Par toutes ces nuits sans lune

Dans la Chine du début du dix-neuvième siècle, Wang apprend que sa troisième femme a mis au monde un garçon. Ses deux premières épouses lui ayant donné uniquement des filles, six au total, Wang est heureux et rassuré de savoir la lignée de sa famille enfin assurée. Mais cette naissance n'attire pas seulement son bonheur, mais également la haine et la jalousie des deux premières épouses qui n'ont pas su satisfaire le besoin de Wang. Dans ce contexte, l'ambiance au sein de la maison est très particulière, d'autant plus qu'une superstition religieuse empêche les six filles de s'approcher du nouveau-né. Puis arrive le jour où des soupçons de malversation pèsent sur Wang, et alors, c'est la déchéance.

Passionné par la Chine ancienne, Marcel Baraffe décrit son roman Par toutes ces nuits sans lune comme celui de l'enfance maltraitée. Avec Wang, ce sont les personnages de Petite-Lune, la fille aînée, ainsi que de An, acteur d'une troupe de théâtre, que l'on va suivre tout au long de la lecture.

J'ai été agréablement surprise par ce roman. Je ne m'attendais pas à une écriture si envoûtante. Je l'ai trouvé magnifique, maîtrisée et incroyablement riche. Les personnages sont bien dépeints, ainsi que la situation dans laquelle ils se trouvent. le seul bémol que j'ai relevé concerne les descriptions psychologiques. J'aurais aimé en savoir plus sur les états d'âme des personnages, sur leurs pensées, voire leur passé. Néanmoins, cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture.

Je tiens à remercier infiniment l'auteur pour la confiance qu'il m'a accordée, je suis très reconnaissante d'avoir lu son roman.

Vous l'aurez sûrement compris, je recommande cette lecture les yeux fermés !

Le commentaire de Carole :
Une belle surprise que ce roman. Nous sommes au début des années 1800 et la discrimination des filles en Chine est très flagrante. Wang, son excellence, devient père d'un garçon pour la première fois, c'est une joie inestimable et une fierté qui assure la relève. Les deux autres femmes de Wang ne lui avaient donné que des filles, six au total, pour l'honneur, il fallait un garçon. C'est la fête au château, les invités sont nombreux, l'abondance de nourriture, d'alcool, et même l'opium est au rendez-vous. An, un artiste présent à la fête, est sollicité par Wang pour qu'il fasse son portrait, mais celui-ci n'est guère enchanté de la demande et tente de fuir pour retracer son frère qui est comédien. Nous allons suivre l'histoire d'An qui n'est pas banal. Un événement subit vient de mettre un sombre nuage au-dessus de la tête de Wang et celui-ci doit quitter la demeure pour quelques jours. Pendant ce temps, il y a Petite Lune, l'aînée d'une des trois femmes de Wang, qui aimerait bien entrer en contact avec son petit frère, mais l'approche est interdite ce qui selon leur croyance attirerait le malheur. le temps passe les problèmes de Wang ne se règlent pas et l'annonce du magistrat implacable Li, vient troubler Wang. Ce n'est pas un roman que l'on lit en écoutant la radio, j'ai eu besoin de toute ma concentration, car j'avais l'impression que si je sautais une ligne, je ne me retrouverais plus. J'aurais aimé plus de développement au sujet de Petite Lune ainsi que des trois femmes de Wang, il me semble que ça aurait adoucit le roman. Je crois que c'est un roman qui a demandé beaucoup de recherche à l'auteur et qui n'a pas eu peur de parler de la ségrégation des filles en Chine et pour ça bravo, une écriture juste pour un roman dénonciateur.
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