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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un journal de bord au coeur du Montana,celui de Rick Bass, d'un janvier où le silence et la neige ensevelissent tout à un décembre où la survie s'enclenche, en passant par la boue de l'entre deux, les fluctuations cycliques du regain et la suspension de l'été estival.
Témoignage de vie "où l'âme est parfois mise à l'épreuve" mais où l'être, qu'il soit homme ou animal s'adapte.
Ode à la nature souveraine.
Célébration, galerie de portraits bonheur.
Hymne à la joie,la paix et la sérénité, puisque "Dieu est partout".
Message écologique pour préserver l'harmonie et s'en soucier avants que ses joints disjoints, elle ne s'effondre.
Une superbe leçon de vie,d'un auteur américain que je ne connaissais pas et qui vaut le détour!

"Comme le monde est étrange, avec le murmure de ses cycles, à la fois beaux et dangereux" confie Rick Bass dans Le journal des cinq saison, son propre journal de bord durant une année.
Cinq saisons?
Oui, celles qui se déroulent de janvier à décembre dans la vallée "élégante et sereine" du Yaak dans le Montana, celles qui reviennent et repartent et reviennent encore inlassablement,celle de la tempête hivernale et de "l'ensevelissement silencieux" dont la sève est prête à remonter car "rien ne dort éternellement",celle de la boue où "tout est marron" et que "la vie s'unit à la terre",celle de la lumière qui sourd et de la tendre furie des pousses,celle de l'éternel recommencement qui repose,déssèche et assèche,celle des "négociations" de la nature avec Dieu pour recevoir la pluie salvatrice.
Dieu?
Lorsque sous "la terre les choses bougent, Rick Bass, la cinquantaine s'interroge:""Quel rêveur nous a rêvé pour que nous puissions à notre tour commencer à rêver?"
Etrange rêve aborigène perdu dans la magie floconneuse qui goutte et fertilise.
Célébration de la vie. Vivaldi composerait-il son printemps aux limites du Canada, à travers bois?
"Il faut bien un Dieu quelque part?"
Rick Bass "redevient-il païen?"," se place-t-il lui au lieu de Dieu au coeur des choses?"
"Qui fait jaillir l'étincelle de paix,de joie et de vénération dans son coeur?"
Beaucoup d'interrogations d'un auteur au mitan de sa vie, qui retourne un peu sur son passé,ses propres souvenirs,pioche son bonheur au jour le jour dans son entourage familial, amical et la beauté des paysages qui l'entourent.Plénitude,joie,paix,insouciance de la vie qui s'unit à la terre,des arbres qui, un jour verdoient, un jour roussissent, des animaux qui s'accouplent, engendrent, meurrent.
Humeur mystique?
Vénération.Mais adaptation aussi, à la neige,aux silences,aux longs hivers,au manque de lumière qui engendre la dépression. Il faut alors hiberner.
Ode à la nature, ce livre est un témoignage fort, celui d'un homme émerveillé,:"Qu'est-ce qui compte le plus celui qui donne la sérénade ou celui qui l'entend?", mais Les cinq saisons délivre aussi un message écologique: "Cette harmonie commencerons nous à nous en soucier lorsque ses joints branlants s'effondreront?"
Les cinq saisons, voilà qui donne envie de découvrir le Montana et de passer dire un bonjour à cette famille Bass attachante dont la petite Lowry, après avoir questionné son père "Où est Dieu?" et avoir obtenu la réponse: "Dieu est partout!" ...sourit aux arbres.
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Le journal des cinq saisons, où la transcription empirique, proche du relevé scientifique, d'une année passée à contempler l'exceptionnelle nature de la vallée du Yaak dans le Montana. Rick Bass prend le partie de tout collecter, afin, dit-il, "[que] les naturalistes et les hommes de science qui tomberont amoureux du Yaak en 2100 [aient] le même désir intense de pouvoir profiter d'un état des lieux fiable sur les conditions dans lesquelles se trouvait cet écosystème - les données fondamentales et la façon dont tout ça fonctionnait - en l'an 2000". Il ajoute, "j'avais imaginé - et d'ailleurs, je continue à imaginer - une expédition de plusieurs années, à moitié privée, à moitié publique, au cours de laquelle les plus grands scientifiques du pays et même du monde - spécialistes des papillons, des mammifères, des reptiles, des poissons, etc. - conduiraient des groupes de recherche saisonniers qui se rendraient sur place pour collecter et inventorier des données afin de les cartographier, en utilisant des méthodes et des protocoles aisément reproductibles".
Ne vous y trompez pas, il s'agit d'une déclaration d'amour à la vallée du Yaak, que l'auteur habite depuis 20 ans. Clinique dans son approche, il collecte la moindre information, le petit détail, allant même jusqu'à tenter de reproduire une idée du silence, du vent, du souffle opaque de cette nature. Rick Bass est un styliste, le journal des cinq saisons se parcourt donc facilement et avec grand plaisir. Malgré tout, cette approche scientifique peut sembler parfois trop poussée, même si le lecteur familier de Bass retrouvera sans mal ce souffle épique si propre à l'auteur, le texte manque cependant d'intensité, nous sommes loin de Winter (le récit de sa première installation dans le Yaak) qui offrait aux descriptions un étalage davantage tourné vers l'homme et le virage que prenait sa vie. Ici, l'amour porté au Yaak se matérialise par une domination sans partage de la chose naturelle, au détriment des explorations de la vie familiale.
C'est un livre dans lequel il faudra aimer replonger comme dans une bible du vivant, une mystique de la chose que sept milliards d'êtres humains partagent : la vie.
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Rick Bass, écrivain et écologiste américain engagé, est né en 1958 à Fort Worth (Texas).
En 1987 il déménage avec sa famille dans la vallée du Yaak, à l'extrême nord-ouest du Montana. Là, il oeuvre à la protection de sa région d'adoption, en particulier contre les routes et contre l'exploitation forestière. C'est ainsi que Rick Bass a été l'un des fondateurs de l'Association de sauvegarde des forêts de la vallée du Yaak. Il a également fait partie de plusieurs associations écologistes comme les Round River Conservation Studies, le Sierra Club ou la Montana Wilderness Association.
Son dernier bouquin paru, le journal des cinq saisons, nous décrit sa vie dans cette région sauvage du Montana, à la frontière avec le Canada, où il réside désormais avec sa femme et ses deux petites filles. Comme l'indique le titre, il s'agit d'un journal mais rédigé à l'échelle des mois.
Non loin de sa demeure, Rick Bass a aménagé une cabane en rondins, en bureau où il écrit ses romans et ce journal. Sa fenêtre donne sur le marais et il se trouve aux premières loges pour admirer le paysage et la faune qui l'habite. Pour autant, ne croyez pas que le lieu soit réellement confortable, quand il gèle à l'extérieur, son feu de bois ne suffit pas à le réchauffer et il doit écrire avec des gants aux mains.
Ecologiste passionné, Rick Bass nous fait vivre une année entière dans cette vallée reculée du Montana, l'un de ces derniers endroits où la nature est presque restée en l'état originel. Avec lui nous vivrons l'hiver rigoureux fait de neige épaisse et d'un froid glacial inhospitalier qui le font s'interroger, « vous en venez invariablement à ce stade à vous demander si les humains, ou au moins votre race d'humains, sont faits pour vivre à longueur d'année sur une terre aussi sombre et privée de lumière ». Par contre en été, ce sont les feux de forêts du mois d'août qui sont redoutables et nous valent de belles pages écrites à sueur de son front, suées d'efforts et de craintes devant l'incendie qui progresse vers sa maison.
Les mois défilent, chacun ayant ses caractères propres et bien connus par l'auteur, la vie est rude comme on l'imagine, mais s'y intercalent des périodes magiques, le temps de la cueillette des airelles et des confitures, l'époque de la chasse au cerf où la quête vaut plus que la proie. Il y a aussi la solidarité entre les voisins, les repas entre amis qui passent au moment des fêtes et les longues randonnées en solitaire dans ces immensités sublimes.
Si le sujet m'intéressait, les premières pages du livre m'ont paru décevantes, il ne s'y passait pas grand-chose, il y avait aussi beaucoup de répétitions et des longueurs, rien de brillant dans l'écriture. Et puis j'ai compris, ce rythme faussement lent, c'est celui qui temps qui s'écoule inexorablement. Ce temps autre, qui distingue l'homme des villes de celui des campagnes. Alors la lecture devient apaisante et notre rythme interne se calque sur celui de la nature, ce flux temporel qui fait que le monde est monde depuis la nuit des temps.
Quant à la cinquième saison évoquée par Rick Bass dans le titre de son ouvrage, elle ne sera révélée qu'à ceux qui prendront le temps de lire ce bouquin remarquable.
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Chronique d'une année passée en compagnie de Rick Bass dans la vallée reculée du Yaak au Nord Ouest du Montana. L'auteur y vit avec sa femme et ses deux fillettes, retiré du monde moderne dans une maison nichée près d'un marais et d'une forêt de mélèzes. Il tient ce journal au coeur même de sa propriété, dans une cabane en rondins entourée d'aulnes et de trembles.
Quatre saisons donc, ou plutôt cinq, puisque dans cette région nordique il y a une 5ème saison, dite "la saison brune", qui se glisse entre la fonte des neiges et l'éclosion du printemps.
Douze chapitres, un pour chaque mois, qui sont pour le lecteur un vrai dépaysement et, malgré quelques longueurs, un ravissement de lecture.
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Un journal de bord au coeur du Montana,celui de Rick Bass, d'un janvier où le silence et la neige ensevelissent tout à un décembre où la survie s'enclenche, en passant par la boue de l'entre deux, les fluctuations cycliques du regain et la suspension de l'été estival.
Témoignage de vie "où l'âme est parfois mise à l'épreuve" mais où l'être, qu'il soit homme ou animal s'adapte.
Ode à la nature souveraine.
Célébration, galerie de portraits bonheur.
Hymne à la joie,la paix et la sérénité, puisque "Dieu est partout".
Message écologique pour préserver l'harmonie et s'en soucier avants que ses joints disjoints, elle ne s'effondre.
Une superbe leçon de vie,d'un auteur américain que je ne connaissais pas et qui vaut le détour!
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Journal d'un amoureux de la nature qu'il vénère avec un profond respect et avec laquelle il a noué une relation fusionnelle dans la vallée du Yack avec sa femme et ses deux filles. A lire peu à peu, mois après mois, pour en apprécier les longues descriptions. J'ai préféré "Le livre de Yack", plus condensé, plus militant, plus vindicatif.
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L'oeuvre de Rick Bass est déja riche de nombreux livres, des nouvelles, un long roman ( là où était la mer) et deux essais sur sa vallée, son territoire (le livre de Yaak et Winter) mais aujourd'hui il franchit une frontière avec ce livre.

Journal météorologique et poétique, au fil des mois et des saisons Rick Bass nous livre ses observations sur sa vallée et son marais, la vie dans cette contrée grandiose, dangereuse, qui porte le sceau encore visible de l'ouest sauvage.
Ses observations portent parfois la marque du scientifique, du géologue, mais le plus souvent celle du poète, du militant écologiste, du père qui s'interroge sur l'avenir qu'il peut promettre à ses filles.
Tout commence rituellement en janvier « le mois où le cerveau ralentit », un mois magnifique et difficile, l'isolement pendant parfois plusieurs jours, il faut pelleter la neige, sa cabane d'écriture est inutilisable. Des mois propices au travail lent et régulier « aux besognes rudimentaires » car l'hiver c'est l'ensevelissement sous un neige « si douce, si lourde, si apaisante »
Février est le mois du froid « le marais est encore une vaste plaque marbrée de glace et de neige » et pourtant déjà quelques oiseaux sont de retour et le premier papillon « le théâtre de l'univers avec ses divers groupes et tous ses comédiens, est en train de ressusciter »

Le printemps occupe un maximum de pages pour répondre à la splendeur et la folle fécondité, la saison où le marais reprend vie, marais que Rick Bass appelle son « réservoir de couleurs et de parfums ». Avril est le mois où l'on entend à nouveau « le babil apaisé » des oies qui remontent du sud.
C'est la saison où les ours noirs et les grizzlys sortent la tête de leurs tanières et « se mettent à arpenter les pentes inondées de soleil » attirés par les lys avalanche vifs et jaunes, l'auteur les admire faire de folles glissades et se gaver de lys odorants et sucrés « il arrive que des tâches jaunes s'accrochent à leur fourrure dorée et au museau de ces grands ours » améliorant ainsi naturellement la pollinisation.
la profusion de l'été, les randonnées en famille, les clairières baignées de soleil, les caches des fraises des bois, la cueillette de myrtilles. C'est aussi la période de retour à la civilisation, voyages, concert, rencontres. Mais comme rien n'est jamais parfait c'est aussi le temps des mauvaises herbes, sus à l'épervière d'une belle couleur mais par trop envahissante.
La saison aussi des incendies, utiles parfois, dangereux toujours, qui mettent parfois en péril la maison et la vallée et oblige à dormir d'un seul oeil.

Et c'est l'éclatement de l'automne, le retour de la pluie qui annonce déjà le long hiver, l'automne et ses impondérables comme cet accident de camion qui a tout d'un film d'horreur projeté au ralenti.
Septembre c'est la lumière automnale « si intense maintenant qu'elle en est presque palpable, pareille au froissement d'un parchemin »
Octobre sent le bois coupé. Les bois résonnent des tirs des chasseurs, tétras, faisans, antilope, cerfs et wapiti, pour profiter des cadeaux de la nature.

Rick Bass a toujours plaidé pour la protection de l'environnement, il veut pour ses filles un monde où le mot sauvage aura encore un sens, où la main de l'homme n'aura pas tout détruit, où elle pourront continuer d'aller à l'école en pleine forêt, avec des pommiers dans la cours et « des cerfs broutant paisiblement la pelouse »
Il aime cette vallée « majestueusement reculée, nichée » à la frontière du Canada et du Montana et il défend sa cause.
Je vous laisse découvrir ce qu'il appelle la cinquième saison, intermédiaire pour lui entre l'hiver et le printemps.

C'est un guide envoûtant, avec ce livre Rick Bass prend place dans la longue lignée des écrivains de la nature car derrière le botaniste et le géologue se cache l'écrivain et le poète.
J'ai aimé cette relation physique avec la nature, les combats perdus d'avance contre les mauvaises herbes, les solstices qui rythment la vie de la maisonnée.
J'ai aimé ses propos car il n'est pas donneur de leçons, son militantisme, bien réel, reste discret, il cherche à convaincre plus par la beauté que par l'injonction. Rick Bass n'est pas un ayatollah de la cause environnementale, il a trop la fibre libertaire et souvent la mélancolie l'emporte sur le combat.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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