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3,35

sur 681 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman subtil et mélancolique qui tisse une intrigue complexe en revisitant la jeunesse de Tony Webster, anglais nouvellement retraité. C'est le moment pour lui de revenir sur sa jeunesse, ses années d'université, son histoire d'amour avec Véronica, le groupe d'amis avec lesquels il s'est inventé un avenir, dont le brillant Adrian en était la figure emblématique,
En se construisant un passé au fil de souvenirs d'abord enjôleurs et flatteurs, Tony, à l'aube de la soixantaine est un anglais au parcours presque banal : mariage puis divorce sans heurt apparent, père d'une jeune femme qui s'est éloignée, il a mené une vie professionnelle sans éclat.
Arrive alors un « héritage » remis par un notaire qui fait basculer le récit dans une introspection presque angoissante. Il n'est pas le seul dépositaire des archives concernant son ami Adrian, il doit composer avec Véronica pour en détenir la totalité. L'enjeu semble mineur au début mais la tension monte au fur et à mesure que reviennent des souvenirs et des faits oubliés ou plutôt enfouis.
C'est un autre personnage que le lecteur découvre grâce au talent de Julian Barnes qui sait mettre le lecteur en tension en introduisant le doute sur les conséquences multiples, diffuses, irrémédiables d'un acte posé 40 ans plus tôt dans un moment de colère et d'aveuglement.
La mémoire se ravive, Tony remonte le fil de son passé et des relations qu'il a entretenu avec ses proches. le lecteur prend alors de la distance et aborde le récit sous un autre angle, plus dérangeant jusqu'à un dénouement final qui l'interroge lui-même sur son rapport au passé, à la perception qu'il peut se faire des enjeux relationnels, de l'absence de discrimination et d'objectivité qui semblent être le lot de la jeunesse.
Julian Barnes nous livre un roman très riche sur la subjectivité et l'égoïsme.
La traduction du titre en français est, à mon sens, étonnante, et donne le ton en une virgule. La légèreté, un avenir ou en l'occurrence un passé lumineux n'ont existé qu'un bref instant quand une jeune fille s'est affranchie de ses entraves pour s'abandonner à une danse improvisée.

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On devrait apprendre l'anglais uniquement pour pouvoir lire ce genre de livres... un récit qui démarre avec simplicité et humanité pour emporter le lecteur vers une fin digne d'un polar. Une brillante illustration d'une vie simple et rangée qui cache dans ses replis de profonds mystères et d'insondables vérités que la mémoire nous cache à nous même.
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"Une fille, qui danse" nous entraine dans l'univers de Tony à deux époques de sa vie. La première partie du roman est consacrée à sa vie d'étudiant, et surtout à Véronica, sa petite amie de l'époque, qui finit par s'amouracher de l'un de ses plus proches amis (mais aussi le plus mystérieux), Adrian. Adrian se suicide peu de temps après sans que l'on ne comprenne bien pourquoi.
La deuxième partie se déroule 40 ans plus tard alors que Tony se voit léguer le journal intime d'Adrian par la mère de Véronica. Il cherche alors à comprendre.
Ce roman m'a beaucoup plu car le narrateur se livre à une véritable introspection, une revisite a posteriori de sa vie, de son mariage, de sa relation avec Véronica, mais également avec sa fille et ses petits enfants. Il porte un regard lucide sur ce qu'il a fait de sa vie et les conséquences de ses choix peu audacieux qui lui ont fait vivre, de son propre aveu, une vie heureuse mais moyenne.
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Trou(ble) de mémoire

La soixantaine, Tony Webster revient sur quelques moments clés de son existence. L'homme est persuadé d'avoir bien vécu, d'avoir traversé l'existence de la meilleure manière qui soit, sans heurts. Sans pertes, ni fracas. Jusqu'à ce qu'une lettre notariale arrive et vienne remettre en question la justesse de souvenirs dont il reste l'unique témoin.

2 mois après cette lecture passionnante, je tente à nouveau d'extraire de mon esprit, les mots qui me permettraient de vous donner avec justesse mon ressenti, voire vous donner l'envie de lire ce livre.
De la même manière que notre narrateur s'interroge sur ce qui lui reste en mémoire de son passé et donc de l'authenticité de ses souvenirs dont il est le seul témoin, je suis là moi aussi à m'interroger sur le(s) impression(s) qu'il me reste en mémoire de ce roman. Alors oui, même si le temps a passé, j'ai la certitude de l'avoir aimé. Ce n'est pas une impression diffuse qui nécessiterait un témoin pour vous en prouver la chose, non... mais j'aimerais trouver les mots pour en faire la démonstration.
Je me souviens très bien du contenu et de ce qui m'a plu dans Une fille, qui danse. Alors pourquoi ai-je tant de mal à parler de ce roman? C'est agaçant... Est-ce parce que je ne cesse de m'interroger sur la forme, de me demander si Barnes a écrit-là un roman ou s'il ne s'agit pas plutôt d'un essai romancé ayant pour thème les imperfections de la mémoire. Vous ne pouvez et je ne peux moi-même que me fier à ce qu'il me reste aujourd'hui des impressions de cette lecture et leur être fidèle. Pour reprendre les mots de l'auteur, "c'est le mieux que je puisse faire." [...]
Suite de l'avis sur le blog! Merci
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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Le véritable sujet de ce livre, c'est le TEMPS ou si on préfère, la MÉMOIRE qui est une façon bien imparfaite de mesurer le temps. Comme le dit l'auteur: "L'Histoire est cette conviction issue du point où les imperfections de la mémoire croisent les insuffisances de la documentation..."

Le titre français de ce roman de Julian Barnes (puisqu'il s'agit d'une traduction, excellente par ailleurs) ne reflète aucunement l'esprit du bouquin (que vient d'ailleurs faire cette virgule au milieu de la phrase LA FILLE, virgule QUI DANSE). Sans doute une coquetterie imposée par l'éditeur.
Le tire anglais (THE SENSE OF AN ENDING) est beaucoup inspirant et conforme au cheminement de Tony, le personnage principal du roman.
Lien : http://memoirechante.wordpre..
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Très bon livre
L'histoire est intéressante quoique non passionnante
L'écriture vraiment superbe!!
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Voici un bon livre. Quand je dis un bon livre, je veux qu'il est un niveau au-dessus. Mais j'entrerai ensuite dans les détails. Ce livre était parmi notre sélection de l'été et je n'ai pas été déçue. Je vous remets l'histoire. Mes attentes vis-à-vis de ce titre était une « enquête » d'un personnage sur le passé d'un ami qu'il avait eu à l'école quarante ans auparavant mais c'est beaucoup plus subtile que cela en fait.


Nous suivons le point de vue de Tony, un jeune homme ordinaire, qui nous livre ses pensées et nous raconte ce qu'il vit. J'ai eu l'impression au début de regarder un film se dérouler. Les jeunes années, les cours d'Histoire, les sourires de Tony, le cours de sa vie. Il est un garçon vivant et j'ai trouvé très touchante la description qu'il fait de lui et de ses deux meilleurs amis à savoir qu'ils déconnaient sauf quand il fallait être sérieux. Quant à Adrian, il était sérieux sauf quand il fallait déconner. Qui est Adrian ? Il est un nouveau dans l'établissement de Tony, ils choisissent presque naturellement de l'intégrer à leur groupe comme s'il allait les remercier mais on le sent un peu distant au début du roman. On se rend compte qu'il est un peu au-dessus de la moyenne et tout le monde s'en rend compte. J'ai vraiment apprécié les fils de réflexion que tendent les échanges entre les personnages, notamment quand ils sont en cours d'Histoire. On s'interroge justement sur les témoignages, la vérité, le passé. On dit qu'il n'y a que les vainqueurs qui écrivent l'Histoire. Mais au fil du temps, on se souvient de sensations mais les faits s'estompent… J'y reviendrai.

Un jour, Tony rencontre Veronica avec qui ça se passe mal. Elle finit avec Adrian (là, on se met à détester assez Véronica alors qu'Adrian semble un peu… naïf). Tony leur souhaite tout le malheur du monde, il se suicide. Fin du flash-black. Avance-rapide sur la vie de Tony quand soudain, un testament remet tout en question. le journal d'Adrian menace de surgir. C'est alors que le roman se divise entre deux tendances : le fond où il est question du journal, et d'un autre côté, nous avons le narrateur qui se remet en question. Il repasse au crible les différentes étapes de sa vie. Surtout, il prend beaucoup de recul sur ses jeunes années, il réinterprête beaucoup de choses avec un recul et une sagesse que j'ai beaucoup appréciés. On plonge dans le regard du Tony adulte sur les certitudes du Tony adolescent… le dénouement remet tout en question et dès lors, le comportement de plusieurs personnages devient plus limpide, dont celui d'Adrian. Il n'est pas écrit pour bouleverser le lecteur mais plutôt pour lui faire prendre conscience que ce qu'il croit savoir est à prendre avec du recul, des précautions.

J'ai apprécié ce roman pour les questionnements qui pose. Je me suis demandée comment je serai plus tard et surtout, quel regard j'aurai sur mes rêves et mes ambitions, mes sensations de jeune femme ? Au moment de faire un bilan, me souviendrai-je peut-être d'une journée comme un bon souvenir en occultant ce qui m'a gênée, en glorifiant ce qui m'a flattée. Mais finalement, nous le faisons déjà. Pour ma part, je pense avoir monté sur un piedestal des personnages disparues qui m'étaient chères. Il ne me reste que leur souvenir, mais nos souvenirs ne sont jamais source de vérité. Ceux qui survivent, ceux qui vainquent et ceux qui racontent ne rapporteront plus tard qu'une vérité flouée des événements. J'ignore si je vais trop loin dans l'interprétation de ce roman mais plusieurs réflexions de Tony m'ont touchée et même si je n'ai pas toute une vie derrière moi, je me suis parfois sentie proche de lui. Je conseille ce livre à tous ceux qui voudraient lire une belle histoire qui se passent dans les années soixante avec son lot de drame, mais il ne faut pas avoir peur des questions. Avis aux amateurs…
Lien : http://lamalleauxlivres.com/..
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« Une fille, qui danse » s'ouvre sur les souvenirs de jeunesse de Tony Webster, dans l'Angleterre des années soixante. Etudiant à l'université, il rencontre Veronica, qu'il fréquente quelques mois avant que leurs divergences de caractère et leur manque d'affinités ne les séparent. Peu de temps après leur séparation, Veronica sort avec Adrian, l'un des meilleurs amis de Tony, étudiant brillant et admiré par tous. Peu après, Tony apprend le suicide d'Adrian.
Puis Julian Barnes nous entraîne quarante plus tard, alors que Tony vient juste de prendre sa retraite. Un jour, il reçoit un don par testament : la mère de Veronica – qu'il n'a vue qu'une seule fois dans sa vie - lui lègue une petite somme d'argent ainsi que le journal intime d'Adrian.

Pour comprendre cet héritage aussi étrange qu'inattendu, Tony doit revenir sur son passé. Il se remémore sa vie d'alors, son amour de jeunesse et son étrange famille, sa petite bande d'amis et leurs discussions philosophiques jusqu'au bout de la nuit. Il se rappelle le jeune homme qu'il était et refait le chemin jusqu'à l'homme qu'il est devenu. Mais, à mesure qu'il se replonge dans ses souvenirs et qu'il essaie d'en livrer un récit objectif, ses certitudes s'écroulent. Reconsidérant les faits à la lumière de nouvelles informations, il constate que le temps qui passe modifie parfois considérablement la perception des événements. Certains épisodes de son passé lui apparaissant désormais différemment, il se voit peu à peu contraint de reconsidérer son rôle dans le suicide d'Adrian.
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Profond, passionnant. Convient aussi aux nostalgiques de la vie universitaire.
Je complèterait ma critique ultérieurement, mais comme il faut 250 caractères (ce qui peut se comprendre, mais une formule lapidaire peut parfois suffire pour exprimer la quintessence, soit du livre, soit de ce que l'on en pense), j'en profite pour vous inviter à consulter mon profil, où je définis mes critères d'attribution des notes.





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Une fille qui danse - Julian Barnes

Année 60.

Au lycée, trois copains soudés forment un groupe.

Aucun d'eux n'a vécu l'expérience de se dégoter une petite amie ni même connaître l'humiliation de l'échec.

Adrian Finn, un grand garçon réservé, brillant, qui garde ses pensées pour lui va intégrer ce groupe.

Rapides adieux au lycée

A l'université, Tony, le narrateur fréquente Véronica Mary Elizabeth Ford.

Présentation auprès des copains de lycée.

Et présentation de Tony auprès de la famille de Véronica.
Malgré la bonne entente avec la mère, échec de leurs liaisons.

Quelques mois plus tard, Tony apprend que Véronica sort avec Adrian.

Une lettre de Tony vers Adrian et Véronica s'en suit.
Adrian se suicidera.

Quarante ans plus tard, la vérité ressurgit.

Les étapes de ce livre vont très vite. On pourrait le déplorer, mais l'écriture et l'esprit qu'il en ressort ne cassent pas du tout la trame de ce livre remarquablement bien écrit.

L'auteur qui fait relater l'histoire à son personnage central, Tony, à la première personne du singulier, laisserait même penser que Julian Barnes se cache dernière lui : un roman qui se lit comme un récit.

Tony s'interroge sans cesse sur ce qu'il a fait ou non, sa façon de se comporter avec autrui, ses amours, le temps qui défile et qu'un passé n'est pas un présent et encore moins un futur.

J'ai bien aimé !
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