Bon, je n'ai jamais lu
Karim Berrouka, moi.
Probablement un élément qui relève de peu d'importance dans la plupart des quotidiens, sauf si, comme moi, vous êtes un fervent auditeur de la Salle 101. Parce que si c'est le cas, vous passez visiblement à côté de quelque chose. Alors j'ai commencé tranquillement, avec cette petite nouvelle gratuite éditée par ActuSF, se déroulant apparemment dans l'univers d'un roman de l'auteur ("Fées, weed et guillotines").
Je ne savais pas trop quoi en attendre. Les récits déjantés, drôles et incisifs, sur le papier ça me plait énormément. Mais j'en ai rarement lus, finalement, qui vaillent le coup au demeurant.
Eh, bon, une conclusion ressort particulièrement de cette courte lecture: j'ai franchement bien fait d'écouter la Salle 101 (mais ça, je le savais déjà) puisque j'ai, je pèse mes mots, adoré ce texte. Il est peut-être anecdotique mis en parallèle de ses romans et recueils de nouvelles, je ne sais pas, mais c'est en tout cas une ouverture sur l'oeuvre très réussie.
Taille oblige, tout va très vite dans cette nouvelle. On démarre avec un Abdaloff (décidément!), de son prénom
Marc-Aurèle, qui rejoint une étrange enquête de meurtre type découpage de gitans dans une forêt avec morsures d'écureuils. Ca parait un peu étrange dit comme ça, mais ne vous en faites pas: ça l'est encore plus à la lecture.
Et ainsi d'enchaîner à un rythme fou les péripéties de 4 enquêteurs qui n'étaient pas prêts d'imaginer ce qu'ils allaient trouver dans ces bois (je n'irai pas plus loin, ce serait un peu dommage de spoiler!).
L'écriture de M.
Berrouka est franchement incroyable. A la fois moderniste dans le traitement de sa syntaxe, extrêmement travaillée et sinueuse notamment lorsqu'il s'amuse à imiter un vieux français moyen-âgeux, et surtout, débordant d'une musicalité poétique constante. C'est un plaisir incroyable à lire, le langage s'emballe, les mots sans tranchants, font mouche. Et c'est franchement assez unique. J'aimerais en reparler une fois de plus longs textes de l'auteur lus.
Alors oui, c'est avec chaleur que je conseille cette nouvelle, gratuite par-dessus le marché, et qui laisse découvrir un auteur qui franchement, fait pleins de promesses dans un aussi petit texte. A suivre, donc.