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sur 681 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Quand on est jeune, on invente différents avenirs, pour soi-même. Quand on est vieux, on invente différents passés pour les autres ».
Pourquoi ai-je lu jusqu'au bout un roman sur une introspection, le regard d'un homme sur son passé, nouvellement éclairé par un événement étrange ?
Ce n'est pas trop mon genre de lecture, juste une curiosité pour un auteur dont on m'avait parlé au détour d'une conversation à la médiathèque. Et je n'ai pas été déçue du tout.
En effet, dans la littérature de l'intime, il n'y a pas que des livres ennuyeux et pleurnichards.
Ce roman de Julian Barnes, n'est pas seulement l'histoire de Tony Webster qui cherche à comprendre les raisons du suicide d'Adrian, un ami de jeunesse à l'occasion d'une étrange succession le désignant héritier de son journal. Une bataille juridique l'oppose alors à Veronica son ancienne petite amie qui l'a quitté pour Adrian, et qui détient le journal en question.
J'ai beaucoup aimé l'humour léger en particulier dans l'évocation des fameuses années soixante, et de la façon dont les filles et les garçons tentaient de ritualiser leurs relations, et contourner certains interdits, sauf que concrètement, ça ne se passait jamais comme dans le « mode d'emploi ». L'autodérision, toujours présente nous rend le personnage de Tony, sympathique, avec toutes ses maladresses. C'est un homme qui regarde sa vie avec des oeillères, puis qui est amené progressivement à intégrer la vision des autres protagonistes et à revoir son interprétation des faits, s'il veut comprendre ce qui s'est réellement passé. Et ce n'est pas simple. le personnage magnifique de Margaret, son ex épouse, contribue à le faire évoluer.
Ce livre est une méditation douce amère sur le temps, la mémoire, la façon dont chacun s'accommode de petits arrangements avec le passé pour gommer les malentendus, les blessures infligées ou subies. C'est une histoire humaine très touchante, nuancée, à la fois drôle et grave, un vrai bon moment de lecture.
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Voici un roman où il ne se passe certes pas grand chose, mais où les sentiments et les sensations sont profonds...
Le narrateur, Tony, revient sur sa jeunesse, son premier amour, Veronica, et son ami Adrien, qui était également sorti avec Véronica. Quarante ans plus tard, tout resurgit, et, à sa façon nonchalante et naïve, Tony va essayer de démêler les faits passés et présents.
J'ai aimé cette ambiance, à la fois légère (à l'anglaise) et lourde, pleine de remords, d'incompréhensions, etc...
Joli style, très british aussi.
Agréable lecture.
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Tony, le narrateur, nous raconte son adolescence, assez banale, en apparence. Un événement dont il comprendra plus tard l'importance survient alors qu'il est sur le point de basculer dans l'âge adulte. Un de ses meilleurs amis, perdu de vue depuis quelques mois suite à une brouille au sujet d'une fille, s'est donné la mort. Ce garçon, extrêmement brillant, étonnait ses camarades, tout autant que le professeur de philosophie, par son raisonnement implacable et sa personnalité hors du commun. S'est-il donné la mort, comme le suggère la mère de Tony, parce qu'il était trop intelligent ? Tony s'interroge quelque temps mais la vie continue son cours et la page se tourne. le temps passe, Tony se marie, devient le père d'une petite fille puis divorce quelques années plus tard. le reste de sa vie se passe sans encombre, jusqu'au jour où il reçoit un courrier concernant Adrian, cet ami qui s'était suicidé, autrefois.
Ce livre est difficile à résumer correctement dans la mesure où une partie de l'histoire nous échappe à la première lecture. J'ai d'ailleurs éprouvé le besoin, une fois le livre terminé, d'en relire de longs passages, à la lumière de ce que j'avais appris à la toute fin de l'histoire. Ce n'est qu'au terme de sa vie que le narrateur se rend compte qu'un élément central de sa jeunesse lui a totalement échappé. Il revisite alors son histoire à l'affût de détails que sa mémoire avait occulté.
"La fille qui danse" est un roman assez exigeant, qu'il est préférable de lire quasiment d'une traite pour garder en mémoire le plus possible de détails. Encouragée par de bons retours sur ce livre, je ne me suis pas découragée et j'ai bien fait car la fin est tout à fait bluffante.
Lien : http://www.sylire.com/2015/0..
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Retour de lecture sur "Une fille, qui danse" de Julian Barnes. Cet auteur n'est apparemment pas un débutant puisqu'il est présenté comme le plus célèbre des romanciers contemporains anglais, sa notoriété m'avait totalement échappée. On voit effectivement très vite qu'on n'a pas affaire au premier venu, vu la qualité de l'écriture que j'ai beaucoup aimée,  l'intelligence du propos et de son traitement. Il raconte, à la première personne, avec beaucoup d'ironie et de cynisme, l'histoire d'un homme, qui, arrivé à la retraite, est confronté à son passé et à ce qu'il a fait lorsqu'il avait 20 ans. le récit démarre par la réception d'une lettre mystérieuse, suite au décès de la mère d'une femme avec qui il a été en couple. Barnes nous détaille avec énormément de sensibilité les états d'âme de cet homme, qui essaye d'analyser avec un maximum d'honnêteté sa vie, les choix qu'il a pu faire, tout en ne comprenant pas tout malgré son âge. Il nous parle avec beaucoup de lucidité de ses erreurs de jeunesse et des arrangements que la mémoire met en place pour les rendre plus acceptables. Plus généralement c'est une réflexion très juste sur le temps qui passe et notre perception de celui-ci par rapport à notre vécu. L'histoire est superbement bien construite jusqu'à sa fin, on ne s'ennuie pas un instant. Un très beau livre. 
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Beau roman, plein d'une douce ironie mais aussi de gravité, sur les réarrangements de la mémoire au fil du temps, les souvenirs, vrais ou faux, que nous pensons nous remémorer. Tony est un homme d'une soixantaine d'années, retraité. Il va être amené à se confronter à son passé d'étudiant, et plus particulièrement à sa relation avec ses amis les plus proches, Adrian, Colin et Alex. Sans oublier sa première petie amie, qui l'a laissé tomber pour Adrian, Veronica. Tout dans sa vie lui semblait médiocre, légèrement ennuyeux même. Mais est-il bien aussi inoffensif qu'il le pense, alors qu'il reçoit la copie d'une lettre épouvantable qu'il avait adressé à Adrian et Véronica quelques temps avant que celui-ci ne se suicide ? Remonter le passé, s'efforcer par tous les moyens de comprendre ce qui s'est joué ne lui apportera pas de réconfort mais au contraire le sentiment que le remords est sans remède.
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Roman sur la mémoire défaillante et le sens de l'Histoire, "Une fille, qui danse" est une oeuvre subtile et toute en retenue.
L'auteur nous apporte un message fort : il ne faut pas toujours croire, nous lecteur, ce que vous raconte le narrateur, même si celui-ci est de bonne foi. Relativisant le dogme de véracité de l'écrit, l'auteur nous rappelle que notre mémoire individuelle est fragile et caractérisée par la reconstruction plus ou moins consciente, qui nous permet d'avancer et de vivre tout simplement.
D'une construction narrative aboutie alternant une partie sur l'histoire des protagonistes telle que le personnage principal s'en souvient quarante ans après et une seconde partie teintée de "déconstruction" où le narrateur se fait le détective de son propre passé.
Il n'aimera pas ce qu'il trouvera....
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Ça fait quand on s'aperçoit que l'on avait tout faux ? A 20 ans, on ravale sa fierté et on fait comme si de rien n'était, à 40, on peut encore corriger le tir, et à 60 ?

Avec ce roman, Julian Barnes transcende son écriture. On ressent les années d'expérience, le lâcher prise. Quel brio ! Quel talent ! Profond, fluide, simple en apparence mais pas un mot n'est de trop.

Le temps et la mémoire sont centraux. Marionnettistes diaboliques qui se jouent de notre esprit et qui trahit, forme, modèle notre (in)conscience. Les regrets, les remords, les bilans, les « et si et si et si ». Les Paris en bouteille. L'Histoire est-elle façonnée ou relatée ? Et qu'en est-il de notre propre histoire ?

Si l'écriture m'a épatée, je suis davantage sceptique sur la fin, peu crédible à mon sens. Ce n'est pas grave, Une fille, qui danse est un roman tout simplement magistral.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Ca fait très très longtemps que j'avais envie de lire cet auteur. C'est fait !

C'est l'histoire d'un homme de soixante ans qui reçoit un testament troublant et peu compréhensible. Il provient de la mère d'une ancienne petite amie. Evidemment, cet événement va le faire replonger dans son passé, ses années de lycéen. le narrateur est un homme moyen, sans grand intérêt, qui ne comprend pas (et qui n'a jamais compris) grand-chose à ce qui lui arrive.

Réflexion sur la mémoire, "…le cerveau vous jette des bribes de souvenirs de temps en temps…", sur le suicide, sur les malentendus entre les gens, les incompréhensions, la culpabilité… La force de ce roman ne réside pas dans l'histoire mais dans la façon dont elle est racontée.

La première page du livre est déjà jubilatoire. L'auteur énumère des "je me souviens" (comme Perec) qui apparaissent totalement hermétiques au lecteur mais qu'il va retrouver avec un petit sourire complice au coin des lèvres, au fil du roman.

Voilà un roman mené de main de maître par un auteur qui s'adresse souvent à son lecteur, qui l'hypnotise et le ferre comme un brochet.

Il y a un ton chez Julian Barnes ! Un peu ironique, un peu sarcastique… ça me plaît bien.
Lien : http://krol-franca.over-blog..
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Je ne reviens pas sur les discussions autour du titre qui, il est vrai est mal choisi et ne rend pas bien compte du contenu du livre...

Nous voilà plongé dans une histoire d'amour et d'amitié. Trois copains d'école rencontrent un nouvel ami (Adrian) qui va devenir le plus brillant du groupe et intègrera la prestigieuse université de Cambridge. Peu à peu, les liens de la jeunesse vont se distendre. En parallèle, le narrateur a une aventure sentimentale avec une jeune fille (Véronica) qu'il présente à ses trois amis. Il nous conte le week-end raté qu'il passe chez les parents de sa copine (Seule la mère de Véronica semble avoir éprouvé un peu de compassion pour lui lors de ce week-end), puis sa rupture et revient sur un épisode qui constitue un tournant dans l'histoire : cette ex-petite amie a noué une nouvelle aventure avec Adrian, son ami de Cambridge. Sous l'effet de la colère et de l'aigreur, il leur envoie à tous deux une lettre incendiaire dans laquelle il crache sa bile.

Puis les années passent. Notre narrateur se tisse une vie sans véritable passion, sans attrait, assez neutre. Il entretient de bonnes relations avec son ex-femme et sa fille. Avec la vieillesse, sa mémoire est devenue sélective et l'histoire de sa vie ressemble de plus en plus à ses yeux à celle qu'il se raconte à lui même... Il apprend enfin qu'Adrian s'est suicidé au moment où il avait cette aventure avec Véronica, mais qu'il semblait heureux avant ce geste tragique. La mère de cette dernière lui lègue le journal intime de cet ami disparu.

Barnes nous livre un roman très intéressant et qui donne matière à réflexion. C'est vrai que certains passages sont assez philosophiques, mais ils demeurent accessibles à tous et sont destinés à mieux nous faire appréhender le mode de pensée d'Adrian. Les personnalités des protagonistes sont très bien décrites. Ils acquièrent au fil des pages une véritable profondeur psychologique.

Barnes écrit son livre comme une bonne enquête policière : il lance plusieurs pistes : Adrian s'est-il suicidé parce que ses raisonnements philosophiques l'ont amené à la conclusion logique que c'était son libre arbitre qui s'exerçait au travers de cet acte ? (Ce qui rend cet intellectuel digne de l'admiration de ses amis). Ou au contraire a-t-il été manipulé par Véronica et poussé à cette extremité ? On ne découvre finalement la vérité que dans les dernières pages et je dois dire que le suspense nous tient en haleine. Pour moi, la surprise a été réelle à la fin. Je n'avais pas vu venir ce dénouement. En quelques phrases finales, toutes les pièces du puzzle se mettent en place !

C'est aussi une belle réflexion sur la vieillesse, sur la sélectivité de la mémoire, sur les liens entre les êtres humains, sur le remords...

J'admire chez l'auteur cette capacité qu'ont certains de ses personnages à s'exprimer sans mot, comme Véronica qui finalement révèle tout au narrateur sans vraiment lui parler. Elle ne fait que lui montrer les éléments qui au fur et à mesure doivent le conduire aux conclusions logiques. Barnes nous montre que la communication entre les êtres n'est pas facile, y compris avec ceux pour lesquels on éprouve ou l'on a éprouvé de profonds sentiments.

Le roman nous montre aussi les distinctions entre classes sociales et le poids de ces dernières dans une relation amoureuse. le narrateur était-il à la hauteur des espérances de la famille de Véronica ? Adrian, diplômé de Cambridge ne constituait-il pas un meilleur parti ? Les sentiments de Véronica ont-ils été guidés par ce choix social, orienté par l'oeil évaluateur de son père et de son frère ?

A tout moment on s'interroge sur les secrets que cache cette famille, sur les motivations de protagonistes, sur la sincèrité des relations humaines, sur le poids d'actes semblant anodins sur le cours du destin...

A mon sens, ce roman mérite le prix littéraire obtenu et constitue une incitation à faire fonctionner nos petites méninges..
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Un homme se penche sur son passé et , bien sûr , finit par
y tomber...
Si l'on veut bien faire abstraction de la chute finale , laquelle comporte , comme dans tout bon polar , juste assez d'invraisemblance pour qu'on ne puisse jamais la pressentir,il restera alors un petit chef-d'oeuvre - 180 pages d'une lecture facile et captivante - sur notre
rapport au Temps.
A son rythme inéluctable de 60 secondes par minute , qui
parfois s'accélère follement , ou bien au contraire adopte
une lenteur désespérante .
Aux effets qu'il a sur nous , quand les rêves et ambitions
de la jeunesse sont , vingt ans plus tard , abandonnés pour un conformisme banal et terne ; quand la soif de vivre , l'orgueil et l'ardeur du bel âge finissent par se dissoudre dans la routine et les lâches apaisements .
A notre conscience de ce temps , subordonnée à une
mémoire toujours sélective et traîtresse , aussi
surprenante qu'obscure...
Cette introspection et ces formes complexes de relativité,
c'est l'histoire très concrète d'une vie toute simple , au
point d'être presque banale , mais dont la richesse
infinie se révèle peu à peu grâce au regard de l'auteur ,
à son humour léger et profond , à sa façon de nous
prendre à témoin , à la sympathie qu'il porte à ses
personnages comme à ses lecteurs.
Un conte captivant , et pourtant un véritable conte
philosophique .
Un régal !
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