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Aimee Bender (Autre)
EAN : 9782823616842
320 pages
Editions de l'Olivier (07/01/2021)
3.32/5   52 notes
Résumé :
Francie a huit ans quand la dépression de sa mère, Elaine, vient bouleverser à jamais son existence. Recueillie par son oncle et sa tante, Francie grandit entourée d’affection auprès de sa cousine Vicky. Malgré tout, elle vit une jeunesse singulière, détachée du réel, habitée par la peur de la folie. Mère et fille tracent dès lors leur chemin : l’une survit, l’autre se construit en s’efforçant de « ralentir le monde » et de sonder ses souvenirs d’enfance. Mais comme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,32

sur 52 notes
Histoire d'une construction.

À Portland, Oregon, Francie mène la vie d'une petite fille de 8 ans, presque comme les autres. le presque, c'est sa mère, Elaine, maniaco-dépressive c'est-à-dire bipolaire, puisqu'on sait désormais mettre un mot plus juste sur cette maladie encore trop peu connue. Un mal qui lui fait alterner les phases up and down, passant de la dépression profonde à la surexcitation liée aux projets envisagés qui ne seront pourtant jamais menés à bout. Francie a malheureusement appris à vivre avec.

Puis vient la crise de trop, la première d'une longue série d'hospitalisations pour Elaine, et l'arrivée de Francie chez l'oncle Stan et la tante Minn, le jour même où cette dernière donne naissance à Vicky. Dans ce nouveau foyer à Los Angeles, Francie va mettre près de vingt ans à grandir et à se reconstruire. Ou plutôt à se construire, tout simplement.

Dans Un papillon, un scarabée, une rose de Aimée Bender – traduit par Céline Leroy – Francie revient par épisodes (qui sonnent parfois comme des flashs hypnotiques) sur ces années de libération et sur tous les symboles, imaginaires ou réels, vécus ou rêvés, subis ou idéalisés, qui l'ont guidée : un papillon échappé du tissu d'une lampe ; un scarabée passé d'un polycopié au fond de la poche de son cartable ; une rose séchée et partagée avec Vicky. Sans oublier les verrous extérieurs de la chambre, fermés chaque nuit ou la tente installée sur sa terrasse comme ultime refuge introspectif.

Vous l'aurez compris, sans une dose minime d'ouverture à l'imaginaire, difficile de pénétrer dans le monde de Francie, comme dans le texte d'Aimée. Dans un rythme doux et lent, elle nous livre une réflexion sur l'entourage des êtres instables, les affres de la transmission héréditaire de la pathologie, les séquelles profondes qui touchent les proches, leur déracinement et leur difficile construction.

La clé de Francie sera « la force des souvenirs tenaces », ces petits instants du passé qu'elle convoque un à un des années plus tard, pour mieux les réinterpréter à la lumière du recul acquis. Un exercice long et solitaire. Mais libérateur le jour où le papillon peut enfin s'envoler, le scarabée être abandonné, la rose éparpillée et la tente démontée. Un livre intimiste et touchant, parenthèse poétique bienvenue de cette rentrée littéraire, qui parlera à beaucoup quand on sait les ravages faits par ces pathologies sur les entourages.
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Atteinte de graves troubles psychiatriques et internée en urgence, Elaine, confie Francie, sa fille de huit ans à sa soeur Minnie. Il faut en effet, pour préserver la sécurité de la jeune fille, l'éloigner de la dinguerie de sa mere

Francie, du haut de ses 8 ans, a du mal à comprendre que sa mère vient de faire une énième crise psychotique, la crise de trop. Elle ce qui l'importe, c'est ce voyage, d'abord avec sa baby-sitter, pour atterrir chez son oncle Stan et sa tante Minn qui viennent tout juste d'avoir un bébé.

Dans ce nouveau foyer à Los Angeles, Francie va mettre près de vingt ans à grandir et à se garder éloignée de la pathologie mentale maternelle. Certes, mais , lorsque la folie vous a tourné autour ainsi, peut-on réeellement penser échapper à son emprise?

Depuis La singulière tristesse du gâteau au citron , notre première rencontre avec la romancière américaine Aimee Bender il y a déjà huit ans, on sait que la raomcnière américaine n'a pas son pareil pour tisser un univers riche de sensations et de métaphores qui sert complètement la narration et nous plongent totalement dans la psyché de son héroïne.Dans son nouveau roman, best seller aux USA; et qu'on aura donc attendu quelques années avant de le découvrir, Aimée Bender fouille avec une fantaisie et une tendresse joliment entremelée le parcours intérieur d'une jeune fille confrontée à une situation pour le moins déroutante.

Dans cette sorte de voyage introspectif et on l'espère forcément libérateur au bout, Francie essaiera de se souvenir des moindres de détail de son enfance pour tenter de réparer les failles et de cicatricer les blessures.

Francie, cette jeune fille également habitée par la crainte d'etre contaminée par la folie de sa mere est persuadée, une fois qu'elle est à l'âge adulte que tout tourne autour de ce moment où elle a vu sa mère basculer et être internée.

"Un papillon, un scarabée, une rose*est construit de façon très libre, naviguant entre réalisme magique et poésie onirique, autour de la capacité de résilience d'une héroine capable de se sublimer malgré tout .

Un roman étonnant, par ailleurs, très justement traduit par Céline Leroy, qui réussit à contourner les stérétotypes et autres situations attendues grace à un sens du détail et une maestria évidente !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Étrange roman à l'écriture hypnotisante où l'on voit un papillon issu d'un motif sur un abat-jour tomber dans un verre d'eau, où un scarabée dessiné sur une feuille de papier sort de son cadre lors d'un voyage en train et où des roses séchées formant la trame d'un rideau s'en détachent et tombent sur le plancher. Unique observatrice de ces micro-événements bizarres, Francie, huit ans, apprend que sa mère, atteinte de troubles mentaux, vient d'être hospitalisée et ne peut plus prendre soin d'elle. Comme un témoin dans une course à relais, Francie est prise en charge par différents adultes (tante, oncle, baby-sitter et petit-cousin) dans la précipitation pour transiter vers une famille d'accueil. Plus tard, elle se remémore ce moment-charnière avec une forte puissance d'évocation, qu'elle nourrit constamment et de façon obsessionnelle, ayant toujours la crainte d'être elle-même folle ou de le devenir, terrible héritage génétique.
Le récit semble banal à première vue dans ses descriptions minutieuses du quotidien de la narratrice, Francie, mais à force d'en énumérer le détail, celles-ci en viennent à prendre une tournure dérangeante, créant ainsi chez le lecteur un malaise inconscient. On s'attend à tout moment à ce que tout nous éclate au visage. Une lecture lancinante, d'apparence légère, mais finalement fort troublante.
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A huit ans Francie est accueillie chez sa tante et son oncle, sur le point de devenir parents. C'est dans ce foyer aimant qu'elle grandira en compagnie de sa cousine Vicky, pendant que sa propre mère est soignée pour une dépression récurrente.
D'abord raconté à hauteur d'enfant, et donc parcellaire, le récit sera approfondi par une Francie à l'orée de l'âge adulte qui reviendra sur son passé et en particulier sur les trois événements qui donnent son titre français au roman. Trois moments de son histoire où des éléments morts ont semblé prendre vie et, comme le souligne la narratrice,  "[...]c'est amusant dans une histoire , c'est terrifiant dans la réalité."
La notion de limite nécessaire pour contenir le réel  revient fréquemment dans ce récit où les frontières entre le réel et l'imaginaire peuvent devenir floues quand on a une mère qui ne les distingue plus vraiment, où rôde la peur de la folie, héréditaire ou non. Et ce n'est qu'à la toute fin du roman que la narratrice comprendra pourquoi elle a besoin qu'on l'enferme dans sa chambre.
De ce qui aurait pu être un texte  pesant, Aime Bender et son écriture riche en métaphores font un texte lumineux, empli de bienveillance et d'espoir, sans pour autant tomber dans le "feel good ". Qui d'autre qu'elle peut écrire :"[...] un jour qui n'avait rien de remarquable  en dehors d'un certain vide familier dont je sentais les bords rouloter à l'intérieur de moi [...]" ? (soulignons au passage la virtuosité de la traductrice !).
Entrer dans un roman d'Aimee Bender, c'est entrer dans un univers coloré, riche de sensations , parsemé de quelques touches de fantastique pour mieux donner à voir les émotions fugaces . Un grand coup de coeur .
Éditions de l'Olivier 2021, 350 pages d'où pourraient bien s'envoler un papillon, un scarabée ou une rose...
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Après La singulière tristesse du gâteau au citron, qui m'avait plu malgré un goût amer, j'étais impatiente de découvrir le nouveau roman d'Aimee Bender. le sujet me plaisait, j'ai donc entamé ma lecture avec enthousiasme.
On retrouve la plume d'Aimee Bender, entre fluidité et poésie, entre réalisme et légère touche irréelle. L'autrice évoque le poids de la maladie mentale sur les proches (ici, Francie, dont la mère souffre d'accès psychotiques - le nom exact de sa pathologie reste inconnu), l'impact sur leurs vies (Francie n'est qu'une enfant quand une crise de sa mère provoque son déménagement chez sa tante). Mais, si l'écriture d'Aimee Bender rend bien les questionnements de la narratrice, qui se persuade qu'elle porte en elle, en germe, la folie familiale, il se passe trop peu de choses dans le roman pour créer un réel intérêt.
Jusqu'au bout j'ai attendu que quelque chose se passe, mais non. Les personnages secondaires sont bien moins creusés que la narratrice. le roman est plutôt un long monologue intérieur, où Francie s'analyse, en quelque sorte, dans le but de se réconcilier avec elle-même et son passé. Rien d'autre.
Déçue, donc, par ce nouveau roman.
Parmi les points positifs, outre l'écriture qui rend bien l'état mental de la narratrice (qui possède certes des bizarreries, mais ce sont des mécanismes de défense et non une réelle pathologie comme celle dont souffre sa mère), c'est la première fois que je vois dans une fiction un personnage atteint de phobie d'intention, avec une description précise de ce que ça fait quand on est dans une crise et de l'angoisse et des actions d'évitement qui peuvent en découler.
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critiques presse (7)
LesInrocks
10 janvier 2022
Un roman tendre et fantaisiste pour raconter une vie de femme construite dans le chaos.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Culturebox
12 février 2021
Véritable carton aux États-Unis, le nouveau livre d'Aimée Bender raconte avec délicatesse la folie du point de vue de la fille d'une femme psychotique, dans une très belle langue métaphorique.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeMonde
02 février 2021
L’écrivaine californienne, et enseignante en écriture créative, se réclame d’une forme de « réalisme magique », qui interroge le réel et le rend plus tangible. Comme dans « Un papillon, un scarabée, une rose », son troisième roman.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeSoir
25 janvier 2021
« Un papillon, un scarabée, une rose » est un roman entêtant d’Aimee Bender qui cherche à comprendre le passé d’une jeune femme.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeFigaro
21 janvier 2021
Dans ce roman, sur fond de folie, Aimee Bender parvient à rendre la maladie mentale palpable, quotidienne, déchirante.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Bibliobs
13 janvier 2021
L'écrivaine américaine publie « Un papillon, un scarabée, une rose », portrait sensible et inattendu d'une femme cabossée. De la science-fiction intime.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesInrocks
12 janvier 2021
La romancière américaine fouille avec douceur et drôlerie le parcours d’une enfant confrontée à une situation déstabilisante.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je ne peux pas être avec elle. Il y a quelque chose en elle. Elle est habitée par une bestiole. Je ne me fais pas confiance quand elle est là ! Tu m’écoutes ?

Oui. Je vais envoyer Stan. Dès qu’il rentrera. Par le vol du matin.

Pas Stan ! Toi !

Je ne peux pas prendre l’avion. Qu’est-ce que tu entends par bestiole ?

Une bestiole. Quelque chose qui rampe à l’intérieur d’elle. »
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J'ai planté mon regard dans celui de ma grand-mère comme une simple affirmation de ma volonté. Je pouvais tenir très longtemps sans ciller. Ce n'était pas un regard de colère, pas du tout. Il avait cette placidité qui accompagne la certitude absolue de gagner la partie.
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J'avais vécu dans une cellule familiale qui avait connu un profond bouleversement longtemps auparavant, et j'en connaissais la sensation, je pouvais sentir la transition de loin, son odeur de concombres et d'ordures.
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Plus tard, seule occupée à revisser le verrou sur la porte, je réalise soudain que si je me fais enfermer, c'est peut-être parce que j'ai besoin que quelqu'un me libère.
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A sa manière, le scarabée était apparu avant le papillon. Je l'avais vu la première fois sur une feuille de papier tombée sur la pelouse de l'école primaire alors que mon oncle et moi attendions que le baby sitter finisse de préparer la salle de classe pour la semaine suivante.
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Vidéo de Aimee Bender
Parole de libraire à Marseille .Nadia Champemes est libraire à la libraire "Histoire de l'oeil" à Marseille et nous parle de ses trois coups de coeur : "La singulière tristesse du gâteau au citron" d' Aimee Bender, "Numéro d'écrou 362573" d'Arno Bertina et "Orgasme à Moscou" d'Edgar Hilsenrath.
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