Les nouveaux mondes

Je pense que je me répète à chaque fois que j'écris un avis sur un roman de Frédéric Barrès, mais c'est à chaque fois un plaisir renouvelé de le retrouver, lui et sa poésie des mots, sa sensibilité, son humanité. J'ai lu tous ses romans depuis La deuxième vie des méduses jusqu'au Sablier des âmes, en passant par des Rêves en éveil ou des Odyssées en Calanque. À chaque fois il m'émerveille avec la construction de ses phrases, la valse de ses mots. Les nouveaux mondes n'échappent pas à cette marque de fabrique de l'auteur. Ce roman clôt une trilogie commencée par le Petit Monde, que j'avais beaucoup aimé qui retraçait la jeunesse. le second opus n'est pas encore paru, on saute directement des années à l'école primaire aux années lycéennes. Ce ne sont pas des suites à proprement parlé. Les personnages sont différents. Ces romans retracent les étapes importantes de l'enfance.

On va suivre ici Philippe pendant sa dernière année au lycée, cette année de Terminale est importante et décisive pour beaucoup de jeunes. le roman commence par la fin des vacances de Philippe et son arrivée à l'internat la veille de la rentrée. On le voit prendre le bus, arriver au lycée, s'installer dans le dortoir. On le suit également pendant la première journée où les professeurs expliquent l'importance de cette année de diplôme, pendant ses heures de cours mais aussi sa vie sociale avec ses camarades. Certains d'entre eux rencontrent des difficultés dans leur vie familiale, et il est intéressant de voir l'esprit de solidarité entre tous ces jeunes pour aider celui qui a besoin.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Philippe, mais pas que. Les secondaires sont eux aussi très attachants et intéressants. On va assister aux premiers émois amoureux, aux premières prises de conscience de la dureté du monde adulte vers lequel ils se dirigent. Les rapports avec les adultes ne sont pas toujours chose aisée, le proviseur joue un rôle très strict et Philippe va bien souvent se heurter à cette autorité. Mais il va également découvrir un homme d'une profonde humanité.
Philippe, ce pourrait être vous, moi ou encore l'auteur. Je pense qu'il a dû puiser dans certains de ses souvenirs pour relater certaines anecdotes. Mais je m'y suis retrouvée aussi, même si je n'ai été lycéenne qu'une décennie plus tard. Les traits de caractère ou les comportements de certains sont universels et traversent parfois les époques. On a tous eu ce professeur un peu bizarre, ce surveillant un peu trop strict. C'est, je pense, la grande force de ce roman, chacun de nous peut se reconnaître dedans. Et tout cela est ponctué par des souvenirs musicaux, avec un piano, une batterie, ou l'évocation d'un groupe de musique. J'ai retrouvé là les goûts de l'auteur. Je le suis sur sa page Facebook et il partage très souvent de belles photos sur des musiciens de tous styles.

Ce qui permet également de bien s'identifier au personnage principal est le choix de l'auteur de l'emploi de la première personne du singulier. Ce « je » permet de se mettre encore mieux à la place du protagoniste, de ressentir au plus près ses émotions. J'aime beaucoup ce procédé qui me permet de vivre au plus près du personnage. Et bien sur tout ceci sublimé par la plume de l'auteur, la poésie des mots, les descriptions légères qu'il fait. Tout se lit facilement, je ne me suis pas ennuyée une seconde. J'ai lu ce livre d'une traite, je me suis laissée entraîner dès le départ dans la vie de Philippe pour le laisser au moment du dernier jour de lycée. J'ai vécu une année scolaire en un après-midi. C'est un roman que l'on déguste, j'avais envie de rester avec eux, dans leur univers.

Cette histoire est une magnifique ode à la jeunesse, à l'amitié et à la fraternité. de belles valeurs sont transmises à travers Philippe et ses amis. J'ai aimé me retrouver une nouvelle fois plongée dans la Provence si chère à l'auteur, à travers les décors. Je garderai en mémoire les promenades à vélo, l'arrivée du piano ou le bal de fin d'année et les départs sur le quai de train. La fin d'une année au lycée marque l'entrée dans la vie d'adulte, dans un nouveau monde, d'où le titre si bien trouvé. J'ai beaucoup pensé à mon fils en lisant, il vient de décrocher son bac, et c'est vrai qu'une vie différente va s'ouvrir à lui aujourd'hui avec l'entrée en université, dans une ville bien plus grande, avec plus d'indépendance… un changement radical.

Je ne vous cache pas que j'ai passé un excellent moment avec ce roman. Comme d'habitude, je ne suis jamais déçue par Frédéric Barrès, il sait raconter une histoire tout en touchant ses lecteurs par la proximité avec la vie réelle. J'ai déjà hâte de le retrouver dans un autre roman, alors que je viens à peine de le quitter… Je ne peux que vous inviter à découvrir cet auteur si ce n'est pas encore fait, et plus particulièrement ce roman.

Cette fois n'échappe pas à la règle, je suis toujours satisfaite lorsque je découvre une nouvelle parution de Frédéric Barrès.
Avec Les nouveaux mondes, nous suivons Philippe, un jeune homme dans sa dernière année, celle, cruciale du BAC. Etant interne, nous rencontrons également ses nouveaux amis. Pour moi, ce livre, c'est une ode à l'amitié, principalement en tout cas. A travers Philippe nous ressentirons énormément de choses, parfois de la détresse face à Hatim , de l'incompréhension avec ce cher proviseur, nous aurons pas mal de sourire qui naîtront sur nos visages. Comme toujours sous la plume de l'auteur, le récit que nous vivons est empli de justesse, de douceur, de beauté des mots.
Nous vivons ici une année scolaire, une année avec ses hauts et ses bas, avec ses moments forts comme ceux plus calmes. La vie d'un étudiant en somme, comme beaucoup ont dû en vivre. Une année, quelque part, essentielle à la construction de la personne que nous serons en tant qu'adulte. Philippe, c'est assez facile de s'attacher à lui, car après tout, il pourrait être n'importe qui, il pourrait être vous, il pourrait être votre frère, il pourrait être ce jeune homme que vous croisez sur les chemins de l'école, il pourrait être cet élève que vous croisez quotidiennement dans les couloirs de cet établissement scolaire.
C'est ce qui pour moi, fait la force de se livre, le fait que l'on peut s'identifier facilement au personnage principal, mais également grâce aux thèmes abordés dont l'amitié ou le racisme, bien d'autres choses encore, telle la plume de l'auteur qui est une petite merveille de simplicité à la portée de tous. Je pourrais également citer la justesse du récit, sa fluidité. Pour ma part, il y a un moment que je suis conquise par cette plume, une plume que je ne cesse de conseiller.