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3,49

sur 136 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman qui offre, à mon avis, une double lecture.

D'abord, celle qui concerne l'époque, celle de l'occupation nazie, des collaborations diverses, des aides apportées aux juifs pour les cacher, mais de l'antisémitisme aussi que certaines des femmes héroïnes du livre n'hésitent pas à affirmer malgré leur prétendue adhésion au catholicisme, nullement gênées de cette contradiction.

Cette partie qui apparaît assez détaillée au début du livre reste en filigrane de la suite. Elle me paraît quelque peu vide de sa substance, peut-être parce que l'autre sujet, l'histoire de l'abbé Morin et de Bardy, devait être le véritable coeur du livre. Mais comment s'en tenir à ces deux personnages et écarter la vie quotidienne durant l'occupation, avec ses résistants, ses collaborateurs, ses héros et ces femmes perdues dans la tourmente na sachant quelquefois plus à quel saint se vouer.

L'autre partie, c'est le vécu de la relation entre une femme veuve et l'abbé Morin, relation qui reste chaste, même s'il est évident que les deux éprouvent des sentiments l'un pour l'autre. Et c'est l'abbé le plus lucide, il reste fidèle à son engagement, même s'il n'en comprend pas forcément les exigences, il a une ligne de vie et, surtout, il vit pleinement l'Evangile en se consacrant aux autres, quels qu'ils soient et en ayant développé une capacité de pardon portée par sa foi.

Bardy, la jeune femme, est bien plus tourmentée. Après des tentations saphiques, c'est le prêtre qui devient l'objet de sa flamme et celui-ci peut donc douter de la réalité de sa conversion, elle qui s'affirmait athée. S'il en doute, il l'accepte néanmoins et l'accompagne, leurs dialogues revêtant toute la sincérité de l'abbé Morin qui fait toujours référence aux Ecritures pour justifier pardon et altruisme. Sur cet aspect, le roman est réussi, la progression bien figurée et le dénouement maîtrisé.

Ce texte peut paraître bien désuet aujourd'hui, le trop plein d'obligations morales portées par l'Eglise s'étant tellement déversé que la substance de l'essentiel peut être perdue de vue. L'abbé Morin, lui, reste calé sur le sens de sa vie, de la vie pour chacun de nous, l'attention portée aux autres traduites dans pensées et actes.
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Avis mitigé sur ce roman autobiographique.
L'action se passe entre 1940 et 1945
Barny, veuve de guerre, habite en Province , dans une ville qui ne sera pas citée (occupée par les italiens puis par les allemands). L'âge de sa fille, France, n'est pas mentionné, je dirai 6-7 ans. Juive de par son mariage, Barny fait baptiser sa fille pour la « protéger » et rencontre Léon Morin lors d'une « confession »
Des éléments m'ont intéressée : en particulier la description journalière de menus faits qui se produisent tous les jours : arrestations, manque de nourriture, fuite de juifs persécutés…puis libération et épuration …
Par contre les échanges entre Barny et Leon Morin m'ont paru bavards et désincarnés (peut-être est ce voulu par l'autrice…)
Bref un rendez-vous raté pour ma part…
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Léon Morin, prêtre est un livre que je connaissais de nom depuis toujours mais que je n'avais jamais lu. Béatrix Beck a reçu le Goncourt en 1952 pour ce roman.
Barny en est l'héroïne, comme des deux précédents livres, Barny (récit de son enfance) et Une mort régulière (mort du mari). Ces romans sont autobiographiques.

Léon Morin, prêtre raconte la vie de Barny, une jeune veuve qui a une petite fille, France. Elle désire Sabine, une collègue de travail, aide des Juifs à se cacher : on est en pleine Occupation. Un jour, l'idée lui vient d'aller jouer un tour au curé du village, mais c'est elle qui se fait prendre au jeu quand elle rencontre Léon Morin, un jeune et beau curé qui l'invite à venir chez lui et qui lui prête des livres sur la religion. Malgré ses réticences, la narratrice est peu à peu gagnée par la foi. Est-ce que, dans sa solitude, ce prêtre atypique a provoqué cet élan? Quoi qu'il en soit, elle se fait baptiser et devient catholique. Beaucoup de femmes se pressent autour de Léon Morin. Peu à peu, un désir de lui s'empare d'elle qui se laisse aller à ces pensées. Mais ce n'est pas le sujet du livre, on n'est pas dans La Faute de l'Abbé Mouret. Léon Morin n'est certes pas un saint, c'est son humanité qui fait naître ce désir chez la narratrice ; mais on n'aura pas l'histoire d'une faute ou d'un péché, nulle tentation de son côté ; en tout cas, on ne le perçoit pas comme tel même s'il sait très bien le pouvoir qu'il a sur ses oyes. Quand elle lui demande un jour : si vous étiez pasteur et non prêtre, vous me prendriez pour femme?, il lui répond oui, sans hésiter. On ne sent pas de faille chez lui, il est sûr de sa vocation.
L'écriture est légère, de nombreux dialogues sont présents. Parmi les personnages, on a les bons, ceux qui tentent de l'être, les salauds, mais le prêtre n'en condamne aucun. On trouve aussi de l'humour dans ce récit, une distance. Par endroits, le texte pouvait me faire penser à quelques saillies de Violette Leduc (dans l'autodérision), mais la comparaison s'arrête là.
C'est l'histoire d'une femme ordinaire et de sa conversion inattendue.
J'ai aimé, sans être non plus subjuguée. Une agréable lecture (même si je m'attendais quand même à plus...) à compléter par le film de Melville (je me demande quand même ce qu'ils vont pouvoir raconter...)
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Cette histoire se déroule pendant la deuxième guerre mondiale et se termine quelques temps après la fin de celle-ci.
Une jeune femme, Jeanne, décide de se convertir au christianisme afin d'éviter la Gestapo. Pour cela, elle fait la connaissance de Léon Morin, prêtre de son état.
Si le premier quart du livre est consacré aux conditions pendant la guerre, le reste est consacré aux échanges entre le prêtre et Jeanne.
Leur discussion, au début, prend des tournures de philosophie mystique mais ensuite elles deviennet plus intimes, pleines de sous-entendues. Jeanne est sous le charme de Léon Morin et la réciprocité semble être le cas. Mais le prêtre souffle le chaud et le froid, déstabilisant la jeune femme.
Si j'ai trouvé Jeanne sensible et honnête, j'ai trouvé que le prêtre jouait avec les sentiments de la jeune femme. Tout en étant fuyant, il se montre parfois « entreprenant ».
Je n'ai pas réussi à comprendre s'il profitait de son statut ou s'il éprouvait réellement un attirance pour la jeune femme.
Finalement, je n'ai pas eu de sympathie pour ce prêtre que j'ai trouvé trop charmeur.
Ce livre, avec le recul, fut une lecture agréable mais j'en garde un petit coté dérangeant.
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Régulièrement présenté comme un face à face tendu entre un prêtre et une agnostique, il s'agit surtout d'une fresque de la vie en province sous l'occupation allemande.

Finalement les débats philosophico-religieux entre Barny, l'héroïne, et l'abbé Léon Morin, principal intérêt du livre, prennent assez peu de place. La conversion de la jeune femme intervient si rapidement après leurs premiers échanges que le reste des discussions relève plus de la formation que du débat. Elle n'oppose plus tant de rébellion et entre au contraire dans un certain mysticisme.

Est-ce que cela mérite un Goncourt ? Il est permis d'en douter…
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Je m'attendais à une romance: j'ai découvert plutôt un roman sur la guerre. La narratrice se réfugie dans la foi, à un moment de sa vie où le doute enrobe chaque pensée, chaque acte, chaque rencontre. L'écriture est un peu désuette, quelques tournures de phrases sont absconses, mais l'ensemble se lit sans déplaisir.
Je précise que je n'ai vu aucun des films tirés de ce livre; cependant j'en avais une toute autre idée, celle d'une histoire d'amour interdite que je n'ai pas retrouvé dans le roman.
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J'ai lu le livre emprunté en bibliothèque. C'était une édition antérieure à folio 2019.

J'ai vu le film "confession" en 2018 avec Marine Vatch et Romain Duris puisqu'il existe en 2 versions cinématographiques.

J'ai préféré le film au livre. Peut-être devrais-je relire le livre pour y trouver un autre regard.

Béatrix Beck est une écrivaine française de père belge et mère irlandaise. Elle a côtoyée le monde communiste et à épousé un juif.

Le film à été tourné en partie en Belgique.
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Léon Morin, prêtre était dans mon imagination un roman sulfureux. Bien sûre, son titre m'était connu, c'était un "petit classique" : un livre dont tout le monde connait le titre mais que peu ont lu. Et puis, quid de son auteur ? Qui la connait ? Pas moi en tout cas !
Béatrix Beck, ça sonne bizarre d'ailleurs. Je me renseigne et voilà que je découvre qu'elle a reçu le prix Goncourt pour ce livre. En 1952. Donc les faits qu'elles dépeint (rien de sulfureux, je vous le dis tout de suite) sont très "frais".
Mais le temps passe et vu (lu ?) du XXIème siècle, la société, l'Eglise et même les mots sont difficiles à comprendre.
Tout d'abord, cette omniprésence du communisme. A l'école, on n'apprend pas ça. C'est une découverte pour moi.
Et l'Eglise, qu'est-ce qu'elle a changé en un peu plus de 50 ans !
Le vocabulaire ("les gaullards") et la manière d'écrire de Béatrix Beck sont un peu arides, un peu difficiles. Croisés au décalage de notre société avec celle de l'époque, ils rendent le roman difficile à comprendre. C'est comme si elle peignait par grandes touches d'applats.
Cependant, elle décrit très bien la foi, son chemin aride : j'y ai trouvé du réconfort, je dois l'avouer.
Est-ce que je recommanderais ce livre ? Oui .. ! Mais pas à tout le monde.
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Un beau roman... si l'on veut. Il y manque un je-ne-sais-quoi... la puissance du style, peut-être ? ou la profondeur psychologique des personnages ? Les dialogues entre Léon Morin et Barny m'ont laissé sur ma faim : beaucoup de sous-entendus, d'allusions, mais peu de fond. S'il avait été écrit par Roger Martin du Gard, il eût eu plus de force, ce me semble ; on pourrait en tout cas le comparer à Jean Barois, pas pour l'intrigue, certes, mais en ce qui concerne le thème de la foi, qui méritait un développement, en l'espèce. Il y a aussi tout un contexte historique : la fin de la guerre, la Libération, la Résistance, l'épuration... Tout cela est trop connu, mais le roman est de 1952.
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39-45, la montagne française est occupée comme une bonne partie du pays. Berny est jeune, jolie, communiste, maman et veuve. Elle se pose beaucoup de questions, entre autre sur la religion catholique. Pour avoir des réponses elle va se confronter au jeune prêtre Léon Morin. Ensemble ils échangent sur la foi, les dogmes, les croyances, la morale... Ils vont s'apporter écoute et réconfort que tout être humain a besoin en temps de guerre où la violence et la méfiance font rage.

Honnêtement j'ai été un peu déçue. L'écriture ne m'a pas particulièrement séduite, l'auteur m'a tenu à distance de part le vocabulaire utilisé et le manque de sentiments. Je m'attendais à un dialogue constant et plus de joutes verbales (ce qu'annonçait la quatrième de couverture). Les paragraphes sont courts, c'est un enchaînement d'anecdotes sur la vie d'un pays occupé, et finalement il y a peu de moments d'échange entre les deux protagonistes. Les personnages de Berny et Léon sont distants, peu décrits, je n'ai pu m'attacher à aucun d'eux car je n'avais pas l'impression de les connaître vraiment. Par contre le personnage de France, la fille est Berny est superbe, elle est fraîche, naïve, n'a pas froid aux yeux et n'a surtout pas peur des mots. Contrairement aux adultes qui l'entourent, elle est pleine de vérités et utilise les mots pour servir ses pensées, ses humeurs, ses doutes et ses questions.
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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