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EAN : 9782367951294
120 pages
Chèvre-feuille étoilée (31/03/2018)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Margot, adoptée enfant dans un camp de réfugiés en Éthiopie, ne sait pas répondre à la question obsédante des origines. Clémence l’a élevée au bord des étangs de Maguelone.  Interprète, Margot ne cesse de voyager et n’a que les livres et l’eau pour se rassurer. Saura-t-elle se poser pour Sullivan, qui l’a accompagnée, dans son retour aux sources, dans les pays de la Corne de l’Afrique et surtout dans les immenses camps de réfugiés du Soudan ?
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Reçu dans le cadre de Masse Critique
C'est un très court récit qui a pour thème la recherche d'identité. Le personnage principal, Margot, erre d'un pays à l'autre afin de retrouver cette partie d'elle-même qu'elle a laissée dans un camp de réfugiés, en Ethiopie. Là se trouvent les bribes de sa petite enfance, qu'elle tente obstinément de rassembler .
"Dans mon sommeil, j'entends parfois le rire de ma petite soeur, comme un bruit de cascade dans un pays sec. Et puis il y a des odeurs qui me rendent ma mère. Enfin, je crois. La vieille Azeba, Nil et ma soeur restent le lien le plus fiable. C'est par eux que je me rends au pays de l'enfance et que je tamise les limbes de la mémoire avec la patience du chercheur d'or."
Orpheline, elle est adoptée par Clémence, une mère aimante, mais qui disparaît trop tôt .
Margot est interprète, son métier lui permet de voyager et de faire de belles rencontres, principalement parmi les plus démunis. Cette dimension du récit n'est pas anodine : l'auteure, Nathalie Bénézet, a été pendant plusieurs années responsable à ATD Quart Monde.
Je retiendrai de ce court roman , illustré par de très belles photos ,-en noir et blanc, la plupart sur le thème de l'eau -, les poèmes qui émaillent très souvent le récit, les dialogues écrits comme de courtes scènes de théâtre, le style très poétique de l'auteure.
Un récit d'une belle originalité.
Merci aux Editions Chèvre Feuille Etoilée pour cet envoi.
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Margot est née en Ethiopie, elle a connu la guerre, le déracinement, le deuil. Elle en garde quelques souvenirs, images floues qui lui reviennent, par bribes, ou sous forme de cauchemars. Plus tard, elle est adoptée par Clémence, une française, qui l'emmène chez elle, dans le sud de la France.
Nous n'apprenons pas grand chose de la vie de Margot ou de son quotidien, mais elle nous livre ses pensées intimes, ses questionnements, ses doutes et le manque qui l'habite. Avec Sullivan, l'homme aimé, elle est retournée en Ethiopie et au Soudan pour tenter de renouer avec ses origines.
Une vie faite de voyages, de ballottages, de déracinements permanents.
Une vie dans laquelle elle peine à s'attacher et à trouver sa place.
Une vie où chaque rencontre est vécue à fond.
Nathalie Bénézet signe un roman sensible et touchant sur le fait de se sentir à la fois partout chez soi sans l'être vraiment pleinement : Margot est habitée par la recherche de son identité, par la compréhension des chaînons manquants de son histoire mouvementée. Elle n'arrive pas à se poser quelque part, à prendre racine, étant mue par une tension intérieure qui la pousse toujours à reprendre la route.
Un ouvrage au rythme singulier, tour à tour roman, journal intime, pièce de théâtre ou recueil de poésie.
Merci à Babelio et aux éditions du chèvre-feuille étoilée pour cette belle découverte !
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Entre sa première mère dont elle n'a aucun souvenir, sa seconde, la vieille
Azeba qui a pris soin d'elle et de sa soeur dans un camp de réfugiés et
celle qui l'a élevée au bord des étangs de Maguelone, Clémence qu'elle a accompagnée lors de sa longue maladie, Margot n'a que les livres et l'eau pour se rassurer. Elle choisit le métier d'interprète.
Écartelée entre son désir total de liberté et son amour pour Sullivan, qui l'a accompagnée dans les pays de la Corne de l'Afrique et surtout dans les immenses camps de réfugiés du Soudan, Margot ne se sent nulle part chez elle. Son pays, c'est le chemin. le chemin entre les gens, entre les villes, entre les langues. "Je ne suis pas d'un lieu, je ne suis pas d'une langue, je suis d'une marche, d'un aller sans fin".
C'est dans l'entrelacs des langues et des destinations, dans l'espace de la rencontre et de la relation qu'elle inscrit son existence et se trace un itinéraire. À Rabat, où elle doit retrouver Sullivan (qui parle par moments à
la première personne dans le livre) elle rencontre un vieil homme, un
philosophe qui deviendra son ami et l'aidera à se poser.
Elle lui adresse un long poème où la question du mouvement est omniprésente.
Je trouve ce livre remarquable tant au point de vue de la thématique que de son écriture.

Lien : https://www.chevre-feuille.f..
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Un joli roman sur l'exil, le retour au source et l'impossibilité de trouver sa place. J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteure, très poétique, touchante et toujours avec les mots justes. Ce roman est très court (une centaine de pages) pourtant l'auteure réussit avec brio à poser ses réflexions sur les relations humaines, l'exil forcé, les conflits qui déconstruisent les identités. Margot, réfugiée, se souvient très peu de sa famille et de la raison qui les a fait fuir leur maison natale. Un destin comme tant d'autres en Afrique et dont on refuse obstinément de voir la réalité car cela remettrait en cause notre propre « humanité »...
.
J'ai beaucoup aimé ce voyage dans la Corne de l'Afrique même si j'aurais aimé que l'auteure approfondisse plus ces courts passages en Afrique de par son expérience humanitaire notamment. Je me suis peu attachée aux personnages mais pour moi là n'était pas le sujet et cela ne m'a pas empêché d'apprécier cette lecture.

Un grand merci à Babelio et aux Editions du Chèvre-Feuille Etoilée pour cette jolie découverte !
Lien : https://www.instagram.com/li..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Sans la vieille Azeba, nous n’aurions sans doute pas survécu, enfants, ma soeur et moi. La haine nous aurait avalées comme tant d’autres. Les caresses d’Azeba, ses bras autour de nous, sa voix chaude, notre seul abri. Le destin a voulu qu’on soit sur sa route. On a marché ensemble. Nos parents étaient déjà morts. Je ne sais
plus leur visage, je n’ai d’eux qu’une image assez floue, deux silhouettes dans un brouillard. Certains de leurs gestes me sont revenus, ça doit être avant que la guerre
nous frappe, des gestes de travail. Mais je ne suis pas sûre si c’est vraiment eux.
Dans mon sommeil, j’entends parfois le rire de ma petite soeur, comme un bruit de cascade dans un pays sec. Et puis il y a des odeurs qui me rendent ma mère. Enfin, je crois. La vieille Azeba, Nil et ma soeur restent le lien le plus fiable. C’est par eux que je me rends au pays de l’enfance et que je tamise les limbes de la mémoire avec
la patience du chercheur d’or.
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Ca a quelque chose d'inquiétant d'écrire. C'est comme accepter de voir sous un autre angle, et tôt ou tard de laisser voir, sans trop savoir d'avance où ça peut nous mener tout ça. C'est emprunter les chemins de l'intime, c'est peut-être rendre visible, d'abord à soi, ce qui ne l'était pas...
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Il y a des jours où je me dis que s'émerveiller, à notre époque, est l'un des actes les plus nécessaires.
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