Avant toute chose : je dois préciser que j'ai lu quasi tous les écrits de Mme
Bertière : je suis une grande fan pour des raisons évidentes : la qualité de ses travaux, son écriture, son ton, TOUT.
J'ai particulièrement apprécié celui-ci. Après Richelieu, Mazarin est incontestablement l'exemple parfait de l'homme d'état tel que l'on pouvait le concevoir sous l'Ancien Régime, du moins jusqu'à l'avènement de Louis XIV et sa décision de "gouverner par lui-même". le personnage ne peut laisser indifférent. Formé par Richelieu, il se révèlera à la hauteur de l'immense tâche qui sera la sienne.
Etrillé au 19ème siècle pur des raisons qui me demeurent obscures,
S. Bertière réhabilite cet homme parti de si loin dans la hiérarchie sociale ô combien compliquée du 17ème siècle qui su à force de travail, d'intelligence, d'entregent, de culot, arriver au sommet.
Le portrait si connu qui constitue la couverture du lire montre cet homme avec un regard d'une tristesse insondable. Il semble résigné.
Richelieu avait ses chats, Mazarin ses oeuvres d'art, qui ont certainement constitué son refuge (toutes léguées à Louis XIV, ce qui semblait une évidence).
Quel ministre cet homme à qui on reprochait à la fois de ne pas être noble, de voler dans la caisse (comme d'autres nobles, mais là, pas d'objections pour eux), de placer ses nièces (comme les autres), de se mêler de choses qui ne le regardait pas en somme, surtout pour un étranger qui ne se défera jamais de son accent italien.
Quelle conscience politique fut la sienne, l'envergure de ses idées. Il compte au nombre restreint des ministres qui comptèrent (Sully, Richelieu, Colbert, Vergennes...) et dont on peut supposer qu'ils "avaient une certaine idée de la France" pour caricaturer. Une chance donc.
A titre personnel, je suis reconnaissante à Mazarin d'avoir introduit l'opéra au royaume de France :-). Nous devrions lui être reconnaissants de cela ! Sans parler du Collège des 4 Nations.....