AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 89 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sur une planète de ténèbres dont les seules lumières proviennent des plantes et des animaux, les descendants des rescapés d'une expédition spatiale attendent que Terre reviennent les chercher. Génération après génération, ils attendent au même endroit, dans Vallée-Cercle, là où le véhicule d'atterrissage s'était posé. Ensemble, ne faisant rien d'autre que d'assurer leur subsistance et se raconter l'Histoire d'Angela et Tommy, leurs ancêtres, ils espèrent le retour de Terre. Jusqu'au jour où John Lampionrouge brise l'immobilisme et l'unité de Famille en voulant voir ce qu'il y a au-delà de Vallée-Cercle.

Chris Beckett créé un monde totalement crédible et cohérent. L'auteur prend son temps pour donner vie à Eden. Il s'attache à dépeindre chaque élément de cet univers, sa géographie, sa faune, sa flore. L'immersion est totale. On croirait entendre le bruit de la forêt, on jurerait ressentir le froid de Noir-Neige, on a vraiment l'impression d'être plongé dans ce monde de noirceur.

La langue participe à cette immersion. Originale, l'écriture est en totale adéquation avec le récit. En quelques générations, le langage, hérité de leurs ancêtres terriens, s'est fait plus primitif, dépourvu de nuances. L'intensité d'un sentiment est exprimée par la répétition d'un mot ("triste-triste", "froid-froid"...). Certains mots, n'ayant plus de réalité tangible pour ces personnages revenus à l'âge de pierre, sont déformés ("les lectricités", la "rade-yo"...). Il faut d'ailleurs souligner la pertinence de la traduction qui est remarquable.

Sans précipitation, l'auteur installe ses personnages, nous fait partager leur quotidien avant de développer son récit en y intégrant de nouveaux enjeux profonds et passionnants.
Le roman de Chris Beckett brasse de nombreux thèmes avec intelligence. "Dark Eden" est un récit de science-fiction proche du planet-opera qui parle de nous, de l'Humanité avec une telle universalité que l'identification est totale. En lisant "Dark Eden", on a le sentiment de découvrir le roman de l'aube de notre civilisation.
En voulant faire entendre sa voix, John Lampionrouge affirme son individualité. Dès lors, la scission de Famille est inévitable. Chris Beckett évoque ce cap que l'Humanité a franchi, tournant de plus en plus le dos à son animalité pour aller vers la civilisation, délaissant l'instinct pour la réflexion et l'anticipation. L'auteur explore toutes les facettes de cette évolution, leurs implications, bonnes (le progrès, la soif de connaissance, l'émancipation individuelle...) ou mauvaises (tentation du pouvoir, violence, jalousie, trahison...).

S'il est d'une grande richesse, explorant de nombreux thèmes passionnants (la transmission, la superstition, le glissement d'une société matriarcale à une société patriarcale, les prémisses de la politique...), "Dark Eden" n'en oublie pas pour autant d'être un récit d'aventures. le roman enchaîne les péripéties et possède un souffle et une ampleur qui emportent complètement le lecteur. Quant aux personnages principaux, ils sont si bien dessinés, qu'il est impossible de ne pas s'attacher à eux, de ne pas se reconnaître en eux.

Cette grande et belle aventure fait vibrer le lecteur jusqu'à un dénouement qui s'il était pressenti n'en surprend pas moins le lecteur, un dénouement à la fois dramatique dans son inéluctabilité et porteur d'espoir, imprimant dans l'esprit et le coeur du lecteur ce moment particulier où l'Humain cesse de raconter et attendre L Histoire et se décide à l'écrire.

Je remercie chaleureusement Babelio et les Presses de la Cité pour la découverte de cette pépite littéraire pour laquelle je peine à trouver les mots qui témoigneraient de mon enthousiasme face à cette lecture enchanteresse. Pourtant, ce merveilleux roman mériterait un très large public.
"Dark Eden" est, n'ayons pas peur des mots, un chef d'oeuvre qui a du sens et une âme, qui sait toucher l'esprit et le coeur. Lisez-le ! N'hésitez pas, embarquez pour Eden, la planète noire, pour un voyage intense, pour un moment de lecture lumineux.
Commenter  J’apprécie          376
Lorsque j'ai refermé ce livre, j'entendais encore résonner dans ma tête le bruit des arbres qui faisaient hmmph, hmmph, hmmph… et celui de la forêt qui faisait hmmmmmmmmmm… et les pages de mon livre qui faisaient schlipp, schlipp, schlipp, schlipp… de plus en plus vite-vite, au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture.

Avec d'autres membres du clan des Expèressèfe de Famille Babelio, j'avais reçu ce gros-gros livre fin mars accompagné d'un gentil-gentil mot de l'éditrice : « Votre avis sur ce livre nous intéresse beaucoup. C'est donc avec grand plaisir que nous vous adressons cet exemplaire ». Par les tétons d'Okta ! Que voilà donc un superbe-superbe cadeau-masse-critique, il ne m'a fallu que la durée de deux-trois veilles pour le terminer. Schlipp, schlipp et poum ! a fait le livre une fois refermé.

John Lampionrouge est un gars sacrément malin-malin. D'ailleurs, sa copine Tina Picarbre ne s'y trompe pas, elle le trouve mignon-mignon et intéressant, il a beaucoup d'idées, John, il ne fait rien que de trouver des trucs inédits, pas du tout à la portée des autres pubieux, ni même des membres de Famille, il réfléchit à l'avance, il agit. Son cousin Gerry en revanche, se contente de le suivre et d'approuver tout ce qu'il fait ! C'est pas vraiment une flèche, celui-là, mais il est gentil-gentil, et pas contrariant. le petit frère de Gerry, Jeff, semble plus rusé-rusé mais c'est un pieds-griffus. Peut-être qu'ils sont tous comme ça, les pubieux d'Eden ! Depuis Terre, où nous sommes, on comprend assez vite-vite qu'il y a comme de la consanguinité dans Famille, ce qui entraîne des malformations : les faces-de-rats, les débiles, et les pieds-griffus qui ne peuvent se déplacer sur de longues-longues distances… Tout ça est bien triste-triste, mais ils sont tous copains, car, descendant de Tommy et Angela, ils sont tous frères ou au moins cousins, et ils s'entendent bien-bien entre eux, la preuve, ils cochent avec tout le monde, à droite et à gauche, sans tabou-tabou et à peu près comme ils veulent. Heureusement, il y a John Lampionrouge et Tina Picarbre qui sont plus futés que la moyenne. Grâce à eux, sous Tourbillon-Etoilé, l'Histoire de cet Eden si noir-noir peut se mettre en marche.

Sur Eden, les Anciens sont bien malins-malins car ils ont créé de toute pièce une religion à partir de quelques vieilles reliques (les Maquettes de Bateaux-volants et de Vécules…) et des légendes familiales que l'on se raconte à chaque Universaire, réunis dans Clairière-Cercle, sur Tommy, Angela et les Trois-Compagnons. Par les épaules de Bibalice ! C'est comme dans Famille Babelio, avec Pierre, Octavia et les Trois Ours (ceux qu'on ne voit jamais). du coup, on se demande si chez nous sur Terre, tous ces trucs de pacotille exhibés par toutes les religions ont bel et bien existé ! Ce livre fait réfléchir sur les manipulations, les croyances et la nécessité de tout ça… C'est ce que je pense-pense derrière mon ordi-natteur. Car on est ici, on est vraiment ici, comme dit Jeff Lampionrouge.

Les Expèressèfe de Famille Babelio ne seront pas déçus-déçus et vont identifier immédiatement ce livre comme faisant partie du sous-genre planet opera, sous-genre déjà bien rebattu-rebattu et, malgré un scénario classique-classique, ils conviendront de l'originalité de la vision, de la créativité du vocabulaire, et de la puissance de la narration, qui parviennent à captiver et à émouvoir. Je suis sûr-sûr que vous avez bien pleuré-pleuré et fondu en grosses-grosses larmes, tous les Shenandoah, Ewylyn, Alfaric, Witchblade, Zebra et fnitter… en lisant ces pages ! Je vous connais, vous êtes de Famille Babelio ! Car une impression d'infinie tristesse-tristesse se dégage de ces chapitres, saturés d'un énorme-énorme sentiment de nostalgie et de mélancolie, où l'on pleure beaucoup, où l'on évoque sans cesse un passé idéalisé et un monde technologique qu'il convient désormais d'oublier. C'est ce que comprennent John et Tina, les plus lucides-lucides des protagonistes, les nouveaux-nouveaux Adam et Eve du Dark Eden, entraînant avec eux un petit groupe formant une nouvelle Famille.

Houm ! Houm ! Houm ! a fait un oiseau-étoile… Aaaah ! Aaaah ! lui a répondu un autre ; et hmmph, hmmph, hmmph ont pompé les arbres, et hmmmmmmmmmmmmm a fait la forêt… Grâce à la chaleur et à la lumière dispensées par les Grands-Arbres, grâce à une nouvelle façon d'envisager le monde, grâce à l'espoir et au courage chevillés au corps, il ne fera plus si froid-froid ni si noir-noir sous la voûte céleste de Tourbillon-Etoilé où aucun Gros-Bateau-Volant venu de Terre ne réapparaîtra jamais-jamais plus. Paaaaarp ! Paaaaarp ! Paaaaarp ! Ainsi sonnent les trompes en branchecreuse qui indiquent le ralliement dans Clairière-Cercle et il est donc temps de conclure ma critique. Afin de réconforter cette nouvelle Humanité à la fois si misérable et si courageuse, et de rassurer la si gentille-gentille éditrice, j'ai ajouté sans vraiment beaucoup me forcer une cinquième étoile à ma notation.
Commenter  J’apprécie          3717
Dark Eden est un livre sur la genèse d'une nouvelle civilisation. Un livre de science-fiction à l'écriture abordable, pour qui n'est pas un adepte du genre. Bien sûr il y a bien quelques termes qui déroutent au départ, sur les animaux, les endroits ou les durées par exemple. Normal puisque nous sommes à la cinquième génération de descendants de deux humains qui ont atterri sur Eden, le langage s'est quelque peu modifié.
Il y a cent soixante ans cinq astronautes ont été contraints d'atterrir sur cette planète pour cause d'avaries. Devant le danger que représentait un retour sur la Terre, Angela décide de rester et tenter de survivre ici. Tommy y restera aussi, ce n'est pas son type d'homme préféré mais tant pis.
Au fil des générations, le culte d'Angela et de Tommy s'est perpétré, les enfants vivants dans l'espoir d'un sauvetage de la part de la terre. Ils n'ont donc jamais quitté la vallée dans laquelle leurs ancêtres se sont installés, ni jamais rien tenté pour améliorer leur sort. Pire la consanguinité a constitué une régression parmi les descendants et quelques cas de monstruosité.
Mais aujourd'hui John Lampionrouge en a marre de l'immobilisme de ses concitoyens. Lui ne rêve que de découvrir cet endroit, n'espérant plus de sauvetage de la part de cette ancienne contrée dont on lui rebat les oreilles à longueur de journées.
Un livre comme je les aime, suffisamment long pour bien s'installer dans l'histoire à la découverte des différents personnages qui nous racontent cette épopée. Un livre qui continue à vivre dans la pensée entre deux moments de lecture : et comment-ci, et comment-ça ? Dis tu penses à quoi, Dom ? Non, non à rien. Une écriture simple, normal car les descendants ont peu de vocabulaire ce qui correspond bien à mon niveau de lecture.
Parait qu'il y a une suite, les enfants d'Eden. Va falloir que je le trouve.
Commenter  J’apprécie          351
A force de me voir mettre des 5 étoiles à tout bout de champ, vous allez finir par penser que je manque d'objectivité... Mais je n'y peux rien, j'ai la main heureuse en ce moment, et j'adore tous les livres que je lis ! En plus, celui-ci a remporté le prix Arthur C. Clarke, donc ça partait quand même plutôt bien.

Il nous plonge dans un monde sans soleil, uniquement éclairé grâce à la bioluminescence des plantes. C'est ici que vivent 500 personnes, descendants d'astronautes qui se sont échoués sur cette planète. Depuis près de 2 siècles, ils attendent dans la vallée même où le vaisseau spatial a atterri que la Terre envoie une équipe de sauvetage pour les ramener chez eux. Mais John Lampionrouge en a assez de cette immobilité et veut pousser son peuple à explorer le reste de la planète, quitte à détruire les fondements de leur société.

Le monde créé par l'auteur est tellement étrange et étranger que j'ai trouvé assez difficile d'y rentrer au premier abord. On est jetés sans beaucoup d'explications au milieu d'une partie de chasse, et il faut prendre son mal en patience pour commencer à comprendre ce qui se passe. Mais quand on réalise les implications de ce qui se déroule sous nos yeux, ce livre est très difficile à lâcher, et c'est avec un mélange de fascination, d'horreur et de tristesse que j'ai poursuivi ma lecture.

La fascination provient surtout de la richesse de l'univers imaginé par l'auteur. Il ne s'est pas contenté de créer un monde crédible, avec ses arbres lumineux et ses animaux sans yeux comme on peut en trouver dans les profondeurs des grottes, mais il a également imaginé une civilisation tout à fait plausible.

Ainsi, les personnages parlent un langage déformé, vestige de celui que parlait leurs ancêtres mais duquel est absent beaucoup de vocabulaire. J'ai également beaucoup aimé les passages où ils racontent les légendes que sont devenues les vies des astronautes qui leur ont donné naissance, répétant des mots et vénérant des objets qui n'ont plus de sens pour eux.

Cependant, c'est également très triste de les voir se raccrocher à ces vestiges du passé, attendre, espérer, et refuser d'évoluer pour ne pas risquer de manquer un hypothétique vaisseau de sauvetage. On pourrait presque dire que ce livre est une métaphore sur le fait que les croyances et les superstitions nous empêchent d'avancer...

Et bien sûr, on ne peut pas s'empêcher de redouter et d'anticiper où va mener la quête de John. du coup, bien que la révélation finale ne soit pas vraiment une surprise, elle n'en est pas moins particulièrement puissante, au point que j'en avais la chair de poule.

Bref, j'ai vraiment adoré ce livre, et je ne peux que le recommander chaudement à tous les amateurs de SF intelligente. Ce mélange de quête initiatique et de réflexion sur notre propre monde est extrêmement prenant, et je suis en admiration devant la capacité de l'auteur à nous immerger dans cet univers si particulier.

Je remercie donc chaleureusement les éditions Presse de la Cité pour m'avoir sélectionnée pour recevoir ce livre (et pour le petit mot qui l'accompagnait), ce fut une magnifique découverte.

Challenge Variétés 2015
Commenter  J’apprécie          2512
Eden est une planète sans soleil où la seule lumière et la seule chaleur est produite par les arbres. Pour les hommes, la vie y est possible, mais difficile : la nourriture est peu abondante. Pourtant, Famille se restreint par superstition à un tout petit endroit (Vallée Cercle), convaincue que c'est ici et seulement ici que les Terriens viendront les chercher pour les ramener sur leur planète de lumière. Cette situation ne plaît pas du tout à John, qui veut vivre autrement qu'en attendant la potentielle venue de sauveurs. Pour lui, la seule manière de vivre est de s'adapter. Mais ses idées dérangent beaucoup ses pairs…

Dark Eden est un roman très particulier. L'environnement étant différent du nôtre, Chris Beckett a changé tout le vocabulaire : les jours deviennent des veillées, les années deviennent des ventrées (qui durent en réalité neuf mois), avoir un rapport sexuel, c'est cocher, et les mots employés sur Terre sont transformés car incompris : les lectricités, universaire, secret-air, gang-reine… Même la manière de parler est différente parce qu'elle se fonde sur la répétition : triste-triste, malin-malin… le premier chapitre est un peu compliqué, car aucun personnage ne s'arrête pour nous expliquer le topo. Ça parle de pubieux (adolescents), de laineux (sorte de mammouths fluorescents), de plongeon ( ?), de face-de-rat (bec-de-lièvre), de Tourbillon-Étoilé (je suppose que c'est notre galaxie)… Il faut s'accrocher et se dire qu'on comprendra plus tard.
Car l'histoire vaut le coup. Une fois les quelques notions de base apprises, ça devient beaucoup plus simple et j'ai été complètement absorbée par le devenir de John Lampionrouge et des autres. Notre héros va tenter d'imposer ses idées, à n'importe quel prix, et ses agissements vont entrainer des conséquences inimaginables qui feront murir leur groupe : de Famille, ils deviennent Humanité. Ils découvrent les conflits, la séparation, le meurtre, le viol, et toutes ces jolies choses qui font partie de notre nature (et qu'ils ne connaissaient pas car étant trop peu nombreux). Cette évolution m'a faite penser à la Genèse, où Adam et Ève, parents de tous les êtres humains, voient leurs fils se déchirer, et Caïn tuer Abel. L'histoire est-elle vouée à se rejouer ?
Pourtant, cette évolution est-elle vraiment un mal ? N'est-ce pas un passage obligé pour la survie ?

Mine de rien, c'est un roman qui soulève beaucoup de questions. Terre viendra ou viendra pas ? Famille survivra ou survivra pas ? Qui a raison : celui qui s'accroche à un espoir ou celui qui tente de s'adapter à son environnement ? John est plein de bonnes intentions tandis qu'il bouleverse les traditions, mais il cherche aussi à passer à la postérité. Il n'agit pas seulement pour Famille, mais aussi et surtout pour lui. Est-ce pour autant que ce qu'il fait est mauvais ? Est-ce l'intention ou le résultat qui compte ?

Du fait de ces questionnements, je l'ai beaucoup aimé. C'est un personnage complexe et travaillé qui s'étoffe au fur et à mesure de la lecture.
Il n'est toutefois pas le seul : ils sont cinq ou six à prendre la parole, et la plupart ne sont que des publieux : la belle Tina Picarbre, qui ne manque pas de répondant, Gerry Lampionrouge, et son petit frère, l'étrange Jeff Lampionrouge, le vieux et sénile Mitch Londres... Ils sont tous attachants, ont tous leurs particularités, et font même la force du roman. Mais ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux qu'on se perd en passant de l'un à l'autre. L'auteur change de narrateur en même temps que de chapitre : on sait qui parle et quand, c'est simple et clair.

Pour couronner le tout, l'écriture de Chris Beckett est fluide et laisse peu de temps mort dans la narration. Certes, l'auteur aborde des thèmes très dérangeants (la majorité sexuelle est une notion parfaitement inconnue, à Eden), mais je n'ai pas eu trop de mal avec ça en regard du contexte. C'est une question de survie : les femmes doivent avoir des enfants – quitte à coucher avec des ados de 14-15 ans. D'ailleurs, la relation à la vie et à la mort est différente de la nôtre. Pour nous, qui avons peu d'enfants et relativement tard, une naissance est exceptionnelle. Mais au cours du roman, ce ne sont pas moins de cinq ou six pubieuses qui vont tomber enceintes et accoucher de leur premier enfant sous le regard à peine ému de leurs compatriotes. Beaucoup de ces nouveaux-nés, consanguins donc mal-formés, meurent dès les premiers jours ou vivent avec leur handicap toute leur vie (c'est pourquoi il y a autant de faces-de-rat et de pieds-griffus), et la mort fait elle aussi partie du quotidien.

En bref, ce livre est très dépaysant ! Merci à toi, Witchblade ! Pour moi, cette lecture a été une très bonne découverte, et je l'aurais recommandé sans hésiter s'il n'avait pas eu autant d'avis négatifs.
Commenter  J’apprécie          121
Un roman qui vous fera sortir de vos sentiers battus.

En effet, Dark Eden est résolument estampillé Science-Fiction. Et on le comprend car nous sommes sur une planète différente, visitée un moment par des Terriens. Ils sont tous repartis sauf deux (un homme et une femme). Ces Terriens ont dit qu'ils allaient revenir et quelques deux cent ans plus tard, on retrouve toute la descendance de ces deux personnes restées à attendre. Ces enfants sont donc tous un peu bizarres car la consanguinité est au rendez vous. Ils ont développé un langage particulier et sont dans l'optique de se souvenir de Tommy et Angela, les pionniers qu'ils ont élevé au rang de quasi dieux et reste sur le même bout de terre parce que les Terriens vont revenir les chercher.

Et là, on bascule carrément dans un récit quasi biblique en fin de compte ? Pourquoi? Déjà le nom de la planète : Dark Eden (oui on a fait des allusions plus vite). le couple originel : Tommy et Angela qui fondent une nouvelle population. Un lieu interdit : une forêt sombre. Des lois qui se créent et des histoires qui sont mystifiées. Si vous ne vous attendiez pas à une métaphore du Paradis et d'Adam et Eve, et bien vous aurez un air aussi surpris que moi.

Et je dois dire que l'idée est plus que sympa. Elle est géniale. Car cela vous donne pleins de pistes de lecture pour un seul roman. Et c'est cette richesse qui m'a fait emporter le coup de coeur.



Un style d'écriture qui vous raviront.

En effet, le schéma narratif joue énormément dans ce roman. Tout d'abord, vous aurez le point de vue de deux des personnages principaux, s'alternant sur chaque chapitre : celui John Lanternerouge et celui de Tina (je ne me souviens plus de son nom de famille.) Ce sont deux chasseurs pour le compte de Famille qui auront une vision un peu plus moderne des choses. John est sans conteste le leader qui va vouloir tirer Famille de son obscurité. Et ici on est en plein mythe de la Caverne de Platon. John va se caractériser par un Haut fait : ici, tuer un prédateur et il va user de cela pour avoir des femmes, une renommée et plus de prise de poids dans les décisions du clan. Il va tenter par là de les amener à changer de vie.

Tina, elle est une jeune femme qui sait ce qu'elle veut. Elle veut vivre sa destinée sans être dans le carcan de ce qu'on projette de faire pour elle (en gros, donner naissance à des tas de gamins). C'est quelque part la féministe extra terrestre du groupe. A deux, ils vont ainsi former un courant de pensée qui va réduire à néant l'immobilisme de Famille et l'amener à évoluer.

En bref, cette pépite avec son vocabulaire bien particulier (puisqu'on assiste à une évolution du langage au fil des ans) et à la narration franche et simple vous raviront. C'est un livre à lire, à reprendre de temps en temps et à analyser. Dans tous les cas, il vous permettra de vous évader totalement. Un grand merci comme toujours à la Masse Critique de Babelio et aux Presses de la Cité de m'avoir proposé de lire ce livre.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
Commenter  J’apprécie          110
J'ai adoré cette lecture, cette histoire est incroyable !
Je me suis posé mille questions, ce roman m'a fait beaucoup réfléchir, tout en étant très divertissant et addictif.

La plume de l'auteur est très très fluide et pourtant, le début donne l'impression que la lecture sera jonchée d'obstacles, lourde, entachée par un vocabulaire parfois incompréhensible.
Mais on comprend très vite que ce peuple a un langage limité, inventé mais aussi déformé. Ce sont des mots humains transmis durant des générations alors qu'ils sont abstraits pour eux. Ils ne savent de la terre, que ce qui leur a été transmis oralement il y a plus de 160 ans.

Le découpage du livre est intéressant puisque l'histoire est contée par plusieurs personnages, chacun leur tour.
Du coup, on ne sait pas toujours ce qui se passe dans la tête du héro.

L'histoire est une grande réflexion à elle seule.
On découvre une planète magnifique, sans soleil, avec ce qui semble être un trou noir dans le ciel.
La nature bioluminescente décrite tout au long du livre y est incroyable, on pourrait se croire dans une sorte d'Avatar sombre. Les paysages que je me représentais étaient grisants.

Et sur cette planète, vivent des humains, pauvres créatures enfantées car deux rescapés se sont dits que les secours arriveraient sûrement trop tard et qu'il fallait perpétuer la vie pour qu'il y ait quelqu'un à sauver.

Nous découvrons alors cette grande famille plus de 160 ans après, dégénérée à force de consanguinité, qui a très peu évolué, quasiment à l'agonie car manquant de nourriture et attendant désespérément la venue salvatrice des secours terrestres.
J'ai ressenti beaucoup d'amertume et même de pitié pour les habitants d'Eden.

Un seul adolescent va se poser les bonnes questions et oser vouloir changer tout ça.
Bien sûr, les habitants, ancrés dans leurs habitudes et leurs croyances ne vont pas apprécier...
Les événements vont s'enchaîner de façon dramatique.

L'auteur m'a totalement tenue en haleine !
J'ai découvert une planète et ses habitants démunis, j'ai souvent eu pitié pour eux. Comment peut-on faire ça à ses enfants ?
L'un des moments phare les plus poignants a été la reconstitution de l'arrivée sur Eden des astronautes, de leur décision de rester pour certains et de chercher les secours pour les autres. On comprend alors tout ce qui s'est passé et le sort de toute cette famille m'a attristée.

Les personnages sont très attachants. John et sa clique m'ont touchée, le sort de chacun m'a ébranlée.
John est le personnage clé de cette histoire et quelqu'un de vraiment complexe.
On ne comprend pas toujours où il veut en venir, jusqu'où il veut aller. Il semble ne jamais trouver totalement sa voie et ne comprend pas que les autres ne pensent pas à se développer autant que lui le souhaiterait. le fait qu'il connaisse l'étendue de l'évolution des terriens le rend presque jaloux de ne pas y parvenir.

Pour ce qui est de la fin, et bien, j'avais deviné dès le début...
Je ne sais pas comment mais j'avais cette possibilité en tête.
Cela apporte de l'amertume mais aussi beaucoup d'espoir. Tout reste à faire et je me serais régalée d'en lire encore plus.

Ce roman a été parfait du début à la fin.
L'auteur a parfaitement maîtrisé son univers, cette planète magnifique.
Je garde de ma lecture une impression de merveilleux, j'ai été subjuguée malgré le sujet peu réjouissant.
J'ai voyagé sur Eden et je ne l'oublierai pas de si tôt.
Commenter  J’apprécie          80
Avec Dark Eden reçu grâce à une opération spéciale de Babelio, j'avais envie de renouer un peu avec la science-fiction. Dans la grande famille de l'imaginaire c'est, il me semble, le sous-genre que j'explore le moins et pourtant, je suis rarement déçue lorsque j'y fais une excursion. Et ma découverte de ce roman de Chris Beckett ne fait pas exception à la règle : j'ai vraiment beaucoup apprécié.
Une situation de départ intéressante et bien posée, un élément déclencheur qui va tout changer... et une évolution passionnante qui prend l'allure d'un page-turner addictif. le dénouement n'est pas surprenant en soi, mais j'ai aimé la route qui y mène. J'espère avoir à nouveau l'occasion de lire d'autres textes de cet auteur !

Le livre s'ouvre directement avec les descendants des terriens, plus de 160 ans après la colonisation de cette nouvelle planète, baptisée Eden. Ils étaient deux au départ, un homme et une femme, ils sont aujourd'hui plus de 500, tous frères et soeurs, tous appartenant à Famille et s'agglutinant tous dans leur vallée, refusant de s'éloigner de Cercle, là où avaient atterri leurs ancêtres la première fois et là où, obligatoirement, Terre reviendra pour les sauver. Malheureusement, les ressources s'épuisent et malgré le changement d'habitudes (la diversification de la chasse et de la cueillette), la nourriture vient à manquer. Mais les habitudes ont la vie dure et le Conseil des anciens, les chefs de cette population grandissante, refuse d'agrandir les limites du territoire de peur de casser Famille et surtout, de s'éloigner de Cercle...
John Lampionrouge réfléchit à ce qui l'entoure. Il n'a que 15 ans mais ne se satisfait déjà plus de cette vie. Il est persuadé qu'il y a de nouveaux territoires à explorer, de nouvelles choses à découvrir, là, juste de l'autre côté de la haute montagne... mais il est interdit de s'éloigner et même de simplement y penser ! Tant pis, le pubieux ne peut plus se taire, c'est plus fort que lui, il faut qu'il agisse et fasse bouger les choses parce que quelqu'un doit bien le faire... quelles qu'en soient les conséquences...

J'ai adoré me retrouver propulsée dans cette société primitive, sorte d'hommes de la Préhistoire évolués puisqu'ils suivent un ancien modèle humain dont ils ont hérité. Ils ont l'apparence des Hommes, portent des peaux pour se couvrir, chassent grâce à des lances en "verrenoir", ont un langage très similaire à celui que l'on connaît (certains mots de vocabulaire sont déformés ou n'existent pas du tout dans leur quotidien) et perpétuent les traditions et l'Histoire de la Terre, même s'ils ne les comprennent pas toujours. Descendants tous des mêmes parents (l'homme et la femme ayant atterri sur la planète), la consanguinité fait des ravages physiques (pieds griffus, faces de rats...) et dans cette micro-société au bord de l'implosion, les tensions règnent.
Chris Beckett décrit avec précision le monde qu'il nous propose. On comprend bien vite que cette planète, contrairement à la Terre, n'a pas de soleil pour l'éclairer ; c'est la faune et la flore présentes qui, grâce à quelques caractéristiques étonnantes, procurent un peu de luminosité (un peu comme les poissons des profondeurs qui ont une loupiote sur une antenne). Les animaux possèdent généralement 6 paires de membres et leur sang n'est pas rouge. Je me suis imaginée une nature particulièrement hostile, entre la jungle amazonienne et les sommets du Mont Everest. Tout est difficile pour nos descendants et pourtant, ils ont mis au point des techniques de survie assez impressionnantes.

Malgré tout, cette société s'enracine dans ce que ses ancêtres lui ont transmis. Les Anciens gardent précieusement des reliques de la Terre, qu'ils sortent régulièrement, au moment de grandes cérémonies, histoire de propagander et de bien rappeler aux plus jeunes ce qu'il faut (et surtout ce qu'il ne faut pas) faire. La moindre proposition de changement est vécu comme un affront personnel, une rébellion qu'il faut très vite tuer dans l'oeuf.
Intéressant de voir à quel point un groupe d'êtres doués de réflexion, suit aveuglément les commandements - stupides - d'une minorité qui détient le pouvoir grâce à quelques objets et à quelques paroles bien choisies. John est celui qui met un coup de pied dans la fourmilière. On se réjouit vraiment de son courage. Au début. Parce que les conséquences ne sont pas si positives que ça, finalement. le changement entraîne beaucoup de choses, et des mauvaises. Et comme John finira par le faire, on doute du bien fondé de son choix premier. N'aurait-il pas mieux valu continuer comme tout le monde l'avait fait ces 160 dernières années ? Est-ce que ça valait le coup de briser Famille ? Et finalement, on comprend que même si on repart de zéro sur une nouvelle planète, on recommence exactement les mêmes choses, on reproduit exactement les mêmes erreurs et on en arrive aux mêmes horribles extrémités. Quand je dis on, je parle des êtres humains, évidemment.

La chute n'est pas très surprenante finalement, on pouvait largement s'en douter. Et pourtant, tout le cheminement jusque là, toute la réflexion par laquelle passent John et ses compagnons - notamment le noyau dur : Tina, Gerry et Jeff, valent le coup d'oeil. On se met dans les mêmes conditions qu'eux et on se demande ce qu'il pourrait bien se passer si ça arrivait vraiment, parce que oui, c'est un futur largement envisageable...
Et en même temps, on s'indigne pas mal - et on a envie d'entrer dans le livre pour taper du pied et en secouer certains - devant les réactions (ou le manque de réactions) de tous ces êtres humains qui se laissent porter par la vague ou qui, au contraire, prennent des décisions horribles, simplement par bêtise ou par désir de puissance. C'est révoltant... et en même temps, comme je le disais dans le paragraphe précédent, ça semble être immuable. Planètes différentes, époques différentes et pourtant les mêmes résultats, à croire que l'être humain est capable du meilleur comme du pire, quelles que soient les situations de base.

Chris Beckett donne la parole à plusieurs personnages dans ce roman. John la plupart du temps, le penseur visionnaire qui ne se satisfait jamais de ce qu'il a acquis ; mais aussi Tina, la jeune femme qui souhaite l'accompagner et le soutenir malgré les doutes qui l'assaillent à de nombreuses reprises. D'autres figures plus secondaires prennent parfois la parole, illustrant d'un nouveau regard et avec leurs mots quelques situations clefs du récit. le lecteur a ainsi un tout petit tour d'horizon de cette micro-société et ce n'est pas plus mal.
Les chapitres sont donc rédigés à la première personne du singulier ce qui, en plus de leur relative brièveté, offre un rythme de lecture et une immersion assez forte. Les pages se tournent très très vite, on est pressé de connaître le dénouement : Terre va-t-elle revenir les sauver ? John va-t-il réussir à faire accepter ses idées de progrès ? Cette petite société va-t-elle prendre les bonnes décisions et évoluer positivement ou s'enraciner dans ses mauvaises habitudes ? Je vous laisse le découvrir...

J'ai apprécié cette lecture d'un bout à l'autre. Les mots m'ont portée de la première à la dernière ligne, les images éclataient devant mes yeux, la réflexion était là et beaucoup d'émotions m'ont submergée pendant cette exploration. Encore un titre qui me conforte dans l'idée de continuer à lire de la science-fiction !
Lien : http://bazardelalitterature...
Commenter  J’apprécie          83
Quand leur vaisseau spatial s'est écrasé sur une planète obscure, les terriens à leur bord ont préféré regagner leurs pénates. Seuls deux n'ont pas voulu prendre le risque d'un retour : Tommy et Angela sont restés sur cette nouvelle Terre pour y fonder une famille. Cette planète devient leur Eden, un Eden sombre qu'aucune étoile ne vient éclairer. La chaleur et la lumière sont produites par la flore et l'activité géothermique des tréfonds. Bien des générations plus tard, la Famille s'est agrandie. Pour autant, elle se cantonne à un espace restreint et le manque de ressources devient chaque jour criant. Dans cette communauté qui ne vit que dans l'espérance d'un retour sur Terre, qui entretient farouchement le culte des deux fondateurs, un adolescent, John Lampionrouge, décide de la conduire sur la voie du progrès et du mouvement. Mais la promesse du changement avive bien des craintes et des tensions se font jour…

« Dark Eden » est un roman de science-fiction écrit par Chris Beckett en 2012. Comme le souligne la quatrième de couverture, il « a reçu le prestigieux prix Arthur C. Clarke en 2013 ».
Bien que déroutant de prime abord, « Dark Eden » est un roman envoûtant de bout en bout : il dépeint à la fois un envers de la Terre, une planète marquée par une nuit éternelle, une obscurité et un froid sans fin, et, dans le même temps, un reflet frappant de l'humanité terrestre, un écho des forces et faiblesses humaines qui vient parler à chacun.

Cette fable mêle avec brio une trame de science-fiction avec les mythologies des origines de l'humanité : derrière Tommy et Angela, les fondateurs d'Eden, Adam, Eve et le paradis perdu ne sont pas loin. D'ailleurs l'inventivité de l'écriture traduit bien ce mélange des genres : des néologismes fleurissent tout au long de l'intrigue, dépeignant les particularités de cet Eden ; des fleurs étoiles poussent çà et là, des rats volants zèbrent le ciel, des laineux munis de lampions sur la tête marchent sans hésiter dans l'obscurité totale de Noir Neige, des ondulalgues tapissent et illuminent les mares d'eau. Et puis, on retrouve des idées humaines un peu déformées au fil des ans par une langue qui rogne et coupe peu à peu dans la langue humaine d'origine : la communauté assiste régulièrement à des « Strordinaires » qui possèdent des « Ordujour ». On n'oublie pas de rendre hommage aux fondateurs dans des Universères… le temps est découpé et nommé de manière bien particulière. Les termes sont calqués sur la reproduction et le sommeil : on raisonne ici en termes de « ventrées », « règles », « veille », …
Cette écriture peu commune met en valeur les personnages et les descriptions. Les principaux protagonistes sont attachants, leurs états d'âme explorés par le menu grâce à des changements de point de vue narratif à chaque chapitre. Une grande poésie se dégage tout au long de l'intrigue, une forme de naïveté parfois, une tendresse et un humour le plus souvent. Certaines descriptions sont fascinantes et leur dimension itérative conduit à entrer sans peine dans le récit et suivre les pérégrinations des personnages en quête de changement : « On a longé le bord de leur clairière jusqu'à Clôture-de-Famille, on a enlevé les branches qui bouchaient l'ouverture et on s'est enfoncés dans la forêt. A partir de là, on n'allait plus croiser d'abris ou de feux de camp : rien que des arbres brillants. Hmmmmph, hmmmmph, hmmmmph, faisaient les arbres. Hmmmmmm, faisait la forêt » (p. 11.)

Au fil de la lecture, on saisit la force et les limites des mythes, du narratif, dans la quête de sens éperdue de la société édenienne. Alors, quand on lit les derniers mots, on peut s'exclamer, en empruntant le vocable d'Eden : cette intrigue était tout simplement « Strordinaire » !

Je tiens à remercier Babelio et son opération « Masse Critique » ainsi que les éditions Presses de la Cité grâce à qui j'ai pu faire ce très beau voyage.
Commenter  J’apprécie          62
Petite surprise de Noël offerte par ma soeur, cela faisait quelques années que ce roman de Science Fiction atypique me faisait les yeux doux. Je me lançais donc, avec un peu d'appréhension dans cette sombre-sombre découverte.
Cela faisait un moment que je n'avait pas réussi à me plonger dans un livre au point d'en oublier ce qui m'entoure, je ne fus que plus heuruse de retrouver cette sensation perdue.

Ce roman est immersif, ce que je veux dire c'est que chaque aspect de son style et son fond sont travaillés pour nous plonger dans l'obscurité luisante d'Eden. Certqins diront que le scénario et les concepts de l'intrigue manquent d'originalité mais tout dépend du point de vue. Pour moi cette simplicté travaillée en profondeur, est ce qui fait son originalité.
Sans compter la diversité des espèces et leur "adaptation" à Eden qui ont ravie la biologiste en moi, ainsi que le développement des comportements sociaux, du vocabulaire et de la grammaire au sein de cette civilisation clanique en "rétro-évolution".

Mais Dark Eden ne s'arrête pas à ce profond travail de fond, l'auteur inclut également une dimension chorale car chaque chapitre à son narrateur propre qui nous permet de nous immerger plus intimement aux côtés des habitants de cette planète obscure-obscure.

C'est là que vient aussi le plus gros point noir , les personnages, bien que très différents dans le récit, ont tous plus ou moins la même façon de parler et les mêms reflexion, la pluralité des narrateurs n'est pas assez exploitée. Au final la dimension apportée par les narrateurs mutiples est restreinte à l'espace alors qu'elle pourrait développer des caractères et des opinions différentes.

Pour conclure, j'ai mis moins de 3 jours à explorer Eden, je me suis dit que le roman était trop court et aurait voulu restée au milieu des arbres à lampions au rythme et à la chaleur réconfortante. L'ambiance est vraiment unique et je recommanderai à tous les lecteurs de "space-planet" opéra, qui ont enive de voyager dans un monde différent où l'obscurité est chaude et la lumière une vieille légende aveuglante.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (218) Voir plus



Quiz Voir plus

Dark Eden

Comment sont appelés les adolescents

pubérons
pubieux
pubérteux
boutonneux

10 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Dark Eden de Chris BeckettCréer un quiz sur ce livre

{* *}