Rien n'est noir

Si elle était une couleur, elle serait celle du feu.
Je connaissais assez peu son histoire, j'ai découvert une magnifique artiste, la fougueuse et magnétique Frida, assoiffée de vivre, qui tente de faire taire ses souffrances par tous les excès et toutes les folies.
L'écriture est fiévreuse et pleine d'énergie, donnant toute son intensité à l'histoire d'amour entre ces deux êtres hors normes. Un amour passionnel, dévastateur, insupportable, déséquilibré entre elle si dépendante et lui si égoïste.
Cette lecture m'a captivée et m'a donné envie de découvrir les lettres écrites par Frida.

Le moins possible de noir pour ce roman qui pourtant parle de Frida Khalo, peintre mexicaine blessée et souffrant de tout son corps et de son coeur aussi. Elle mord dans la vie et peint avec sa souffrance et sa passion pour Diego, qui lui est souvent infidèle, mais dont elle fait un héros.
Dans cet ouvrage, Claire Berest nous confie le couple, avec son puissant talent, ses frasques sexuelles, son parler franc. Chaque chapitre est peint d'une couleur, bleu, rouge, jaune, et si l'on n'a pas encore contemplé les tableaux de Frida et les fresques de Diego, on se hâte de le faire après avoir lu le livre.

La vie tumultueuse et tourmentée de la formidable artiste mexicaine Frida Kahlo et de son « ogre de mari » , Diego Rivera, grand peintre muraliste, sous la plume lyrique et exaltée (un peu trop, à mon goût) de Claire Berest.

Biographie romancée, visiblement très inspirée des lettres de Frida, qui permet de découvrir la personnalité exceptionnelle de cette femme. Une première partie haute en couleurs puis l'histoire s'essouffle un peu dans le tourbillon répétitif des relations tourmentées des deux époux pour clore un peu trop rapidement les dernières années de la vie de Frida. J'aurais aussi aimé que le livre, essentiellement centré sur le couple volcanique qu'elle forma avec Rivera, aborde davantage les autres facettes de sa personnalité.
Reste qu'il donne envie de plonger dans l'oeuvre de cette artiste hors-norme et de lire d'autres ouvrages sur sa vie.

Du bleu cobalt au gris cendre en passant par toutes les nuances de jaunes et de rouges, la vie de Frida Kalho s'étale, se raconte, s'égrène au fil des chapitres comme les touches de gouache sur une palette de couleurs. Ces couleurs sont autant d'états d'âme, de cris, de douleurs physiques, psychologiques et amoureuses de la pintera mexicaine que de folies, de fêtes et d'émotions démesurées. Frida est un caractère, à la fois une forte femme déterminée et un corps diminué atrophié, souvent empêché… Elle est aussi une femme, amante boulimique mais attachée, chevillée à son homme Diego Riviera. Claire Berest nous livre avec talent leurs vies qui s'articulent autour de hiatus : amour et désamour, révolution et confort bourgeois, peindre pour soi ou pour les autres. Des vies tumultueuses, enivrées, hautes en couleurs, romancées avec beaucoup de fougues, dans un style tranchant, cru et sensible.

Voilà une belle idée, puisée a priori dans le journal de Frida Kahlo, de placer ce roman sous le signe d'un nuancier de couleurs, bleu, rouge, jaune, à l'image de Frida elle-même, si colorée dans ses tenues, dans ses propos, dans ses tableaux.
Claire Berest est crédible dans sa restitution des scènes de vie, des pensées et des paroles de cette femme si libre, courageuse, entière, passionnée, talentueuse, malheureuse, amoureuse, douloureuse : une véritable icône féminine, que j'admire énormément. Quelle vie ! Respect et admiration, señora Kahlo Riveira.
En avançant dans ma lecture, j'ai tout de même, par moment, saturé un peu de l'écriture que je trouve chargée. Mais je crois que ce choix était nécessaire, et totalement adapté à la densité des émotions et des sensations vécues, endurées, par Frida Kahlo. Pas plus de répit pour nous que pour Frida. On prend des coups avec Frida, on prend notre claque, et c'est bien ainsi.

Il existe beaucoup de biographies de Frida Kahlo, sans compter des documentaires et au moins deux films de fiction, dont Frida, avec une Selma Hayek convaincante. Rien n'est noir de Claire Berest ne prétend pas être une biographie stricto sensu pas plus qu'un véritable roman, il s'agit plutôt d'un récit qui cherche la femme et l'artiste, à travers les événements qui ont marqué sa riche existence et les pensées qui ont traversé son esprit, qu'elles soient imaginaires ou non. Quoi qu'il en soit, pour ceux qui s'intéressent depuis longtemps à Frida et/ou à son ogre de mari, le non moins célèbre génie gargantuesque Diego Rivera, s'ils n'apprendront rien de véritablement neuf sur le sujet, ils ne pourront contester la fidélité du livre à l'esprit hors normes et excessif du personnage. Et pour parler de cette peintre, belle et bancale, Claire Berest fait preuve d'un style flamboyant et coloré tout à fait adapté au caractère baroque de cette icône aztèque dont la vie fut marquée par des souffrances physiques quasi permanentes et l'incroyable relation fusionnelle mais ô combien douloureuse avec Rivera. Et puis, c'est peut-être l'essentiel, le livre donne envie d'admirer encore et encore les incroyables peintures de Frida.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..

Je connaissais Frida Kahlo de nom, quelques toiles et des éléments de sa vie. Quelle claque avec ce roman de Claire Berest qui nous en dit vraiment plus sur la personnalité de cette artiste et de sa vie tumultueuse avec Diego Rivera.
Chacune des 4 parties est introduite par un extrait du journal de Frida Kahlo. Là aussi, découverte pour moi, qui n'aurait jamais pensé qu'il existait un journal de l'artiste !
Et quelle belle manière d'évoquer la vie de l'artiste et sa peinture en proposant des titres de chapitre évoquant une nuance de couleur. Ces teintes et nuances de bleu, rouge, jaune ou noir sont autant d'empreintes colorées du parcours de vie de Frida.
Frida était plus occupée par son corps douloureux et déchiré, son accident, ses fausses couches et surtout ses amours... liées à celles de Diego, que par sa vie d'artiste.
A notre époque, c'est devenu une icône artiste féminine, et grâce à Claire Berest, on comprend mieux pourquoi.

Dans L'Orchestre Vide, Claire Berest raconte la parenthèse fulgurante vécue par son héroïne Alma (un double de l'auteure ?) avec un chanteur. Depuis cette lecture, « je me doutais bien » qu'en Claire Berest bouillonnait un tempérament passionné, que j'ai été ravie de retrouver dans ce nouveau roman.

Rien n'est noir a remporté le Grand Prix du roman des Lectrices de ELLE 2020. de Frida Kalho je ne connaissais que les auto-portraits colorés, le regard sombre sous les épais sourcils et les incroyables tenues multicolores Tehuana qu'elle portait « comme une seconde peau ». J'avais très envie de lire cette biographie romancée de la célèbre peintre mexicaine avant-gardiste, qui m'a permis de découvrir l'artiste et la femme.

Quelle vie incroyable ! Après avoir frôlé la mort dans un accident de bus, la jeune femme de 18 ans renonce aux études et découvre la peinture, seul moyen d'évasion alors que son corps ne répond plus, et qui restera à jamais son rempart contre la souffrance. Quelques mois plus tard, elle entame une relation passionnelle et tumultueuse avec « el gran pintor », le muraliste renommé Diego Rivera, de 21ans son aîné, un « monstre sacré » qui fascine autant qu'il irrite. Deuxième accident dans la vie de Frida, car être la compagne de Rivera n'est pas une sinécure.
Les deux tempéraments volcaniques partagent pendant 25 années une admiration réciproque, le besoin viscéral de peindre, l'engagement politique, les voyages, une vie mondaine débridée, une vie domestique pour le moins chaotique et, pour Frida, les tourments d'un corps meurtri .

La plume colorée, enflammée, incandescente, sensuelle de Claire Berest participe à la magie du récit. Les titres des chapitres, du bleu cobalt au gris cendres, explorent toute la palette pour proposer un tableau polychrome de cette égérie féministe, anti-conformiste, libre, engagée, singulière, solaire, insolente, excessive, exubérante et excentrique.

Frida Kahlo, un corps brisé mais un tempérament volcanique et une énergie à toute épreuve. Artiste peintre, féministe avant l'heure, avide de liberté et d'indépendance, on ne peut pourtant pas la dissocier de Diego Rivera, avec lequel elle forme un couple infernal.

« Tu sais pourquoi je pleure ? (disait Frida)
Parce que j'ai été victime de deux horribles accidents dans ma vie, Diego, le premier c'est le tramway. L'autre c'est toi, quand je t'ai rencontré. »

Pleine de talent et fascinante elle est devenue une icône dans son propre pays et sa vie a été la source d'inspiration de nombreuses oeuvres culturelles : biographies, films, pièces de théâtre, expositions… Elle est un sujet qui passionne toujours et encore.

Claire Berest propose ici un portrait étonnant de Frida, à l'image des tableaux et de la personnalité explosive de cette femme atypique, qui rit et parle fort, jure et se moque des conventions. L'autrice a construit son récit avec passion en y mettant des couleurs : le bleu pour la tendresse, le rouge pour la trahison et la déception, le jaune pour la douleur. le noir hélas est pour la fin de vie dans la souffrance. le titre du livre, Rien n'est noir, fait d'ailleurs référence à des paroles prononcées par Frida elle-même au lendemain de plusieurs opérations chirurgicales douloureuses.

J'ai aimé me replonger dans la vie riche et mouvementée de Frida Kahlo et de son éternel amour, Diego Rivera, dont les relations ont été passionnées et mouvementées. Et j'ai beaucoup apprécié l'écriture colorée, imagée, sensuelle et foisonnante de Claire Berest. Elle nous offre un très bon livre.

Depuis que je la connais, c𠆞st ainsi :
J𠆚ime ce qu𠆞lle déteste, je déteste ce qu𠆞lle aime...
Frida aime les vêtements colorés, tous les accessoires, les gros bijoux et leur clinquant. Cela n𠆚 jamais été ma tasse de thé!
Frida n𠆚ime pas Paris ni les Surréalistes. Surtout pas André Breton.
Elle apprécie Marcel Duchamp? Ouf! Mais ceci, à mon avis, ne peut rattraper cela!
Et puis...
Frida aime Diego Riviera.
Ah ça : trop pour moi! Je m’étais arrêtée là.

Mais il y a deux jours, je l𠆚i rencontrée!
Oui, Frida! Oui, « en vrai »! Quelques heures avec elle m’ont été accordées. Depuis et je dois vous le dire, beaucoup de choses ont changé.

La douleur physique ... Harassante, puissante, suffocante. Non, à ce point, je ne le pensais pas. J𠆚i eu mal pour elle. Partout, en plein corps, en plein cœur.
La douleur morale aussi. Celle qui découle de cette chair fragile et abîmée. Et celle engendrée par son grand et unique amour, celui qui me dégoûte mais que Frida, à tout autre, a préféré.

Cette petit femme, cet immense courage.

Merci à l𠆚uteure de m𠆚voir tant appris sur Frida à travers ce roman complet et riche de recherches, dont j𠆚i beaucoup aimé le style.
Comme il est bon et important de faire ou refaire connaissance avec cette artiste grâce à ces pages!