Alphonse Aubert est petit mais son monde est grand. Car dedans, en plus de son Papa et de Puzzle le chat, il y a une imagination vive, une créativité bouillonnante et une canaillerie jolie. Avec lui, le quotidien devient fantasque, ébouriffant, fabuleux, souvent formidable. Comme un ascenseur cependant, ses émotions vont et viennent au fil de la journée, et parfois Alphonse se sent seul, inquiet, peiné… Heureusement Papa est là, aimant bienveillant et attentionné. Nous découvrons Alphonse Aubert pour la première fois en France avec ces deux albums. Figure culte de la littérature jeunesse scandinave créée par
Gunilla Bergström dans les années 1970, Les illustrations enveloppantes à souhait, aux couleurs chatoyantes, mêlent joyeusement aquarelle et collage. Un brin désuètes, il se dégage d'elles beaucoup de charme et de tendresse. Quant aux textes, ils sonnent juste et n'ont pas vieilli. Les thème abordés touchent les préoccupations des petits, sans mièvrerie. La relation entre ce père – manifestement seul – et son fils est d'une infinie douceur. Très attachante, pleine d'amour. Et crédible. On ne peut qu'éprouver de l'empathie pour les personnages. Bonne nuit, Alphonse Aubert évoque l'heure du coucher – anxiété face à la séparation, peur du noir – et les stratégies mises en place par l'enfant pour repousser le moment d'aller dormir.
Gunilla Bergström dédramatise la situation avec intelligence et drôlerie.
Bien joué, Alphonse Aubert parle des interdits – ne surtout pas toucher la scie! – du pouvoir de l'imagination – bricolage d'un hélicoptère qui prend son envol au-dessus de la jungle – et le manque d'attention du père – occupé à lire son journal-. Un gros coup coeur pour cette série!
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