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Pour résumé il s'agit la quête idéelle d'un idéaliste : un personnage empathique qui cherche à imposer la paix pour trouver la paix. Et pour un connaisseur, je dirais que le réel point de divergence est la mort de Bohémond lors de la prise d'Antioche suivie de l'armée turque qui rebrousse chemin ou lieu d'assiéger les croisés dans la cité.

Car la partie l'Apostat est particulièrement bien documentée d'un point de vue historique : la démarche est très séduisante de s'immerger ainsi dans la 1ère Croisade avec la narration à la 1ère personne, et mieux on connaît les événements réels et mieux on peut apprécier le récit d'Ugo Bellagamba qui nous mène de la Sicile à Jérusalem.

La 2e partie, dans laquelle l'appellation uchronie prend tout son sens, m'a moins séduit : multiplication des ellipses temporelles, écriture plus froide, narration plus détachée, introspection beaucoup plus intellectualisée. Un style particulier aussi caractérisé par la concision (les phrases courtes constituent l'essentiel de sa prose) qui masque une grande maîtrise de la langue française, qui s'épanouit dans les trop rares passages descriptifs. Pour le meilleur et pour le pire, j'ai un peu retrouvé le ton, le style et les thèmes du cultissime René Barjavel ! Bohémond, Raymond de Saint-Gilles, Godefroy de Bouillon, les Pierres de Sang… avaient une présence qu'on retrouve moins dans Gaston, Clorinde, le Vieux et ses Assassins, qui sont plus dans la réflexion que dans l'action. D'ailleurs tous ses personnages auraient effectivement mérité quelques pages de plus.
Heureusement l'unification de l'umma et le lancement du djihad permet au récit de ne pas terminer en eau de boudin.

Religion, fanatisme, violence, manipulations, personnages qui doutent d'eux-mêmes et de leur mission, j'ai vu en Tancrède, Gaston, Clorinde, le Vieux de la Montagne… de nombreux protagonistes du "Prince du Néant" : Sarbon et Tancrède même quête ? Achamian et Gaston même combat ? Heureusement que les 2 oeuvres ne boxent pas du tout dans la même catégorie, car la comparaison aurait été quand même rude avec le chef d'oeuvre de Richard Scott Bakker.

Ce "Tancrède" me donne envie de me replonger dans "Les Croisades Vues par les Arabes" d'Amin Maalouf, mais aussi dans les nouvelles très intenses de R.E. Howard contenus dans le recueil "Le Seigneur de Samarcande". Car nombre d'acteurs des croisades sont de parfaits candidats à des romans historicisants ! (je pense notamment à Conrad de Montferrat, aux sonorités quasiment howardiennes, qui serait quasiment devenu roi de ses propres mains s'il n'avait été assassiné par 2 envoyés du Vieux de la Montagne à la sortie de sa messe de couronnement)

Ce "Tancrède" donne aussi envie de (re)lire :
- la "8e colline de Rome", un roman complètement historique pour le coup qui se déroule dans la Nice romaine
- l'excellent "Double Corps du Roi" coécrit avec Thomas Day !
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Ugo Bellagamba nous entraîne avec « Tancrède » dans un Orient du XIe siècle en pleine mutation, bouleversé par l'arrivée des armées chrétiennes envoyées dans le cadre de la fameuse Première Croisade. Pour son premier roman solo (il en avait déjà co-écrit deux avec Thomas Day), l'auteur a donc opté pour un mélange de fantasy et d'histoire et nous propose une uchronie centrée sur la personne du prince normand Tancrède de Hauteville. Le principal attrait de l'ouvrage réside avant tout dans la reconstitution du contexte historique à propos duquel l'auteur s'est manifestement abondamment renseigné. Les alliances, les trahisons, les batailles, les sièges, les massacres... : Ugo Bellagamba revient sur les différentes étapes de cette première « guerre sainte » à mesure que les croisés progressent de ville en ville, de Nicée à Jérusalem en passant par Antioche ou encore Dorylée. Des noms emprunts d'un certain exotisme qui donne l'occasion à l'auteur de proposer une vision de cet Orient du XIe siècle particulièrement saisissante, pleine de beauté et de mystère et surtout jamais caricaturale.

L'intrigue est quant à elle relativement bien ficelée et c'est non sans une certaine avidité que le lecteur suit les pérégrinations du protagoniste qui va devoir surmonter bien des épreuves et va parcourir bien du chemin. D'un chevalier chrétien sûr de sa foi à un apostat rejeté par ses paires en passant par un espion-assassin : les rôles endossés ne manquent pas et leur diversité tient sans mal le lecteur en haleine tout au long du roman. Un bémol toutefois : le personnage de Tancrède qui ne m'a que peu touché. En dépit de l'intérêt que l'on porte au long cheminement intellectuel suivi par le héros, on peine en effet à s'attacher à ce chevalier trop froid, trop distant dont on ne parvient pas toujours à bien saisir la personnalité et les véritables motivations. Les personnages secondaires peuvent quant à eux paraître quelque peu effacés au début du roman mais, fort heureusement, l'auteur nous offre dans la seconde partie une galerie de portraits très réussis et, pour le coup, plus marquants que le personnage de Tancrède lui-même.

Ugo Bellagamba signe avec « Tancrède » un bon roman dans lequel il se plaît à modifier le parcours d'un chevalier chrétien parti entreprendre la Première Croisade. L'auteur mêle ainsi savamment fantasy et Histoire et, si le personnage principal peine à convaincre, on en reste pas moins saisi devant la vision proposée ici de cet Orient du XIe siècle revisité.
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Nous voici partis pour la première croisade, guidée par Godefroy de Bouillon. Nous lisons le journal d'un jeune chevalier exalté, Tancrède, qui vit dans l'absolu - donc difficile à comprendre vraiment pour moi. Nous le voyons réagir aux atrocités et aux "arrangements" politiques dans ce qui devrait être selon lui une guerre d'un tout autre genre. Il se rend compte là que l'honneur et l'amour de Dieu ne sont pas vraiment dans le camp qu'il croyait et finit par se retourner contre ses anciens alliés.
La deuxième partie, l'uchronie, le voit vivre parmi les Assassins, une secte chiite, qui a des ambitions politiques. Cette partie m'a moins accrochée car Tancrède y est à nouveau sûr de lui, de ce qu'il doit faire, moins intéressant finalement.
Ce livre est un curieux mélange d'exaltation de la foi et de géopolitique et on ne sait jamais trop sur quel pied danser. Ce grand écart n'est pas toujours facile à comprendre et à apprécier.
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Avec ce livre, Ugo Bellagamba nous invite à suivre le périple de Tancrède de Hauteville, un chevalier chrétien très enthousiaste à l'idée de partir en croisade et d'aller délivrer Jérusalem, en l'an de grâce 1096. Au fil de batailles souvent sanglantes, notre croisé en vient pourtant à reconsidérer sa position et à prendre un chemin quelque peu différent de celui qu'il s'imaginait au départ. L'auteur, universitaire spécialisé en Histoire du droit et des idées politiques, nous présente son ouvrage comme la reconstitution des notes prises par le chevalier durant son périple. Toutefois, le lecteur ne manquera pas de noter que le titre complet du roman est Tancrède : une uchronie et, au cas où il l'oublierait, Ugo Bellagamba brouille en tout cas suffisamment les cartes pour qu'il finisse par s'en rappeler. L'intrigue ne manque en tout cas pas d'intérêt, invite à la réflexion et vaut la peine d'être lue, quoique je n'aie finalement pas été tout à fait convaincu par le destin singulier de Tancrède de Hauteville.

Lien : http://nonivuniconnu.be/?p=1..
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"Tancrède" est une uchronie se déroulant durant les croisades à la fin du XIe siècle et racontant l'histoire d'un jeune croisé normand, Tancrède de Hauteville. Ardent chrétien, celui-ci voit comme une bénédiction du Ciel la décision de son oncle Bauhémont de se joindre aux armées occidentales pour aller délivrer le tombeau du Christ.

Hélas, les choses ne se passent pas comme prévu… de famines en massacres, en passant par les épidémies de fièvre, les lynchages et autres joyeusetés, les illusions de Tancrède ne vont pas tarder à se briser sur les murailles poussiéreuses de Jérusalem. Déchiré entre sa foi et sa conscience, sa loyauté pour ses compagnons de guerre et son admiration grandissante pour l'adversaire musulman, le jeune normand va devoir choisir un camp. Sa décision influencera non seulement son avenir, mais ceux de l'Occident et de l'Orient... Très habile uchronie et fascinant roman historique, "Tancrède" est un plaisir à lire, un de ces romans qui parviennent à être très divertissants, tout en regorgeant de thématiques passionnantes autour des divergences culturelles et religieuses.

Ajoutant au passage que le roman donne une vision extrêmement bien renseignée et détaillée des croisades : pour peu que l'on s'intéresse un peu à cette période de l'Histoire, on termine sa lecture avec une envie dévorante de se procurer une demi-douzaine de bouquins sur le sujet pour démêler la réalité et de l'uchronie.
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Pour le dire clairement, j'ai beaucoup aimé la partie historique, et j'ai soupiré devant la partie uchronique. La description de l'itinéraire d'un jeune croisé idéaliste se confrontant à la real-politik et aux réalités des massacres est très bien restituée et intéressante. On connaît l'existence des croisades, mais sans savoir forcément toutes ses étapes - et tous ses massacres et ses horreurs, décrits ici au plus près, dans la lignée du courant scientifique de l'histoire-bataille. Les réflexions sur la tolérance religieuse et la quête de sens, sont bien amenées, le cheminement spirituel du héros est crédible.
Mais c'est à partir du basculement dans l'uchronie que j'ai moins adhéré à l'histoire. En effet, j'ai eu l'impression que l'auteur voulait "caser" la secte des Assassins, en utilisant une société secrète agissant dans l'ombre, pour reprendre des thèmes assez actuels. Au contraire du début, les transformations du héros d'assassin en formation à chef de la secte et à quasi prophète ne sont pas assez creusées pour être crédibles, peut-être parce que ces chapitres reposent sur des ellipses. Ce sujet était passionnant pourtant, mais il ne fait que l'effleurer dans ses carnets.
Un sentiment mitigé donc, dommage car j'avais vraiment aimé la première moitié.
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Je tiens à remercier l'auteur pour le bon moment passé en lisant son livre. Il est certainement un peu convenu de remercier, mais je tenais à le faire. Il est très agréable d'avoir une bibliographie à la fin de l'ouvrage (pour une uchronie), car cela permet d'aller voir d'un peu plus près, de creuser le sujet. Certains auteurs médiatiques de romans historiques (je ne citerais pas de noms) ne le font pas. En effet, pour un roman qui aborde un sujet historique, il me semble intéressant, après coup, de pouvoir en savoir un peu plus sur l'intrigue et sur les personnages, et si possible en allant voir aux sources utilisées par l'auteur lui-même.

En tout cas c'est très agréable à lire. Un reproche que je pourrais toutefois formuler est la lenteur avec laquelle je suis entré dans l'histoire. En effet, le début m'a semblé un peu long, jusqu'à ce que l'histoire se mette en place. Sinon, je trouve l'évolution psychologique du personnage de Tancrède très bien rendue. Je n'en dirais pas plus sur l'histoire que le résumé de l'éditeur ci-dessus (il faut découvrir le livre). Peut-être les scènes de combat sont aussi trop démonstratives.

Les Croisades sont le coeur de l'histoire et l'auteur a voulu (il me semble) donner une certaine profondeur aux événements historiques tout en ajoutant des éléments classiques en science-fiction (comme les Musulmans qui détiennent des armes "futuristes"). le rapport des personnages à la religion, à leur perception de l'autre est une réussite indéniable du livre. C'est d'actualité en un certain sens (et en surinterprétant peut-être la volonté de l'auteur).

Je dirais que l'histoire est plutôt prenante. J'ai lu le roman assez rapidement, ce qui est rare me concernant. Les personnages sont assez bien réussit. Pour autant, le livre étant court, il ne faut pas s'attendre à une psychologie très recherchée. C'est même parfois caricaturale. C'est aussi le contexte de l'histoire qui veut ça.

D'une manière générale, j'ai beaucoup apprécié ce roman. Les prix obtenus sont mérités. Malgré tout, j'ai été un peu déçu par des passages qui manquent de profondeurs et de subtilités (parfois ennuyeux, mais ça passe vite !). Aussi, l'intrigue est longue à se mettre en place, ce qui rend ennuyeuses les premières pages.
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Sous couvert d'un roman historique finement documenté, Ugo Bellagamba nous livre une délicate uchronie se déroulant lors de la 1ere croisade.
Une très belle plume que celle de Ugo, elle nous emmène dans une première partie du récit au coeur de l'expédition croisée ou la foi et la pureté de Tancrède est confrontée à la cruelle réalité des combats mais surtout des massacres d'innocents…
La deuxième partie se déroule du côté musulman, dans une atmosphère moins bestiale et plus spirituelle.

Récit intéressant avec une belle écriture, il manquera peut-être un peu de souffle dans la deuxième moitié.
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TANCRÈDE de UGO BELLAGAMBA
Une très bonne uchronie avec ce Tancrède de Hautefeuille qui nous replonge dans la première croisade prêchée par Urbain 2 et menée par Godefroy de Bouillon. On est autour de 1100, Tancrède part plein de fougue et d'espoir, et surtout rempli d'illusions sur la grandeur d'âme des chrétiens qui veulent conquérir Jérusalem. Il glissera progressivement vers un oecuménisme bien improbable.
Une bien belle histoire, qui se lit avec grand plaisir et qui mélange habilement batailles et réflexions. Un livre qui va bien au delà de la simple SF. Pour les amateurs, il y a du Guy Gavriel Kay chez BELLAGAMBA.
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Avec Tancrède, une uchronie, Ugo Bellagamba nous compte joliment une histoire de la première croisade revisitée, où l'on suit Tancrède, chevalier idéaliste, poursuivant un rêve de paix aux chemins bien tortueux.
Une lecture plaisante et enrichissante. Même si il est difficile, si l'on est pas un spécialiste de l'époque, de faire la part du vrai et du romancé, une section de notes historiques aurait été la bienvenue...
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