Uchronie(s) - New Harlem, Tome 3 : Révisionnisme

Suite directe du tome 2, après l'attentat contre Zack on se retrouve du côté des agresseurs et l'histoire continue. Belle conclusion pleine de suspense puisqu'on ne nous donne pas toutes les clés. Vivement la suite.
J'ai lu New Byzance tome 1 puis 2 puis 3 et en suivant, New Harlem de la même façon jusqu'au 3e tome. Là je m'apprête à lire New York et c'est sans doute un peu prématuré pour le dire mais je pense qu'il s'agit de la meilleure façon d'aborder ces 3 séries plutôt que le tome 1 de chacune d'entre elles., puis le 2 etc.

Voici le dernier tome de la série "Uchronie - New Harlem" et le huitième volet de ce projet ambitieux, composé de trois séries parallèles ("Uchronie(s) - New Byzance", "Uchronie(s) - New York", "Uchronie - New Harlem"). Une saga d'anticipation composée de trois trilogies se déroulant toutes à New York et d'un dixième tome sous forme d'épilogue, qui vient parachever le tout. "Uchronie(s) - New Byzance" est dessinée par Eric Chabbert, "Uchronie - New Harlem" par Tibery et "Uchronie(s) - New York" par Djiliali Defali, tandis que les couvertures sont toutes dessinées par Richard Guérineau afin de garantir l'uniformité de la saga au niveau marketing.

Ce troisième tome débute par le cliffhanger du tome précédent, montrant un Zack victorieux des sondages et venant de se faire tirer dessus. Si cette fin de série se termine par quelques révélations intéressantes sur le coma de Zack et par un double cliffhanger surprenant, on peut néanmoins conclure que cette série est la plus faible des trois, au niveau du scénario, mais également au niveau du graphisme, ... même si les nombreuses scènes dénudées (et totalement superflues) aideront à faire passer la pilule chez certains.

Tout comme lors du troisième volet de la précédente trilogie, le lecteur a droit à un petit épilogue qui vient clôturer cette réalité, en prenant évidemment bien soin de ne pas nous révéler l'identité de cette étrange femme apparue en fin d'album. Il faudra sans doute attendre le fameux dixième tome ("Uchronie(s) - Epilogue") pour connaître le fin mot de l'histoire.

L'univers de New Harlem est intéressant. La domination des afro-américains sur la ville est bien rendue, avec les groupuscules blancs dans l'opposition, quasi en rébellion. Ce côté "vision en négatif" de la situation réelle est plutôt bien mené.

Au niveau du dessin et de la mise en page et en couleur, New Harlem est inférieur (à mon avis) à New Byzance.

Le tour de force du scénariste est d'opérer un "mouvement rentrant" des 3 univers proposés pour une fin unique. Et le lecteur commence à voir les connexions entre les 3 formes de New York. Voyages entre les univers parallèles et aussi sauts temporels... le lecteur qui pensait qu'il y avait des incohérences peut constater que Corbeyran a pensé à tout, même si parfois c'est aux forceps qu'il fait tout rentrer dans le moule.

Comme dans New Byzance, Zack meurt, car le but (tel que je peux l'appréhender à ce stade) est de montrer que les 3 univers ne sont que des facettes de la réalité (dont on n'a pas encoure vu le vrai visage).

Reste à savoir comment lire les 9 tomes des Uchronies centrées sur New York. Les 3 tomes de chaque univers d'un coup? Ou tous les premiers tomes de chaque univers, puis les seconds et les troisièmes...?

Suite à la tentative d'assassinat de Zack, Tia et Charles cherchent des informations pour retourner dans leur réalité.
Un récit qui prend une nouvelle tournure et qui ébauche une nouvelle intrigue pour la série des « New York ».
Ce qui est intéressant dans ces albums, c'est que l'auteur distille de nouvelles intrigues sans toutefois ne trop égarer son lecteur. On a donc des réponses (ou demi-réponses si on veut) avant d'entamer un nouveau questionnement sur le virage que prends l'histoire. L'histoire reste donc très prenante, intriguant et nous amène à réfléchir à l'univers dans son ensemble.

Et on termine la série de trois de ces Uchronies par un tome qui dénoue de façon dramatique, et assez astucieuse, tous les fils de l'intrigue des deux précédents. On comprend qui est réellement Zack, d'où lui vient son don, pourquoi ses parents l'ont vendu sans remords apparent... (Bon, ils sont un peu caricaturaux les parents tout de même.) L'apparition à "New Harlem" de personnages surgis d'un autre univers parallèle m'a moins déroutée que dans "New Moscow", je commence à comprendre le principe au bout de six albums, et cela amène des péripéties réellement intéressantes - et qui donnent vraiment envie d'en lire d'autres.
Avec un autre illustrateur de préférence.
Challenge Bande dessinée 2022