AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,29

sur 55 notes
5
17 avis
4
1 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Le village vivait des jours heureux, presque assoupi dans une routine apaisante, à peine troublée par les manifestations tonitruantes du fou Ziani. Chacun cultivait son jardin, et jouait un rôle qui justifiait sa place dans la communauté. Jusqu'à ce que deux hommes armés viennent brutaliser Abdelkrim, et fermer tout accès au village. Les relations entre les hommes en sont bouleversées et une coalition se crée pour désigner un responsable de la situation. La chasse aux sorcières s'organise.


Il faudra quelques morts iniques et le bannissement des cibles pour que la résistance voit le jour.
Les femmes refusent l'ordre établi et mettent tout en oeuvre pour se libérer des tyrans.

Ce conte philosophique qui se déroule dans un pays sans nom analyse les mécanismes de l'emprise et de la manipulation des foules, qui aboutit à des situations bien au delà des prérogatives initiales. le fanatisme induit s'auto-alimente et n'a plus besoin de s'appuyer sur la raison pour agir. La réflexion est absente lorsque l'adhésion aux idées d'un gourou quel qu'il soit galvanise les foules.

Parmi ces moutons, retentit la voix du fou, celui qui profère des paroles insensées, et qui pourtant mériterait d'être écoutée.

C'est une magnifique fable, emplie de sagesse et qui proclame que le salut peut venir de celles qui encore un peu partout ne sont pas considérées comme des paires. le pouvoir féminin s'exerce souvent dans l'ombre, mais on peut compter sur lui.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          620
C'est le cinquième roman de l'auteur, qui par ailleurs a pratiqué le journalisme. Nous sommes en Algérie, dans le désert, dans un village perdu, dans lequel on travaille dur, où la vie n'a pas beaucoup changé depuis des siècles. Mais un jour, sans que rien n'ait annoncé la catastrophe, le seul car qui relie le village à la ville, au monde, n'apparaît pas. Des militaires arrivent, posent des barbelés sur la route, et interdisent aux villageois de sortir. Son excellence le maître a décidé d'isoler le village en punition. On ne saura jamais pour quel délit ou crime. Un huit clos s'installe. Les bons comme les mauvais penchants des uns et des autres vont apparaître, s'exacerber. le goût du pouvoir, de la domination, la haine, les peurs vont petit à petit prendre le dessus dans un environnement angoissant. C'est un défi, une épreuve, par lesquels les être montrent ce qu'ils sont réellement. Une recherche de bouc émissaire est lancée, la violence de ceux qui profitent de la situation s'intensifie.

Je suis un peu partagée après la lecture de ce livre. L'écriture est belle, il y a des pages vraiment magnifiques consacrées au désert par exemple. Les personnages sont aussi bien caractérisés, et certains vraiment attachants. La situation de départ est très forte, le livre fourmille de très bonnes idées, de métaphores, de questionnements. Il y a une amorce de réflexion politique, mais aussi plus profondément un questionnement sur le fonctionnement humain, en particulier du groupe.

Mais il m'a manqué une forme de rigueur, pour tirer de tout cela, de tous ces magnifiques personnages, de cette situation de départ forte et de ses évolutions, le maximum. J'ai eu le sentiment d'une forme d'éparpillement, de différentes directions suivie par l'auteur, sans les mener jusqu'au bout, avant de partir vers un autre horizon, intéressant aussi d'ailleurs. Yahia Belaskri semble laisser au lecteur le travail de rassembler tout cela et de faire sens, à partir de ses images et de ses propositions narratives, qui soulèvent à chaque fois des vrais questionnements, qui sont très prenants.

C'est tout de même un bon livre, visiblement très sincère, très investi, et qui laisse des traces, des images, des mots. Mais je regrette un peu, peut-être d'une manière injuste, le livre magnifique que par moments j'ai entrevu pendant ma lecture, et que je n'ai pas complètement eu le sentiment d'avoir lu.
Commenter  J’apprécie          240
Yahia BELASKRI. le silence des dieux.

Un livre plein de poésie bucolique qui glorifie les douceurs mais également l'âpreté de la vie dans le petit village de la Source des Chèvres. Vraisemblablement, ce lieu est situé en Algérie, - dont est originaire l'autrice – au confins du désert. Il est isolé et relié à une ville, distante de quatre heure de marche et desservie par un autobus quotidiennement. Les gens , une quinzaine à une vingtaine de familles vivent quasi en autarcie, ne se rendant que fort rarement dans l'agglomération pour réaliser quelques échanges commerciaux, vendre un ou deux moutons et se procurer quelques produits de première nécessité, de l'huile, du savon. La communauté vit dans un calme relatif, en harmonie. Chacun exploite, du mieux qu'il peut son petit jardin, soigne ses chèvres, ses moutons.

Mais un matin, le bus n'est pas au rendez-vous. le lendemain, il ne pointe pas le bout de son capot. Et le troisième jour, les habitants sont confinés. Des soldats, armés, interdisent l'accès au village. Plus de liaison avec la cité voisine. Et il n'est pas possible de se hasarder dans le désert, dépourvu de piste. Pourquoi les soldats ont-ils bouclés, interdit l'accès unique à la ville ? Sur la place, les hommes se réunissent, parlent, vont à la mosquée où l'imam conduit les prières, instruit les enfants. Des rivalités de pouvoir apparaissent. Une brèche se fend. Il faut trouver l'origine de cet encerclement. Donc il y a un coupable, le punir afin d'éloigner la malédiction.

Seul, Ziani le Fou harangue la population profère des paroles destinées à éveiller , alerter la population. Personne n'entend ses propos : il est fou. Un homme, Abdelkrim est désigné responsable de la condamnation qui pèse sur le village. Ce n'est pas la richesse qui est à l'origine de cette punition ! Tous les habitants sont pauvres et vivent chichement. Lors de cette séquestration, le porteur d'eau cesse de distribuer son eau salvatrice. Des Face à l'obscurantisme des hommes, ce sont les femmes qui vont relever le défi. Comment vont-elles parvenir à leurs fins : prendre le pouvoir et, à nouveau vivre en harmonie, en toute fraternité…

Yahia dresse de beaux portraits d'hommes, de femmes vivant dans ce qui a été un lieu paisible. Nous découvrons avec horreur le traitement, le peu de respect – mais nous le savions déjà – de ces femmes soumises, battues, obéissantes à leur époux. Des volontés s'affirment, déchirant les voiles qui les enferment dans leur soumission. Ce vent de révolte ouvre l'accès à leur émancipation, leur autonomie. Ce conte philosophique démontre l'emprise que des hommes peuvent avoir sur autrui. Il témoigne de l'ignorance dans laquelle il est facile de tomber. La naïveté des êtres sensibles, faibles est mise en valeur. L'écriture est très poétique. Les descriptions du désert sont tellement bien écrites qu'il nous semble être avec ses hommes, ces femmes qui gravissent la dune, chaque grain de sable crisse sous nos pas et le soleil darde ses rayons et nous aveugle. Les textes des chansons rythment la vie et témoignent des travaux des uns et des autres et de leurs parcours. Je vous conseille la lecture de cette superbe ode au désert et à la vie de ces populations. Bonne journée.
(14/11/2023)
Lien : https://lucette.dutour@orang..
Commenter  J’apprécie          200
La Source des Chèvres, un petit village aux portes du désert, se retrouve un beau jour coupé du Monde, par ce que l'on pourrait appeler "le fait du Prince". Les soldats encerclent le village ne laissant personne ni entrer ni sortir. Lorsque l'un des concitoyens désigne avec conviction un coupable, tous s'acharnent sur la famille de ce dernier, qui doit quitter cet enfer au péril de sa vie avec femme et enfants.
Un très beau livre aux allures de fable, une ode à la liberté. Une écriture ciselée, belle et forte. Magnifique!
Commenter  J’apprécie          180
C'est l'histoire d'un village perdu au milieu de nulle part, à la limite du désert, où le soleil et le sable règnent en maître. Terres arides où les villageois vivent chichement du peu que la nature leur concède : une palmeraie, des chèvres et des moutons et quelques parcelles potagères à l'ombre des palmiers. Ce village peut s'enorgueillir d'avoir un maire, un épicier, un imam, un fou aux paroles prophétiques et un marabout qui apporte consolation aux femmes. le seul lien qui les relie à la ville est un car qui passe régulièrement. Un jour, celui-ci ne passe pas. Et le lendemain, des militaires bloquent l'accès à la route. le village se retrouve complètement isolé. La peur s'empare des villageois. Celle-ci modifie progressivement les relations entre les habitants et met à jour la lâcheté ou le courage de chacun. Ce conte, rythmé par les incantations que récitent les divers protagonistes, nous dit l'histoire universelle d'hommes et de femmes accablés par le destin. Il nous dit également le courage de ceux et celles qui prennent leur vie à bras le corps et choisissent d'être libres et de vivre dignement en fils et filles d'une humanité appelée à la fraternité.
Commenter  J’apprécie          144
Première plongée dans la littérature algérienne. J'ai fait confiance aux éditions Zulma qui me permettent de voyager sans prendre l'avion.
Ce livre est une pure merveille.
L'écriture est une véritable errance dans les paysages algériens, du désert, des dunes, comme si la plume de l'écrivain était bercée par les vents, les ondoiements du sable, les scintillements des étoiles, quelques bédouins au loin bercés par les balancements des chameaux.
Le livre est un hommage émouvant et magnifique à la culture du désert algérien, source de vie, source d'amour, mais parfois ennemi, et porteur de la mort.
L'histoire rapportée dans ce livre est magnifique, tant elle est riche d'enseignements et surtout de réflexions.
D'abord le thème de l'enfermement et de l'isolement, sans grandes raisons apparentes (cela est important). Au début, cela m'a rappelé le livre L'Autobus dont j'ai fait la chronique il y a quelques temps. Un village, dont la seule liaison est l'autocar... et un jour l'autocar ne passe pas et ne passera pas. Prétexte à l'isolement et à la claustration.
Je ne pense pas devoir raconter le livre, car il faut le découvrir. Cependant, je peux dire que cette histoire de comment les uns et les autres se plient à la mise en place d'un régime tyrannique (un gars s'arroge la place du chef), prennent peur (pourquoi on nous fait cela ?), cherchent la réponse en désignant le bouc émissaire (c'est vieux comme la Bible), le détruisent, mais sans que cela apaise et ramène le bonheur et la prospérité....(étonnant, non ?).
Les pires atrocités seront commises, on découvrira au passage que le grand chef s'est arrogé des "droits" et des "pouvoirs" immondes et ignobles, profitant de la naïveté des uns et de la duplicité des autres.
Mais ce livre est plein d'espoir. Un peu biblique le message... les derniers seront les premiers. Ici ce sont les femmes qui s'émanciperont mais ne prendront pas le pouvoir. Elles ne prendront que leur liberté et leur indépendance. Et elles rejoignent les peuples nomades du désert, sans frontières, sans état, sans loi. Assez anarchiste au fond. Mais pourquoi pas ? et je le rappelle une écriture qui berce, ensorcelle, envoûte.



Commenter  J’apprécie          130
Merci à Lecteurs.com pour cette très belle découverte !

La Source des Chèvres est un petit village isolé proche du désert et composé d'une population hétéroclite. On découvre notamment Baki, sorte de maire de la commune, un peu désigné d'office et qui rend des comptes à la ville la plus proche, mais aussi l'Imam, ou encore Ziani le Fou arrivé au village seul et qui a toujours vécu un peu en marge de la société, Abbas, l'homme riche du village, Slimane, qui veut aller vivre en ville et Abdelkrim, l'Homme le plus jeune du village.

Tout ce petit monde vit dans une sorte d'harmonie et de respect jusqu'à l'évènement qui va faire vaciller tout cet édifice. Un matin, Abdelkrim souhaite se rendre en ville. Pour cela, il s'apprête à prendre le bus qui fait la navette chaque jour. Cependant, ce matin-là, le bus ne passe pas. Abdelkrim a comme un mauvais pressentiment, il se passe forcément quelque chose. Ce mauvais pressentiment se confirme quelques jours plus tard, des soldats sont postés sur la route et indique que plus personne n'est autorisé à sortir ou à entrer dans le village.

Les habitants vont s'interroger sur les raisons de ce blocage et petit à petit, c'est le côté sombre de certains êtres humains qui va ressortir. Pour certains, il faut absolument trouver un coupable et le faire payer.

J'ai particulièrement aimé ce roman et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, l'auteur montre d'incroyables qualités de conteur. le style est soigné et il est très agréable de parcourir ces lignes. Ce roman n'est pas sans rappeler une fable et ce livre est vraiment une belle leçon de vie. L'auteur fait passer de nombreux messages de solidarité, d'amour venant s'opposer à la face sombre de l'âme humaine mais il le fait sans jamais être péremptoire. de plus, j'ai particulièrement apprécié cette galerie de personnages. C'est très hétéroclite et on prend plaisir à découvrir un peu de leur vie.

Il est intéressant de découvrir que ce roman est inspiré d'un fait réel. Cela donne toujours une petite dimension supplémentaire au récit même si il faut bien avouer que ce roman n'a pas besoin de cela pour trouver son souffle et sa force tant l'auteur maitrise l'art de manier les mots pour faire passer ses messages.

C'est un très beau roman, sorti en toute discrétion parmi le brouhaha de la rentrée littéraire, et qui mérite clairement que l'on s'y penche. C'est facile à lire, le lecteur est directement happé par le récit, et les mots, les phrases sont d'une force incroyable. Je n'ai plus qu'une chose à dire, foncez sur ce petit bijou littéraire qui gagne à être connu !
Lien : https://marquepageetexlibris..
Commenter  J’apprécie          80
Nous sommes dans un petit village, aux portes du désert. à quelques encablures de la ville où les habitants vont vendre leurs marchandises. Même si la pauvreté règne, les villageois vivent dans une certaine harmonie.

Mais un jour, voici que le village est encerclé par des militaires, plus moyen de sortir. le maire n'ose pas aller demander ce qui se passe, la population ne peut plus se ravitailler, des familles sont séparées.

La peur s'empare du village, exacerbant la couardise ou la valeur de chacun. Qui a fâché les dieux pour qu'ainsi le village soit puni ? Un coupable est trouvé, et la population s'acharne. Seul le fou aux paroles prophétiques met en garde les villageois contre ce manque d'humanité.

Après l'avoir lu j'ai appris que ce roman était inspiré d'un fait réel mais je n'en sais pas plus !

Un conte à l'écriture envoûtante. Car au-delà de l'histoire, j'ai aimé la musique que l'auteur donne à ses mots. On ressent la chaleur oppressante, on est frappé par le sable et le vent, on goûte les plats et les épices. de plus, les poèmes qui parsèment le texte apportent un éclairage et une pureté particulière.

Une leçon de vie où les messages de solidarité ou de haine sont nombreux. le poids de la société, la naïveté ou la lâcheté de certains sont contrebalancés par l'amitié et la force d'âme des femmes.

Sur le bandeau qui accompagne le livre, on peut lire : "Contre l'obscurantisme et la résignation, un magnifique chant de liberté". C'est un très bon résumé.

Je ne suis pas loin du coup de coeur. A découvrir.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
Commenter  J’apprécie          50
Comment peut-on sortir de l'humanité ? En répondant à la violence par la violence, à l'extrémisme par l'extrémisme, à l'obscurantisme par l'obscurantisme. Yahia Belaskri signe une fable sur les risques de l'engrenage des mensonges, des rumeurs, du complot menant inéluctablement au crime. Un conte, certes, mais qui renvoie à ce que l'écrivain algérien a connu dans son pays, à ce qu'endurent encore des millions de personnes face à l'intolérance religieuse, ethnique et à toutes les dérives sectaires. Inspiré d'un fait réel survenu en Amérique du Sud, Yahia Belaskri a créé une oeuvre aussi sublime que tragique. Avec ce que la poésie peut apporter comme espérance.

La Source des Chèvres, c'est le nom d'un petit village aux portes du désert. Tout va pour le mieux pour le meilleur du monde malgré la rusticité des lieux. Une unique route en terre est la seule sortie possible, un jour sans que l'on sache pourquoi elle est bloquée par des militaires sans scrupule. Alors que tous les habitants semblaient vivre dans la fraternité et qu'il faudrait unir les forces face au terrible enfermement, les luttes pour prendre le pouvoir vont se terminer en crimes, le Faune ayant décidé de diriger le village avec la bénédiction d'un mystérieux marabout plus proche des incantations libidineuses que spirituelles. Seul Ziani, celui qui est surnommé le fou, a des paroles de sagesse mettant en garde contre la brutalité et la diversion qui s'installe. Un vent de révolte contre l'obscurantisme va s'élever, il viendra des femmes, de Zohra, Badra, Setti… toutes, en s'émancipant, vont faire renaître la liberté. Et l'espoir dans la fraternité.

Enveloppé d'une poésie d'une délicatesse subtile ce roman est à lire à genoux ! Par ces multiples métaphores qui résonnent à haute volée, par cette allégorie de la tolérance, par cette dénonciation de la destruction au détriment de la fraternité, Yahi Belaskri signe une oeuvre mirifique qui laissera peu d'yeux secs lorsque lecture se terminera. Un concerto de mots qui bat crescendo avec un final en apothéose sur le désert, l'humanité, la vie.
Lu grâce à lecteurs.com, à Françoise Fernandes et à la Fondation Orange

Lien : https://squirelito.blogspot...
Commenter  J’apprécie          40
Yahia Belaskri, auteur et journaliste franco-algérien notamment connu pour Les Fils du jour (2015) et Si tu cherches la pluie, elle vient d'en haut (2011) a usé de sa plume en octobre dernier pour un quatorzième roman, le Silence des dieux publié aux éditions Zulma. Un roman poétique et brutal à la lisière de la parabole biblique.

Le petit village de la Source des Chèvres n'est relié au monde que par une grande route au milieu du désert. Un matin, dans la torpeur du jour qui se lève, des militaires décident de bloquer l'accès au chemin qui mène à la ville. Personne ne peut entrer ni sortir jusqu'à nouvel ordre. le village se retrouve isolé, des clans se créent, des jugements et des rixes naissent pour désigner un coupable. Entre obscurantisme et révélations, la révolte se prépare.

Le Silence des dieux sonne comme un récit allégorique où chacun aurait un rôle prépondérant à jouer pour transmettre un enseignement et une morale qu'il faudrait retenir. Au coeur du désert, les familles du village de la Source des Chèvres vivent de peu et se rattachent aux croyances ancestrales pour nourrir l'espoir d'un jour meilleur et alléger les souffrances. le désespoir pousse peu à peu le village dans l'obscurantisme et Yahia Belaskri dénonce avec beaucoup de justesse le business des croyances qui profite aux plus forts et asservit les plus faibles.

Dans cet enchevêtrement de haine et de faux-semblants, les femmes soumises et battues tissent les liens de la révolte contre les hommes et leur violence. Ce n'est pas une grève du sexe qu'elles provoquent comme le ferait Lysistrata sous la plume d'Aristophane, c'est un château de cartes dogmatique qu'elle veulent détruire d'une main de fer. L'auteur franco-algérien sublime le drame et la poésie à travers chaque phrase et chaque mot, déconstruit les conflits d'intérêts et signe d'un ton affirmé l'oppression des plus riches sur les plus pauvres.

Yahia Belaskri met plusieurs interrogations rhétoriques en avant dont l'une d'elle, évidente, surplombe tout le roman : jusqu'où peut aller la violence de l'homme dépourvu d'ouverture au monde ? le Silence des dieux soulève l'intemporalité de la haine, les conséquences d'un huis clos où « l'enfer, c'est les autres » sonne comme un mantra tragique.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (173) Voir plus



Quiz Voir plus

Petit quiz sur la littérature arabe

Quel est l'unique auteur arabe à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature ?

Gibran Khalil Gibran
Al-Mutannabbi
Naghib Mahfouz
Adonis

7 questions
64 lecteurs ont répondu
Thèmes : arabe , littérature arabeCréer un quiz sur ce livre

{* *}