On aime ou on n'aime pas. mais on ne reste pas indifférent devant cet humour ravageur. Ravageur comme une Diane chasseresse non d'hommes mais de couleur de cheveux masculins... Ou encore de ces récits de vies imaginaires qui font des monstres des personnages intégrés dans une vie ...normale. Ma nouvelle préférée : celle du petit garçon avec ses doigts en forme de clé. Est-ce la clé du livre ? Pourquoi pas ?
Commenter  J’apprécie         10
Environ la moitié des gens ici sont en couple. Moi je suis là en solo, parce que j’ai pour projet de rendre toutes ces femmes jalouses, en leur rappelant à quel point c’est génial d’être célibataire, plutôt que de se traîner tout le temps le même bon vieux vieux, sauf que ce soir, c’est moi qui suis jalouse d’elles, parce que tous leurs mecs ont l’air particulièrement grand et gentil en cette nuit brouillardeuse et hivernale et que l’un d’eux porte la même chemise qu’un de mes ex dans une espèce de tissu éponge à bouclettes fait à partir de canettes de soda recyclées et qui sent tellement fort le propre que l’odeur parvient jusqu’à moi à cinq mètres de distance, et ce n’est pas très bon signe lorsque quelque chose d’aussi banal qu’un certain parfum de poudre à laver vous anéantit si facilement.
Mais quand on se rend compte de ça, notre répugnance devient sans fond. On pourrait pratiquement l’appâter et l’hameçonner chaque jour de l’année, rien que grâce à ce soupçon d’espoir, jusqu’à ce que tous ses vêtements soient réduits en une pile de lambeaux, jusqu’à ce que son visage soit un pur désastre. Si ce n’était pas si barbant, on le ferait peut-être.
Nous aimons manier la ceinture, dans nos moments de loisirs et la faire claquer dans nos paumes, comme si on était dans un film, avec un cigare, et une mamzelle enguirlandée d’argent rien que pour nous, attendant patiemment sur le canapé.
On comprend que la vie n’est pas une répétition en costume, et quand on comprend ça, on n’a pas besoin d’un autocollant pour se le rappeler.
Je suis riche, mais j’envisage néanmoins de piquer quelques trucs, parce que ces gens sont tellement confiants et que j’ai envie de flinguer leur confiance.
Parole de libraire à Marseille .Nadia Champemes est libraire à la libraire "Histoire de l'oeil" à Marseille et nous parle de ses trois coups de coeur : "La singulière tristesse du gâteau au citron" d' Aimee Bender, "Numéro d'écrou 362573" d'Arno Bertina et "Orgasme à Moscou" d'Edgar Hilsenrath.