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EAN : 9782352044550
168 pages
Les Arènes (12/11/2015)
3.62/5   12 notes
Résumé :
L’Empire est la première histoire politique en BD de la plus vieille institution du monde : l’Eglise. Comment le message originel d’amour et de tolérance du Jésus de l’Evangile a-t-il pu inspirer à la fois les guerres de religions et les monastères qui accueillaient les pèlerins, les pauvres et les malades, les croisades sanglantes avec leurs cortèges de malheurs et tout à la fois, François d’Assise qui parlait aux oiseaux, l’horreur de l’Inquisition et la naissance... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Scénariser pour la bande dessinée un ouvrage scientifique, voilà le défi qu'ont dernièrement tenté de relever Olivier Bobineau et Pascal Magnat. Un pari d'autant plus audacieux que le sujet de l'ouvrage en question, « L'empire des papes. Une sociologie du pouvoir dans l'église » risque de ne pas paraître très engageant aux yeux du grand public. Son contenu est pourtant passionnant, Olivier Bobineau étant remonté aux origines du christianisme afin de retracer toute l'histoire de l'église catholique romaine, des premiers prêches de Jésus à l'église telle que nous la connaissons aujourd'hui. Vaste programme dont « La genèse » ne constitue en fait que le premier tome, deux autres volumes respectivement intitulés « Sodome et Gomorrhe » et « L'Apocalypse » devant paraître dans les mois à venir. L'ouvrage est divisé en cinq grands chapitres qui reviennent sur les principales étapes qui ont jalonné la naissance puis l'essor du christianisme jusqu'au XIIe siècle. L'auteur revient notamment en détail sur la véritable teneur du discours porté par le Christ (Heureux les pauvres ! ; Qui êtes vous pour juger ? ; La famille spirituelle se substitue à la famille de sang...) et sur les contre-sens ou les erreurs de traduction et d'interprétation effectuées après sa mort. On assiste également à quantité d'événements marquants qui contribuèrent à faire de l'église ce qu'elle est aujourd'hui : la crise des images, le schisme entre le monde latin romain et le monde grec orthodoxe, la réforme grégorienne... C'est qu'on en voit défiler des personnages, tout au long de ces quelques deux cent pages ! Ignace d'Antioche, Paul, Justin, Tertullien, Augustin, sans compter tous les papes, les empereurs, les rois, les moines...

Le projet de proposer un ouvrage de « culture générale dessinée » est louable, cela dit la lecture de ce premier tome m'a malheureusement souvent parue assez indigeste. La faute notamment au fait que les dessins de Pascal Magnat, pour amusants et réussis qu'ils soient, sont complètement subordonnés au texte ce que je trouve toujours un peu dommage dans une bande dessinée. Il n'y a par exemple aucune bulle : les personnages n'ont jamais la parole et les illustrations ne sont là que pour servir d'agréments aux explications. Résultat ? le regard du lecteur glisse sans vraiment s'y attarder sur cette succession d'images qui peinent à lui arracher de véritables sourires malgré leur qualité. Il aurait sans douté été plus judicieux de ne pas chercher à illustrer systématiquement par un dessin différent TOUS les événements dont il est fait mention ici (et il y en a un paquet !) mais plutôt de sélectionner les plus marquants ou les plus atypiques d'entre eux et de proposer des planches complètes par sujet ou par personnage. le propos reste cela dit très intéressant et le travail de recherche d'Olivier Bobineau remarquable, même si on pourrait là encore regretter que certaines précisions dont on aurait aisément pu se dispenser viennent alourdir cette lecture par ailleurs fort instructive. L'auteur parvient notamment à parfaitement mettre l'accent sur le grand paradoxe du christianisme : le message de paix et d'amour universel véhiculé par le Christ VS l'Église, cette institution toute puissante dont le pouvoir suprême repose entre les mains d'un seul homme : le pape.

Avec ce premier tome de « L'empire » Olivier Bobineau et Pascal Magnat signent un ouvrage de vulgarisation très instructif sur le fonds mais qui ne m'a malheureusement pas vraiment convaincu sur la forme. La somme de travail présentée ici par l'auteur est impressionnante mais certains épisodes aurait mérité d'être davantage synthétisé ce qui aurait permis au texte de gagner en lisibilité et aux graphismes en visibilité et en humour. Je vous invite malgré tout à tenter l'expérience : vous apprendrez sûrement beaucoup de choses !
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Tout ce que vous avez voulu savoir ou presque sur la genèse de l'histoire politique du christianisme est résumé dans cet album qui commence avec Jésus et se termine avec Saint-François d'Assise. Les persécutions, le monachisme, les grands théologiens et l'évolution du dogme, les croisades, les autres religions, les rapports du pouvoir temporel avec le pouvoir spirituel, l'inquisition et bien d'autres choses encore.

Ce premier tome, rédigé par un chercheur reconnu, membre du laboratoire « Groupe Sociétés, Religions, Laïcités » de la Sorbonne et du CNRS, est dense, érudit, critique, drôle, en un mot passionnant. J'ai hâte de découvrir la suite (deux autres opus sont prévus : Sodome et Gomorrhe et L'Apocalypse) de cette histoire, même si j'en ai une petite idée...
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L'empire : une histoire politique du christianisme est le fruit d'un ambitieux travail porté par Pascal Magnat et Olivier Bobineau. La démarche est originale puisqu'il s'agit d'une bande dessinée atypique, une sorte de roman (ou d'encyclopédie) graphique ayant pour but de vulgariser des écrits scientifiques afin de les rendre lisibles et accessibles au grand public.

L'objectif n'est que partiellement atteint. La densité de l'ouvrage le réservera à un public averti et consentant. Il faudra être motivé pour rester concentré d'un bout à l'autre de l'ouvrage. Des pauses seront d'ailleurs fortement recommandées. Il n'est pas question de lire cet album pour se détendre mais pour apprendre, ou à tout le moins accéder à un savoir encyclopédique de manière ludique. La démarche est scientifique, épistémologique, autrement dit : complexe.

L'effort de vulgarisation n'est pas toujours évident. L'on sent que l'effort de synthèse est présent, mais qu'il est difficile de le concilier avec la densité du propos. A certains moments les accumulations de faits, de péripéties ou de concepts nous mène vers l'indigestion. L'effort d'explication n'est pas toujours constant : par moments, l'on explique le cadre général et dans d'autre cas non. Les emprunts à la série Il était une fois sont évidents… et fonctionnent ! Mais il faut reconnaître qu'ils sont limités à leur plus simple expression : il n'y a qu'un personnage qui explique et intervient dans le récit. La démarche est universaliste, s'adressant à un public sans tenir compte de la religion. Tous peuvent s'y retrouver ici.

Les sujets retenus posent également question, puisque les auteurs ne s'intéressent pas seulement à l'aspect politique. Cette surabondance de thèmes nuit à l'ensemble en lui conférant une étiquette de catalogue. Elle entraîne également des choix malheureux, en accordant de l'importance à des thèmes au détriment d'autres qui auraient sans doute été plus pertinents. Ainsi les hérésies (et leurs impacts potentiels intéressants) sont traitées de manière superficielle. L'on pourra également s'étonner de la présentation des bases du catholicisme, limitée à une partie de la vie de Jésus. Beaucoup trop d'éléments sont laissés dans l'ombre.

Les dessins ne sont pas franchement le point fort. le style est sympathique, coloré mais répétitif à souhait. Certains dessins sont d'ailleurs repris allègrement. Ils ne servent ici qu'à illustrer le texte. Si l'on excepte l'introduction, il n'y a pas de continuité, d'histoire, mais tout simplement le désir de mettre le texte en lumière. Celui-ci prend d'ailleurs le pas sur les dessins : dommage !

Complexe, ardu cet album est issu d'un pari audacieux. S'il ne parvient pas vraiment à répondre aux attentes, il reste une belle surprise (surtout pour quelqu'un qui s'attendait à mettre la main sur un ouvrage de caricatures). Il s'agit donc d'une singularité dans le paysage qui mérite d'être connue, lue et partagée. Voici un support tout trouvé pour parler de religion de manière décomplexée ce qui est déjà plus que suffisant, même au XXIème siècle !
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Petite précision cette critique porte sur la nouvelle édition regroupe les deux premiers tomes de L'Empire : La Genèse et Sodome et Gomorrhe,
auxquels s'ajoute le tome 3 inédit : L'Apocalypse.

"Chère lectrice, cher lecteur,
Voici la papauté en... BD... format Bible !
À partir de travaux académiques concluant les vingt années de travail universitaire que j'ai consacrées au catholicisme, au pouvoir et à la religion, ce sont près de 2000 ans d'histoire de l'Église catholique romaine qui sont réunis ici.
Il s'agit de comprendre les tenants et les aboutissants d'une partie souvent ignorée ou méconnue de notre culture, mais aussi des arts, des sciences de l'homme et de la nature ainsi que de la vie politique et internationale, de l'économie, de la vie en société, sans oublier des guerres et de la paix... plus rare il est vrai !
Le dessin de Pascal Magnat met en forme notre commune humanité, avec ses hauts et ses bas. Cette humaine condition est mise en sens selon une tension fondatrice entre, d'un côté, un message d'amour inconditionnel, don gratuit et pardon de l'ennemi, abandon à l'autre incarné en et par Jésus, l'agapè et, de l'autre, la papauté, institution des institutions présente sur toute la Terre, fille de l'Empire romain, avec à sa tête un homme, vicaire du Christ, adulé autant que décrié, écouté autant que combattu: le pape !"

Voici les présentations faites, une fois cet incipit en forme d'incantation au lecteur, on peut dire que cela commence très fort, l'auteur se représentant tout au long de l'ouvrage pour étayer le propos, ou venir glisser son grain de sel mais comme la fleur de sel c'est juste pour le relever subtilement, je cite :

"Le Jésus que tu connais, lecteur, ressemble souvent à cette image d'Épinal. Il n'existe pas de représentation fidèle de Jésus. Les artistes chrétiens ont représenté Jésus sous l'influence d'un modèle européen
C'est dommage, Jésus était sémite !
De fait, il n'était pas très grand, la peau brûlée par le soleil, les cheveux noirs, bouclés, avec une hygiène de vie de son époque, ce qui signifie une mauvaise dentition"

On entame ces plus de 2000 ans d'histoire et d'histoires avec les ruptures proposées par Jésus, qui seront en rupture avec les grands courants du judaïsme de l'époque et s'en suit une folle épopée au travers des âges
Sont passés en revue et pèle mêle les héritages grec et latin, les persécutions des premiers chrétiens, le schisme des Églises d'Orient et d'Occident, l'arrivée de l'Islam, la conversion de Constantin, les croisades, la réforme Grégorienne, les aspects politiques, les templiers, les réformes de l'Église, les guerres de religion, le pontificat de de Pie XII, le siècle des Lumières,....
Des personnages viennent appuyer le propos Saint Augustin, Thomas d'Aquin, l'abbé Suger, Philippe Neri, certains papes plus réformateurs que d'autres, des papes qui ont fait scandales soit par népotisme ou simonie, les fondateurs des ordres mendiants, les papes en Avignon, etc....
L'art et la connaissance y sont abordés avec la naissance des universités, l'art roman, l'art gothique, l'épisode de Port Royal et du jansénisme....

Bref vous l'aurez compris pour balayer autant de sujets, il y a 2 solutions :
Soit vous plonger dans une histoire de la théologie, une somme qui aura le même but mais qui n'y parviendra pas de la même manière ;
Soit ouvrir ce livre qui résume très bien l'adage attribué à Napoléon : Un bon croquis vaut mieux qu'un long discours. et c'est une réussite proposée par les Éditions Les Arènes.

Car s'attaquer à la La grande histoire du christianisme n'est pas chose aisée. Aucun autre pouvoir sur la planète n'a traversé plus de vingt siècles !
Alors les dessins de Pascal Magnat et le texte d'Olivier Bobineau montrent ce qui relie les premiers apôtres - pour l'essentiel des juifs pratiquants qui vivaient dans les bas-fonds de l'empire romain - au pape François, qui, depuis la cité-état du vatican, règne sur plus de quatre cent mille prêtres, des dizaines de milliers de congrégations et d'associations confessionnelles, d'établissements scolaires ou médicaux et représente plus de 1,2 milliard de catholiques.
Cette longue histoire est un combat entre la mystique et la politique, dieu et le diable, le sexe et l'amour, l'argent et le dénuement, l'intelligence et la manipulation.
d'un côté, on voit régulièrement émerger de grands mouvements spirituels au sein de l'église, au plus près possible de la charité originelle, comme François d'Assise ou les mouvements caritatifs. de l'autre se déploie le pire de la politique : l'inquisition, les alliances avec des régimes dictatoriaux, la débauche, l'accumulation de fortunes indécentes...
L'humour et l'audace s'affranchissent de tout dogme afin de nous livrer une épopée haute en couleur, qui promet de ravir tout autant le spécialiste que le profane !

Car autant le dire les dessins bouleversent les codes de la bienséance et multiplient les clins d'oeil, parfois coquins, violents sinon anachroniques.
C'est divinement inconoclaste ou diaboliquement iconoclaste ?
Car ce parti pris complète à merveille la lecture de textes extrêmement sérieux, eux, et documentés. Ils facilitent aussi leur compréhension par un éclairage décalé. le trait appuie où ça fait mal, et manie allègrement l'humour grinçant.

C'est divinement instructif ou diaboliquement instructif ?
Car dépeindre cette institution, au fond, très humaine, en tension permanente entre le bien et le mal, entre la paix et la guerre, entre l'amour du prochain et la violence, entre la sainteté et la débauche, pourrait vite devenir ennuyeux et nous en sommes loin, très loin

L'auteur le dit lui-même : « Il s'agit de comprendre les tenants et les aboutissants d'une partie souvent ignorée ou méconnue de notre culture, mais aussi des arts, des sciences de l'homme et de la nature ainsi que de la vie politique et internationale, de l'économie, de la vie en société, sans oublier des guerres et de la paix… plus rare il est vrai ! »

C'est divinement renseigné,
C'est diaboliquement jubilatoire
A moins que ce ne soit l'inverse....
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Un exercice difficile pas sans défauts. Il est édifiant et sa lecture est indispensable.
J'avais connaissance de quelques papes prenant des libertés avec la morale religieuse. Mais en lisant dans le détail l'histoire de l'"Empire" chrétien et surtout catholique, j'avoue avoir été étonné et plus d'une fois !
Les magouilles, les coups bas, le népotisme, la luxure, l'amoncellement des richesses sont innombrables. Les manoeuvres politiques feraient passer les partis politiques pour de doux amateurs.

Alors c'est vrai de temps en temps une voix s'élève : "on est va trop loin". Mais elle est vite oubliée.

Le livre est très bien documenté. Parfois trop. Les papes ont trop de maitresses, de neveux, de fils, de frères. Les successions sont assez difficiles à suivre. Et comme chaque point, chaque histoire est dessiné de façon humoristique ou décalée, cela alourdit le propos ou distrait la lecture.
J'ai trouvé certains calembours graphiques inutiles.

J'ai beaucoup appris sur les papes d'Avignon et en général les relations tumultueuses entre le pouvoir terrestre et le pouvoir "spirituel".

Malgré ces défauts, c'est une lecture indispensable surtout si vous êtes adepte de "L'église est basée sur l'héritage de Jésus"
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critiques presse (2)
Sceneario
25 janvier 2016
rêts pour un baptême de culture ? Plongez dans la lecture de L’Empire ! Et découvrez un visage de l’Église bien différent de celui que vous lui connaissiez !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
08 décembre 2015
Pas de miracle ou d'angelots potelés dans L'Empire, juste une gigantesque machine de pouvoir broyant opposants et alliés dans un seul but : la suprématie sur les hommes, autant sur Terre que dans les Cieux.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Contrairement à ce qui est souvent dit, islam ne se traduit pas par « soumission », terme qui a pour racine en arabe khudu. Islam a pour racine « slm » - que l'on retrouve dans salâm : paix, salutations – et provient du verbe d'action « aslama », verbe qui veut dire « entrer dans la paix ». Et l'agent de la paix est muslim ou musulman.
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La chrétienté a aboli le christianisme sans trop le savoir.
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