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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pour résumé il s'agit la quête idéelle d'un idéaliste : un personnage empathique qui cherche à imposer la paix pour trouver la paix. Et pour un connaisseur, je dirais que le réel point de divergence est la mort de Bohémond lors de la prise d'Antioche suivie de l'armée turque qui rebrousse chemin ou lieu d'assiéger les croisés dans la cité.

Car la partie l'Apostat est particulièrement bien documentée d'un point de vue historique : la démarche est très séduisante de s'immerger ainsi dans la 1ère Croisade avec la narration à la 1ère personne, et mieux on connaît les événements réels et mieux on peut apprécier le récit d'Ugo Bellagamba qui nous mène de la Sicile à Jérusalem.

La 2e partie, dans laquelle l'appellation uchronie prend tout son sens, m'a moins séduit : multiplication des ellipses temporelles, écriture plus froide, narration plus détachée, introspection beaucoup plus intellectualisée. Un style particulier aussi caractérisé par la concision (les phrases courtes constituent l'essentiel de sa prose) qui masque une grande maîtrise de la langue française, qui s'épanouit dans les trop rares passages descriptifs. Pour le meilleur et pour le pire, j'ai un peu retrouvé le ton, le style et les thèmes du cultissime René Barjavel ! Bohémond, Raymond de Saint-Gilles, Godefroy de Bouillon, les Pierres de Sang… avaient une présence qu'on retrouve moins dans Gaston, Clorinde, le Vieux et ses Assassins, qui sont plus dans la réflexion que dans l'action. D'ailleurs tous ses personnages auraient effectivement mérité quelques pages de plus.
Heureusement l'unification de l'umma et le lancement du djihad permet au récit de ne pas terminer en eau de boudin.

Religion, fanatisme, violence, manipulations, personnages qui doutent d'eux-mêmes et de leur mission, j'ai vu en Tancrède, Gaston, Clorinde, le Vieux de la Montagne… de nombreux protagonistes du "Prince du Néant" : Sarbon et Tancrède même quête ? Achamian et Gaston même combat ? Heureusement que les 2 oeuvres ne boxent pas du tout dans la même catégorie, car la comparaison aurait été quand même rude avec le chef d'oeuvre de Richard Scott Bakker.

Ce "Tancrède" me donne envie de me replonger dans "Les Croisades Vues par les Arabes" d'Amin Maalouf, mais aussi dans les nouvelles très intenses de R.E. Howard contenus dans le recueil "Le Seigneur de Samarcande". Car nombre d'acteurs des croisades sont de parfaits candidats à des romans historicisants ! (je pense notamment à Conrad de Montferrat, aux sonorités quasiment howardiennes, qui serait quasiment devenu roi de ses propres mains s'il n'avait été assassiné par 2 envoyés du Vieux de la Montagne à la sortie de sa messe de couronnement)

Ce "Tancrède" donne aussi envie de (re)lire :
- la "8e colline de Rome", un roman complètement historique pour le coup qui se déroule dans la Nice romaine
- l'excellent "Double Corps du Roi" coécrit avec Thomas Day !
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Ugo Bellagamba nous entraîne avec « Tancrède » dans un Orient du XIe siècle en pleine mutation, bouleversé par l'arrivée des armées chrétiennes envoyées dans le cadre de la fameuse Première Croisade. Pour son premier roman solo (il en avait déjà co-écrit deux avec Thomas Day), l'auteur a donc opté pour un mélange de fantasy et d'histoire et nous propose une uchronie centrée sur la personne du prince normand Tancrède de Hauteville. Le principal attrait de l'ouvrage réside avant tout dans la reconstitution du contexte historique à propos duquel l'auteur s'est manifestement abondamment renseigné. Les alliances, les trahisons, les batailles, les sièges, les massacres... : Ugo Bellagamba revient sur les différentes étapes de cette première « guerre sainte » à mesure que les croisés progressent de ville en ville, de Nicée à Jérusalem en passant par Antioche ou encore Dorylée. Des noms emprunts d'un certain exotisme qui donne l'occasion à l'auteur de proposer une vision de cet Orient du XIe siècle particulièrement saisissante, pleine de beauté et de mystère et surtout jamais caricaturale.

L'intrigue est quant à elle relativement bien ficelée et c'est non sans une certaine avidité que le lecteur suit les pérégrinations du protagoniste qui va devoir surmonter bien des épreuves et va parcourir bien du chemin. D'un chevalier chrétien sûr de sa foi à un apostat rejeté par ses paires en passant par un espion-assassin : les rôles endossés ne manquent pas et leur diversité tient sans mal le lecteur en haleine tout au long du roman. Un bémol toutefois : le personnage de Tancrède qui ne m'a que peu touché. En dépit de l'intérêt que l'on porte au long cheminement intellectuel suivi par le héros, on peine en effet à s'attacher à ce chevalier trop froid, trop distant dont on ne parvient pas toujours à bien saisir la personnalité et les véritables motivations. Les personnages secondaires peuvent quant à eux paraître quelque peu effacés au début du roman mais, fort heureusement, l'auteur nous offre dans la seconde partie une galerie de portraits très réussis et, pour le coup, plus marquants que le personnage de Tancrède lui-même.

Ugo Bellagamba signe avec « Tancrède » un bon roman dans lequel il se plaît à modifier le parcours d'un chevalier chrétien parti entreprendre la Première Croisade. L'auteur mêle ainsi savamment fantasy et Histoire et, si le personnage principal peine à convaincre, on en reste pas moins saisi devant la vision proposée ici de cet Orient du XIe siècle revisité.
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Avec ce livre, Ugo Bellagamba nous invite à suivre le périple de Tancrède de Hauteville, un chevalier chrétien très enthousiaste à l'idée de partir en croisade et d'aller délivrer Jérusalem, en l'an de grâce 1096. Au fil de batailles souvent sanglantes, notre croisé en vient pourtant à reconsidérer sa position et à prendre un chemin quelque peu différent de celui qu'il s'imaginait au départ. L'auteur, universitaire spécialisé en Histoire du droit et des idées politiques, nous présente son ouvrage comme la reconstitution des notes prises par le chevalier durant son périple. Toutefois, le lecteur ne manquera pas de noter que le titre complet du roman est Tancrède : une uchronie et, au cas où il l'oublierait, Ugo Bellagamba brouille en tout cas suffisamment les cartes pour qu'il finisse par s'en rappeler. L'intrigue ne manque en tout cas pas d'intérêt, invite à la réflexion et vaut la peine d'être lue, quoique je n'aie finalement pas été tout à fait convaincu par le destin singulier de Tancrède de Hauteville.

Lien : http://nonivuniconnu.be/?p=1..
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Pour le dire clairement, j'ai beaucoup aimé la partie historique, et j'ai soupiré devant la partie uchronique. La description de l'itinéraire d'un jeune croisé idéaliste se confrontant à la real-politik et aux réalités des massacres est très bien restituée et intéressante. On connaît l'existence des croisades, mais sans savoir forcément toutes ses étapes - et tous ses massacres et ses horreurs, décrits ici au plus près, dans la lignée du courant scientifique de l'histoire-bataille. Les réflexions sur la tolérance religieuse et la quête de sens, sont bien amenées, le cheminement spirituel du héros est crédible.
Mais c'est à partir du basculement dans l'uchronie que j'ai moins adhéré à l'histoire. En effet, j'ai eu l'impression que l'auteur voulait "caser" la secte des Assassins, en utilisant une société secrète agissant dans l'ombre, pour reprendre des thèmes assez actuels. Au contraire du début, les transformations du héros d'assassin en formation à chef de la secte et à quasi prophète ne sont pas assez creusées pour être crédibles, peut-être parce que ces chapitres reposent sur des ellipses. Ce sujet était passionnant pourtant, mais il ne fait que l'effleurer dans ses carnets.
Un sentiment mitigé donc, dommage car j'avais vraiment aimé la première moitié.
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Avec Tancrède, une uchronie, Ugo Bellagamba nous compte joliment une histoire de la première croisade revisitée, où l'on suit Tancrède, chevalier idéaliste, poursuivant un rêve de paix aux chemins bien tortueux.
Une lecture plaisante et enrichissante. Même si il est difficile, si l'on est pas un spécialiste de l'époque, de faire la part du vrai et du romancé, une section de notes historiques aurait été la bienvenue...
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Ceci est ma première critique de livre, j'escompte une certaine indulgence de votre part, chères lectrices et chers lecteurs qui auront pris le temps de lire cette critique.
Tancrède se veut une uchronie est c'est surtout vraie pour ce qui est de sa seconde partie, intitulée les Assassins, mais j'y reviendrai plus tard.
En préambule du roman, l'auteur nous prévient qu'il a retranscrit ici des archives auxquelles il a eu accès par hasard, pour nous faire croire à une certaine historicité des faits qu'il décrit. le personnage de Tancrède est donc un descendant des nobles Normands ayant conquis la Sicile et le sud de l'Italie à la fin du onzième siècle de notre ère, c'est même cela qui m'a incité à l'acheter chez mon bouquiniste préféré rouennais, le Rêve de l'Escalier. Il poursuit son oncle quand il décide de prendre part à la première Croisade et traverse avec lui l'Empire Byzantin et le Levant. Sauf qu'il s'avère sans doute bien plus pur dans sa foi que ses acolytes dans cette quête, ce qui l'amènera peu à peu à renier ses engagements vis-à-vis de son suzerain, pour devenir un traitre aux Croisés dans la mesure où il décide de prendre un posture bien plus "humaniste", opposée à la barbarie de ses coreligionnaires. Deux massacres et sacs de villes vont lui permettre de faire ce cheminement, à tel point qu'il va fonder sa propre armée et se retrouver parmi les Infidèles pour défendre Jérusalem, le but de son épopée. D'où le titre d'Apostat pour cette première partie, car il va peu à peu renier sa foi. C'est cette première partie que j'ai préféré car elle prend des attraits de roman historique où l'on rencontre des figures emblématiques de la première Croisade comme Godefroy de Bouillon ou Pierre le Petit, l'Illuminé qui avait mené la Croisade des Gueux quelques temps avant la Première Croisade. le fait que l'auteur y fasse référence à des côtes de manuscrits est bien vue, et nous laissera croire à une source historique.
Même si les ferments de l'uchronie sont déjà dans la première partie, c'est vraiment dans la seconde que cela prend son ampleur. Mais je dois dire qu'elle est bien moins bonne que la première et que notre fameux Tancrède converti à l'Islam devient un tueur d'une société secrète d'assassin et en devient le chef. Il va ensuite mené la danse pour la réunification des musulmans en dépit de leurs schismes et de leurs ethnies pour lancer le jihad. Il sera aidé en cela par un autre croisé membre de cette organisation et qui mettra au point des machines de guerre capable de décimer des armées entière, grace aux manuscrits de savants grecs. Passent encore les soubresauts géo-religio-politiques et les quelques avancées technologiques, mais j'ai un peu tiqué pour cette confrérie d'Assassins car cela m'a énormément fait penser au jeu vidéo Assassin's Creed. le point positif c'est que l'on y explique tout de même toutes les subtilités du monde musulman entre chiites et sunnites, l'opposition entre le califat de Baghdad et celui du Caire, ce qui est assez intéressant. Comme lu dans une autre critique, il y a beaucoup plus d'ellipses dans cette seconde partie que j'ai lu avec moins de plaisir que la première. Cela reste un bon divertissement, avec une écriture assez simple et directe, mais comme ce livre ce veut avant tout un journal de bord de Tancrède, c'est en même temps normal. À lire en écoutant les chants des Templiers de l'ensemble Organum de Marcel Pères par exemple.
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Belle uchronie, bien documentée avec un bel effet bascule d'une vraie histoire vers une anticipation
qui interroge le lecteur sur l'engagement personnel et
la place de la religion. Mention spéciale aux machines d'Héron d'Alexandrie.
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