AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782213685946
288 pages
Fayard (14/09/2016)
3.94/5   8 notes
Résumé :
C’est un événement : Benoît XVI rompt le silence. Pour la première fois en 2000 ans d’histoire de la chrétienté, un pape dresse le bilan de son action au Saint-Siège.
Peter Seewald, journaliste spécialiste de ces questions, à qui Benoît XVI s’était confié dans Le Sel de la terre et Lumière du monde, a mené de nombreux entretiens avec le pape émérite entre novembre 2012 et mai 2016. Dans ces conversations inédites, Benoît XVI évoque en toute franchise les rai... >Voir plus
Que lire après Dernières conversations avec Peter SeewaldVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Peter Seewald, au parcours religieux et intellectuel quelque peu chaotique, avait déjà eu l'honneur d'interroger plusieurs fois Joseph Ratzinger. Dans ce nouveau livre d'entretien, assez conventionnel voire banal par les questions posées et les thèmes abordés, nous revisitons le parcours du Pape émérite, de son enfance à sa retraite. L'impression générale qui ressort, après la lecture de ces conversations joséphiennes, est le caractère incomplet du livre qui renvoie d'une certaine manière, et qu'on le veuille ou non, à la renonciation de Benoit XVI

Pour celles et ceux qui ont déjà lu les précédents entretiens réalisés par Seewald avec l'ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine la Foi, ils n'apprendront pas grand chose. En effet, nous trouvons peu de nouveautés et d'éléments inédits, ni de révélations fracassantes, au grand dam d'une certaine presse. le journaliste allemand ne semble pas avoir le niveau, et c'est le moins que nous puissions dire, pour se hisser à la hauteur de son invité, lui qui occupa pendant plus de 30 ans les deux plus hautes fonctions de la plus vieille et prestigieuse institution de notre monde. En effet, il interroge le Pape Emérite sur des sujets qu'ils avaient déjà abordés ensemble : son enfance, son expérience de professeur, d'archevêque de Munich, de Préfet etc. En lisant les pages avec une concentration active, nous nous attendions à plus, mais trop de questions sont restées dans l'anecdotique. C'est dommage pour un homme de l'envergure intellectuelle de Ratzinger de se voir soumis à des questions aussi peu dignes de lui et des postes qu'il a occupés.

Ceci étant dit, certains propos méritent d'être cités. A la question posée sur la volonté de Benoit XVI de restaurer certaines traditions, comme le port de la mosette ou la communion directement sur la langue, qui furent vues par certains comme « un retour des rites liturgiques du passé », voici sa réponse : « Je me réjouis de la réforme conciliaire dans les domaines où elle a été adoptée sincèrement et correctement, sans être dénaturée. Cependant, on a aussi assisté à beaucoup d'extravagances et de destructions auxquelles il fallait mettre fin. » Malheureusement ces extravagances ne prirent pas fin avec son pontificat, mais c'est déjà beaucoup de reconnaître qu'elles existent. Au sujet de la Sainte Messe, nous avons trouvé une pensée qui mérite d'être citée : « Il ne faut pas croire qu'il existe désormais une autre messe. Ce sont deux manières de l'interpréter rituellement, qui s'inscrivent cependant dans un unique rite fondamental. J'ai toujours dit, et continue à dire, qu'il était important de ne pas interdire brutalement et intégralement la dimension la plus sacrée de l'Eglise autrefois pour les hommes. Une société qui interdit ce qu'elle a longtemps considéré comme son noyau même, c'est impossible. Je n'ai donc pas répondu à des motifs tactiques ni Dieu sait quoi, j'ai cherché la réconciliation interne de l'Eglise avec elle-même. » Si les Evêques de France pouvaient entendre cette réalité et comprendre qu'ils ne peuvent couper les racines de l'Eglise sans tarir la sève de la continuité et donc de l'espérance, nous gagnerions du temps.

Joseph Ratzinger rappelle la manière dont il voulait incarner le rôle du Pape : « J'ai surtout cherché à être un berger ». Pourtant quand le troupeau est dispersé, il faut savoir taper du point sur la table afin de ramener les brebis égarées. A ce sujet, nous avons été fort surpris de lire l'échange suivant qui commence par une interrogation du journaliste :

« On s'imagine que le Pape a les pleins pouvoirs, qu'il peut faire preuve d'autorité. »

« Non. »

« Ce n'est pas possible. »

« Non, ça ne l'est pas. »

Aveu de faiblesse ? Conscience du désordre inouï qui règne dans l'Eglise et volonté de ne pas amplifier les problèmes ? Nouveau monde du gouvernement ? Nul ne le sait avec exactitude, mais il est étonnant, pour ne pas dire plus, de constater qu'un homme revêtu de la plus haute autorité et juridiction sur les hommes, n'en fasse pas usage. Toutefois laissons-le parler pour mieux comprendre son attitude : « Ma faiblesse réside peut-être dans le manque de volonté de gouverner et de prendre des décisions » et il poursuit : « le gouvernement pratique n'est pas mon point fort, ce qui est certainement une faiblesse. Mais je ne le vois pas comme un échec. Pendant huit ans, j'ai fait ma part de service. » de même, à la question posée sur les théologiens que le Pape émérite apprécie le plus, les deux noms cités en étonneront plus d'un. Lui qui évoque la réconciliation avec tout le passé de l'Eglise et l'importance de ne pas se couper avec la tradition, cite deux personnes qui par leur position ont exprimé tout le contraire, à savoir : Lubac et Balthasar. Joseph Ratzinger n'esquive aucun sujet et répond aux questions sur le lobby gay au Vatican : « Effectivement, on m'a indiqué un groupe que, dans l'intervalle, nous avons dissous », et il précise « Un petit groupe de quatre, peut-être cinq personnes. Nous l'avons dissous. S'est-il reformé autrement ? Je ne sais pas. Cependant, le Vatican ne foisonne pas de cas similaires. »

Au fil des pages nous comprenons aisément que la charge de Pape fut très difficile à porter, pour cet homme qui se voyait avant tout comme un professeur discret et efficace. Il fut sans cesse attaqué, critiqué, mais il essaya d'accomplir du mieux qu'il put la mission qu'on lui avait confiée. Il est maintenant âgé de 89 ans, et attend sereinement la mort et sa rencontre avec Dieu : « Il faut admettre la finitude de cette vie et se mettre en chemin pour rejoindre la présence de Dieu. J'essaie de toujours penser que la fin approche. Je suis en train de me préparer à ce moment-là et, surtout, de toujours le garder à l'esprit. L'important n'est pas de se l'imaginer, mais de vivre en sachant que toute vie tend à cette rencontre. » En guise de conclusion, il est vital d'énoncer les fondamentaux. A la question posée sur comment a-t-il trouvé sa devise « le collaborateur de la vérité », il rappelle que cette formule se trouve dans la troisième Epitre de Saint-Jean. Il insiste : « Cela fait trop longtemps qu'on met la vérité entre parenthèses, parce qu'elle paraît trop grande. Personne n'ose affirmer : nous détenons la vérité. » Merci pour ce rappel salutaire…



Franck ABED
Commenter  J’apprécie          10
J'ai été assez déçu par la lecture de ce livre qui s'apparente plus à un long article de presse. le pape émérite y répondait aux questions d'un journalistes allemand, venu chercher de la matière pour sa future biographie du pape.
On y découvre donc des détails biographiques qui raviront les passionnés, mais la pensée du génial théologien que fut Benoît XVI n'y est guère développée. J'ai donc lu rapidement ces deux cents pages, en me promettant de revenir assez vite à la source de l'oeuvre de Joseph Ratzinger/Benoît XVI.
Commenter  J’apprécie          60
Dans ces Dernières conversations, l'écrivain et journaliste allemand Peter Seewald nous offre un témoignage fort intéressant : dans une oeuvre totalement inédite, il s'est entretenu longuement avec le Pape émérite Benoît XVI qui a renoncé à ses fonctions en 2013 après huit années de pontificat. L'église catholique n'avait jamais connu cela : un Pape qui renonce à ses fonctions et qui donc peut à la fois juger son mandat et donner son avis sur son successeur.
Si les abdications de souverains sont courantes, la renonciation d'un Pape est un événement extraordinaire et, pour cela, la lecture de cet ouvrage est précieuse. On ne peut s'empêcher d'imaginer ce qu'auraient pu être le témoignage de Jean-Paul II vu la longueur et la richesse de son pontificat.
Peter Seewald et Benoît XVI se connaissaient pour avoir déjà collaboré en 1996 pour le livre le sel de la Terre, une longue interview de celui qui était seulement le cardinal Ratzinger.
Au fil de la lecture, on rencontre un homme timide et réservé, réfléchit et sérieux, humble et reconnaissant. Jamais Benoît XVI ne se met en avant ou ne cherche à titer la couverture à lui, il ne se dédouane pas non plus quand son interviewer pointe des manques ou des lacunes. L'ensemble est honnête et la vie de l'homme est superbement retracée chronologiquement.
Commenter  J’apprécie          00
L'avantage de l'entretien est qu'il est moins formel qu'une biographie ou un essai classique et qu'il permet d'approfondir certains aspects bien spécifiques de la vie d'une personne.
C'est le cas ici, où visiblement la complicité entre Peter Seewald et Benoit XVI agit à plein pour découvrir des aspects méconnus de la vie du pape émérite.
Le livre est divisé en plusieurs parties : l'enfance, l'âge adulte et les années de formation, la papauté et la renonciation, et pas forcément dans cet ordre.
C'est l'occasion de revenir sur des textes polémiques qui ont jalonné la carrière d'un des plus grands théologiens actuels, ou encore sur les coulisses du concile Vatican II. Par ailleurs, Benoit XVI aborde dans cet ouvrage avec une rare franchise les raisons de sa renonciation, les moments forts de son pontificat, sans oublier les sujets polémiques comme le scandale du Vatileaks et la difficulté à réformer la Curie et le mode de fonctionnement du Vatican.
Il livre également sa vision personnelle de sa foi et de ses doutes, les défis actuels du christianisme, et son sentiment sur le futur de l'Eglise.
C'est un ouvrage qui mérite d'être lu.
Commenter  J’apprécie          00
Ils sont maintenant rodés à l'exercice ! Peter Seewald et Benoît XVI dans ce magnifique et immense entretien avancent pas à pas. En effet le journaliste cherche non pas la petite bête mais à savoir vraiment qui est Benoît XVI, qui il était dans sa jeunesse mais aussi qui il est aujourd'hui. On pourrait qualifier cet ouvrage de biographie vivante ! le pape émérite se livre d'ailleurs avec une facilité déconcertante. En effet bien plus qu'un bilan de ses années comme prêtre, professeur, préfet ou pape, ce livre veut essayer de rendre compte de qui il est, non pas une image lointaine mais un homme qui se place à la portée des autres, réservé mais non moins concerné.

La plus longue partie de cet entretien – qui est en réalité une suite d'entretiens sur le modèle des deux précédents – est dominée, et c'est heureux, par l'intitulé : Histoire d'un serviteur. On aurait pu titrer ce livre du nom de cette partie. Dans le mot histoire on voit combien de l'enfance à aujourd'hui la foi et la vérité s'inscrivent dans la vie de Joseph Ratzinger, on voit comment façonné ainsi il fait grandir sa foi et sa réflexion théologie non pas pour lui-même mais pour la mettre au service des autres. Serviteur de bien des manières, pasteur, professeur ou préfet il a essuyé des bonheurs et des difficultés qu'il nous partage. Ce dialogue permet ainsi, après un pontificat bien rempli – notons qu'aucun pape n'a pu faire de bilan de son pontificat –, d'éclairer certaines incompréhensions dues souvent à de mauvaises interprétations.

Ce soit Joseph enfant, comme consultant au Concile de Vatican II jusqu'à son pontificat rien n'est passé sous silence.

Je conseille donc ce livre qui nous donne une bonne idée de qui est Benoît XVI sans freins ni limites. Par ailleurs ces entretiens et la façon de s'exprimer du pape émérite permettent une lecture simple et rapide.
Lien : https://lirechretien.fr/2016..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l’évolution. Chacun de nous est le fruit d’une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire.
Commenter  J’apprécie          160
On a toujours des choses à apprendre. Pour commencer, il faut continuer à apprendre ce que la foi nous dit à notre époque. Et il faut apprendre à avoir plus d'humilité, plus de simplicité, à accepter la souffrance, avoir du courage pour résister. Plus d'ouverture aussi, et la disposition à aller de l'avant.
Commenter  J’apprécie          20
Maintenant, j’ai plus que jamais besoin de Son aide, voilà ce que je me suis dit. Je savais que je n’étais pas vraiment l’homme qu’il fallait. Mais s’il m’imposait ce fardeau, il fallait aussi qu’il m’aide à l’assumer.
Commenter  J’apprécie          10
Croire n'est autre que, dans l'obscurité du monde, toucher la main de Dieu et ainsi, dans le silence, écouter la Parole, voir l'Amour.
Commenter  J’apprécie          20
Nous ne sommes pas les maîtres de votre foi, mais les serviteurs de votre joie.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Benoît XVI (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Benoît XVI
Vidéo de Benoît XVI
autres livres classés : papautéVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (15) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1833 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}