AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,23

sur 123 notes
Le roman s'ouvre sur Alma, une jeune femme 30 ans, qui se réveille aux urgences psychiatriques de Bellevue sans savoir comment elle s'est retrouvée là. Elle va essayer de se souvenir des 48h qui ont précédé son internement.

En couple depuis 5 ans avec Paul, Alma est une jeune femme écrivain qui donne des cours et occupe un emploi de serveuse pour survivre.

Alma se souvient qu'elle s'est réveillée le 4 juin, matin de ses 30 ans en trouvant tout ce qui l'entoure complètement étranger, comme spectatrice de sa propre vie. La veille, une attaque de panique l'avait déjà submergée. Ce jour anniversaire de ses 30 ans va devenir le jour d'un véritable pétage de plombs.
Elle détruit l'ordinateur de son compagnon "je détruis pour détruire", se rend à un rendez-vous professionnel avec le célèbre écrivain Thomas B, jeune éditeur - auteur en vue puis entame une errance pendant laquelle elle succombe à toutes ses pulsions, dépense tout son argent en alcool et hôtel de luxe, passe de bar en bar... Elle se rend compte de l'absurdité de sa conduite mais continue à agir par impulsion."Heureuse d'être dominée par une autre, qui se retrouve aux commandes. Je ne suis plus Alma, ou alors je suis complètement Alma, enfin."

La peur du cap de la trentaine, âge où l'on est "jeune et vieille en même temps", l'insatisfaction de sa relation de couple, un certain milieu littéraire qu'elle veut fuir, une rencontre avec Thomas B. et Alma va se laisser envahir par de puissantes pulsions destructrices, tout va basculer très vite…

Ce roman est captivant, on ne peut pas le lâcher car on a très envie de savoir ce qui arrive à Alma, de tenter de la comprendre...

Le récit est fait d'alternance de chapitres à l'écriture et aux rythmes complètement différents. Une écriture vive, oppressante, crue parfois dérangeante dans les chapitres relatant sa dérive pendant deux jours et une écriture lente et calme dans ceux où elle décrit l'univers qui l'entoure aux urgences psychiatriques.

Un roman saisissant et dense qui se lit d'une traite.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
Commenter  J’apprécie          80
Bellevue est le troisième roman de Claire Berest, jeune écrivaine française. Il est aussi émouvant que marquant, parfois même dérangeant. C'est en tout cas une très belle réussite.

« Se faire sauter, pour une femme, concrétise l'idée du sexe d'une manière curieusement passive. Se faire sauter pour une femme, induit une prise en charge du plaisir de l'autre, cette incontournable envie chez l'homme de jouir. Encore et encore. Un train dans un tunnel qui se dirige sans alternative possible vers la sortie. Un besoin de se soulager, de jeter quelque chose hors de soi. Sont-elles si douloureuses ces réserves de sperme entassées pour qu'accompagne systématiquement leur expulsion et leur perte un cri superstitieux de ravissement ?[…]"

Dès les premières lignes du livre, le ton est donné : ça sera brut, cru, inattendu, déroutant, sans fard. En général, ce genre d'écriture ne me plait guère, mais quelque chose me disait qu'il fallait que je lise cet ouvrage. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai bien fait.

« C'est donc cela, la trentaine. Une fêlure sans éclair, un empoisonnement discret, un meurtre sans préméditation. Je m'aperçois que certains mecs d'un soir sont plus jeunes que moi, à présent. le sexe est plus disponible, l'amour devient fuyant »

Alma a 30 ans, vit avec Paul, possède un vrai ami, Auguste, toujours la quand elle a besoin. Sa vie est agréable : elle sort au spectacle, va au restaurant, part en weekend. Rien à redire de ce côté-là, et pourtant… un rendez-vous avec Thomas B., écrivain, éditeur, beau gosse, le jour de son anniversaire va tout chambouler et la faire basculer du côté obscur.

« L'amitié prend l'autre en charge dans son absolue et sordide entièreté, comme les mères, elle prend en charge e quotidien et l'exceptionnel au coude à coude sans autre transition qu'une reprise de souffle, les amis sont prêts à tout traiter, la vie, la mort, c'est d'accord. le véritable ami que l'on rencontre ressemble à une déflagration. »

Crise de panique, angoisse incontrôlable, agressivité, violence (automutilation), « pétage de plomb » (son déchainement sur le portable de Paul est épique!), sexe (fréquentes crises de nymphomanie), alcool massif… Alma n'est plus elle-même durant 48 heures. Elle se réveillera à Bellevue, un hôpital psychiatrique. Pourquoi est-elle là ? que s'est-il passé ? Alma ne se souvient de rien.

« Je suis affolée par ce que je viens de lui dire, le flot de paroles sorti de ma bouche me surprend la première, comme si j'avais perdu le contrôle non seulement de la situation, mais de moi-même.
Thomas resté coi, ses sourcils suspendus en deux arches, hésite. Il est estomaqué par sa violence, son impertinence, elle a le corps secoué, une veine de son front palpite, prête à exploser, il discerne alors la couleur de ses yeux plus nettement, ils ne sont pas juste noirs, ils sont assombris. »

Durant un peu moins de 200 pages, Claire Berest alterne entre le moment présent (le quotidien de Alma aux urgences psychiatriques) et les événements survenus durant les derniers deux jours. Alternant les rythmes, augmentant la tension, cette construction donne une vraie dynamique à la lecture en imposant son propre tempo. Elle entretient aussi pleinement le suspense. On ne peut lâcher le roman, on veut comprendre, on veut savoir et par conséquent, on tourne les pages rapidement. C'est une histoire qui se lit quasiment d'une traite. L'auteur a parfaitement su nous tenir en haleine et nous donner envie.

« Dans ma famille, on dit le coeur, qui n'en a pas en meurt, on dépose une goutte de champagne derrière l'oreille des enfants nouveau-nés, on collectionne les grammaires anciennes, on ne parle pas de sexe, on part se promener quand on est fâché, mais on évite de claquer la porte, on ne croise pas les bras quand on trinque, à Noël on laisse dehors un verre de vin pour le père Noël, à Pessah on laisse un verre de vin à table pour le prophète Elie. Dans ma famille il ne serait venu à l'idée de personne de se couper un bras intentionnellement et moins encore qu'une telle pratique existât. Subjonctif imparfait »

L'autre gros point fort de ce livre est la plume de l'auteur : si vive, intelligente, si sensible, si expressive, très explicite et visuelle. On ressent intensément ce que vit Alma. On souffre avec elle, on délire avec elle, … C'est oppressant et dérangeant tellement le style met à nu le personnage principal. On a l'impression de tout voir, tout savoir, tout vivre. C'est rare de telles émotions !

Il n'y a pas que des mots crus. En fonction des messages à faire passer, elle sait aussi être très belle, utilisant de longues phrases fluides, aux mots subtilement choisis qui nous font réfléchir, douter.

« Est-ce que je dis libre pour qualifier un sentiment que je ne parviens pas à décrire ? Je parle du sentiment rare où le point d'ancrage s'évanouit. S'apercevoir quand on s'y attend le moins que nos points de vue fondamentaux sont finalement relatifs et qu'il s'en faudrait de peu pour balayer nos évidences et assembler le puzzle de notre vie tout à fait différemment de ce qui était prévu »

Elle est enfin acerbe et piquante pour dénoncer et faire passer des messages à propos de l'apparence, du sexisme, etc…

« J'ai décidé de devenir serveuse quand mon éditeur, après avoir éclaté d'un rire franc à ma demande d'à-valoir avait conclu : « Vous n'avez qu'à vous mettre avec un homme riche si vous avez besoin d'argent ». CQFD. Ah ah ah, j'ai dû rire aussi lâchement et me taire. Se demander s'il aurait osé dire cela à un jeune écrivain homme. Je savais qu'il ne fallait pas le faire, il ne fallait pas se le demander, il fallait que cela glisse, que cela glisse. La rage finirait par s'épuiser. Je suis devenue serveuse, ce faisant, je n'étais plus écrivain, no ambitieuse, j'étouffais mon ego, pour ne me concentrer que sur des tâches »

Je ne m'attendais pas à une telle expérience quand j'ai choisi de lire cet opus. J'en ressors conquis par Claire Berest que je suivrai dorénavant. Court mais intense et marquant, je vous conseille Bellevue, même s'il n'est pas destiné à tous, âmes sensibles ou fragiles, s'abstenir…

4,5/5

Lien : http://alombredunoyer.com/20..
Commenter  J’apprécie          80
Alma a trente ans. C'est un cap difficile à passer pour elle car elle pète complètement un cable : elle trompe son copain Paul avec un écrivain célèbre qu'elle rencontre pour la première fois, elle décide d'éteindre son portable afin de ne plus donner signe de vie à son entourage. Elle boit de plus en plus et finit même par se mutiler... Deux jours plus tard, elle se réveille dans un hôpital psychiatrique...

Le résumé me tentait bien et lorsque Babelio le propose dans son dernier masse critique, je l'ai choisi avec plaisir. Malheureusement, je ressors un peu déçue de cette lecture...

Cette année j'ai moi aussi trente ans (et pas mal d'amis à moi également...) donc forcément, ce livre ne peut que me parler ! Néanmoins je ne m'attendais pas à un tel remue ménage. En effet, la narratrice perd complètement pied : elle ne supporte plus son copain du jour au lendemain, se met à boire à outrance et fait n'importe quoi. Je dois être trop "terre à terre" car je n'ai pas réussi à comprendre ce personnage, ni à ressentir de l'empathie pour elle.

Concernant l'écriture, le style oscille entre langage soutenue et passage assez cru. Cela correspond au moment où elle revient sur ce qui s'est passé durant ces deux fameux jours.

Malgré tout, je ne peux nier que l'auteur parvient très bien à retranscrire cette folie et la mal-être de son personnage. Malheureusement, je n'ai pas réussi à accrocher... dommage !

Je remercie Babelio et les éditions Stock !

Lien : http://lespetitslivresdelizo..
Commenter  J’apprécie          70
On m a toujours dit quand on te demande "comment vas tu"tu réponds ça va
Avoir 30 ans cela se fête mais comment?
Un livre assez sombre mais très réaliste, difficile à résumer
J ai aime mais sans plus un peu trop de scène dites de sexe à mon goût
Pour certains et certaines c est vrai c est peut-être une sorte de drogue
Difficile de vivre quand on ne souhaite pas se conformer aux règles de la société.
Commenter  J’apprécie          50
On se sent plonger dans la folie comme l'eau s'enroulant dans le siphon du lavabo.

Mais finalement, je suis quand même resté un peu en surface.
Lien : http://noid.ch/bellevue/
Commenter  J’apprécie          40
Bellevue est dejà le troisième roman de Claire Berest toute jeune auteure française de trente deux ans.
Publié par les éditions Stock roman.

Le ton est donné dés les premières lignes avec un langage cru qui correspond à l'état psychologique de l'héroïne qui n'est pas en état de soucier de la bienséance et pour cause...
Alma va fêter ses trente ans: un age important dans la vie d'une femme on peut dresser un premier bilan de ce que l'on a fait ou pas, on n'est plus une jeune femme ni une vieille. les premières manifestations de l'age apparaissent. Pour Alma ce sera le déclencheur d'un véritable chaos.

Le texte alterne entre les deux jours qui ont précédé son internement et son présent à l'hôpital psychiatrique de Bellevue. Alma se réveilleà quatre heure du matin dans un hôpital psychiatrique elle sait ou elle est mais est incapable se rappeler pourquoi .
La police la emmené la veille elle errait dans la rue en hurlant en robe de mariée le visage en sang et les bras recousu comment en est elle arrivée là alors qu'elle semblait saine quarante huit avant un compagnon Paul, un meilleur ami Auguste , un roman publié et professeur à mi temps.

Roman court de moins de deux cent pages mais pourtant du mal à le lire quelques pages à la fois. La descente aux enfers de l'héroïne met mal à l'aise.Plus on tourne les pages, plus elle s'enfonce dans son délire. Première manifestation une crise de panique la veille de son trentième anniversaire. le lendemain, elle devient incontrôlable et tombe dans l'auto destruction avec tous ses excès:
l'alcool: Dés qu'elle sent une montée d'angoisse arriver elle boit des quantité énormes de champagne elle qui ne buvait pas jamais auparavant. elle va jusqu'à le mélanger au lexomil. On se demande même comment elle tient encore debout.
le sexe: elle couche avec deux hommes différents en moins de deux heures. l'automutilation: elle se scarifie les bras pour oublier sa souffrance morale.

A l'hôpital, Récit à la première personne sous l'effet permanent du valium.
Description très réaliste du quotidien des patients : les longues heures à errer comme un zombie, en attendant la prochaine prise de médicaments ou la prochaine séance avec le psychiatre ,la solitude et le silence des lieux où tout est blanc.,les médicaments qui empêchent de réfléchir. aucune notion du temps
Livre intéressant mais bien sombre.

Merci à Babelio et aux éditions Stock pour cette nouvelle masse critique encore une auteure que je ne connaissais pas
Bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          40
Dès la première phrase du livre nous sommes plongés dans l'ambiance d'une écriture sans fard qui remue !

Tout du long c'est brut de décoffrage, sans fioriture.

Et plus on tourne les pages, plus on plonge avec l'héroïne...

C'est un livre qui bouscule.
Parce que les descriptions, la dissection psychologique sont telles qu'elles ne peuvent que perturber.
Et tout ce qui ne laisse pas indifférent est grisant. Addictif même...

L'auteur nous fait rentrer dans la tête d'Alma d'une manière flippante.
En même temps, c'est terriblement jouissif.

La vie d'une femme de 30 ans.
L'image qu'elle a d'elle (et des autres).
L'engagement.
La vie de couple.
La liberté.
La fuite.
Le sexe.

L'héroïne est happée par une violence irrésistible à laquelle elle ne peut échapper...

Si l'auteur n'a pas vécu ce qu'elle décrit, sincèrement je ne sais pas comment elle a fait pour rendre ces lignes plus vraies que nature.
L'écriture est remarquable qui plus est.

La construction du livre est intéressante et rythmée : elle alterne l'hôpital psychiatrique et les deux jours précédents où tout a basculé.

Plusieurs jours après, l'histoire est toujours très présente dans ma tête.
Elle m'a profondément marquée et m'a donnée envie de découvrir les autres livres écrits par l'écrivain.

J'ai pris beaucoup de notes en le lisant. Notamment ceci (juste un p'tit conseil) : Messieurs, n'oubliez jamais de descendre la poubelle lorsque votre compagne ou votre femme vous le demande... ;)

Lien : http://www.arthemiss.com/bel..
Commenter  J’apprécie          40
Est-ce que la trentaine est un cap dangereux pour les femmes ? Est-ce à ce moment que tout bascule, les certitudes, le confort d'une vie facile ?
Le roman déroule deux jours déjantés où l'héroïne rejette une vie a priori bien réglée, se jetant à corps perdu dans un délire d'autodestruction, de "dé-construction" : mutilation, alcoolisation massive, nymphomanie, jusqu'à assister à la mise en scène de sa propre mort dans un hôtel de luxe...
Une lente dérive vers la folie, un enfermement en hôpital psy qui sonne comme une pause, une rédemption, un temps pour soi loin du tumulte.
Un roman en apnée, qui se lit d'une traite, une plume alerte et intelligente qui décrit au plus juste le malaise, la chute, la pression des apparences et des convenances !
Commenter  J’apprécie          40
C'est l'histoire d'une jeune femme qui vient de fêter ses trente ans et comme un espèce de bouton déclencheur cet anniversaire fait venir d'un seul coup à la surface toutes ses souffrances latentes depuis des années... Elle va complètement vriller. Errer. Souffrir.
Elle qui pourtant avait une vie bien rangée bien classique auprès de son fiancé Paul, ses deux jobs d'enseignante et serveuse, en parallèle d'un début de carrière d'écrivain, des amis et une famille parfaitement normale.
Une seule journée à suffit à faire tout basculer.
Elle va se réveiller deux jours plus tard à l'hôpital psychiatrique de Bellevue, et ce que l'on va découvrir au fur et à mesure ce sont ces deux jours durant lesquelles tout a basculé. On va errer avec elle.
Je ne m'attendais pas à une telle claque en ouvrant ce roman. Je n'avais jamais lu Claire Berest auparavant, et ce que j'ai découvert c'est une plume d'une beauté, d'une incision et d'une évocation folle. La narration est à la fois tranchante et légère. Une douce et douloureuse mélancolie se dégage de chaque ligne. Et c'est grâce à ce talent que l'on ressent pleinement ce qu'a ressenti Alma. Une lente dérive, une brutale dérive. Plus rien n'a de sens sauf sa souffrance, une souffrance invisible qu'elle va s'acharner malgré elle à rendre visible.
Un roman qui m'a bouleversé, un roman beau et triste sur la vie d'une (des ?) femmes, sur le sens donné au couple, au job, aux apparences, au quotidien. Ou leur absence de sens.
Un joli coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          30
30 ans. L'âge des bilans, des questions, des remises en question.
Le moment de se mettre sur pause de la vie.

Quand les rides se forment, que les premiers cheveux blancs s'installent, face au regard des autres, aux poids de la famille, du passé, de la société, qu'en est-il des rêves, des réussites, des échecs?
Qu'en est-il du couple?
Qu'en est-il des possibles encore permis?

L'écriture est directe, puissante, sensuelle.
Elle bascule dans les souvenirs, dans la folie, revient au corps pour mieux se brouiller dans l'alcool et les médicaments, on chancelle... et l'on se raccroche à la littérature. de Verlaine à Julien Gracq, les textes, les écrivains, le monde de l'édition ont une part importante dans ce roman.

Il y a des questions que je me suis posées quand j'ai passé le même cap. Des miroirs. Il y a des phrases à noter. A relire. A réfléchir.
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (250) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}