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3,6

sur 558 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une rencontre entre 2 âmes en peine.
Un hasard. Un lieu.
Se confier à un inconnu de passage, sans jugement, sans réponse attendue. Juste une oreille attentive. La guérison, ou le premier pas vers la guérison, est parfois juste dans l'épanchement, dans la possibilité de parler.
Philippe Besson nous livre ici des peines, des douleurs mais aussi de l'espoir, ou en tout cas, une suite qui se vit, malgré la disparition, malgré la mort. Cette rencontre, c'est un petit pan de vie, sans avant et sans après...
Une parenthèse commune pour 2 personnes qui ne se connaissent pas, qui ne se reverront probablement jamais, mais une parenthèse décisionnaire et qui modifiera leur futur, ou tout du moins qui apaisera un peu leur peine. Une jolie parenthèse également pour la lectrice que je suis.
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Je suis à la dérive, ballotée par les flots,
le vent qui tourbillonne me pousse,
de très loin, je distingue le clapot.

Parfois je croise des visages,
venus dont ne sais où.
Finirai-je un jour par atteindre le rivage ?

Dans ce port écrasé de chaleur,
émergent les paroles d'un homme.
Je partage la tristesse de son coeur.

Je lui confie ma souffrance,
née des profondeurs de San Francisco,
de ma vie, de mes journées d'errance.

Lui a perdu son alter égo,
trôle dans les nuits de Lisbonne,
à la recherche d'un autre Diégo.

Court roman, pétri de mélancolie,
riche de sentiments, d'amour, de fraternité.
Au travers des mots, un beau ressenti.

Le seul inconvénient s'il en est,
cette longueur dérisoire,
qui me laisse un peu frustré.

Merci, Andman, Eve-Yeshe et AudreyT.
Merci, pour vos magnifiques critiques,
qui m'ont beaucoup apporté.
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Faisant partie du fan-club de Philippe Besson, je me suis précipitée sur ce livre que j'ai beaucoup aimé.

On est frappé d'emblée par cette rencontre entre deux êtres en souffrance, qui ne se connaissent pas mais se « re-connaissent ». Matthieu voit chaque jour Hélène quand il rentre de sa promenade dans Lisbonne écrasée par la chaleur, la moiteur. Elle est allongée, le regard dans le vide.

Il l'aborde presque malgré lui, sa souffrance l'attire car elle fait écho à la sienne : son mari est mort lors d'un séisme à San Francisco (et oui, « the big one » dont on parle tant a eu lieu), et on saura plus tard qu'il a perdu quelqu'un lui-aussi, son compagnon l'a quitté un jour sans prévenir et depuis il erre sur les traces de leur amour.

Elle se confie à lui, lui explique l'inexplicable : la mort, la façon dont on l'apprend lors d'une catastrophe comme celle-ci qui a fait des milliers de morts, le désarroi de ce qu'on appelle les cellules de crise, l'aide aux victimes. Comment aider des gens qui ont subi un tel traumatisme ? Comment trouver les mots ? Comment elle y a cru jusqu'au bout, est allée chercher son mari à l'aéroport. "Elle dit la blancheur de cet instant. Oui, la blancheur. Elle dit la seconde où elle apprend que celui qu'elle attend, n'arrivera pas, qu'il n'est jamais parti". P 48

Ils se confient l'un à l'autre, probablement parce qu'ils ont peu de chance de se revoir par la suite, mais aussi parce que chacun sait presque intuitivement ce que l'autre ressent, alors pas besoin de mots superflus, d'attitudes plus ou moins composées. On sait très bien qu'il n'y aura pas une histoire d'amour entre eux, mais un lien très fort se noue, une sorte de fraternité. ce sont des compagnons d'infortune.

Et bien sûr, il y a un troisième personnage : Lisbonne, sa moiteur, la chaleur de l'été, l'ambiance si particulière, une histoire mélancolique dans la ville de la « Saudade », et l'on entendrait presque Amalia Rodrigues en tendant l'oreille… une atmosphère qui m'a fait penser au journaliste Pereira qui transpire en arpentant la ville et en buvant citronnade sur citronnade pour tenter d'étancher sa soif, en 1938, sous la dictature de Franco (« Et Pereira prétend » très beau livre de l'auteur italien Antonio Tabucchi)

La mélancolie est à Lisbonne ce que l'amour est à Venise, dans notre inconscient, et c'est palpable. Je connais très peu cette ville, car mon mari est originaire de l'Algarve que j'aime énormément et le ressenti n'est pas du tout le même…

Mais, car il y a un mais, qui ne fera pas de ce livre un coup de coeur franc et définitif : j'ai été déçue par la fin. Tout était magique et tout à coup, l'histoire s'est accélérée, et c'est dommage.

Très beau titre également, les passants, telles deux ombres qui déambulent dans Lisbonne, ils ne sont que de passage, à un moment particulier de leur vie…

L'écriture de Philippe Besson est belle, les mots sont choisis avec précision, presque lapidaire parfois, brute de décoffrage, car inutile de s'étendre et sombrer dans le pathos. J'aime cette sensibilité si particulière de l'écrivain, tout en pudeur, qui me donne l'impression souvent de ne s'adresser qu'à moi, comme un double et ses mots me touchent, presqu'à chaque livre, alors une bonne note quand même et un livre à lire si on aime la sensibilité de l'auteur…

Note : 8,4/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Un roman d'une grande qualité. Philippe Besson respecte ses lecteurs et sait manier la plume. Dans ce texte qui expose deux douleurs bien différentes, deux solitudes, le lecteur peut savourer la rencontre de deux inconnus, deux Français, venus se retrouver, s'apaiser, se reconstruire, à Lisbonne... Cette femme et cet homme connaissent un chagrin différent, mais ils se reconnaissent en tant que personnes fragiles, blessées par la vie... Rien ne les prédestinaient à se fréquenter, mais une amitié fugace va naître, ils se sont trouvés à un moment où ils avaient besoin de parler, d'être écoutés. Pas de pathos, ni de sentiments dégoulinants dans ce beau livre. Tout sonne juste. La sensibilité de Philippe Besson se manifeste encore une fois, avec pour décor des lieux mythiques de Lisbonne. Très beau. Très juste.
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N'aimant guère les histoires sentimentales, j'ai hésité à ouvrir ce livre. En fin de compte, je n'ai pas du tout regretté ma lecture.
Nous assistons à la rencontre de deux personnes souffrant d'une rupture avec un être cher. Elles vont s'épauler pour parvenir à surmonter cette épreuve. le décor est posé : les rues de Lisbonne, merveilleusement bien décrites.
La psychologie des personnages est évoquée par petites touches profondes, l'écriture est efficace et - enfin ! - ce roman m'a permis d'apprécier cet auteur célèbre à sa juste valeur.
Le plus serait de le lire en parcourant les rues de Lisbonne, ce que je n'ai pas encore fait, hélas.
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Lisbonne est le témoin d'une rencontre : Hélène et Mathieu sont tous deux en errance dans un hôtel de la ville. Perdu et solitaire car chacun porte le poids d'une disparition. le mari d'Hélène est mort dans un tremblement de terre alors que Mathieu subit la rupture de son couple... Même si leur souffrance n'est pas comparable, ils vont tous deux écouter, parler et finalement panser les blessures de l'autre...
Philippe Besson écrit ici un très beau roman, doux et lent, à l'image du retour à la vie de ses deux personnages. Tout en pudeur, il nous livre leur combat contre le manque et le retour à la surface...
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C'est à Lisbonne que P. Besson nous emmène vivre quelques heures auprès de Mathieu, jeune homme venant de vivre une séparation amoureuse et d'Hélène, jeune femme qui vient de perdre son mari dans un tremblement de terre. Ces deux personnages vont se rencontrer. Contrairement à ce que l'on pourrait s'attendre, il n'y a pas de grandes émotions, Hélène et Mathieu racontent leur perte mais ils ne sont pas dans la tragédie.
P. Besson décrit, comme toujours, avec beaucoup de finesse la psychologie de ces deux personnages et il arrive à travers quelques petites phrases, qui peuvent paraître insignifiantes mais qui sont très justes, à provoquer des émotions et une identification face à certaine situations ou réflexions. Si ce livre ne fait pas partie de mes préférés, il reste malgré tout très agréable à lire et il donne également envie d'aller visiter Lisbonne !!!
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Un hôtel à Lisbonne
Parmi les vacanciers, Hélène, jeune femme solitaire et mélancolique, et Mathieu, jeune homme triste et désabusé.
Ces deux là vont s'aborder, se confier, s'épauler.
Chacun a vécu un drame ?
Ils ne seront pas trop de deux pour faire face et tenter de se reconstruire
C'est tout en demi-teinte, en pudeur, en sincérité.
L'ambiance est ouatée, douce pour ces confidences spontanées, sans arrière-pensées.
Une écriture bien maîtrisée contribue à rendre cette atmosphère feutrée ;
Ils sont sympathiques ces deux passants égarés à Lisbonne et qui repartiront un peu moins abîmés.
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Une belle découverte, on m'avait déjà conseillé l'auteur avec Vivre Vite le précédent ouvrage et je me suis donc laissée tenter par celui-ci.

J'ai beaucoup aimé et l'ai lu en une journée cette histoire qui relate la rencontre d'Hélène qui a perdu son mari lors d'un tremblement de terre à San Francisco et Matthieu que Diego a quitté à Lisbonne. Matthieu est intrigué par Hélène qui semble passer ses journées à l'hôtel au lieu de sortir découvrir la ville. Il va donc aller lui parler et de fil en aiguille nous allons découvrir leur vécu. Tout d'abord cette conversation va plus du côté d'Hélène et Matthieu se livre à son tour.

Le livre se termine avec une fin plaisante également et j'ai aimé l'atmosphère qui se dégage de ce livre les descriptions de Lisbonne, les personnages etc....
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Entre Hélène et Mathieu ne peut se loger aucun désir, et pourtant, ils cheminent ensemble, le temps de se dire leur désarroi face à une absence qui les ronge.

Elle est trop réservée, il est trop volage, ils ont chacun leur façon de se se protéger de leur malheur.

Une connivence s'établit dans la moiteur d'un été sans lendemain. Réfugiés ou exilés à Lisbonne, ils se portent l'un l'autre un réconfort inattendu.

Un livre court d'une aventure banale, réconfortante, dans l'immensité des souffrances dont chacun pourrait se penser l'unique dépositaire. L'auteur décrit sans complaisance des personnages de l'ordinaire jusqu'à dénicher ce qui les rapproche. Une histoire qui glisse, facile.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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