à questionner : on parle d'une société profondément hédoniste, où n'importe qui à tous moments peut s'auto-euthanasier, s'auto-avorter, et faire durer un orgasme au moins plusieurs minutes. Peut-on réellement souhaiter une société sans souffrance ni contrariété après Schopenhauer ? Horza aurait pu se positionner également face à ces pratiques, mais son unique obsession anti-IA semble légitimer pour lui n'importe quelle pratique des Idirans, lui qui est pourtant athée et tout à fait rationnel (quand il aurait été bien plus pertinent d'en faire un croyant tourmenté…).
Autres éléments curieux cette fois en-dehors du récit, les appendices arrivent avant l'épilogue : cela permet de quitter le livre avec une image marquante mais coupe du coup forcément le récit en deux. de même, il y est mentionné que les évènements se déroulent au XIVe siècle du calendrier chrétien, soit… en plein Moyen Âge. Que s'est-il passé, alors ? Les humains de la Culture sont-ils les descendants de civilisations anciennes ? Sommes-nous issus des étoiles plutôt que du singe, comme dans la fameuse série qui commence par un B ? (D'ailleurs, hypothèse complètement idiote, mais pourquoi pas tant qu'on a pas lu Inversions : )
Bref, on n'effleure que les grands questionnements au profit d'un divertissement pirates-de-l'espace loin d'être ennuyeux mais souvent glauque et parfois tirant à la ligne ; j'étais sur le point de considérer ce roman comme surcoté (quand bien même il est reconnu comme le moins bon du cycle), quand arrivent les deux dernières pages, où l'auteur en faisant semblant de rien nous refile un énorme twist qui ouvre tout droit vers de nouvelles réflexions, rassure autant qu'il terrifie, bref s'avère merveilleux et cynique… à l'image de la Culture ?

Conclusion

Bref, malgré le talent indéniable d'Une forme de guerre, on s'en souviendra surtout comme d'un Banks mineur… où il n'est presque jamais question de guerre. Ça n'en reste pas moins un roman passionnant à lire (des fois un peu moins, mais on ne peut jamais dire qu'on s'ennuie), et qui mérite toute l'attention de quiconque désire comme moi devenir un grand connaisseur de la SF. Après, je dis ça, c'est pour votre culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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- Petite introduction au cycle de la Culture de Ian. M. Banks :

Ce cycle est donc écrit par Ian. M. Banks (avec un M quand il écrit de la SF et sans pour ses autres ouvrages), un auteur Écossais engagé très récemment décédé (2013). S'il est relativement peu connu en France, il l'est beaucoup plus dans sur les îles britanniques pour ses ouvrages SF et plus classiques très appréciés des critiques et du public d'outre-manche.

Le cycle de la culture narre diverses histoires dans un contexte commun, celui de la Culture, une société pacifiste sans loi, ni hiérarchie, ni propriété. Une société qui a abandonné sa gérance aux machines intelligentes et bienveillantes. Qui a vaincu la mort, la souffrance et voit dans son mode de vie libéral, hédoniste et égalitaire l'avenir de l'univers. C'est cette dernière pensé qui la rend expansionniste, au point qu'elle a prit une ampleur démesurée et continue inexorablement son expansion pacifique d'assimilation culturelle dans toute la galaxie.

Tous les ouvrages du cycle sont indépendants les uns des autres, autan au niveau des lieux, des thématiques, que des personnages, avec toujours en toile de fond la Culture. Ils peuvent donc se lire dans l'ordre que l'on souhaite. L'éditeur français a cru de bon ton de changer l'ordre chronologique des parutions, si le premier livre du cycle écrit par Banks est "Une forme de guerre", en France "L'homme des jeux" puis "L'usage des armes" l'ont précédé. Parait-il que cette chronologie est plus adaptée pour bien rentrer dans le cycle.


- Mon avis sur "Une forme de guerre".

L'éditeur aura beau dire ce qu'il veut, j'ai préféré commencer par le vrai premier livre du cycle écrit par Banks. Par sûr que je suive la chronologie par la suite, mais pour commencer, cela m'a paru le plus adapté. Dans "Une forme de guerre" la culture s'est trouvé un adversaire inassimilable et très puissant, les Idirans, une société très religieuse et militariste. Une guerre a naturellement suivi, une guerre terrible à une échelle monstrueuse. Une guerre idéologique. C'est dans ce contexte que l'on va suivre le combat personnel de Horza, un des derniers de son espèce, les métamorphes, dans son combat contre la Culture, devenant ainsi un allié pragmatique des Idirans. Ces derniers lui confient la mission d'aller récupérer un Mental (Intelligence artificiel qui "gouverne" la Culture) sur une planète où il s'est réfugié en catastrophe, après la destruction de son vaisseau par des combattants Idirans. Mais tout ne va pas se passer comme prévu, et moult péripéties l'attendent avant même de pouvoir atteindre le Monde de Schar où s'est réfugié la machine.

C'est un livre bourré d'action et d'aventure qui attend le lecteur ici, le rythme est assez enlevé, même s'il sait se poser et faire réfléchir son lecteur. le "sens de l'émerveillement" tourne à plein régime, tant les situations et descriptions sont d'une imagination et d'une ampleur gigantesque. le contexte ultra futuriste demande un temps d'adaptation (classique dans la SF de ce style), les termes inventés sont légions, et pas expliqué pour la plupart, les proportions difficilement imaginable, etc... cela peut le rende un brin difficile d'accès pour un néophyte. Toutes l'histoire tourne autour de Horza, un personnage un brin désabusé et très cynique envers le modèle de la Culture, et de la petite équipe qu'il va trouver et "rallier" au début de son aventure. du contexte de la guerre entre la Culture et les Idirans l'ont ne vivra pas grand chose, sauf dans un épilogue fataliste. de la Culture et son fonctionnement aussi on ne grattera que la surface, ce qui suffit déjà à me dire que l'idée même de cette société est brillante, et possède un potentiel formidable. Elle pose énormément de question, idéologique notamment, auxquels Banks ne répond volontairement pas. Qui sont les gentils ? Les méchants ? Qui a le plus raison ? le moins tord ? Aucun manichéisme, et c'est très appréciable.

Si je ne me trompe pas c'est le premier essai de Banks dans le space opéra, cela se voit encore par certains aspects où il suit un peu trop les codes du genre. le tout manque encore un peu de profondeur. Les péripéties, très imaginatives certes, prennent beaucoup de place. Et dans certains grosses scènes d'actions, parfois bien longuette, cela manque même de clarté, de lisibilité, à en devenir pénible. La relation entre les personnages est intéressante, mais aurai pu être encore plus fouillé. Horza est le seul à être réellement approfondi dans toute sa complexité, ses contradictions. le livre aborde aussi un ton plutôt léger, malgré le contexte sous-jacent de la guerre. le livre propose de vrai scène ou réplique humoristique, très réussi, qui allège encore l'ambiance générale du livre. Il faut attendre le dernier quart pour que le ton se noircisse vraiment, et que l'odeur de la mort se fasse vraiment prégnante.

Le titre original du livre est "Consider Phlebas", il fait référence à un poème de T.S.Eliot qui parle de la vanité des actions individuelles face à la destinée des civilisations. Un titre très adéquat, tant le combat de Horza n'est qu'une escarmouche insignifiante et ne représente rien dans l'immensité de la guerre de civilisation auquel il participe.

Donc en bref, une très bonne introduction dans un cycle très ambition et d'une profondeur insondable par l'intelligence et l'originalité de son propos initial, et la totale liberté de réflexion qu'il nous laisse. Mais une introduction qui n'est pas exempt de petits défauts et de quelques longueurs.
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Le conflit entre la Culture et les Idirans, un peuple de géants tripodes bellicistes fanatiques qui n'hésitent pas à éliminer tous les peuples ne partageant par leur foi, s'enlise. Une Intelligence artificielle en fuite qui a expérimenté une technologie qui pourrait donner un avantage à la Culture s'est échouée sur un monde interdit, et les deux camps cherchent à la récupérer.
Horza, un métamorphe allié aux Idirans est chargé de la mission, mais de nombreux obstacles vont s'élever devant lui, qu'à chaque fois il surmontera à sa manière, jusqu'au final où la Culture par ses moyens détournés habituels paraissant incohérents se rappelle à tous …


Ce livre est le premier tome paru du cycle de la Culture en 1987, je le trouve moins abouti au niveau littéraire que d'autres opus de la série, alourdi par des longueurs qui gâchent un peu le plaisir, alors que le récit est fait d'une succession d'actions et de combats en tous genres dont le déroulement est trop souvent prévisible et la description détaillée assez lourde. Cependant la lecture reste agréable et facilement accessible et en arrière plan des idées d'une certaine profondeur sont exprimées, l'auteur encore une fois laisse une certaine latitude à la compréhension du lecteur et c'est à chacun de décider du niveau de lecture.
Intelligences artificielles, guerre de religion, jeu décadent, anthropophages, pouvoirs psy, combats en tous genres, planète mausolée, civilisation galactique, intégrisme religieux, stupidité de la guerre … un vrai fourre tout de livre !


Malgré quelques défauts ce livre reste intéressant, la Civilisation se découvre par brides, même si sa réalité reste assez opaque, l'action est omniprésente, les descriptions sont détaillées, la lecture reste abordable et agréable et chacun peut y trouver son bonheur …
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Ian M. Banks a créé un super univers la Culture ; un monde sans loi et hyper technologique. Ce roman bien que y faisant peu référence est le premier s'y référant. L'histoire, bien qu'utilisant des éléments traditionnels de la science-fiction sert de prétexte à chercher la place de l'homme vis à vis de la science, de la loi et des autres. C'est désormais un classique de ce genre.
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Roman tout à la fois excellent et vieilli. D'abord, il faut accepter tous ces extra-terrestres bizarres, que je trouve, dans cet opus, un peu vieux jeu (j'ai eu l'impression d'être dans un Axle Munshine). Ensuite, j'ai cru comprendre que le héros était une sorte d'a,ti-héros, enfin, de héros négatif (il est hostile à la Culture), mais j'aurais aimé que le personnage soit construit de façon plus ambiguë - c'est à dire, qu'il soit plus nettement antipathique, pour qu'on ne sache pas si on doit l'aimer ou pas. Ensuite, les chapitre Bilan m'ont paru inutiles. Quant à l'histoire, on se demande où elle va. En fait, les évènements se suivent de façon assez linéaire, ce serait ennuyeux si ça n'était pas aussi imaginatif.
Mais les bons côtés sont quand même nombreux : d'abord, on évolue constamment dans des univers étranges sur le plan imaginaire : les lieux et les contextes que l'on imagine en lisant sont vraiment très originaux, dépaysants, très SF, ce qui est normal, certes, mais pas si courant. le combat à mort pour se faire accepter par une bande de pirates interstellaire, l'Orbitale, la partie de Débacle, le Métamorphe (pas kitsch : il ne se métamorphose pas en souris d'un coup de baguette magique : ça prend du temps, il doit dormir, manger, se ressaisir... Bref, une vraisemblance bienvenue), le naufrage du Méga Vaisseau, l'ile des Mangeurs (une sorte de réminiscence cauchemardesque de Sa Majesté des Mouches avec Jabba The Hutt en rôle-titre), le périple en souterrain avec le carambolage de trains géants - tout ça, c'est quand même épatant.

Pourtant, tout en étant épatée, je n'ai pas réussi à tout lire pour rentrer dans le récit. J'ai loupé des épisodes, et compris globalement l'histoire. Je ne sais pas pourquoi je ne parviens plus à tout lire méticuleusement. J'admire le travail, j'admire l'imagination, et je lis ça en courant. C'est dommage.
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La Culture, vue de l'autre coté du miroir. Une histoire, toujours aussi enlevé de conflit, entre une civilisation extra-terrestre et la Culture, raconté en suivant le point de vue de l'autre camps. Où, jusqu'où peut-on aller dans le cynisme et la violence pour imposer ses vues lorsque l'on est une société libertaire ?
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