AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782706717963
184 pages
Salvator (16/05/2019)
4.25/5   4 notes
Résumé :
La science peut-elle être un chemin vers Dieu ? Non, répondent des penseurs athées modernes, tels Michel Onfray, Richard Dawkins ou Yuval Noah Harari.
Oui, répond ce livre, qui montre comment le monde contemporain en est venu à prétendre que science et foi chrétienne sont incompatibles, et comment le christianisme, loin d’avoir nui au développement de la pensée scientifique, l’a soutenue et encouragée. Richard Bastien appuie sa démonstration sur sa grande con... >Voir plus
Que lire après Le crépuscule du matérialismeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité".
Encyclique Fides et Ratio de saint Jean-Paul II (1998)
Le crépuscule du matérialisme est un livre d'une très grande ouverture d'esprit que les athées aussi bien que les croyants peuvent lire car il nous donne des arguments dans un sens comme dans l'autre. C'est un livre de compréhension de l'autre et de remise en question.
On y découvre que l'Église à toujours porté de l'intérêt à la science. Dans le cas Galilée,"l'existence de certains travers cruels et l'aveuglement ridicule, propres à la nature humaine," nous portent à croire à un antagonisme entre l'Église et la science mais l'ignorance est partout.
Le matérialisme scientifique, le Darwinisme, le naturalisme, le matérialisme philosophique sont traités. Ainsi que le Moyen-Âge avec l'apport incroyable des universités à la pensée scientifique par les traductions des livres grecs et arabes. Qui vont entraîner cette fameuse question : Dieu a-t-il crée l'univers ou l'univers est-il le fruit du hasard ? Pour en venir finalement à nous ? Y-a-t-il une raison ou est-ce juste une absurdité ?
De tout cet essai à travers les nombreuses citations de Richard Bastien, il en est deux qui m'ont beaucoup fait réfléchir :
"Dans l'ordre de la foi, l'intelligence consent à quelque chose qu'elle ne voit pas clairement, mais qui n'est pas déraisonnable."(p. 170). Et c'est un postulat que j'adopte aussi vis-à-vis des sciences car n'étant pas du tout scientifique je suis bien obligée d'admettre certaines vérités sans être à même de les vérifier et je ne suis pas déraisonnable en agissant ainsi.
"Le grand Galilée a dit que Dieu a écrit le livre de la nature sous la forme du langage mathématique" (p. 176) C'est une chose que j'ai admise mais à mes yeux la nature est avant tout la vie, la beauté, l'émerveillement, la contemplation sans aller plus avant dans la compréhension de la nature des choses.
C'est mon premier livre de Richard Bastien mais probablement pas le dernier car le contenu est intéressant bien qu'il demande une certaine concentration et réflexion pour la néophyte que je suis.
Un grand merci aux éditions Salvator et à Babelio pour cette lecture très enrichissante.
Commenter  J’apprécie          384
En préambule de sa remarquable déconstruction du matérialisme scientifique, Richard Bastien cite cette fameuse phrase de Louis Pasteur : « Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup y ramène. »
Et de préciser un peu plus loin sa pensée : « Il s'agit tout d'abord de mettre en lumière le fait que le vieux contentieux entre science et religion ne repose nullement sur des considérations d'ordre scientifique ou théologique, mais bien une opposition de nature essentiellement philosophique entre, d'une part, une conception du monde et de l'homme d'inspiration naturaliste, tout à la fois matérialiste, athée et irrationnelle, et, d'autre part, une conception du monde et de l'homme fondée sur la philosophie grecque et médiévale, tout à la fois théiste et rationnelle. »
De là une démonstration magistrale qui corrige intelligemment certains mythes à charge contre « l'obscurantisme » du catholicisme, dont le Moyen ge chrétien – trop souvent caricaturé et dont, cependant, les universités jouèrent un très grand rôle dans la diffusion et la perpétuation des savoirs bien plus sûrement que dans le monde islamique et sa « conception anti-intellectuelle de Dieu et du monde » – ; Darwin – dont les propos parfois abjects sur la sélection naturelle font froid dans le dos ! – ; Galilée – lequel a d'abord été victime de lui-même, comme le rappelle l'auteur.
Un auteur qui a la foi et ne s'en cache pas : « Dieu est souverainement présent à notre monde et aucune partie de Sa création ne peut exister indépendamment de Lui. » Pour autant, s'il milite avec ferveur pour sa cause – « Quiconque ne croit pas en un Dieu rationnel est incapable de donner une justification à l'intelligibilité de l'univers » –, il avance avec brio cette vérité évidente : la science et l'Église ne sont définitivement pas incompatibles. Au contraire, « en désacralisant le monde de la nature et en le soustrayant à l'empire des idoles, juifs et chrétiens ont ouvert la voie à une interprétation scientifique des phénomènes naturels. »
Et de fustiger le matérialisme – entendu ici comme une « doctrine d'après laquelle il n'existe d'autre substance que la matière » (dixit le Petit Robert) – postulant qu'il est vrai parce qu'il doit être vrai… ! Les néo-darwinistes en prennent ainsi pour leur grade, qui « invoquent l'autorité de la science pour poser des jugements qui n'ont rien de scientifique ». L'auteur parle d'une « circularité de la pensée », qui ne s'ouvre à rien d'autre qu'elle-même, avec « toutes les caractéristiques d'une pensée dogmatique. »
Bastien évoque alors la théorie du Big Bang, qui sonne comme un désaveu du matérialisme, en ce sens qu'à la lumière de cette découverte, « l'univers ne peut pas rendre compte intégralement de son origine ». Ce qui amène au dessein intelligent, lequel affirme que l'ordre et la régularité de l'univers – dont la Terre fait partie ! – ont été « voulu(s) par une intelligence créatrice ». Pour étayer cette idée, l'auteur rappelle qu'aucun des scénarios de rechange imaginés par les physiciens au sujet de l'évolution de l'univers n'a jamais été viable en ce qui concerne la vie : « La modification la plus minuscule apportée aux constantes fondamentales supprimait entièrement l'apparition de la vie. » Aussi, postuler le hasard dans cette affaire semble, précisément, hasardeux…
Autre révélation de l'ouvrage – pour ceux qui auraient été un peu trop abreuvés d'anticléricalisme primaire ! –, la raison scientifique n'est pas étrangère au christianisme. Une raison qui habitait déjà le Moyen ge, contrairement à une idée trop répandue du contraire : « le Moyen ge ne s'est pas contenté de nous léguer un cadre institutionnel [les universités] pour la transmission et le développement du savoir. Il nous a aussi légué des principes ou présupposés métaphysiques qui sont indispensables à toute activité scientifique. »
En conclusion, une phrase résume, selon moi, le cheminement intellectuel de l'auteur : « Dans l'ordre de la foi, l'intelligence consent à quelque chose qu'elle ne voit pas clairement, mais qui n'est pas déraisonnable. La foi ne découle donc pas d'une démonstration rationnelle ; elle exige une intervention de la volonté ». L'omniprésence de la raison dans la foi est aussi l'occasion pour Bastien de mettre en garde contre le fidéisme, qui « non seulement nie la connaissance intellectuelle, mais conduit logiquement à la ruine de la foi proprement dite », explique l'Encyclopédie catholique dans sa version anglaise. Il convient donc de ne pas mettre dans le même panier l'Église catholique, qui s'est toujours occupée de science avec raison, et certaines dérives protestantes en provenance des États-Unis…
Dans tous les cas, il s'agit là d'une lecture aussi édifiante qu'instructive.

(Remerciements aux éditions Salvator pour le présent ouvrage et à Babelio)


Commenter  J’apprécie          45
Etant athée mais ouvert d'esprit malgré tout, et disposant d'un tempérament très cartésien, j'avais sélectionné ce livre car je voulais justement voir ce qu'il pouvait apporter.

Ce livre s'est révélé très intéressant, très bien construit, l'auteur arrive à faire de belles démonstrations.

Il donne des arguments aux deux côtés et dispose d'une grande ouverture d'esprit et c'est ce qui m'a plu car il n'est pas plus d'un côté que de l'autre.

Merci à Babelio et aux Editions Salvatore pour cette belle lecture.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mise à part la critique de la conduite des païens par saint Paul, ce passage (Rm 1, 19-21) " car ce qui peut se connaître de Dieu, est manifesté parmi eux : Dieu le leur a manifesté."ce passage affirme que la raison peut connaître l'existence de Dieu et certains de ses attributs à partir de l'observation de ses oeuvres : le monde crée témoigne d'un ordre, et donc d'une intelligence transcendante, que l'intelligence humaine est apte à saisir. C'est ce qui explique que les premiers penseurs chrétiens n'ont pas hésité à utiliser la philosophie grecque pour parler de la foi. (p. 32-33)
Commenter  J’apprécie          173
C'est dans le prologue de l'Évangile selon saint Jean que l'on trouve la première illustration de l'unité de la foi et de la raison. L'une et l'autre portent le même nom, celui de Logos. Le logos de Dieu _ le Verbe de Dieu, la Raison créatrice de Dieu _ est en même temps la raison (logos) de la philosophie grecque et la Personne historique de Jésus-Christ, le Logos incarné, la deuxième Personne de la Trinité devenue homme mortel. Saint Jean révèle ainsi ainsi le cœur même de la culture classique, le Logos pensé par tous les philosophes, la vérité ultime et éternelle, la signification de toutes choses. En affirmant que le Verbe s'est fait chair, il a désigné non seulement une âme et un esprit humains, mais aussi un corps humain. Et l'équation qu'il a posée entre le Logos et Jésus-Christ a été le point de départ d'une nouvelle humanité. D'où l'introduction d'une coupure dans l'histoire humaine : il y a l'avant Jésus-Christ et l'après Jésus-Christ. (p. 39)
Commenter  J’apprécie          70
Les tenants du matérialisme philosophique affirment (à juste titre) que la religion présuppose l'existence d'un monde autre que celui dans lequel nous vivons , un monde au-delà de la nature - un monde surnaturel. Comme ils ne croient pas à l'existence d'un tel monde et sont convaincus que rien n'existe en dehors de la réalité sensible, ils estiment que toute religion, y compris la religion chrétienne, n'est que superstition. C'est là l'essence du naturalisme. (p . 30)
Commenter  J’apprécie          60
Bref, on refuse d'admettre l'incapacité actuelle de la science d'expliquer l'origine de la vie afin de ne pas devoir admettre ne serait-ce que la possibilité même d'une réalité surnaturelle. (p. 22)
Commenter  J’apprécie          66
Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup y ramène.

Louis Pasteur
Commenter  J’apprécie          142

Video de Richard Bastien (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Richard Bastien
L'essayiste canadien Richard Bastien auteur du "Crépuscule du matérialisme" montre comment le monde contemporain en est venu à prétendre que science et foi chrétiennes sont incompatibles. Dans cet ouvrage, il entreprend un travail de déconstruction du mythe de cette incompatibilité entre science et foi. Cette courte vidéo est une présentation de son travail.
autres livres classés : scienceVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1833 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}