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3,47

sur 112 notes
Attention, révélation ! Pour moi, clairement l'une des meilleures lectures de l'année 2013 (vous pouvez retrouver les autres par ici).

Zoo City, c'est une Johannesburg fantasmée (ou alors pas tant que ça ?), dans un monde différent (parallèle ? futur ?) où les auteurs de meurtres sont "animalés" et portent leur animal comme leur culpabilité. Zinzi est dotée d'un paresseux, et comme les autres marginaux de la grane ville, elle vit à Zoo City. Ou plutôt, elle vivote de petits jobs qui utilisent son don, celui de retrouver les objets égarés. C'est d'ailleurs à ce titre qu'elle est sollicitée par un tandem un peu louche, l'embauchant pou le compte d'un richissime producteur de musique qui a perdu l'une de ses stars de la pop, une adolescente chantant en duo avec son frère jumeau.

Plongée hallucinée dans les ghettos de Johannesburg, Zoo City développe une vision sans concession de l'Afrique du Sud, violente, où les inégalités, loin d'avoir disparu, se sont transformées et accentuées. Reine de la métaphore, Lauren Beukes manie avec succès son imagination au service d'une analyse au bistouri ... ou plutôt à la tronçonneuse. Avec son personnage principal de ratée (pas si courant), son concept des "animalés", son monde définitivement barré et son enquête totalement folle, Zoo City détonne dans la production de science-fiction contemporaine (mais est-ce vraiment de la SF).

En bref, un bouquin prenant, et une exploration passionnante de l'Afrique du Sud, sous un angle bien différent de celui d'un Deon Meyer, transfigurée par le choix du medium de la SF. Une auteure à suivre, indéniablement !
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Une détective hard-boiled dans une Johannesburg aux criminels affublés d'un animal symbiote... Attachant et rusé pendant de "Blade Runner".

Publié en 2010, et paru en français aux intéressantes éditions Éclipse en 2011, le second roman de la Sud-Africaine Lauren Beukes a été plutôt justement acclamé par la critique spécialisée, remportant en 2011 à la fois le Arthur C. Clarke Award, le BSFA Award et le World Fantasy Award.

Dans une Johannesburg réinventée, le quartier en quasi-friche de Zoo City abrite d'ex-criminels, en quête de rédemption ou non, dans une sorte de ghetto ouvert, depuis que les coupables se voient affublés "magiquement" (ou par suite d'un virus inconnu) d'un animal plus ou moins aléatoire, dont ils doivent absolument prendre soin au risque de mourir eux-mêmes s'il arrivait malheur à leur symbiote - en même temps qu'ils reçoivent souvent un "talent" particulier.

Ce cadre posé, Lauren Beukes nous a concocté une très efficace histoire de détective privé et d'enquête embrouillée à souhait, dans une veine hard-boiled (les références directes ou indirectes à Chandler et à Hammett abondent), dont les tenants et les aboutissants se dérobent sans cesse, dans une atmosphère qui rappellera souvent celle de "Blade Runner" (le film de Ridley Scott plutôt que le roman-source de Dick).

L'ensemble manque sans doute encore un peu d'épaisseur, et le recours aux "talents" utilise peut-être un peu trop un cliché sci-fi actuellement omniprésent (sur lequel on pourrait d'ailleurs s'interroger à loisir), mais le total est solide, enlevé, bien écrit et traduit, et ma foi, attachant grâce notamment à une protagoniste principale qui parvient à se démarquer avec grâce des dérives caricaturales du métier. Et la description de la face "industrielle" des arnaques internet nigérianes devrait faire sourire aussi plus d'une lectrice ou d'un lecteur...
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Lorsque j'ai acheté Zoo City je m'attendais vraiment à une claque littéraire étant donné les avis que j'avais pu lire et le fait qu'il ait gagné un prix anglais (Les anglais sont fort en Science Fiction paraît-il). Je me suis donc lancée avec envie dans la lecture de ce roman.

L'histoire se passe en deux parties, la première suivant Zinzi December, une animalé, engagée par un producteur pour retrouver une de ses protégés: Songweza. Notons le fait important que Zinzi possède un sorte de pouvoir magique lui permettant de retrouver les objets perdus. L'enquête m'a semblé bien construite bien que parfois un peu longue. La deuxième partie est dans la continuité de l'histoire mais je ne m'attarderais pas sur son intrigue de peur de spoiler. le roman est centré sur Zinzi qui est aussi narratrice de l'histoire. Ce n'est d'ailleurs pas tant l'intrigue qui semble importante mais réellement la relation entre Zinzi et son quartier de Johannesburg: Zoo City. Car Zinzi est une zoo, elle possède un paresseux avec lequel elle semble partager une partie de son âme et seuls les criminels sont affublés de cette étrange faculté. L'un et l'autre ne peuvent pas se séparer sous peine de souffrances pour les deux parties. Si l'animal meurt, le "porteur" aussi. Zoo City ce n'est d'ailleurs pas un quartier tranquille comme les autres, il est le quartier de ceux qui sont au ban de la société, ceux qui vivent dans la misère et la pauvreté et de la plupart des criminels.

Je ne dirais pas que j'ai été déçue, Lauren Beukes à un style d'écriture plaisant et facile à lire mais parfois un peu vulgaire. Peut être trop. (Je n'aime pas trop les "putain" à chaque phrase ou les "viens on baise" à chaque chapitre je dois le dire.) Paradoxalement au style fluide de l'auteur, je ne me suis pas vraiment attachée au personnage de Zinzi qui est très distante bien que narratrice, et parfois presque désagréable pour le lecteur. Il est très difficile de la cerner et donc par la même occasion de s'intéresser à elle.

Je reproche également à ce livre un autre détail: trop de changements de noms des personnages, parfois Marabout est appelée Marabout, parfois Amira. Et elle n'est pas la seule, dans ce cas. Je me suis vite perdue dans les personnages à cause des surnoms que la narratrice donne à tout bout de champs. Sans compter les mots laissé en Sud Africain dans le texte qui s'avèrent être parfois redondants.

Finalement j'ai apprécié l'histoire mais elle ne m'a pas passionnée, l'idée était intéressante mais j'ai eu l'impression qu'elle était peut être mal exploitée. Certaines choses ne sont pas explicitées (comme le passé de Zinzi, ce qui a pu faire qu'elle est allée en prison et s'est retrouvé avec Paresseux).


Malgré toute ces déceptions, pour l'originalité de ce livre, et pour le fait que je n'ai eu aucune difficultés à le lire, je pense que Zoo City mérite une note correcte. C'est une lecture agréable et sans prétentions.

Lien : http://lespetitsmotsdesaefie..
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Qui connaît le réalisateur Neil Blomkamp ? Si le nom ne vous dit rien, peut-être que District 9, Elysium ou Chappie le feront. Lauren Beuks a mis en mots ce que l'on connaît en images dans ces films, ce climat tendu, cette misère latente, cette ville cosmopolite aux origines incertaines. L'apartheid a laissé beaucoup de traces, mais depuis l'arrivée des Animaux, une nouvelle classe est arrivée au bas de l'échelle. Elle a fini dans Zoo City, quartier mal famé et plus dangereux que tous les autres, mais où on ne questionne personne. Il faut simplement arriver à y survivre.

Zinzi est un personnage très fort. Depuis que Paresseux l'a trouvée, après un drame familial pour lequel elle a passé des années en prison, la jeune femme ne fait plus confiance à personne. Y compris au lecteur. On suit son parcours, mais on ne sait rien d'elle, au fond. Les infos arrivent au compte-gouttes, on sent sa méfiance. Elle traite ainsi, en tant qu'ancienne journaliste, toutes les informations qu'elle glane.

On ne sait pas grand-chose non plus du pourquoi des Animaux. le récit autour de Zinzi est parfois entrecoupé de retranscriptions de conversations web, de promotion de films, de témoignages, qui donnent d'autres visions des Animalés, celle du grand public, celle des principaux concernés. Même si la base, l'animal associé à un humain par l'âme, est semblable à celle de la trilogie À la croisée des mondes, de Philip Pullman, on en est bien loin. C'est la culpabilité qui est au coeur de cet étrange lien, et pour moi c'est une sorte de Purgatoire, sans fin.

L'action est relativement lente, avec une explosion assez inattendue à la fin. le rythme un peu décousu, entrecoupé par les témoignages, peut facilement perdre le lecteur. de même les mots d'argot, assez nombreux et donnant le ton de l'univers, empreint de magie, sont expliqués dans un glossaire à la fin du livre, mais auraient mieux aidé l'histoire dans des notes de bas de page.

Finalement, c'est une bonne lecture, mais plus pour l'univers à découvrir que pour l'histoire en elle-même.
Lien : http://www.latheierelitterai..
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Déçu
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Cela fait vraiment plaisir de lire de la SF qui sorte des sentiers battus, d'autant plus quand l'action se déroule à Johannesburg, dans un futur (très) proche et réaliste.
Sur le fond, les personnages et en particulier Zinzi bien que peu développés sont charismatiques et attachants. L'enquête est bien construite et intéressante, les pages se sont d'ailleurs tournées d'elles mêmes dans la dernière ligne droite avec une conclusion sanglante. Rien que d'y penser, j'en frissonne encore...

Sur la forme, l'écriture de Lauren Beukes est fraîche et fluide, les chapitres sont plutôt courts ce qui donne un rythme très agréable à la lecture et correspond tout à fait à l'ambiance roman noir. Peut-être du à sa carrière de journaliste, les chapitres où sont inclus des extraits de romans, des articles de journaux etc... rendent le livre encore plus intéressant. Plus important encore, on sent à la lecture des dernières pages que l'auteure a encore beaucoup de matière sous le pied et des questions continuent de se poser sur le passé de Zinzi et les talents magiques des animalés. D'où vient cette "épidémie" ? Cela laisse espérer de belles chose à venir.
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Avis très mitigé sur ce livre.
L'histoire en elle même est intéressante avec un thème peu rencontré. L'association des humains / animaux est bien décrite. L'enquête (qui n'en est pas véritablement une) passe vite au second plan tant le personnage principale occupe l'histoire de par sa personnalité ou ses déboires personnels. Trop de scènes inutiles sont dans le livre (tel le voyeurisme de voisinage lors d'une guerre de gang et de la mort d'un ours).
Ce qui a réellement gêné ma lecture et fait en sorte que j'ai peu apprécié, est la construction même de l'histoire qui part en tous sens et dont il faut attendre la fin pour comprendre. Trop d'éléments dispersés qui font que je me suis perdue dans les personnages. le plus horrible pour moi a été ces nombreux mots africains employés et dont il faut chercher la signification non pas en bas de page mais dans un lexique de 4 pages en fin de livre...pfff y'a rien de pire pour moi que de hachurer mes lectures à ce point. Dommage car l'auteur travaille un sujet intéressant.
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J'ai beaucoup apprécié l'originalité de ce livre, tant d'un point de vue du ressort ésotérique que de par l'exotisme de son cadre. Cette histoire sort clairement des sentiers battus, et c'est rafraîchissant.
Je ne me permettrai pas de juger la langue, car je l'ai lu en anglais, et le niveau de langue n'est pas particulièrement accessible ; je déconseille cette lecture en langue originale à des débutants en anglais.
Je suis bien tenté de me le procurer en français pour pouvoir mieux en apprécier les subtilités !
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C'est pas mal cette idée des animalés, ça rappelle les Daemon dans A la croisée des mondes. Bon là on est pas trop dans un roman d'aventure pour enfant.
Là, on donne plus dans le polar, le polar sud africain. Un polar avec un zeste de fantastique, les animaux lié aux repris de justice.
C'était un bon moment de lecture.
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Dans un quartier d'une Johannesburg alternative, sobrement appelé Zoo City, vit Zinzi, ancienne journaliste, ex-taularde, qui a cette capacité de retrouver ce et ceux que les gens ont perdu(s). Elle gagne en partie sa vie en ramenant les objets perdus aux personnes respectives et fait des arnaques à la nigériane, ce même type d'arnaque qu'on connaît tous (le coup de la veuve d'un prince africain qui ne sait pas quoi faire des 50 milliards déposés sur le compte de feu son mari et qui vous envoie un mail pour vous demander si ça ne vous intéresse pas). Zinzi est animalée, c'est-à-dire qu'elle a un animal en permanence avec elle, en l'occurrence un paresseux, signe d'une vie pas franchement orthodoxe.
Zinzi va être commanditée par un producteur musical pour enquêter sur la disparition d'une poule aux yeux d'or dans l'une des villes les plus violentes et les plus corrompues qui soient.

Zoo City s'inscrit dans un genre littéraire que je n'ai pas abordé jusqu'à présent, soit la science-fantasy. Il s'agit tout simplement d'un savant dosage entre la SF et la fantasy, genre littéraire que je ne connais absolument pas en dehors du Seigneur des Anneaux et de The Legend of Zelda. Je sais qu'il a ses ramifications complexes, qu'il a ses préjugés et pourtant c'est un genre qui pose aussi beaucoup de questions sur notre réalité. Et quand je dis que je ne connais pas, j'entends par là que je n'en lis pas.
Dans cet univers alternatif, la magie existe sous formes diverses. Zinzi voit des auras lorsqu'elle regarde les gens, ainsi que des fils qui émanent d'eux, fils qui les relient aux objets ou personnes perdues. Et l'apparition d'animaux – symboles de la culpabilité – a quelque chose de déroutant, parce qu'on ne sait pas vraiment comment ça fonctionne, si ce n'est que quelqu'un ou quelque chose sait que vous n'avez pas fait que des bonnes choses. Par le biais de chapitres qui servent d'intermède on en apprend toujours un peu plus sur ce phénomène. Des prisonniers, des criminels, reçoivent en pleine nuit un animal qui s'attache à la personne de telle manière qu'une séparation peut être physiquement douloureuse, et que si l'animal meure, il en va de même pour la personne. Ces animaux semblent donner des pouvoirs à leur symbiote. de ce fait Zoo City pourrait s'inscrire dans le registre du (post)cyberpunk, avec cette idée d'humains « augmentés » non pas par une quelconque technologie mais par un animal.


Ces humains augmentés dont fait partie Zinzi, les « animalés », subissent un racisme non dissimulé de la part des autres individus qui s'estiment trop propres sur eux pour oser se mélanger à eux. Bien sûr, la réalité est bien plus complexe que ça et, si Zinzi n'est effectivement pas l'incarnation de l'innocence à l'état pur, son commanditaire qui l'a chargée de retrouver une ado popstar n'est pas tout net non plus. Je suis assez amusé de voir que Johannesburg est une ville qui revient de temps en temps dans le champ de la science-fiction ; dans le cas de Lauren Beukes, on peut aussi citer le cyberpunk Moxyland, mais on pourrait prendre l'exemple de District 9, réalisé par Neill Blomkamp et co-produit par Peter Jackson et Carolynne Cunningham, ou encore Chappie, du même réalisateur et produit par Simon Kinberg. A chaque fois, la ville paraît comme une dystopie ultra-violente, corrompue et raciste… Un peu comme elle l'est en réalité. le fait est que Lauren Beukes et Neill Blomkamp y vivent ou y ont vécu, et leurs oeuvres, sous couvert de la science-fiction, sont des satires assez marquées et marquantes de la ville.

Zoo City est un roman extraordinairement fabuleux. Zinzi est un personnage très poignant, qui marque les esprits, de part sa grande gueule et son insolence, elle est l'archétype du anti-héros hard-boiled. Tous les personnages semblent issus d'un monde mi-onirique, mi-cauchemardesque (et re-mi-onirique derrière). le plus important d'entre eux, la ville elle-même, est hallucinée, crade, violente, brutale, totalement dystopique. du propre aveu de Lauren Beukes, le personnage principal du roman est bien la ville de Johannesburg, et on sent son horrible haleine et sa respiration entre les lignes, d'un chapitre à l'autre.

Je déplore toutefois un manque de rythme. En effet, le roman va vite, sans jamais vraiment avoir de moments calmes. Et confondre rythme et vitesse n'est jamais une bonne chose. Quoi qu'il en soit, il faut vraiment être attentif à la lecture, ne pas faire comme je fais parfois, lire un peu en diagonale, car certaines ellipses passeront pour être obscures. Cela dit, la ligne directrice du roman est tellement claire que ça reste facile de comprendre le chemin parcouru par Zinzi, même pour qui lit un peu trop vite. Car oui, la structure du récit reste des plus classiques. Ouf.

J'ai lu des chroniques comparant Zoo City à La Croisée des Mondes, pour ce concept de familiers attachés aux humains. La comparaison s'arrête là. D'autres, comme le Coffee's Corner, lui reproche un manque de profondeur, de noirceur, de crasse, concluant que c'est un roman jeunesse (l'un n'empêche pas l'autre… Mais il s'avère que Zoo City ne relève pas de la littérature jeunesse, très loin de là). Non, ce n'est pas de la urban-fantasy brute, en dépit de la magie qui règne dans ces pages et ce monde alternatif. Ce n'est pas de la jeunesse non plus. C'est un roman adulte, science-fantasy, cyberpunk, polar, regard critique d'une ville dont le seul nom est un synonyme de violence.

J'ai l'impression de sortir d'un cauchemar poisseux, une fois le roman terminé, ce genre de cauchemar qui donne de la fièvre et l'envie de rester au lit, avec les pires images qui reviennent en boucle. le fait est que ce cauchemar-là, on en remangerait bien, masos que nous sommes. de la même autrice, tant qu'à faire. Genre… avec Moxyland.

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