Delphine Bertholon, est une romancière lyonnaise que j'apprécie beaucoup et pas seulement parce qu'elle habite ma ville.
Twist et
l'effet Larsen ses deux premiers romans m'avaient épaté par son sens de la narration, sa construction éclatée et ambitieuse et un vrai talent à décrire les dysfonctionnements familiaux et ou conjugaux.
Après
Grace, son troisième et précédent roman que j'avais trouvé quelque peu décevant,
Delphine Bertholon revient en forme et en force avec ce soleil à mes pieds qui étudie avec malaise, justesse et une certaine perversité la facon sournoise et pernicieuse, dont un être peut- être effacé par un autre.
Deux soeurs liées par leur passé, la grande étouffe la petite qui refuse de vivre. La relation se trouve du coup forcément bancale, malsaine, viciée et assez malaisante pour le lecteur. L'écriture de
Delphine Bertholon parvient en effet à rendre tangible le caractère malsain de la relation entre les deux soeurs, où désirs, jalousies, répulsion, fascination s'entrecroisent de manière ambigüe.
Une relation de domination inquiétante, dans laquelle on a l'impression que l'une ne peut exister que dans l'anéantissement de l'autre.
Car ce n'est qu'au moment où elle est débarrassée de sa soeur, elle s'accorde enfin le droit d'exister, et ce n'est qu' à l'avant dernière ligne du roman qu'on apprendra enfin le prénom de celle qui n'avait été appelé auparavant la petite.rentrée littéraire
Bertholon opte dans ce roman pour une forme qui colle parfaitement au fond du sujet, avec une écriture ciselée, sèche, sans fioriture, et qui rend la lecture de ce Soleil à mes pieds certes un peu étouffante mais haletante en même temps..
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