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sur 213 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Judith a au fond d'elle un lac. Sombre. Glauque.
De temps à autre, il la noie.

Judith a des problèmes avec sa famille, mais surtout avec son père, tyrannique. Sa mère n'a rien à dire, sa soeur ainée non plus. Elle seule fait des études, et c'est tant mieux pour elle, car elle peut échapper ainsi à l'atmosphère délétère qui règne chez elle.
Nous sommes au début des années 70, et ce qui s'est passé quelques années plus tôt dans les universités n'est pas encore enterré. Les étudiants se révoltent à nouveau, et Judith, portée par son premier amour, son tendre amour, son bel amour, Alain, participe au mouvement contestataire. Elle se révèle, s'adonne avec passion à cette nouvelle activité, tout en étudiant avec frénésie (elle est en Fac de Lettres). Et les livres, les livres, les livres ! La lecture, c'est sa soupape, son permis de vie, sa carte d'entrée vers la félicité.
Tout cela permet à cette lourdeur au fond d'elle de l'abandonner souvent. Mais quelquefois, elle replonge. Que s'est-il passé durant son enfance ?

Avec toute la poésie qu'on lui connait, Jeanne Benameur décrit la période capitale au sortir de l'adolescence dans la vie de cette jeune fille. Sans faux-semblant et avec plein de délicatesse, elle nous dépeint ses premiers pas hors du foyer honni, avec la découverte explosive de l'amour inséparable de l'engagement politique. J'ai adoré suivre cette ligne de vie au début si fragile, puis qui s'affirme avec passion.
Les tourments décrits avec talent et finesse remuent et se mêlent à la vie ; du lac noir et lourd, de l'enfance triste aux chaînes détestables, surgira, au contact de l'amour et sublimée par l'action, une femme libre.
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Premier amour quand tu nous tiens! Magnifique roman qui m'a semblé tellement vrai. Mais pourquoi est-il publié dans une collection destinée aux adolescents, malgré mes 66 printemps ce roman m'a touchée au vif.
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Un tout petit texte, de toutes petites phrases, des silences, des failles, le Silence.
Et puis la langue de Benameur, juste, simple, belle.
La dernière ligne lue, je ferme le livre, je ferme les yeux, je respire, je réentends les mots. Je rouvre le livre et reprends la première phrase
« Je suis nue.
Lui aussi. Tout près de moi.
La tête sur son coude replié il me regarde.
Tout à l'heure il a enlevé ses petites lunettes rondes cerclées de métal et j'ai aimé voir ses yeux. Son vrai regard. Comme si les yeux aussi pouvaient être nus. Tout son visage offert.»
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Un roman d'apprentissage, léger et grave à la fois, servi par la belle langue de l'auteur. C'est intime et parle à tous. Belle lecture.
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j'ai commencé quelques lignes du livre et j'ai su que j'allais me faire traverser, que je n'en ressortirais pas indemne. Et je m'y suis plongée, de l'intérieur. Sans rien connaitre à mai 68 et ses répercussions puisque j'ai quelque « retard » d'une dizaine d'années, j'ai vécu son drame en revivant le mien. Toute la force de ce livre est là, dans la libération de la parole – la sienne, la mienne, sans doute, souvent, les vôtres. Je me suis tenue au bord de ses gouffres, de ces cauchemars, de ce voile. La force de l'auteur, c'est de m'avoir poussée à y retourner, de m'avoir poussée là où je fais en sorte de ne pas replonger, dans ce lac sombre et angoissant, de m'y avoir poussée sans la présence de l'angoisse. Et Judith lutte effroyablement et merveilleusement, dans les livres et sur les tables de la fac elle lutte. Dans l'amour. Je m'y suis retrouvée et il y aurait tant à dire, tant à libérer. Elle prend confiance en elle, page après page, elle accède à la connaissance, littéraire et d'elle-même, elle pousse à la connaissance de soi.

C'est un livre très dans la retenue, intime pourtant. Comme un journal mais sans heurts, avec une ponctuation des plus légères. Il se lit entièrement, d'un trait. Il plonge dans la poésie, l'amour des mots m'a submergée : Jeanne Benameur est une artiste pour m'avoir plongée dans mes cauchemars sans en être bouleversée de violence. Avec justesse, sensibilité. J'avais la sensation de me lire à travers Judith, l'expérience la plus marquante en littérature depuis bien (trop) longtemps : les émotions sont là, offertes. Depuis quand n'ai-je pas lu un auteur qui livrait les émotions ? Depuis vraiment bien (trop) longtemps.

Ce livre est une confidence – et je le soupçonne de ne pas libérer exactement la même chose selon le vécu du lecteur. Pas assez pour faire une femme de Jeanne Benameur, je ne vous propose pas de le lire, juste de vous y plonger.



Lien : http://arbredevie.melleambre..
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Judith, 17 ans, dans les années 1970, quitte le foyer familial ou elle ne se sent pas à l'aise pour entamer des études universitaires. Elle y rencontre l'amour et participe activement aux grèves des étudiants revendiquant pour de meilleures conditions d'études. Ce roman court magnifiquement écrit, tout en pudeur, en finesse, avec les mots justes qu'il faut pour évoquer l'état d'esprit de la jeune fille qui découvre et s'ouvre à une vie nouvelle évoque une époque et une émancipation féminine salvatrice.
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C'est l'histoire d'une jeune femme qui prend enfin sa liberté au moment où elle quitte ses parents pour aller étudier à l'université. Elle tombe amoureuse d'un garçon qui changera sa vie et va la faire grandir. Très beau roman qui parle du premier amour et qui m'a beaucoup touché.

Alice Leveque ( 1 MUC)
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Un joli livre, ( ou devrais-je dire nouvelle, au vue du nombre de pages ?) avec un style d'écriture assez singulier qui entraîne facilement au coeur des choses et apporte une proximité importante entre l'auteur et le lecteur.
Des sujets profonds et un thème récurant de la recherche de la liberté, qui sont à mon sens bien traités mais peut être un peu brefs...
Cette histoire m'a dans tous les cas beaucoup plu et je l'ai dévoré sans modération. Une belle découverte qui m'a bizarrement ramené à une séance de cinéma sur Angela Davis...
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Dans les années 70, Judith et sa naissance au monde. Ou plutôt son éveil.

Jusqu'à ses 17 ans et jusqu'à ce qu'elle entre en fac de lettres, elle était comme sous apnée, ni présente de corps, ni d'esprit, effacée parmi cette jeunesse encore en révolte.

Grâce à Alain, un étudiant révolutionnaire qui attise les foules avec ses discours, elle découvre la lutte pour défendre des idées et l'idéologie de certains philosophes. Elle se sent vivante. Elle peut enfin se faire entendre et elle est soutenue par Alain et les autres.

Mais surtout, et c'est cela qui la chamboule le plus, elle apprend l'amour physique, l'amour tout court.

Elle découvre son corps, elle ressent des émotions qu'elle avait enfouies, elle se révèle à elle-même.

Ce bouleversement va la conduire à réfléchir à sa vie "d'avant" entourée de sa famille. Sa soeur qui a peu d'ambition, sa mère qui s'efface de plus en plus devant son mari, son père qui est violent et autoritaire.

Elle exige d'elle-même de ne plus se laisser envahir par la morosité de cette famille. Elle se promet d'être libre, libre, libre.

J'ai complètement été happée par les réflexions de Judith, tant au niveau de la liberté à retrouver, la découverte du corps, l'amour pour les livres et surtout la passion dévorante qu'elle porte à Alain. Cet étudiant érudit, fonceur et sans peur.

En 87 pages, Jeanne Benameur nous livre une histoire poignante d'une étudiante en pleine transformation.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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Judith croise le regard d'Alain dans un amphithéâtre bondé et s'éprend immédiatement de cet étudiant engagé, qui, au lendemain de mai 1968, aspire à un monde meilleur et appelle à la lutte. Loin de ses parents, qu'elle a quittés à dix-sept pour mener ses études à Paris, elle découvre avec lui le désir, l'amour et la liberté. Histoire d'amour et engagement politique se mêlent et Judith s'éveille autant à la féminité qu'à la conscience politique.

Lorsqu'elle retourne chez ses parents, elle remet progressivement en cause le carcan familial qui l'opprime depuis son enfance. Son père, en bon tyran domestique, impose sa loi et ne tolère aucune entorse à son autorité ; sa mère, en épouse soumise, écoute docilement tout ce que dit son mari ; Béatrice, sa grande soeur, ne cherche pas à sortir du rang.

Peu à peu, Judith prend confiance en elle et s'affirme comme une jeune femme libre et indépendante, s'émancipant d'une figure paternelle tyrannique : « Je ne renoncerais pas à la lutte pour la liberté. Jamais. Parce que la mienne c'était celle de tous. Ma soeur, ma mère, c'étaient toutes les femmes soumises à la loi tyrannique d'un homme, que ce soit un père un mari ou un chef d'État, un tyran domestique un tyran politique, c'est toujours un tyran. La tyrannie et la soumission, elles commencent sans bruit, dans les cuisines des maisons, dans les cours d'école, dans les travées d'un pensionnat. Je me suis fait la promesse que je ne serais plus jamais tyrannisée. Par personne. »
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