Cet album rassemble des oeuvres en noir et blanc des débuts d'
Enki Bilal, créées entre 1972 et 1975. le trait est déjà très personnel, très particulier, et j'avoue que le style hachuré me plait beaucoup plus que celui plus éthéré d'aujourd'hui, je le trouve plus agressif, plus expressionniste et plus intense et le rapport avec la gravure en pointe sèche s'accorde bien avec ses références littéraires qu'on peut y dénicher. Il y a dans cet album quelques illustrations vraiment impressionnantes. Les histoires ne sont pas en reste, même si les plus courtes restent assez anecdotiques (Kling Klang, le mutant), et que l'influence de
Lovecraft (Ophiucus) et de
Jean Ray est très prononcée. On retrouve aussi quelques liens avec
Philippe Druillet (Fermez les volets et ouvrez l'oeil). le tout, c'est un album qui vaut le détour, qui ne se contente pas d'être un simple témoignage des débuts d'un grand nom de la bande dessinée, la maîtrise est déjà très forte et certaines de ces courtes histoires sont déjà de superbes perles. À découvrir, et pas seulement pour ses fans.