Rien n'est noir

Madame Kahlo, certainement, si je vous avais connue, je ne vous aurais pas appréciée… excessive et ouvertement choquante, grande gueule qui jure comme un charretier, à picoler sans retenue et baiser dans tous les coins, non vraiment, j'aurais détesté l'apparence extérieure que vous jetiez avec fureur au visage de vos visiteurs. Exubérance malsaine, qui cherchait désespérément dans ce corps maladif des raisons de croire encore à la vie… je n'aurais pas compris, Frida.

Alors, je remercie chaleureusement Claire Berest de m'avoir permis d'aller au-delà, bien au-delà de l'apparente violence de cette artiste au grand coeur… et la magie a opéré, c'est fascinée par ce personnage solaire que je suis ressortie de ma lecture, happée par la personnalité viscérale de cette femme hors du commun, éblouie par ce couple incroyablement assorti. Les descriptions des tableaux les plus emblématiques ponctuent cette superbe biographie qui nous donne à vivre de l'intérieur le fol amour de Frida.

Il est des femmes au destin incandescent. Femme flamboyante à la rage de vivre, passion dévorante, femme effrontée au caractère de chien et au coeur de feu. La vie, le sexe, le corps, la fête, tout y passe pour assouvir cette furieuse envie de vivre.

Il est des femmes au destin tourmenté. Femme poursuivie de douleurs indélogeables, corps-cicatrice qui s'émiette et s'altère et qui hurle. Frida Kaho était de toutes les couleurs, de toutes ces tensions, et c'est totalement conquise que je ressors de cette lecture impétueuse.
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Voici un livre que j'hésitais à lire, Frida Kahlo étant devenue tellement à la mode ces dernières années je craignais l'effet ‘Fridamania', mais au contraire c'est une belle lecture que j'ai appréciée.
Le récit de son amour pour Rivera ne m'a pas passionnée,
par contre j'ai aimé le regard très éclairant de l'auteure sur les oeuvres de l'artiste, décryptant les symboles et les couleurs, les reliant avec finesse et sensibilité aux péripéties de sa vie.
J'ai voulu observer en parallèle les reproductions de ces tableaux, et c'était un peu comme lire son journal intime : toutes ses souffrances qui jaillissent avec puissance, dans une peinture très charnelle, excessive, débordante, qui bouscule et émeut diablement.
Frida Kahlo y est vraiment attachante, insolente et scandaleuse, esprit follement vivant dans un corps qui la martyrisait.

Rien n'est noir de Claire Berest, ma dernière lecture de 2021. Une histoire de Frida Kahlo, de ce que fut sa vie de femme, sa vie d'artiste aux côtés de l'ogre Diego Rivera. L'écriture de l'auteure est flamboyante et colle parfaitement au personnage, on y trouve cette poésie du chaos qui habite l'oeuvre de Frida Kahlo. Ce roman nous fait redécouvrir sa peinture, lire son destin fracassant dans les couleurs que caressaient ses pinceaux et ressentir les émotions qui déchiraient le coeur et le corps de la femme derrière l'artiste.
Une lecture très intéressante. J'ai beaucoup aimé.

Ce n'est pas ma première rencontre avec Frida Kalho dont j'avais vu la très belle exposition avec Diego Rivera à l'Orangerie2013. A la suite de celle-ci j'avais lu l'excellente biographie des deux peintres par Le Clezio. Episode  de la vie de Trotski dans l'excellent livre de Padura : L'homme qui aimait les chiens

Claire Berest a écrit Gabriële : biographie de Gabriële Buffet-Picabia, racontant avec talent la vie de Gabrieële qui avait fréquenté tout ceux qui comptaient dans l'Art de l'époque. 

Je me suis donc embarquée avec grand plaisir dans Rien n'est noir. Biographie écrite sous le signe de la couleur.

Toutes les nuances de Bleu pour les années de jeunesse, de l'accident à la rencontre avec Diego. Bleu d'acier pour l'accident. Bleu roi la rencontre avec le plus grand peintre mexicain. Bleu outremer : le corps brisé. Bleu ciel, le ciel de son lit ...Bleu égyptien, bleu ardoise, bleu safre....

Rouge les années américaines (1930 -1932) les succès des murales de Diego, les succès mondains, mariage,  rouge le sang rouge de la fausse-couche, la douleur de cet avortement, rouge politique celui de la Révolution. Rouges, les tromperies de Diego, homme à femmes...

Jaune les années 1933-1940, Jaune safran, jaune piquant, jaune beurre frais, jaune sable de la séparation, qui passe finalement à un jaune réséda, jaune tiède et âcre, du départ pour l'Amérique puis Paris, voyages seule, sans Diego. un jaune qui sent l'amertume, le manque même si Frida connait ses plus grands succès...jaune flash et j'en passe! Jaune ciel de Paris, les surréalistes, Marcel Duchamp, jaune du divorce....

Noirs les chapitres de la fin , noirs et gris cendres de la maturité, de la douleur qui ne la quittera jamais vraiment, noir de la mort.

J'ai aimé ces pages colorées. J'ai aimé les descriptions précises de certains tableaux. Claire Berest sait décrire la passion qui a animé toute la vie de Frida, passion amoureuse pour Diego, mais aussi passion pour la vie, la peinture. immense appétit de vivre, même si cette vie fut douloureuse, Passion comme celle du crucifié? 
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Genre : biographie

Tout commence par la rencontre entre Frida (Kahlo) et Diego (Rivera)
Frida a 20 ans et se remet (difficilement) d'un grave accident de bus. Diego a 20 ans de plus, c'est un artiste de renommée mondiale.
Claire Berest a choisi comme angle de vue la vision de Frida (même si Diego est loin d'être absent) : la scène initiale de l'accident de bus est très convaincante, plus tard une autre scène (de fausse couche) le sera autant.
Entre la passion de ces deux génies, leurs voyages aux USA, quelques chapitres décrivent les tableaux de Frida (je ne connaissais que peu d'oeuvres : essentiellement des autoportraits: cette biographie m'a donné envie d'en savoir plus)

Une biographie très convaincante pour moi qui ignorait quasiment tout de la vie de Frida Kahlo : j'ai eu envoe de lire ce livre suite à l'apparition de Frida dans L'homme qui aimait les chiens de Leonardo Padura .

Suite à un violent accident de bus survenu à l'âge de 18 ans, Frida Kahlo se met à peindre parce que c'est tout ce qui lui reste. Elle commence par des autoportraits qu'elle réalise grâce à un miroir fixé au plafond de son lit à baldaquin. Puis elle tombe d'amour pour Diego Rivera, le plus grand peintre du Mexique de l'époque et de vingt ans son ainé. Ils se marient et partent pour les Etats-Unis, au moment de la prohibition. Ce livre raconte sa vie et sa relation tumultueuse avec Diego Rivera, « el elefante » avec lequel elle forme un couple mythique.

Chaque chapitre introduit une couleur avec ses différentes nuances et correspond à une période de la vie de Frida. le bleu, c'est l'amour et la pureté. le rouge représente la passion mais aussi le sang. le jaune renvoie à une période tourmentée où se mêlent la folie et la maladie. le livre s'achève par la couleur noire.

La vie de Frida Kahlo, c'est une vie de souffrance, une vie de feu, d'amour tout entier. Une vie de couleurs et d'excentricités. le moins que l'on puisse dire, c'est que cette artiste ne vivait pas à moitié. Entre ses soirées arrosées à la tequila, ses amants et maîtresses qu'elle collectionne, ses extravagances, elle fait tout pour se sentir vivante et oublier les douleurs atroces qui la tenaillent. Oublier les fausses couches à répétition.

Si son corps martyrisé l'a fait souffrir toute sa vie, l'amour et la peinture l'ont en partie sauvée. Néanmoins, sa dévotion totale pour Diego la fait souffrir aussi. Lui qui ne peut se contenter d'une femme et qui la trompe fréquemment. Tout ce qu'elle fait, c'est pour attirer son attention, susciter son admiration.

Ses tableaux sont bouleversants de réalisme. Au fil de la lecture on a envie de s'interrompre pour voir les peintures si bien évoquées. Frida est tellement torturée et originale. Entre ses différentes lubies, ses fleurs dans les cheveux et son militantisme exacerbé, elle force l'admiration de tout son entourage. Sa vie entière est vouée à Diego, à l'art et à la passion. Malgré les trahisons, elle pardonne. J'ai beaucoup aimé ce roman biographique car il respire l'art, la sensualité et la féminité. Claire Berest retrace une vie des plus intenses et colorées avec un rythme incandescent !

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C'est un dessin de l'orage, celui de l'amour de Frida Khalo pour Diego Riviera, une passion dévorante, faite de promesses, de détachements, de folies et de couleurs, que nous livre ici Claire Berest. Rien n'est noir est une ode à la passion et à ses nuances, une promesse de beaux lendemains et ses visions d'apocalypse. L'écriture est riche et entière, pleine du rire de Frida, dans lequel perce un peu de cette souffrance qui a toujours été la sienne. On se plait à suivre ses éclats, son rire, son indépendance autant que ses pulsions, ses rages et ses désillusions.
Une vie multicolore, peinte avec beaucoup de délicatesse et de respect pour la femme qu'était Frida Khalo. Une oeuvre foisonnante et colorée, à l'image de sa franche narratrice et de son oeuvre gigantesque. A découvrir.
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C'est l'histoire d'amour entre Frida Kahlo et Diego Rivera. Une passion dévorante choisie et désirée par Frida pour un homme qu'elle admire, bien avant de le connaître. C'est l'histoire d'une femme farouchement libre et qui malgré une vie d'épreuves et de souffrance avance avec détermination.
Un livre intéressant qui m'a fait découvrir deux grands artistes mexicains de renommée mondiale, leur univers mais aussi les influences de ce monde des années 30 à 50, les différents mouvements picturaux qui ce côtoient. Mais aussi une passion folle et destructrice de Frida pour Diego , qui l'amènera à tout les excès et aux portes de la folie .

Claire Berest, Rien n'est noir : l'art Salvateur.

Ce livre n'est pas une énième biographie ! En s'attaquant à une figure quasi-mythologique avec tout le tragique, la fougue et la passion lui sont dévolus, Claire Berest dresse dans une langue exaltée un portrait vif et intense qui permet d'entrer dans la vie fascinante de Frida Khalo.
Personnage haut en couleur, femme incroyablement entière, force de vie luttant douloureusement contre la maladie d'un corps qui ne répond plus, rien n'échappe au récit et à l'analyse psychologique de cette personnalité.
Un texte poignant où se mêlent les pulsions d'amour, de vie, de mort, la création que Diego Rivera, son grand amour, sorte de double sublime et maléfique, ne cessera de raviver.
Les tableaux de Frida disent ce que son corps lui refuse, ce qui echappe à son entendement, cet enfermement fou dans une destinée qu'elle tente coûte que coûte de déchiffrer en donnant sens à celle-ci par l'art.

Il est des destins malheureux tellement incroyables qu'ils auraient pu être inventés. Des destins pour lesquels on se dit « A quoi bon continuer ? » quand les principaux concernés - eux - font montre d'une rage de vivre intense.

Frida Kahlo est de ceux-là. de ceux qui se battent toujours, tout le temps. de ceux qui ont faim de tout : d'amitié, d'amour, de vie !

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« Nous mourons à chaque seconde, mi hijo, alors ça ne vaut pas le coup de quitter ce monde sans s'être un peu amusé, si ? »
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Rien n'est noir dans la vie de cette artiste : elle se le refuse malgré les épreuves, les échecs et les blessures. Pour vaincre la peine et ses souffrance, Frida se crée une vie haute en couleurs et le fait savoir aux autres. Sa maison, ses propos, ses tenues, ses tableaux tout chez elle est coloré !
Elle en a besoin. C'est ce qui la fait tenir. C'est ce qui la fait vivre.

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« Tu sais pourquoi je pleure ? Parce que j'ai été victime de deux horribles accidents dans ma vie, Diego, le premier c'est le tramway. L'autre c'est quand je t'ai rencontré. »
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A dix-huit ans, Frida Kahlo est victime d'un accident : un tramway percute son bus et une barre de métal transperce sa colonne vertébrale. Cet accident marquera à tout jamais sa vie par les impacts qu'il laissera sur son corps ; par son entrée dans la peinture dont elle se sert comme exutoire pendant son alitement.

Aux souffrances du corps s'ajoutent celles du coeur avec Diego Riviera, l'autre accident de sa vie. Son mari, son ami, son amant, son ennemi. Lui qui l'aime à sa façon, passionnée mais destructrice.

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« À force de vouloir m'abriter en toi, j'ai perdu de vue que c'était toi, l'orage. Que c'est de toi que j'aurais dû vouloir m'abriter. Mais qui a envie de vivre abrité des orages ? Et tout ça n'est pas triste, mi amor, parce que rien n'est noir, absolument rien. »
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C'est cette passion dévorante et ce destin flamboyant que raconte avec fougue la plume habitée de Claire Berest, fascinée par la vie et l'oeuvre de Frida Kahlo.
Dans cette extraordinaire biographie, chaque période de la vie de l'artiste correspond à une couleur ensuite déclinée en nuances par chapitre : une palette de couleurs à l'image de la vie de Frida ; un nuancier comme reflet à ses états d'âme.
Enfin, ce livre riche est remarquable par le grand travail de recherche réalisé par l'auteur qui a réussi à en faire un joli moment de lecture.

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