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sur 124 notes
Deux soeurs. La petite a 22 ans, elle est fragile et ravissante ; elle se protège comme elle peut du monde extérieur en se réfugiant dans sa chambre de bonne qu'elle brique jusqu'à l'épuisement. La grande a 24 ans et virevolte dans la ville. Nymphomane, tyrannique, morbide, elle tient la cadette sous sa coupe. La petite ne travaille pas, ou peu, sauf quand sa soeur lui trouve des petits boulots, dont elle s'efforce de se faire virer le plus rapidement possible. La grande s'est inventé un travail de « soignante » parce qu'elle préfère voir les personnes « cassées » qu'en bonne santé.
Deux soeurs qui ont grandi avec un terrible secret et qui, dix-huit ans après, tentent d'exister chacune à sa manière. La grande en gâchant la vie de la petite cette dernière en obéissant et en résistant à la fois. La grande et la petite n'auront pas de prénom jusqu'à la fin du roman, comme si l'accomplissement de leur destin était nécessaire pour leur redonner une identité.
Je ressors profondément émue et perturbée de cette lecture. Les phrases de Delphine Bertholon m'ont happée dans une spirale douloureuse. J'y ai ressenti des émotions et des peurs d'enfant, des peurs de mon enfance que croyais enfouies à jamais.
Un bon roman, je l'ai déjà dit dans une autre critique doit pouvoir faire passer des émotions, même si elles sont douloureuses et réveillent de vieux démons.
C'est aussi cela, à mon sens, la bonne littérature.



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L'histoire de ces deux soeurs , la petite et la grande, est une histoire sombre.
La petite, fragile, anorexique est étouffée par la grande, exubérante, nymphomane, tyrannique.
Nous, lecteur, sommes également étouffés par la pression, l'angoisse qui se dégagent de ce roman.
Ces deux jeunes filles ont vécu un drame durant leur enfance, drame qui va expliquer en partie leur fragilité, leur trouble et leur névrose mais aussi bien malgré elles, leur "célébrité".
C'est une lecture étrange, et "lourde" mais malgré tout, une petite lumière apparait puisque l'on voit que rien n'est figé et qu'il est possible de "renaître".
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Au début du roman elles sont trois: une mère et ses deux petites filles. Soudain elle ne sont plus que deux. Deux soeurs aussi dissemblables que possible, physiquement et psychologiquement mais cependant inséparables, liées par une relation complexe.
Que s'est-il passé ?
Par petites touches, se révèle comment ces soeurs se retrouvent enfermées par la volonté de l'une dans une fausse gémellité qui les coupe du monde.
Dès le début du roman Delphine Bertholon sait ferrer son lecteur avec habilité en se montrant extrêmement énigmatique. On a envie de savoir, de comprendre. Une fascination de l'horreur s'impose subtilement et oblige à lire ce livre d'une traite.
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Il y a la grande et la petite.
Deux soeurs à la dérive, chacune à leur manière.
Elles ont 22 et 24 ans.
La grande, fantasque, exubérante, nymphomane, morbide, un peu fêlée.
La petite, discrète, secrète, effacée
Un drame dans leur enfance les a laissées soudées, la petite sous la coupe de la grande.
C'est un roman à l'ambiance lourde, pessimiste, oppressante.
Mais qu'est-ce qu'il est bien écrit.
Le style est très beau, envoûtant.
Un style qui fait passer les émotions et vivre les personnages.
C'est l'histoire de l'influence des rapports toxiques entre deux êtres.
Et si tout est sombre et morbide, l'écriture de Delphine Bertholon réussit à nous entraîner avec tendresse dans l'univers de ces deux soeurs.
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Trois. Une famille. Une mère. Des soeurs. Et puis, la mère meurt, comme ça, sans signes précurseurs. Une rupture d'anévrisme. Et les deux soeurs se retrouvent placées. Grandissent. Ensemble. Mais ne se ressemblent pas du tout. Il y a la Grande, exubérante, morbide, nymphomane, qui mange tout le temps et qui prends plaisir de la mort des gens, brune, sombre. Et puis, il y a la Petite, introvertie, solitaire, discrète, qui ne mange jamais, qui dit jamais non, qui ne mange jamais, et dont la présente de sa soeur l'exaspère... C'est un bout de leur quotidien qui nous est conté... mais c'est surtout un livre sur cette relation toxique que Bertholon a voulu nous écrire. Une relation qui repose sur le drame commun, mais surtout les oppositions sur la façon de le vivre. J'ai apprécié ma lecture. Captivée dès les premières lignes... avec une montée en puissance de l'intensité... Une autre très belle oeuvre de Bertholon.
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Delphine Bertholon, est une romancière lyonnaise que j'apprécie beaucoup et pas seulement parce qu'elle habite ma ville. Twist et l'effet Larsen ses deux premiers romans m'avaient épaté par son sens de la narration, sa construction éclatée et ambitieuse et un vrai talent à décrire les dysfonctionnements familiaux et ou conjugaux.

Après Grace, son troisième et précédent roman que j'avais trouvé quelque peu décevant, Delphine Bertholon revient en forme et en force avec ce soleil à mes pieds qui étudie avec malaise, justesse et une certaine perversité la facon sournoise et pernicieuse, dont un être peut- être effacé par un autre.
Deux soeurs liées par leur passé, la grande étouffe la petite qui refuse de vivre. La relation se trouve du coup forcément bancale, malsaine, viciée et assez malaisante pour le lecteur. L'écriture de Delphine Bertholon parvient en effet à rendre tangible le caractère malsain de la relation entre les deux soeurs, où désirs, jalousies, répulsion, fascination s'entrecroisent de manière ambigüe.
Une relation de domination inquiétante, dans laquelle on a l'impression que l'une ne peut exister que dans l'anéantissement de l'autre.

Car ce n'est qu'au moment où elle est débarrassée de sa soeur, elle s'accorde enfin le droit d'exister, et ce n'est qu' à l'avant dernière ligne du roman qu'on apprendra enfin le prénom de celle qui n'avait été appelé auparavant la petite.rentrée littéraire

Bertholon opte dans ce roman pour une forme qui colle parfaitement au fond du sujet, avec une écriture ciselée, sèche, sans fioriture, et qui rend la lecture de ce Soleil à mes pieds certes un peu étouffante mais haletante en même temps..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Qu'il est bon de découvrir certains auteurs.
Delphine Bertholon , inconnue au bataillon il y a alors quelques temps se propulse en tête de ma liste d'auteurs à lire.
Une écriture pure doublée d'une nostalgie des plus touchantes.
Parcourir « le soleil à mes pieds » c'est considérer la douleur de la disparition d'une mère auprès de deux soeurs ravagées par la souffrance qui se traduira par la perte de soi pour l'une et d'une existence  machiavélique pour l'autre. Si les sentiments sont déversés de manière récurrente en littérature, rares sont ceux dont on ressent la source tournoyer et  nous attirer vers un fond  des plus troublants.
Je me suis laissée happer, puis me suis noyée  parmi  les pages, par dizaine, puis par vingtaine sans jamais choir ou buter sur une phrase qui aurait pu me faire remonter à la surface.
Vraisemblablement, Delphine Bertholon est  une sorte de sirène au chant angélique qui sait nous entraîner en douceur vers une noirceur  poignante, bouleversante.
De toute évidence, une auteure à lire sans perdre de temps qui m'a conquise et dont je parlerai surement derrière un zinc en sirotant  un chocolat chaud afin de me remémorer ces quelques lignes magnifiques.

Un gros coup de coeur.
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Mon avis

Peut-on sortir indemnes après la perte de sa mère dans des conditions assez terribles....
Deux soeurs que tout oppose vont tenter de trouver une issue au drame qu'elles ont vécu mais celle qui s'en sortira le mieux n'est pas celle qui parait la plus forte. Elles sont tellement anonymes que l'auteure ne les nomme que par la grande, la petite, comme pour les différencier .... mais les différences entre les deux jeunes femmes sont bien plus que dans leurs prénoms.
L'une petite, boulotte, sans charme, nymphomane, compulsive, tyrannisant sa petite soeur, obsédée par la mort est la Grande, l'autre timide, introvertie, maniaque, jolie, fine et élancée mais ayant une mésestime d'elle est la Petite
Ce roman me laisse une drôle d'impression. C'est le deuxième ouvrage que je lis de Delphine Bertholon (le premier était Les Corps Inutiles) et force est de constater que l'auteure tourne toujours autour du thème de la mauvaise estime de soi, de l'oubli de la personnalité et du retranchement dans un monde parallèle. Les sens sont très sollicités ou absents, les personnages sont un peu extrêmes dans leurs comportements, il y est souvent question du rapport mère/fille.
J'ai moins aimé peut être parce que j'y ai trop retrouvé des éléments du livre lu précédemment, même le ressort final est du même type et moi ce que j'aime dans un roman c'est la surprise, me trouver "scotchée" par l'issue du livre surtout dans un roman.... J'ai entendu parler de l'Effet Larsen, un autre de ses romans qui a été publié avant celui-ci, mais je crains qu'il soit encore question d'un rapport mère/fille, d'un secret, des sens exacerbés....
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Abandon page 60. Hier soir je commence ce roman et dès les premières pages je n'accroche pas. Je remets ça sur le compte de la fatigue et ce matin je me connecte sur Babelio pour connaître l'avis d'autres lecteurs. Les avis sont tous très enthousiastes. Je recommence le livre mais non franchement je ne rentre pas dans ce roman. Pourtant c'est typiquement le genre de roman que j'adore: des personnes bousillées par la vie, des phrases courtes et rythmées... Au vu des critiques je passe à côté de quelque chose mais quand ça ne veut pas et bien ça ne veut pas.
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Elles sont deux : La grande et la Petite. Deux soeurs adultes, seule famille l'une pour l'autre habitant à parie et que tour oppose. La Petite solitaire préférant restée dans son appartement à récurer, n'aimant pas sortir ou parler. La Grande imprévue qui prend malin pervers à la dominer. Elle sait que se soeur la craint et lui obéit. Dans son fort intérieur, la Petite comme prisonnière de la Grande aimerait pouvoir dire non. Mais un drame survenu alors qu'elles étaient enfants semble avoir pipé les dés.

J'avais découvert Delphine Bertholon avec L'effet Larsen, la singularité du style et de l'histoire m'avait conquise. Si pour Grâce, je n'avais pas eu le même enthousiaste, j'ai lu ce nouveau livre en apnée totale ! Tout de suite l'écriture m'a accrochée : des phrases courtes et des expressions qui font mouche comme « les jambes encagées dans des bas de contention ». Il y a donc le renouveau de l'écriture avec ce roman, un pari risqué mais réussi ! Et puis l'histoire, fascinante et dérangeante racontée par la Petite. Chacune des deux a essayé de franchir l'insurmontable de l'enfance à sa façon. La Grande en instaurant et en jouissant de son droit d'aînesse, la Petite n'ayant pas mon mot à dire et qui lutte intérieurement. Silencieusement.

De la première à la dernière page, on oscille. Bousculé par la tension qui s'en dégage, l'ironie cruelle et la folie que l'on touche du bout des doigts. Mais ce livre n'est pas morose ou glauque. Les souvenirs du passé racontés par la Petite sont des touches de soleil bercées d'amour maternel. L'ombre peut planer, renaître rime quelquefois avec la mort et la fin que je n'ai pas vu venir est salvatrice.

Delphine Bertholon démaille avec subtilité la mécanique des liens de la famille, les tord jusqu'à l'extrême. Un roman qui par son écriture et sa subtilité interpelle, émeut encore longtemps après sa lecture !


Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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