J'ai beaucoup aime la première partie, l'amour sauve cette petite fille contre qui le destin s'acharne, elle se bat , elle aime , elle est d'un courage incroyable ! La deuxième partie se concentre sur sa carrière et les rencontres de célébrités , son analyse . le choc est rude entre les deux parties . Mais son parcours reste formidable .
Commenter  J’apprécie         280
J'ai lu ce livre après avoir vu cette auteure dans l'émission ‘'Mille et une vie'' de Frédéric Lopez (France 2, début d'après-midi).
Pour schématiser, la vie de F. Bedos comprend trois périodes :
- les vingt-deux premières années : enfant et adolescente ballottée entre une famille d'adoption et une mère biologique trop aimante et sombrant dans la maladie mentale ; puis étudiante et jeune mère de famille à Paris
- quinze ans dans le show-biz en tant que présentatrice d'émissions à succès aux USA, en Angleterre et en France
- enfin, depuis 2009, conceptrice et animatrice du Projet Imagine parallèlement à une activité de conférencière.
La plus grande partie du livre (125 pages sur 190) couvre la 1ère période, période fondatrice s'il en fut. L'enfant puis l'adolescente a deux facettes : obligée d'assumer des responsabilités d'adulte lorsqu'elle vit dans des conditions très précaires avec sa mère biologique, Maman Jeanne (‘'Je devenais alors la maman de ma maman ‘') et débordante de vie et de joie lorsqu'elle est dans sa famille d'adoption avec Michel (Papa), MarieTé (Maman) et la fratrie d'enfants recueillis et/ou adoptés de toutes origines avec, parfois, des handicaps lourds. Comment ne pas s'émouvoir devant cette enfant si habile à cacher à son entourage scolaire la vie qu'elle mène avec Maman Jeanne et son instinct très sûr pour se préserver des dangers inhérents à cette vie ? Comment ne pas être bouleversé devant son amour farouche pour ses demi-soeurs et sa douleur d'être séparée de l'une d'entre elle ? Comment ne pas être envahi par l'immense amour qui lie les membres de sa famille d'adoption ?
Les 45 pages suivantes couvrent sa période show-biz et la dépression qui l'a poussée à abandonner cette activité et ce milieu. Cette partie du livre ne m'a pas du tout accrochée : peu ou pas de sentiments ou d'impressions ; on a l'impression de lire un CV détaillé. Seuls points positifs : suite à un drame, le rapprochement avec sa famille d'adoption plus ou moins abandonnée depuis dix ans et sa rencontre avec Raphaël qu'elle épouse et qui va l'aider à changer de vie.
Les 20 dernières pages relatent les difficultés à changer d'orientation, la paix enfin trouvée et la mise en place du Projet Imagine (‘'L'idée c'est d'oeuvrer pour un monde meilleur.''), un projet qui met en lumière des gens exceptionnels, des ‘'héros anonymes'', à l'image de ses parents adoptifs qui ont mis leur vie au service des autres dans l'amour et dans la tolérance ; c'est d'ailleurs ce couple qui a inspiré le sous-titre de son livre : ‘'L'amour m'a sauvée''.
Globalement, le livre m'a paru moins dans l'affect et plus dans le factuel que l'émission ; probablement parce que Frédéric Lopez, par ses questions, a réorienté le récit chaque fois que Frédérique Bedos s'attardait trop dans le factuel. Il n'en reste pas moins que c'est un témoignage sans jugement (‘'Il n'y a rien à juger. Il y a juste à comprendre, avec bienveillance et humanité'') sur le parcours d'une femme forte et fragile à la fois, qui a fait face aux difficultés dès sa plus tendre enfance avec une force de vie au-dessus du commun.
Dans un interview, elle résume son état d'esprit actuel : ‘'Quand on reçoit la bonne dose d'amour, les blessures ne vous écrasent pas. Même, elles vous permettent de nourrir de l'empathie pour les autres. (…) Ma sensibilité, je la dois aussi à mon enfance. C'est là que j'ai appris ce qu'est la famille de coeur. Des expériences comme celles-là vous permettent d'embrasser la famille humaine, d'expérimenter en petit ce qu'on rêverait de vivre dans notre monde.''
Commenter  J’apprécie         60
C’est difficile de trouver les mots justes pour expliquer cette partie de notre vie. Difficile de parler sans violence de choses si violentes, de chagrins si profonds. Difficile de raconter notre histoire, mon histoire, sans rien abîmer de ce qui est beau, en trouvant les mots qui n’accusent pas, ne violentent pas, ne donnent pas à juger. Il n’y a rien à juger. Il y a juste à comprendre, avec bienveillance et humanité. Exactement comme l’on fait Michel et Marité. (p. 34)
(…)
Le lundi, l’enregistrement de ‘’Concert Privé’’ se passe merveilleusement bien. Je rentre chez moi fatiguée. Je devrais être excitée, enthousiaste, comme à chaque fois que je viens de réussir un challenge. Mais c’est comme si la joie ne parvenait pas à faire surface. Au fond de moi, je sens bien que quelque chose ne tourne pas rond dans ma vie, mais je ne veux pas le voir, ni le savoir. Je suis une survivante, une rescapée de cette enfance dont je me suis remise en combattant pied à pied avec le chagrin qui aurait pu me tuer.
Plus rien ne me mettra à terre. Jamais. (p. 153)
(…)
On nous parle de partage, de solidarité, de tolérance. Mais que serait-il advenu de nous, et de tous mes frères et sœurs, si Papa et Maman nous avaient seulement ‘’tolérés’’ ?
Arrêtons de nous raconter des histoires. Ce n’est pas la tolérance qui sauve. C’est l’amour.
C’est ce que j’ai reçu, et c’est inestimable. (p 189)
Je n'ai pas honte, je sais seulement, pour l'observer tous les jours, comment les médias, et plus spécialement la télévision, peuvent abimer les plus belles histoires, simplifier les subtilités, livrer en pâture les intimités. Je ne veux pas. Je ne veux pas que Clémentine, Maman Jeanne et ma famille deviennent les sujets de la presse à potins, et la proie des chasseurs de scoops. Je tremble à l'idée de ce qu'on pourrait dénicher et raconter, sur eux et sur moi. Qui pourrait comprendre
P148
Arrêtons de nous raconter des histoires. Ce n'est pas la tolérance qui sauve. C'est l'amour.
C’est difficile de trouver les mots justes pour expliquer cette partie de notre vie. Difficile de parler sans violence de choses si violente, de chaque si profond. Difficile de raconter notre histoire, mon histoire, sans rien abîmer de ce qui est beau, en trouvant les mots qui n’accusent pas, ne violentent pas, ne donnent pas à juger.
P34
Petit à petit j’ai compris : j’avais fait la guerre. J’étais une survivante que ses blessures et ses stigmates faisaient souffrir parfois jusqu’à l’insupportable
P142
Elle a travaillé sur les plus grandes chaînes de télévision française comme M6 ou France 2. Son énergie débordante et son sourire en disent long sur la foi qui l'anime. Frédérique Bedos n'est certainement une femme comme les autres. Remplie d'une générosité qui ne se dément pas, elle nous parle de son "Projet Imagine". Loin des paillettes et des lumières artificielles, cette jolie métisse a choisi de mettre son talent au service des laissés pour compte. Infatigable amoureuse de la vie, elle nous montre combien la différence est source d'amour et de charité.
V.I.P. du 21/05/2011.