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EAN : 9782264064769
192 pages
10-18 (02/01/2015)
3.62/5   453 notes
Résumé :
Dans le registre implacable de la tragédie, Philippe Besson revisite la règle des trois unités : de lieu, de temps et d'action. Racontant la façon, à la fois désinvolte et rageuse, dont un jeune homme passe imperceptiblement de l'hostilité sourde à la haine pure et dangereuse envers son père, il nous offre un roman tout en nuances et en violence contenue.

L'homme qui prend la parole se souvient de sa jeunesse, pas si lointaine. L'été de ses dix-huit a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (110) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 453 notes
Philippe Besson a une écriture inimitable, qui se taille une place au coeur de l'intime sans jamais être impudique.
Ce roman a une connotation noire puisque il y a aura deux meutres.
La maison Atlantique est la maison où se joue les drames de la vie, des drames suscités par l'amour, la jalousie et le désamour.
Philippe Besson est passé maître dans l'art de distiller ces sentiments, certains vénéneux qui conduisent à l'irréparable.
Au départ, un père et un fils que tout sépare tente de se réconcilier lors du temps très lent qu'on appelle les vacances.
Mais , notre narrateur qui n'a que dix-huit ans , est enveloppé dans les brumes d'une adolescence à peine finie, plus le drame majeur de son existence : la mort de sa mère, dans cette même maison de vacances.
Le père, un avocat d'affaires, un prédateur dans les succès féminins qu'il exhibe comme des trophées n'est pas à même de devenir un père.
Son image le rattrape, son impérieux besoin de conquêtes féminines conduira encore à un nouveau drame.
Tout cela est dépeint,dans une ambiance très soutenue.. Philippe Besson nous entraîne sur " les chemins noirs" de l'âme humaine.

Un très bon petit roman où l'indicible des mots prend la couleur la plus noire.
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C'est l'été, il a dix-huit ans et il vient de passer son bac. Il devrait être content, plein d'insouciance. Mais sa mère s'est suicidée deux ans plus tôt, un an après avoir divorcé de son père..
Son père veut passer les vacances avec lui dans la maison familiale pour essayer, dit-il de se rapprocher de lui, car il a été très peu présent jusqu'ici.
Pour lui, la maison qui appartenait à son grand-père maternel est pleine de souvenirs pas forcément très gais.
Son père est avocat d'affaire et en fait, il voudrait vendre la maison qu'il ne juge pas digne de son standing, pour en acheter une autre dans le quartier des nantis.
En fait, très vite, ils s'opposent tous les deux, car le contentieux est lourd, il méprise son père qui a laissé mourir sa mère de chagrin. Donc, il refuse catégoriquement que la maison soit vendue. Elle appartient à sa mère, point final. Premier accrochage.
Le deuxième va venir avec la discussion à propose des études supérieures. Il veut faire lettres sup, (ce qui est bon pour les filles) alors que le père rêve d'un fils ingénieur, c'est plus flatteur pour son ego.
Il fait la connaissance d'Agathe avec laquelle il va à la plage, joue au tennis. Et quelques jours plus tard, un couple débarque dans la maison d'à côté : Cécile et Raphaël et peu à peu les choses vont dériver….

Ce que j'en pense :

Philippe Besson nous livre ici, un beau roman, sans véritable suspense car on comprend très vite qu'un drame va se jouer. Comme toujours, les personnages sont très bien étudiés sur le plan psychologique et l'analyse des affects des uns et des autres et le déroulement des faits, par un effet domino et une loi de cause à effet.
Le chemin vers le drame n'est pas inscrit à l'avance et à tout moment, une parole, un acte, un geste pourrait dévier le cours des choses, si les protagonistes et notamment le héros en avait vraiment la volonté.
Notre jeune homme (adolescent serait préférable) est brisé par le chagrin. Il ne parle jamais de sa douleur, de ses émotions il préfère les enfouir, ce qui ne peut qu'exploser un jour. Ses parents ont divorcé quand il avait quinze ans et il a assisté au spectacle de sa mère sombrant dans la dépression. Elle aimait encore son mari, même si c'était un coureur de jupons, et elle a fini par se suicider, sans laisser de lettre. On a donc conclu à une erreur dans la prise des médicaments. Ce qui a bien arrangé son père : pas responsable, pas coupable.

On a l'impression d'assister à un huis-clos, à une tragédie, la règle des trois unités… Notre héros est-il devenu adulte ? A-t-il vengé sa mère ?
Comme toujours, les chapitres sont courts, les phrases sont courtes, d'une précision presque chirurgicale.
Ce livre m'a bien plu. J'ai retrouvé le Philippe Besson que j'aime. En même temps, ce livre m'a donné envie de relire « bonjour tristesse » de Françoise Sagan, il y quelques similitudes dans le scénario.
Note : 8/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Une maison de vacances.

Un père et son fils.

Entre eux, le fantôme de cette mère qui quelques années plus tôt a mis fin ces jours.

Dans la maison atlantique.

Monsieur Besson s'attaque cette fois à cette relation père / fils. A ces non dits. A ces rancoeurs. A cette dualité qui habite le fils, entre amour et dégoût.

Tragique. Complexe. Terrible et humain.

Toujours une réelle fascination pour les écrits de Philippe Besson. Ce live, une nouvelle fois, m'a captivé. Huis-clos terrible dans la langueur des mois de chaleur, le lecteur sait dés le départ qu'un drame va arriver. Sorte de tragédie grecque à la sauce Besson.

Dévoré en quelques heures. Les personnages et leurs tourments intérieurs sont encore une fois d'une réalité poignante. Avec cette maison en point de mire. Véritable mémoire de cette famille détruite. Point d'orgue d'une relation difficile d'amour , de haine. Une incompréhension.

Une réflexion intime, profonde sur le deuil, la transmission, les liens délicats qui unissent les êtres. Une histoire douloureuse.

Philippe Besson a encore frappé.

Dans mon mille.
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Dans la maison familiale au bord de l'Atlantique, la rancune d'un fils de dix-sept ans, qui ne pardonne pas à son père la mort de sa mère, s'exacerbe. Le jeune homme, forcé de cohabiter pour un été avec ce père égoïste, séducteur compulsif et arriviste, ne supporte pas la nouvelle liaison de celui-ci et décide d'y mettre fin à sa manière.

La maison atlantique ça commence un peu comme L'Hôtel de la plage : amours, soleil, mer, infidélités conjugales et premiers émois de l'adolescence. Sauf que, contrairement au film de Michel Lang, l'innocence n'est pas au rendez-vous de cet été meurtrier. Dans un huis-clos étouffant, Philippe Besson analyse avec finesse l'adolescence et l'adultère.

Un roman dramatique très réussi qu'on ne lâche pas avant la fin.
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Un père et son fils de 18 ans ont décidé de passer les vacances estivales ensemble. Ils se sont installés dans la maison atlantique. Celle qui regorge de nombreux souvenirs car c'est ici que sa maman s'est donnée la mort quelques années plus tôt. Il se demande encore pourquoi son père a décidé de séjourner ici, dans cette maison qui appartient à sa maman. Et surtout pourquoi il a accepté de passer ses vacances avec lui au lieu d'aller avec ses copains. Tente-t-il un rapprochement voué à l'échec? Tente-t-il de sauver ce qui est déjà détruit? Entre eux, c'est n'est pas l'entente cordiale. Bien au contraire. Il ne supporte pas le caractère de son papa, son machisme, ses frivolités, son air condescendant, son assurance, son égoïsme. de plus, il considère ce dernier responsable du suicide de sa maman deux ans plus tôt. le jeune homme fait la rencontre d'Agathe, une jolie jeune fille avec qui il passe de bons moments. Un jeune couple a loué la maison voisine pour quelques semaines. Des trentenaires, sans enfant à l'air plutôt sympathique. Lorsqu'ils sont venus se présenter, le père s'est empressé de les inviter à dîner. Une proposition qu'ils ont accepté de suite. La jeune femme est très attirante, ce qui n'échappe pas au papa qui, d'emblée, semble avoir jeté son dévolu sur elle. le narrateur voit alors le rapprochement se faire, les liens se tisser entre eux, malgré le mari présent.

Dès les premières pages, l'on sait qu'un drame s'est joué dans cette maison atlantique. le narrateur nous raconte les événements liés à cette tragédie, aux quelques jours qui ont précédé l'inévitable. Comme un coup du sort, il sentait les choses venir telles quelles et savait que cela allait mal se passer. Philippe Besson décrit ce huis-clos oppressant, sous cette chaleur écrasante et étouffante, et cette lutte sans merci que se livrent le père et son fils avec justesse, des mots brefs mais piquants. Sur fond de mer, entre les parties de tennis ou les baignades, la vengeance fourmille, les liens se font et se défont et les regards se font haineux ou au contraire aguichants. Les mots sont posés justement et habilement, glaçants le plus souvent. Et l'on referme la maison atlantique sans se retourner...

La maison atlantique... ou maison maudite?
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critiques presse (3)
LaPresse
26 mars 2014
Ce nouveau Philippe Besson se lit rapidement tout en laissant sa marque, car il y a aussi de la profondeur.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LePoint
29 janvier 2014
Philippe Besson allie dans son quatorzième roman sa connaissance des ambiances des stations balnéaires atlantiques - il y possède une maison - et sa science des sentiments amoureux d'où qu'ils viennent.
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
13 janvier 2014
Philippe Besson écrit sur l'engrenage. C'est son sujet de prédilection, les petites mécaniques inéluctables. Lorsque chacun s'entête, plus personne n'est innocent. Il n'y a plus de victimes, seulement des complices. Voilà ce que montre ce remarquable roman.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (90) Voir plus Ajouter une citation
PAGE 144
Enfant, il n’avait pas falsifié ses bulletins de notes, pas imité la signature de son père, pas allégé le porte-monnaie de sa mère. Lycéen, il n’avait pas copié sur son voisin, il ne s’était jamais abstenu de se présenter à ses cours, sachant pertinemment qu’il serait incapable d’inventer la mort de sa grand-mère ou de mimer une angine. A sa première fiancée, il avait annoncé qu’il était puceau au lieu de revendiquer de nombreux exploits sexuels. Ne cherchant pas à tromper son monde, soucieux de précisions et de vérité. Un type bien ou un abruti, un homme droit ou un psychorigide, selon les points de vue.

Et puis, il estimait que chacun, même le plus proche, même la personne avec qui on partageait le plus, avait le droit à un territoire inviolable, une zone de sécurité impénétrable. Raphaël avait l’esprit démodé des gentlemen.
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Voilà la chose la plus difficile: apprendre à vivre avec ses disparus. Les ranger dans une boîte afin qu'ils deviennent des souvenirs. Les tenir à distance pour qu'ils cessent de nous heurter. Les aimer infiniment pour ne pas être dévoré par le manque. Faire de cette pensée douloureuse une pensée calme. Passer de la douleur brute à la douceur fragile. Cela demande du temps, et de la persévérance.[..] Et quand on a appris, alors on est imbattable.
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Dans l'intervalle, j'ai appris à vivre avec une morte. Voilà la chose la plus difficile : apprendre à vivre avec ses disparus. Les ranger dans une boîte afin qu'ils deviennent des souvenirs. Les tenir à distance pour qu'ils cessent de nous heurter. Les aimer infiniment pour ne pas être dévoré par le manque. Faire de cette pensée douloureuse une pensée calme. Passer de la douleur brute à la douleur fragile.
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Le Café du Commerce, lui-même, avait été repeint de frais. Ma mère m'y emmenait souvent, le soir. Nous dînions d'huîtres et de vin blanc. Ou plutôt elle me laissait tremper mes lèvres dans son verre. Quand nous rentrions, elle disait que la tête lui tournait. Cette expression me faisait penser à une toupie. Parfois, on ne se rend pas du tout compte que les gens se noient devant nos yeux.
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Pourquoi ces deux-là ? J'insiste.
Pourquoi le rapprochement de ces deux-là ?
Tant de différences entre eux : de milieu, d'âge, de culture. Un gouffre.
Et puis leur rencontre.... Une rencontre de hasard, de circonstance, vouée à demeurer sans lendemain..
Et surtout, elle, si libre, si volontaire en dépit de ses airs soumis quelquefois. Elle qu'on aurait logiquement imaginée rebutée par un butor, par quelqu'un d'aussi peu subtil que mon père....
Oui, vraiment, leur conjonction avait quelque choses d'improbable.
Avec le recul, j'ai mieux compris.
C'est précisément parce qu'elle avait quelque chose d'improbable qu'elle s'est produite, qu'elle s'est cristallisée. Ces deux-là n'avaient rien à faire l'un avec l'autre, ils n'auraient pas dû se rencontrer, s'atteindre, tout les séparait, tout aurait dû continuer à les séparer, et même dans l'hypothèse où ils se seraient rapprochés, normalement il n'aurait pas fallu longtemps avant qu'ils se rendent compte d'ils étaient parfaitement incompatibles.
C'est tout le contraire qui s'est produit.
Ils se sont trouvés alors qu'ils ne se cherchaient pas.
Ils se sont connus alors qu'ils ne se reconnaissaient pas en l'autre.
Il se sont réunis, comme on réunit deux solitudes insoupçonnables;
C'est terrible à admettre mais je crois qu'ils ont commencé à s'aimer.
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