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EAN : 9782290119167
315 pages
J'ai lu (20/12/1999)
  Existe en édition audio
4.17/5   1024 notes
Résumé :
Les Croisades vues par les Arabes, c'est l'histoire "à l'envers". Amin Maalouf, écrivain d'origine libanaise, écrit le roman des Croisades vues à travers le regard arabe. Pour cela, il s'inspire des oeuvres des historiens arabes médiévaux dont Francesco Gabrieli a traduit des extraits dans les Chroniques arabes des Croisades. Dans ce roman historique, les princes de l'Islam (Nourredine, Saladin, Baibars...), dénigrés par les chroniqueurs occidentaux, sont présentés ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (82) Voir plus Ajouter une critique
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« Ce livre part d'une idée simple : raconter l'histoire des croisades telles qu'elles ont été vues, vécues et relatées dans l'autre camp, c'est-à-dire du côté arabe. Son contenu repose, à peu près exclusivement, sur les témoignages des historiens et chroniqueurs arabes de l'époque. Ces derniers ne parlent pas de croisades, mais de guerres ou d'invasions franques. » p.5 avant-propos


Qu'est que L Histoire si ce n'est un jeu d'écriture en partie double mais dont contrairement à la comptabilité l'actif et le passif sont tenus séparément par des personnes différentes en des lieux éloignés ? Dès lors très rapidement bien difficilement réconciliables. A jamais ?


C'est pourquoi il y a longtemps que je voulais lire celui-ci confiant en Amin Maalouf dont j'aime par ailleurs l'écriture. Nullement déçu et je salue le très beau travail de cet érudit, son grand attachement aux faits et sa fermeté vis-à-vis des faiblesses des siens, j'en oublierai malheureusement vite les détails aussi intéressants soient-ils. Il m'apparaît une fois de plus que L Histoire des hommes n'est que la confrontation d'egos surdimensionnés liés au désir d'accroissement d'intérêts particuliers au détriment du bien de tous et ce quelques soient les camps et les époques. Chacun sublimant ses hauts faits et masquant ses bassesses, ainsi s'écrit L Histoire s'attachant à magnifier les puissants, oubliant la détresse des peuples.


De cet épisode je retiendrai que toute la région entre Constantinople et le Caire en passant par Jérusalem bien évidemment, mais aussi Bagdad, Beyrouth, Damas, Tripoli, Antioche et plus à l'intérieur des terres Ankara, Mossoul était déjà bien régulièrement à feu et à sang avant l'arrivée de la première croisade constituée d'une troupe déguenillée d'égarés plus ou moins abrutis suivant un illuminé. Il n'aura pas fallu longtemps pour que les choses s'enveniment encore avec l'arrivée de soldats et cavaliers francs. Par d'autres lectures je savais déjà que ces expéditions avaient un premier but : celui d'écarter du pouvoir dans leur propre contrée les vassaux les plus gênants.


Eh bien de l'autre côté j'ai découvert sans grande surprise les mêmes abjections, tout n'était que jeux de pouvoirs, alliances temporaires, traîtrises et retournement à des fins d'intérêt personnel. Pour illustration je retiendrai cette bataille où une armée composée de Francs catholiques, de chrétiens orthodoxes et de musulmans se battit contre une autre armée composée d'autres Francs catholiques, d'autres chrétiens orthodoxes et d'autres musulmans. Ah ! Ah ! Elle est bien bonne et bien exemplative. Moi je me force à retenir de l'Histoire ce qu'elle voudrait passer sous silence. Saladin qui mit à sec les caisses de l'état par son inconséquence dispendieuse. Tout comme Louis XIV à une autre époque. Et pourtant tous deux admirés jusqu'à l'idolâtrie. Mais le petit peuple contemporain pendant tout cela ?


Non seulement L Histoire est un jeu d'écriture mais elle est plus que tout un jeu de dupes : que de morts pour la gloire de si peu ! Il existe en finance et en comptabilité un mot que je voudrais voir prendre sa place dans L Histoire : le « write-off » qui consiste à l'annulation d'une dette ou d'une créance douteuse pour permettre d'aller de l'avant. Que ce concept n'est-il étendu ? Je ne parle même pas de pardon ou de miséricorde juste de l'intérêt des parties en realpolitik et pragmatisme. Oui il m'arrive de rêver en début d'année. Comme tout Européen né après guerre, j'ai une vision fallacieuse de l'Histoire croyant la paix la norme et la guerre l'exception. Ce livre nous rappelle le contraire et nous n'avons du reste qu'à ouvrir nos yeux et nos oreilles.


Face à tous ces tumultes que peuvent trois petites chansons en cadeau pour mes voeux de 2020 ?

https://www.youtube.com/watch?v=VtosoG-Dx1w
https://www.youtube.com/watch?v=m-xRgP3kKlo&list=RD4¤££¤24De Francs31¤££¤&index=4
https://www.youtube.com/watch?v=eJwSZIajEvI
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Je sors de la lecture des Croisades vues par les Arabes, étourdi et la tête pleine du bruit des batailles.
Un sacré boulot, qu'a livré Amin Maalouf pour offrir un ouvrage touffu, mais à la fois cohérent et passionnant!
Cette somme, imprimée assez petit tout de même, permet d'acquérir une compréhension et une vue d'ensemble sur les invasions franques.
Le malheur des musulmans, c'est leur perpétuel état de guerre civiles après la mort de leurs dirigeants! La racaille franque, quoique plus barbare et rustique, a pour force le courage, la détermination et la capacité à administrer le terrain conquis... Et la désorganisation de la première croisade a laissé place au rouleau-compresseur des chevaliers aguerris et solidement cuirassés!
Le lecteur subjugué, voit les cités (même celles réputées imprenables) conquises et leurs habitants massacrés avec la bénédiction du pape!
Mais, trop c'est trop, et les musulmans vont finir par mettre la pâtée au Francs et les renvoyer à leurs châteaux-forts... Non sans continuer à se faire des croc-en-jambes entre-eux, même si l'union prévaudra dans la colère face à l'envahisseur.
Pourtant, la victoire des musulmans aura le goût durable de l'amertume et du replis sur soi. le Moyen-Orient en portera , à jamais, les stigmates.
L'apaisement des Francs et une meilleure organisation des instances gouvernementales arabes eussent permis un autre développement plus riche et harmonieux des deux civilisations.
C'est tout à l'honneur et à la rigueur d'Aminn Maalouf, que de reconnaître et constater ces "infirmités" du monde arabe, dont la civilisation et la puissance cédera le leadership à l'occident toujours plus à l'ouest.
Le texte d'Amin Maalouf est suivi, outres des utiles notes de références, d'une encore plus utile chronologie... Celle-ci permet au lecteur de se regrouper et de s'y retrouver après une bouillonnante lecture.
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Comme toujours dans les livres historiques d'Amin Maalouf, cet ouvrage est très bien documenté, relaté et écrit.
D'ailleurs, l'originalité de celui-ci tient surtout au fait que cet évènement majeur pour la compréhension du monde moderne est situé du point de vue des Arabes, c'est-à-dire à l'opposé de celui que nous connaissons mais aussi au fait que les sources (en particulier celles de chroniqueurs de l'époque, ignorés jusqu'à présent) ne sont citées et expliquées qu'à la fin.
Des deux côtés, donc il n'y eu aucune pitié entre assaillants et assaillis. Les croisades sont faites aussi de luttes entre frères, entre tribus, entre clans.
Cependant, cette époque a connu aussi d'assez longues périodes d'alliances, de paix et d'harmonie grâce à l'action de souverains éclairés qui ont laissé des traces dans L Histoire (cf. Aladin), tout autant que les sultans sanguinolents.
Le grand mérite de cet ouvrage est évidemment de présenter un autre point de vue sur les croisades. Dans sa conclusion, l'auteur esquisse un bref parallèle avec la période actuelle dans cette partie du monde, remplie également de bruit, de sang et de fureur.
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Comme le titre l'indique, Amin Maalouf nous raconte l'histoire des croisades à travers les récits des princes et historiens arabes de l'époque.

Le premier contact avec les croisés les rend plutôt perplexe : alors qu'on leur annonce une puissante et nombreuse armée en route, ils font plutôt face aux civils qui ont répondu à l'appel de Pierre l'Ermite : trente mille personnes en guenilles, des femmes, des enfants, des vieillards, totalement désorganisés, qui sont obligés de piller toutes les villes qu'ils rencontrent sur leur chemin pour se nourir. L'empereur byzantin lui-même les débarque rapidement de l'autre côté du Bosphore pour mettre fin à tous les incidents qu'ils provoquent sur leur passage. Ces croisés inexpérimentés se font rapidement écraser par l'armée du sultan local, qui pense en avoir définitivement finis avec les francs.

Mais une véritable armée de lourds chevaliers arrive quelque temps plus tard, qui elle, dévaste tout sur son passage. La faute en revient principalement aux sultans arabes, incapables de faire cause commune, et voyant souvent la conquête francque comme un moindre mal par rapport à un prestige trop important de leurs voisins : les trahisons, promesses non tenues, défections à la veille du combat sont nombreuses. Pour ne rien arranger, des luttes pour le pouvoir se déclenchent dès qu'un sultan meure. Après la chute de Jérusalem, les alliances changent : beaucoup de croisés estiment leur mission terminée et repartent en Europe. Les rois francs des petits états créés doivent lutter pour le conserver. Les alliances n'ont plus beaucoup de liens avec la religion : des francs et des sultans s'allient contre d'autres associations de francs et de sultans. Même quand les arabes arriveront enfin à un semblant d'union, ça ne sera que pour affronter la nouvelle menace mongole qui arrive à l'ouest.

Drôle d'histoire de cette région du monde qui possèdait la culture la plus riche à l'époque, et qui a été incapable de vaincre ses querelles intestines pour la conserver. Les exemples les plus frappants sont la justice (les arabes ont des tribunaux, les francs utilisent encore les ordalies, les "jugements de Dieu") et la médecine (les arabes soignent avec des plantes, les francs incisent le front en forme de croix pour en faire sortir les démons). On est également frappé par la barbarie des seigneurs francs qui n'hésitent pas à massacrer la population des villes qu'ils prennent quand on la compare avec la magnanimité de Saladin.
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Je ne me suis jamais vraiment intéressée à l'histoire des Croisades, mais je suis toujours curieuse de découvrir ce qui se cache derrière certaines versions de l'Histoire (occidentales ou autres). À chaque fois que je découvre une facette de l'histoire qui a été estropiée je me sens toujours révoltée, surtout quand j'ai été assez naïve pour y croire.

Amin Maalouf présente dans ce livre le point de vue de l'autre camp, celui des Arabes. Il a compacté deux cent ans d'histoire en moins de 300 pages, c'est très dense.

À travers l'Histoire, bien des peuples ont commis des atrocités au nom de leur religion. Les croisés ne font pas exception et n'ont pas volé leur nom de « barbares ». Ils sont arrivés et ont massacré tout le monde : soldats, hommes, femmes et enfants. Ils ont piégé des Juifs dans des synagogues pour y mettre le feu et se sont adonnés au cannibalisme.

«Les récits concernant les actes de cannibalisme par les armées franques à Maara en 1098 sont nombreux – et concordants – dans les chroniques franques de l'époque. Jusqu'au XIXe siècle, on les trouve encore détaillés chez les historiens européens. (…) Au XXe siècle, en revanche, ces récits sont généralement occultés. »

Et tout le cela dans quel but ? « Délivrer Jérusalem et les routes qui y mènent, alors occupées par les Turcs seldjoukides, et de rendre ainsi disponible la Terre sainte pour les pèlerinages ? » Mais pas que...

Maalouf raconte les événements les plus marquants. Il présente aussi quelques personnages dignes d'attention comme Yaghi Siyan, Hassan (et ses Assassins), Zinki (ou Zengi), Noureddin (ou Nur ad-Din) ou encore Saladin. J'ai prévu quelques lectures supplémentaires pour aller plus loin (dont le roman de Vladimir Bartol et un documentaire sur Saladin).

Je pense que pour bien comprendre l'Histoire, il est indispensable de « changer de camp » pour remettre les choses en perspective et se faire sa propre opinion. En outre, il est impossible de résoudre les conflits et de parvenir à la paix sans se mettre à la place des autres.



Challenge livre historique 2021
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Citations et extraits (119) Voir plus Ajouter une citation
En apparence, le mode arabe venait de remporter une victoire éclatante. Si l'Occident cherchait, par ses invasions successives, à contenir la poussée de l'islam, le résultat fut exactement inverse. Non seulement les Etats francs d'Orient se trouvaient déracinés, après deux siècles de colonisation, mais les musulmans s'étaient si bien repris qu'ils allaient repartir, sous le drapeau des turcs ottomans, à la conquête de l'Europe même. En 1453, Constantinople tombait entre leurs mains. En 1529, leurs cavaliers campaient sous les murs de Venise.
Ce n'est, disions-nous, que l'apparence. Car, avec le recul historique, une constatation s'impose : à l'époque des croisades, le monde arabe, de l'Espagne à l'Irak, est encore intellectuellement et matériellement le dépositaire de la civilisation la plus avancée de la planète. Après, le centre du monde se déplace résolument vers l'Ouest. Y a-t-il là relation de cause à effet ? Peut-on aller jusqu'à affirmer que les croisades ont donné le signal de l'essor de l'Europe occidentale - qui allait progressivement dominer le monde - et sonné le glas de la civilisation arabe ?

Sans être faux, un tel jugement doit être nuancé. Les Arabes souffraient, dès avant les croisades, de certaines "infirmités" que la présence franque a mises en lumière et peut-être aggravées, mais qu'elle n'a pas créées de toutes pièces.
Le peuple du Prophète avait perdu, dès le IXe siècle, le contrôle de sa destinée. Ses dirigeants étaient pratiquement tous des étrangers. De cette multitude de personnages que nous avons vus défiler au cours de deux siècles d'occupation franque, lesquels étaient arabes ? Les chroniqueurs, les cadis, quelques roitelets locaux - Ibn Ammar, Ibn Mouqidh - et les impuissants califes ? Mais les détenteurs réels du pouvoir, et même les principaux héros de la lutte contre les Franj - Zinki, Noureddin, Qoutouz, Baibars, Qalaoun - étaient turcs : al-Afdal, lui, était arménien ; Chirkouh, Saladin, al-Adel, al-Kamel étaient kurdes. (...)
Alors que pour l'Europe occidentale l'époque des croisades était l'amorce d'une véritable révolution, à la fois économique et culturelle, en Orient, ces guerres saintes allaient déboucher sur de longs siècles de décadence et d'obscurantisme. Assailli de toutes parts, le monde musulman se recroqueville sur lui-même. Il est devenu frileux, défensif, intolérant, stérile, autant d'attitudes qui s'aggravent à mesure que se poursuit l'évolution planétaire, par rapport à laquelle il se sent marginalisé. (...)
A la fois fasciné et effrayé par ces Franj qu'il a connus barbares, qu'il a vaincus mais qui, depuis, ont réussi à dominer la Terre, le monde arabe ne peut se résoudre à considérer les croisades comme un simple épisode d'un passé révolu. On est souvent surpris de découvrir à quel point l'attitude des Arabes, et des musulmans en général, à l'égard de l'Occident, reste influencée, aujourd'hui encore, par des événements qui sont censés avoir trouvé leur terme il y a sept siècles.
Or, à la veille du troisième millénaire, les responsables politiques et religieux du monde arabe se réfèrent constamment à Saladin, à la chute de Jérusalem et à sa reprise. Israël est assimilé, dans l'acceptation populaire comme dans certains discours officiels, à un nouvel Etat croisé. Des trois divisions de l'Armée de libération palestinienne, l'une porte encore le nom de Hittin et une autre celui d'Ain Jalout. Le président Nasser, du temps de sa gloire, était régulièrement comparé à Saladin qui, comme lui, avait réuni la Syrie et l'Egypte - et même le Yemen ! Quant à l'expédition de Suez de 1956, elle fut perçue, à l'égale de celle de 1191, comme une croisade menée par les Français et les Anglais. (...)
Dans un monde musulman perpétuellement agressé, on ne peut empêcher l'émergence d'un sentiment de persécution, qui prend, chez certains fanatiques, la fomre d'une dangereuse obsession : n'a-t-on pas vu, le 13 ami 1981, le Turc Mehemet Ali Agca tirer sur le pape après avoir expliqué dans une lettre : J'ai décidé de tuer Jean-Paul II, commandant suprême des croisés. Au-delà de cet acte individuel, il est clair que l'Orient arabe voit toujours dans l'Occident un ennemi naturel. Contre lui, tout acte hostile, qu'il soit politique, militaire ou pétrolier, n'est que revanche légitime. Et l'on ne peut douter que la cassure entre ces deux mondes date des croisades, ressenties par les Arabes, aujourd'hui encore, comme un viol.
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Lisez bien ce témoignage SVP
Une fois, se rappelle Bahaeddine, alors que je chevauchais aux côtés du sultan face aux Franj, un éclaireur de l'armée vint a nous avec une femme qui sanglotait en se frappant la poitrine. «Elle est sortie de chez les Franj, nous expliqua l’éclaireur, Pour rencontrer le maître, et nous l'avons amenée. «Salaheddin demanda a son interprète de l'interroger. Elle dit: « Des voleurs musulmans sont entrés hier dans ma tente et ils ont volé ma fille. J'ai passé toute la nuit à pleurer, alors nos chefs mon dit : « Le roi des musulmans est miséricordieux, nous te laisserons aller vers lui et tu pourras lui demander ta fille. « Alors je suis venue et j'ai mis tout mes espoir en toi.» Salaheddin fut ému et des larmes lui vinrent aux yeux. Il envoya quelqu'un au marché des esclaves pour chercher la fille, et moins d'une heure un cavalier arriva portant l'enfant sur ses épaules. Dès qu'elle les vit la mère se jeta à terre, se barbouilla le visage de sable, et tout les présent pleuraient d’émotion. Elle regarda vers le ciel et se mis à dire des choses incompréhensibles. On lui rendit donc sa fille et on la raccompagna au camp des franj.
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La fierté de Maara, c'était d'être la patrie de l'une des plus grandes figures de la littérature arabe, Aboul-Ala al-Maari, mort en 1057. Ce poète aveugle, libre penseur, avait osé s'en prendre aux mœurs de son époque, sans égard pour les interdits. Il fallait de l'audace pour écrire :
«Les habitants de la terre se divisent en deux,
Ceux qui ont un cerveau, mais pas de religion,
Ceux qui ont une religion, mais pas de cerveau.»
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Le sac de Jérusalem, point de départ d'une hostilité millénaire entre l'islam et l'Occident, n'aura provoqué, sur le moment, aucun sursaut. Il faudra attendre près d'un demi-siècle avant que l'Orient arabe ne se mobilise face à l'envahisseur, et que l'appel au jihad lancé par le cadi de Damas au diwan du calife ne soit célébré comme le premier acte solennel de résistance.
Au début de l'invasion, peu d'Arabes mesurent d'emblée, à l'instar d'al-Harawi, l'ampleur de la menace venue de l'Ouest. Certains s'adaptent même par trop vite à la nouvelle situation. La plupart ne cherchent qu'à survivre, amers mais résignés.
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A Antioche, comme ailleurs, les chrétiens d'Orient - Grecs, Arméniens, Maronites, Jacobites - sont soumis, dès l'arrivée des Franj, à une double oppression : celle de leurs coreligionnaires occidentaux qui les soupçonnent de sympathie envers les Sarrasins et les traitent en sujets de rang inférieur, et celle de leurs compatriotes musulmans qui voient souvent en eux les alliés naturels des envahisseurs.
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