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EAN : 9782203120068
164 pages
Casterman (31/08/2016)
3.67/5   39 notes
Résumé :
Jeune journaliste, Jimmy fait ses débuts au service des faits divers du journal télévisé. On l'envoie couvrir la banlieue : il découvre alors comment on fabrique l'information sur ces quartiers populaires.
Que lire après Sociorama : La banlieue du 20 heuresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Diplômé de l'ESJ de Lille, à 25 ans, Jimmy Tendini intègre, pour un CDD de trois mois, le service informations générales d'une chaîne de télévision. Il est accueilli par Audrey Sulloie, la chef du service, qui lui fait rapidement visiter les locaux. Elle lui présente Geoffrey, journaliste-rédacteur, qui doit assurer sa formation pendant quelques jours. Aussitôt, il lui montre les salles de montage, d'enregistrement, les bureaux, le service politique, la culture, la société et enfin les informations générales. Tout ça au pas de course et Jimmy a bien du mal à suivre. Sans perdre de temps, Goeffrey l'informe qu'ils doivent aller filmer un débat de collégiens sur la laïcité à l'école. Il doit passer quelques coups de fil avant et invite Jimmy à aller boire un café. C'est là qu'il rencontre Fanny, journaliste rédactrice au service société, issue de la même école que lui. À peine le temps d'échanger quelques phrases que Geoffrey rapplique. Direction Vitry où doit se dérouler le reportage...

Tiré d'une enquête sociologique menée au sein de la rédaction du JT de 20h de France 2 par Jérôme Berthaut, cet album, dessiné par Helkarava, met en scène Jimmy Tendini, tout juste débarqué dans les locaux d'une chaîne de télévision. Ce dernier, bien vite mis dans le bain, découvrira au fil des jours ce qui se cache derrière les journaux télévisés, comment ils sont faits et par qui. Il devra également sortir un sujet pertinent sur la banlieue afin que celui-ci fasse la Une du journal. Jimmy se rendra compte bien vite du bien non fondé de ce que l'on voit sur nos petits écrans, de la concurrence parfois déloyale, de la "fabrication" des sujets, de la pression exercée... Un album instructif, étonnant et parfois drôle. Graphiquement, ça manque un peu de lisibilité, le trait n'est pas des plus agréable mais tel n'est pas le but de cet album.

Merci pour le prêt, Cécile...
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« J'veux faire du grand reportage ! de l'action ! [...] Aller en banlieue, montrer comment les gens vivent ! La mère fatiguée qui élève seule ses gosses... Tout ça, quoi ! »

Jimmy est fraîchement diplômé d'une école de journalisme. Et il en veut ! Pas de la notoriété ou du fric (en tout cas pas pour l'instant) non, il veut être reporter, engagé, faire du boulot d'investigation, du social. Ça semble bien parti puisqu'il a décroché un contrat de rédacteur du JT de 20h dans une grande chaîne. Les moyens financiers ne manquent pas, c'est déjà ça, il devrait pouvoir faire du bon boulot.
Mais, heum, avez-vous déjà regardé ce genre d'infos ? Clichés et démagogie ont la vedette...

Cet album est adapté de l'essai éponyme du sociologue Jérôme Berthaut, qui a mené une enquête en immersion au sein de la rédaction du 20h de France 2.
A travers l'exemple de reportages 'en banlieue', il donne un bon aperçu :
- des méthodes douteuses de la préparation d'un journal (priorité donnée à des sujets de proximité, interviews parfois bidonnées avec des 'acteurs', coupures au montage qui dénaturent le travail de ceux qui étaient sur le terrain...) ;
- de la concurrence entre collègues, de la façon dont les vieux briscards se sont fait des contacts, du poids de la hiérarchie ;
- du formatage (intonation des intervieweurs et des voix off, sujets traités...) ;
- de la dépendance de la chaîne vis à vis de certaines instances.

Après les métiers de caissière, actrice porno, ouvrier du BTP, j'en découvre un qui me faisait beaucoup plus rêver, celui de journaliste d'investigation (fouiner, rencontrer, discuter, écrire, restituer).
Mais les auteurs confirment ce que je pensais du milieu des médias, notamment celui de la TV : manque de rigueur (pour ne pas dire 'gros foutage de g*****') et de transparence, course à l'audience et dépendance.
Et encore, là, il est question d'une chaîne publique...

Yep, j'ai encore quelques 'Sociorama' à lire ! 😊
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Après une grande déception avec "Séducteurs de rue" de la collection sociorama, j'ai été séduite par cette bande dessinée.
Jimmy fait ses premiers pas dans le monde journalistique. Il est en CDD et malgré peu d'expérience, il tente de se faire sa place dans l'usine du journal national du 20h. Il propose des sujets qui lui tiennent à coeur mais ces derniers sont vus comme insuffisamment intéressants puisqu'il faut l'information à la mode.
Les dessins sont assez simples et les traits sont fins. le dessinateur ne semble pas avoir beaucoup travaillé les dessins même si les visages des personnages sont suffisamment expressifs.
Au niveau du contenu, je vois cet ouvrage comme un bon moyen d'éduquer à l'information et aux médias notamment en considérant les questions de montages, de coupures etc...La bande-dessinée permet de se familiariser avec le vocabulaire journalistique notamment "trapper" pour signifier qu'une information passe à la trappe par son manque d'intérêt. J'ai également été marqué par le fait qu'on ne filme une manifestation que si des chaines concurrentes sont présentes, qu'on ne traite pas de certains sujets ( les dérives de certains gendarmes) pour éviter de perdre une source d'information...
En tout cas, j'ai apprécié cette bande dessinée et je compte bien l'utiliser dans le cadre de la formation de mes élèves. Je la recommande dès la 4ème.
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Bilan mitigée pour cette lecture empruntée au CDI.

- Points positifs: le contenu qui permet de comprendre comment se ''fabrique'' l'information, orientée selon la problématique du moment, selon le fil conducteur recherché par les journalistes, mais pas selon la réalité du terrain.L'information est donc fabriquée et orientée, ce qui peut expliquer parfois le rapport difficile entre les médias et certains quartiers.

- Points négatifs: le dessin. Je n'aime pas le trait du dessin mettant en scène cette construction. le dessin a pour objectif de coller à la réalité, donnant par l'impression de vitesse, l'idée que l'information est prise sur le vif, dans l'urgence. L'information du 20 h est de l'instantané. Pas de sujets de fond, traités sur la durée dans les grands messes médiatiques. Cela relève d'un autre format, d'un autre type d'émission ou d'une autre presse.
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« La banlieue du 20 heures » est une « enquête dessinée » qui retrace les débuts d'un jeune journaliste au service des faits divers d'un journal télévisé. Il analyse la « création des images audiovisuelles » et plus particulièrement celles des banlieues. « Une enquête journalistique en BD ? Ça vaut quoi ça? »
Nous avons l'habitude de regarder des enquêtes sous la forme d'un reportage télé, d'un podcast à la radio, ou dactylographié dans un journal ou une revue... Mais sous forme de BD, c'est moins courant !
Et pourtant, « la banlieue de 20 heures » c'est 164 pages d'une enquête sociologique vivante réalisée par Jérôme Berthaut, désormais accessible aux amateurs de bandes dessinées.
Pour être honnête, j'ai été agréablement surprise par la pertinence de l'analyse. Aspect dont je fus dans un premier temps sceptique. Les sujets sociétaux sont rares, sous ce format et souvent très sélectifs.
Je craignais de ne pas bien comprendre les étapes qui ont menées l'auteur à son analyse : son chemin de réflexion.
Cependant, il y a une véritable cohérence entre les dessins, le texte, et l'enquête elle-même. D'abord parce que cette BD est accessible dans sa lecture, comme dans son format (carré). Ensuite, parce que nous suivons notre enquêteur du début à la fin (présentation des personnages, lieux…). Mais aussi parce qu'il y a une certaine distanciation entre l'enquête, qui est une analyse sociétale, encrée dans notre époque et les dessins, qui eux sont caricaturaux. J'ai particulièrement apprécié ce point, puisqu'il donne un aspect moins sérieux à l'analyse. Sans pour autant compromettre sa pertinence.
Avis à tous les amateurs de bandes dessinées et de sociologie politique…
Bonne lecture!
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critiques presse (1)
BoDoi
04 octobre 2016
Pas sûr que cela donne envie de devenir journaliste télé, mais l’album est une belle réussite, éclairante.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Kadisha, tu peux venir ? avec le nouveau. Une pharmacie s'est fait braquer vers Melun, c'est la dixième fois en un mois. "Le Parigot" en a fait un article, alors le premier ministre a dit que c'était vraiment inacceptable, du coup, il va falloir aller sur place. Geoffrey, t'es en charge du sujet, tu vas là-bas et tu t'occupes du montage. D'ailleurs si quelqu'un a filmé le braquage, on achète. Kadisha interroge les pharmaciens : « Quelles mesures allez-vous prendre face à l'insécurité ? » Et toi... euh...
- Jimmy.
- Essaie de trouver un braqueur.
- Un vrai ? Si rapidement ?
- Non mais une racaille, quoi. Pour les sujets sensibles de banlieue, on bosse avec un mec, Othmane, il a un bon réseau dans l'Essonne. Un gain de temps non négligeable.
- Sérieux ? Ce gars est un tocard qui joue au caïd !
- En attendant, il a les bons clients à filmer quand il faut. Essaie d'en faire autant.
- Pfff.
- Mais Melun, c'est pas dans l'Essonne !
- On connaît personne à Melun, on fait avec ce qu'on a.
[plus tard]
- T'as même pas filmé de paraboles, comment je vais faire pour qu'on comprenne qu'on est en banlieue ?
(p. 42-43, et 50)
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Chef du service : Ah ! Voilà Geoffrey ! Un bon élément du service. Hier, il a sorti un super sujet sur un démantèlement de trafic d'armes en banlieue. Geoffrey va te former quelques jours. Tu finis la visite ? Je dois checker un montage.
Geoffrey : Ok.
Chef du service : À plus tard, Rémi.
Geoffrey : Ok Rémi, prêt pour la safari ?
Jimmy : En fait, c'est Jimmy.
Geoffrey : Ah ? T'es sûr ? Parce qu'elle vient de dire Rémi.
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- Jean-Pierre, il faut absolument ouvrir [le JT] sur la neige ! Les gens adorent les intempéries et tutti quanti.
- Je sais pas, on n'est pas le 13h.
- Si on démarre avec [Hillary] Clinton, ça va zapper.
- Oui bon d'accord.
(p. 33-34)
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-T'as même pas filmé de parabole, comment je vais faire pour qu'on comprenne qu'on est en banlieue ?
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"Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde."
Albert Camus
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