La maison atlantique est le récit d'un été tragique, celui qu'a vécu le narrateur il y a bien des années, lorsqu'il avait dix-huit ans. le jeune homme ne s'était jamais remis de la disparition de sa mère, deux ans auparavant, et s'entendait alors très mal avec son père. Ce dernier avait d'ailleurs décidé d'emmener son fils dans la « maison atlantique », qui appartenait autrefois à la mère, afin de tenter une réconciliation. Mais si le père avait eu l'initiative du rapprochement , il ne fera toutefois rien au long des quelques semaines que dure le roman, qui puisse amener un quelconque réchauffement des relations avec son fils, bien au contraire.
Entre ce père et son fils, rien de commun, sinon des reproches mutuels, des incompréhensions, et surtout un passé douloureux : la mort de la mère, peu après le divorce et les responsabilités du père, jamais assumées. le père est égoïste et cynique, c'est indéniable, et encore une fois, il ne peut s'empêcher de gâcher l'infime chance qu'il a de renouer avec le narrateur, lorsqu'un couple de vacanciers vient s'installer dans la maison voisine. En effet, la jeune femme est jolie et lui plaît. Les diners s'enchaînent et c'est bientôt l'engrenage que le fils observe, et dont il comprend rapidement qu'il mènera droit à la tragédie.
Le roman de
Philippe Besson est efficace, rondement mené, bien que fondé sur ce qui n'est finalement qu'un fait divers sordide. le jeune narrateur est très lucide pour son âge, peut-être parce qu'il a déjà beaucoup souffert et perdu ses illusions : il fait part au lecteur de toutes ses impressions, il imagine ce que ressentent les personnages et c'est cet aspect psychologique qui fait l'intérêt du roman. Tout comme l'écriture, qui tient le lecteur à distance, et fait de
la maison atlantique un roman froid, comme le sont les personnages, empêtrés pour l'un dans son égoïsme, pour l'autre dans sa haine du père.
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