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Ce livre propose une réflexion sur l'immigration italienne en France, avec plusieurs moments de l'Histoire. On démarre en 1893, par l'histoire des Marais Salants à Aigues-morte et le massacre d'ouvriers italiens, le plus grand massacre d'immigrés de l'histoire contemporaine de la France. D'autres épisodes sont évoqués, l'époque Mussolinienne où les ouvriers vivant en France sont mobilisés par l'armée italienne, et tout ces moments de dissensions entre Église et Communisme se répercutent jusque dans les repas de famille… Et à travers ces passages de l'histoire, il propose quelques réflexions et revient entre autres sur les origines de la chanson “Bella Ciao”.

Le récit semble être fait de brics et de brocs, assemblant des anecdotes, des souvenirs de famille, des moments de l'Histoire, des réflexions sur leur culture, leur immersion dans leur nouveau pays. le tout s'articule parfaitement, c'est un hommage à toute cette population d'origine italienne assimilée dans la population française. Baru se dévoile dans cette bande dessinée, nous parle de ses origines, de sa culture, de son univers avec une belle sincérité, touchante et cultivée à la fois.

O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao
Una mattina mi sono alzato
E ho trovato l'invasor
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Ce livre a été lu dans le cadre du challenge mademoiselle farfalle 2021.
Catégorie  14 : un roman graphique.

Una mattina mi sono svegliato
O bella ciao, O bella ciao
O Bella ciao, ciao, ciao
Una mattina mi sono svegliato
E ho trovato l'invasor

O partigiano, portami via
O bella ciao, O bella ciao
O Bella ciao ciao ciao
O partigiano portami via
Che mi sento di morir

E se io muoio, da partigiano
O bella ciao, O bella ciao
O Bella ciao ciao ciao
E se io muoio da partigiano
Tu mi devi seppellir

Voici ce que ça m'inspirait  le livre  même  avant  de l'avoir lu. Qui n'a pas eu de frissons quand un certain professeur et un certain Berlin ont chanté cela a capella dans une certaine série ?

Bref....

C'est la 1ère  fois que je lisais un roman graphique pour moi ce n'est pas une lecture mais plus une galerie d'image  qui s'étalent devant moi. Il est donc impossible de faire un  résumé. 

Les travailleurs  italiens se font exclure des chantiers  suite à la crise de l'emploi qui polluent la France. Entre travailleurs  Italiens et Français les tensions  sont fortes et des émeutes éclatent  10 italiens perdront la vie dans l'indifférence française la plus totale. Pire les français deviennent racistes devant cette colonisation, racistes envers leurs frères  du Sud.

Les passages noirs et blancs, avec les couleurs sont très  agréables. Les textes  historiques  amènent  de la polyvalence  aux côtés monotones et assez vulgaire de la BD.

3/5 un genre que je n' affectionne quand même  pas
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Voici la dernière magnifique bd du dessinateur BARU qui raconte l'histoire de l'immigration italienne à travers sa propre histoire familiale de fils d'émigré.
L'album s'ouvre sur le massacre des italiens d'Aigues mortes du 17 août 1893. Ces émeutes racistes avaient entraîné la mort de 10 travailleurs italiens embauchés comme saisonniers dans les Salines du Midi. L'auteur cite d'ailleurs l'ouvrage d'Enzo Barnaba que nous avions reçu à la Médiathèque de Monaco pour la présentation de son livre sur le sujet.
Baru réussit cet exercice toujours périlleux, de mêler documentaire et fiction, grâce à un savant découpage, une l'utilisation judicieuse de la couleur et du noir et blanc, la force du dessin. Il reproduit en fac-similé l'acte de naturalisation de son père. Cette bd est vraiment très émouvante.
Ses recherches l'amènent à nous raconter la véritable origine de la chanson Bella Ciao, aujourd'hui hymne de toutes les résistances, mais au départ chant des Mondines, ces femmes pauvres qui travaillaient durement dans les rizières de la plaine du Pô.
Baru a reçu en 2010 le Grand Prix de la ville d'Angoulême pour l'ensemble de son oeuvre. Cet album ne démérite pas !
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« Questa mattina mi sono alzato... » ou « Alla mattina appena alzata... »?
Bella Ciao, chant des partisans italiens ou complainte des mondine, ces ouvrières saisonnières des rizières des plaines du Pô  ? Les deux, en réalité. Quant à savoir lequel est apparu le premier … Une chose est sûre cependant, c'est que Bella Ciao est le titre du dernier ouvrage de Baru qui vient de paraître aux éditions Futuropolis. 20 ans de gestation. On aurait pu penser que cette histoire de l'immigration italienne vue à travers le prisme d'une saga familiale allait être l'Arlésienne du bédéiste. Pour notre plus grand bonheur, il n'en est rien, Et ce premier opus ou s'entrecroisent tragédies de l'histoire et comédie à l'italienne est un récit captivant et extrêmement émouvant. J'ai adoré !

Aigues-Mortes, 17 août 1893, le prix du sang
Gros plan sur un cheval apeuré. « Visez les chevaux! » Et nous voilà directement plongés au coeur de l'action. Course poursuite dans les rues d'Aigues-Mortes où va se déchaîner une violence inouïe qui se soldera par le massacre de dix saisonniers italiens. Sur la trentaine de planches réalisées en lavis de gris de ce qu'on pourrait qualifier de prologue, de la tuerie en elle-même, nous ne verrons que trois cases encadrées par une reproduction du Balcon de Manet, la seconde mouture évoquant l'horreur de la scène dans le mouvement de rejet et les yeux horrifiés des personnages. S'en suivra une double page muette où le cadrage et l'attitude des personnages faisant référence à « Il était une fois dans l'ouest » laissent présager de la violence à venir : Rupture dans le récit, retour en arrière. On reprend l'histoire au tout début et on va suivre l'enchaînement des évènements jusqu'à une planche entière qui va décomposer l'action de la toute première case du récit (celle du cheval). Magistral ! La boucle est bouclée. Puis, sans transition aucune, nous nous retrouvons face aux dix victimes dont les portraits envahissent la page. Pour l'auteur, il était nécessaire non seulement de leur rendre leur identité mais aussi de les incarner à travers la puissance émotionnelle de l'image et c'est extrêmement poignant. En vis-à-vis de cette page muette, un texte va nous révéler leur identité et les suites de cette sombre affaire.
Séquence choc dans laquelle on retrouve toute la puissance et l'énergie du trait du Baru de  L'autoroute du soleil ainsi que son sens du mouvement, cette scène d'ouverture est un véritable morceau d'anthologie, tant par la forme que par le fond.

« Quel prix doit payer un étranger pour cesser de l'être et devenir transparent ? »
Cette question est le fil conducteur de Bella Ciao. Et c'est à travers l'histoire de l'immigration italienne que l'auteur va tenter de répondre à cette question universelle toujours d'actualité. Il entre directement dans le coeur du sujet en commençant par le prix du sang. Cet épisode d'Aigues-Mortes, tout comme la page qui suit et reprend un article de journal de 1905 extrêmement virulent à l'encontre des Italiens sont là pour rappeler que si aujourd'hui on vante l'intégration des Italiens, on a oublié la violence qui leur a été faite.
La suite de la chronique sur L'accro des bulles
Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..
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"Si vous passez un jour à l'heure de midi, vers Mont-Saint-Martin ou Villerupt, près d'une des nombreuses cantines italiennes, votre odorat est désagréablement chatouillé par des odeurs d'abominables ratatouilles.
Des vieilles sordides, à la peau fripée et aux cheveux rares, font mijoter des fritures étranges dans des poêles ébréchées. Et les bêtes mortes de maladie, à des lieux à la ronde, ne sont pas souvent enfouies, elles ont leur sépulture dans l'estomac des Italiens, qui les trouvent excellentes pour des ragouts dignes de l'enfer. Toute cette cuisine diabolique passe encore sous le ciel bleu de l'Italie, et fait d'ailleurs partie de la "couleur locale" des quartiers pauvres de Naples. Mais il en est tout autrement en Lorraine, où la saleté chronique et la façon de vivre déplorables des Italiens font courir de sérieux dangers de contamination à la population indigène."

Dans l'Etoile de l'Est du 24 juillet 1905. Quotidien de la démocratie républicaine de Meurthe-et-Moselle.

Voici un article paru dans la France des années 1890...La France de l'affaire Dreyfus, du racisme institutionnel dans ses colonies.

Bella Ciao est une belle et émouvante bande dessinée sur les Italiens venus apportés leurs forces de travail en France à la fin du XIXème siècle, et pas toujours bien reçus comme le prouve l'article de presse ci-dessus reproduit dans cette bande dessinée.
Avec, au centre du récit, cette belle chanson de résistance, Bella Ciao.

C'est une histoire politique, sociale, familiale et culturelle, notamment sur ce point avec un délicieux passage sur les cappelletti, nom donné aux tortellini dans la région italienne des Marches dont j'ai le plaisir de connaître la belle campagne et les agréables plages.

Une lecture pleine d'intérêt.
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Une histoire de famille qui remonte dans le temps ..
Commencer par un plat de résistance qui nous rappelle que la xénophobie ne date pas d'hier, la saline d'Aigues~Mortes le 17 août 1893, l'histoire d'une ségrégation qui a fait dix morts, certains ne pouvant même pas être identifiés avec certitude et … et tous les suspects dont le nombre diminuait de jour en jour, acquittés.
Que l'on puisse publier dans la presse le 24 juillet 1905 … « la saleté chronique et la façon de vivre déplorables des Italiens font courir de sérieux dangers de contamination à la population indigène ». Choquant.
L'histoire d'un chant qui est devenu un hymne politique avec le temps, une chanson dans laquelle tous les italiens se reconnaissent … et … Écoutez Mishka Ziganoff - Oi oi di Koilen (classic klezmer accordion). Troublant.
Découvrir l'histoire familiale de l'auteur, et constater la procédure compliquée de naturalisation avec la lecture des pièces justificatives … pourrions nous aujourd'hui tolérer ce jugement sur la personnalité d'un individu, sur ce qu'il pense, sur ce qu'il a fait ou n'a pas fait surtout dans son intimité, et parfois sourire de voir les anciens clichés où les italiens se mettent en scène avec leurs pantalons trop courts pour pouvoir montrer leurs belles chaussures. Amusant.
Prendre connaissance de ce qu'est la Balilla, « organisation sur le modèle des scouts anglo-saxons, des enfants et des adolescents italiens, aux fins d'éducation patriotique et d'apprentissage du maniement des armes ». le dressage des esprits doit commencer très tôt pour pouvoir servir la patrie. Honteux.
Finir comme chez tous les bons vivants …. Déguster, le plat qui rappelle tant de souvenirs, pour les italiens ce sera les cappellettes au bouillon de Blanche, on y trouve l'explication de la façon de faire, la liste des ingrédients … tout y est … ne reste plus qu'à se lancer. Pourquoi pas ?

Déroutant parfois,
Le dessin est troublant, parfois très précis, très détaillé donnant force aux personnages, d'autres fois esquissé rapidement quand l'action ne permet pas de saisir les sentiments,
Mais on sent que ça sort des tripes …
A bientôt pour le tome 2 !
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Un livre qui parle à tous les fils et filles d'immigrés italiens, nombreux dans le nord du département de Meurthe et Moselle, venus souvent à Nancy faire leurs études. Une tranche particulière de notre histoire qui a vu s'assimiler les jeunes obligés de parler français bien qu'ayant des parents peu instruits eux-mêmes mais désireux de donner à leurs enfants un avenir meilleur loin des mines et des usines où ils travaillaient durement. C'est le pari de Baru de faire connaître cette génération de son grand-père dont il se sent redevable et qu'il prolonge dans ses combats à partir de la chanson "Bella Ciao"véritable totem des "Macaronis' qui ont apporté leur art de vivre ici avec leur cuisine haute en couleur et saveur, leurs langue qui chante la vie et le sens de la famille.
Pas très experte en BD, je me contenterai de dire que le dessin de Baru est nerveux, précis, avec des visages et des corps expressifs, que des styles et genres différents alternent avec des documents réels pour un rendu très original, mi-témoignage, mi-reconstitution historique.
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Roman graphique sur l'histoire des immigrés italiens venus en France chercher du travail et qui y sont restés en s'intégrant complètement.
Ici l'auteur nous raconte l'histoire de sa famille et celle de la chanson Belle ciao, connue comme chant des partisans.
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Cet ouvrage m'a apporter quelques informations sur cette communauté italienne en France et les difficultés auxquelles elle a pu être confrontée. Cependant j'ai trouvé la BD confuse et je n'ai pas compris le fil conducteur. Un peu déçue
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Avec son titre, avec sa couverture et la scène d'entrée me transportant au XIXe siècle dans une émeute musclée, Baru m'a donné envie.
Je l'ai trouvé dans mes petits souliers, son "Bella ciao", et je l'ai entamé avec intérêt. Mais...

Mais j'ai commencé rapidement à galérer pour comprendre les tenants et les aboutissants de l'émeute des ramasseurs de sel italiens d'Aigues-mortes, et au final je n'ai pas vraiment débrouillé l'écheveau.
Ca partait mal, même si je sentais bien le poids des enjeux...
Après, ça ne s'est pas trop arrangé, malheureusement !
Si j'ai bien senti l'attachement de l'auteur aux valeurs qu'incarne la famille qu'il met en scène au fil des générations, j'ai eu encore du mal à m'y retrouver dans les allers-retours des protagonistes entre les époques et les deux pays. Baru nous ballade des salines d'Aigues-mortes aux aciéries françaises en passant par l'Italie des chemises noires, propose des recettes de cuisine et nous trimballe dans les balloches yéyés qu'on rejoint en Vespa, s'arrête dans des repas de famille, le tout rythmé de loin en loin par les paroles des hymnes fachistes ou surtout du "Bella Ciao", ce chant des partisans rouges dont il nous raconte en détail dans quelles circonstances il est né et comment il a évolué.
Il vide son sac et ça dégringole, à nous de fouiller pour faire le tri, c'est l'impression que ça m'a fait.

Au bout des deux tomes je me dis que je suis passé à côté, agacé par le décousu de cette déclaration d'amour.
Et esthétiquement je suis déçu aussi par une certaine monotonie, avec des pages entières atones et peu dynamiques (pour les recettes de cuisine notamment) qui m'ont même un peu rebuté.

Au final je salue l'état d'esprit mais en découvrant Baru (dont je ne connais pas vraiment les autres BD d'ailleurs) , je reste sur ma faim.
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