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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre propose une réflexion sur l'immigration italienne en France, avec plusieurs moments de l'Histoire. On démarre en 1893, par l'histoire des Marais Salants à Aigues-morte et le massacre d'ouvriers italiens, le plus grand massacre d'immigrés de l'histoire contemporaine de la France. D'autres épisodes sont évoqués, l'époque Mussolinienne où les ouvriers vivant en France sont mobilisés par l'armée italienne, et tout ces moments de dissensions entre Église et Communisme se répercutent jusque dans les repas de famille… Et à travers ces passages de l'histoire, il propose quelques réflexions et revient entre autres sur les origines de la chanson “Bella Ciao”.

Le récit semble être fait de brics et de brocs, assemblant des anecdotes, des souvenirs de famille, des moments de l'Histoire, des réflexions sur leur culture, leur immersion dans leur nouveau pays. le tout s'articule parfaitement, c'est un hommage à toute cette population d'origine italienne assimilée dans la population française. Baru se dévoile dans cette bande dessinée, nous parle de ses origines, de sa culture, de son univers avec une belle sincérité, touchante et cultivée à la fois.

O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao
Una mattina mi sono alzato
E ho trovato l'invasor
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Voici la dernière magnifique bd du dessinateur BARU qui raconte l'histoire de l'immigration italienne à travers sa propre histoire familiale de fils d'émigré.
L'album s'ouvre sur le massacre des italiens d'Aigues mortes du 17 août 1893. Ces émeutes racistes avaient entraîné la mort de 10 travailleurs italiens embauchés comme saisonniers dans les Salines du Midi. L'auteur cite d'ailleurs l'ouvrage d'Enzo Barnaba que nous avions reçu à la Médiathèque de Monaco pour la présentation de son livre sur le sujet.
Baru réussit cet exercice toujours périlleux, de mêler documentaire et fiction, grâce à un savant découpage, une l'utilisation judicieuse de la couleur et du noir et blanc, la force du dessin. Il reproduit en fac-similé l'acte de naturalisation de son père. Cette bd est vraiment très émouvante.
Ses recherches l'amènent à nous raconter la véritable origine de la chanson Bella Ciao, aujourd'hui hymne de toutes les résistances, mais au départ chant des Mondines, ces femmes pauvres qui travaillaient durement dans les rizières de la plaine du Pô.
Baru a reçu en 2010 le Grand Prix de la ville d'Angoulême pour l'ensemble de son oeuvre. Cet album ne démérite pas !
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« Questa mattina mi sono alzato... » ou « Alla mattina appena alzata... »?
Bella Ciao, chant des partisans italiens ou complainte des mondine, ces ouvrières saisonnières des rizières des plaines du Pô  ? Les deux, en réalité. Quant à savoir lequel est apparu le premier … Une chose est sûre cependant, c'est que Bella Ciao est le titre du dernier ouvrage de Baru qui vient de paraître aux éditions Futuropolis. 20 ans de gestation. On aurait pu penser que cette histoire de l'immigration italienne vue à travers le prisme d'une saga familiale allait être l'Arlésienne du bédéiste. Pour notre plus grand bonheur, il n'en est rien, Et ce premier opus ou s'entrecroisent tragédies de l'histoire et comédie à l'italienne est un récit captivant et extrêmement émouvant. J'ai adoré !

Aigues-Mortes, 17 août 1893, le prix du sang
Gros plan sur un cheval apeuré. « Visez les chevaux! » Et nous voilà directement plongés au coeur de l'action. Course poursuite dans les rues d'Aigues-Mortes où va se déchaîner une violence inouïe qui se soldera par le massacre de dix saisonniers italiens. Sur la trentaine de planches réalisées en lavis de gris de ce qu'on pourrait qualifier de prologue, de la tuerie en elle-même, nous ne verrons que trois cases encadrées par une reproduction du Balcon de Manet, la seconde mouture évoquant l'horreur de la scène dans le mouvement de rejet et les yeux horrifiés des personnages. S'en suivra une double page muette où le cadrage et l'attitude des personnages faisant référence à « Il était une fois dans l'ouest » laissent présager de la violence à venir : Rupture dans le récit, retour en arrière. On reprend l'histoire au tout début et on va suivre l'enchaînement des évènements jusqu'à une planche entière qui va décomposer l'action de la toute première case du récit (celle du cheval). Magistral ! La boucle est bouclée. Puis, sans transition aucune, nous nous retrouvons face aux dix victimes dont les portraits envahissent la page. Pour l'auteur, il était nécessaire non seulement de leur rendre leur identité mais aussi de les incarner à travers la puissance émotionnelle de l'image et c'est extrêmement poignant. En vis-à-vis de cette page muette, un texte va nous révéler leur identité et les suites de cette sombre affaire.
Séquence choc dans laquelle on retrouve toute la puissance et l'énergie du trait du Baru de  L'autoroute du soleil ainsi que son sens du mouvement, cette scène d'ouverture est un véritable morceau d'anthologie, tant par la forme que par le fond.

« Quel prix doit payer un étranger pour cesser de l'être et devenir transparent ? »
Cette question est le fil conducteur de Bella Ciao. Et c'est à travers l'histoire de l'immigration italienne que l'auteur va tenter de répondre à cette question universelle toujours d'actualité. Il entre directement dans le coeur du sujet en commençant par le prix du sang. Cet épisode d'Aigues-Mortes, tout comme la page qui suit et reprend un article de journal de 1905 extrêmement virulent à l'encontre des Italiens sont là pour rappeler que si aujourd'hui on vante l'intégration des Italiens, on a oublié la violence qui leur a été faite.
La suite de la chronique sur L'accro des bulles
Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..
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"Si vous passez un jour à l'heure de midi, vers Mont-Saint-Martin ou Villerupt, près d'une des nombreuses cantines italiennes, votre odorat est désagréablement chatouillé par des odeurs d'abominables ratatouilles.
Des vieilles sordides, à la peau fripée et aux cheveux rares, font mijoter des fritures étranges dans des poêles ébréchées. Et les bêtes mortes de maladie, à des lieux à la ronde, ne sont pas souvent enfouies, elles ont leur sépulture dans l'estomac des Italiens, qui les trouvent excellentes pour des ragouts dignes de l'enfer. Toute cette cuisine diabolique passe encore sous le ciel bleu de l'Italie, et fait d'ailleurs partie de la "couleur locale" des quartiers pauvres de Naples. Mais il en est tout autrement en Lorraine, où la saleté chronique et la façon de vivre déplorables des Italiens font courir de sérieux dangers de contamination à la population indigène."

Dans l'Etoile de l'Est du 24 juillet 1905. Quotidien de la démocratie républicaine de Meurthe-et-Moselle.

Voici un article paru dans la France des années 1890...La France de l'affaire Dreyfus, du racisme institutionnel dans ses colonies.

Bella Ciao est une belle et émouvante bande dessinée sur les Italiens venus apportés leurs forces de travail en France à la fin du XIXème siècle, et pas toujours bien reçus comme le prouve l'article de presse ci-dessus reproduit dans cette bande dessinée.
Avec, au centre du récit, cette belle chanson de résistance, Bella Ciao.

C'est une histoire politique, sociale, familiale et culturelle, notamment sur ce point avec un délicieux passage sur les cappelletti, nom donné aux tortellini dans la région italienne des Marches dont j'ai le plaisir de connaître la belle campagne et les agréables plages.

Une lecture pleine d'intérêt.
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Dans ce premier tome d'un projet conçu en trilogie, Baru jongle entre les styles graphiques et entrecoupe sa fiction de documents et de faits réels pour raconter les différentes étapes de l'histoire de l'immigration italienne. En fil conducteur, la déconstruction de l'évidence sur la provenance de la chanson Bella Ciao est une métaphore poétique sur la complexité de la quête des origines...
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Cette Bande dessinée est un recueil de souvenirs familiaux, d'évènements historiques qui se croisent et s'éclairent les uns les autres.
Cela débute par l'évocation du massacre sur fond de racisme par les "Ardéchoix" d'une dizaine d'italiens et de nombreux blessés, estropiés. Cet épisode est travaillé d'un point de vue historique par Gérard Noiriel dans son livre "Le massacre des italiens, Aigues-Mortes, 17 août 1893".
Le second tourne autour des origines controversées de la chanson "Bella Ciao" qui donne le titre à l'album, avec un éclairage très pointu sur ce chant très connu de nos jours: chant des partisans repris dans une série...
La troisième partie rappelle comment certains italiens ont demandé leur naturalisation avant la seconde Guerre mondiale.
Un petit aperçu sur la mode et pour finir un retour sur le refus du fascisme de Mussolini et la guerre d'Espagne qui se termine par la recette des cappellettis !
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Le récit le plus intimiste de Baru où il narre comment sa famille est arrivée en France. Plus précisément, son grand père, et plus particulièrement, en Lorraine.
Une histoire touchante, authentique, donnant à voir les traits de caractère de toute une communauté expatriée pour fuir le totalitarisme et la misère. Cette réalité n'enlève rien au farouche attachement au pays d'origine.
Une oeuvre qui inspire le respect, on en redemande ! Et ça tombe bien, puisqu'il y a un second tome !


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