Civilizations

Mais l'histoire nous a appris qu'au fond, peu d'événements prennent la peine de s'annoncer, parmi lesquels un certain nombre se plaisent à déjouer les prévisions, et qu'en définitive, la plupart se contentent de survenir.

Monsieur de Montaigne était un esprit subtile, curieux et de grands savoir, ce qui rendait sa conversation fort attrayante,et comme notre esprit se fortifie par la communication des esprits vigoureux est réglés, le jeune Cervantès aimait à l’entretenir de poésie, de théâtre, ou de toutes sortes de choses, pour le plaisir de l’entendre citer,toujours fort à propos, des auteurs anciens telles que Virgile, Sophocle, Aristote, Horace, Sextus Empiricus ou Ciceron.

Vois-tu, cher More, quelle est la leçon de tout cela ? La sagesse d'un païen, s'il est guidé par Dieu, quand bien même à son insu, peut faire davantage pour l'humanité qu'un chrétien assoiffé de sang.

Le Grec ne pouvant démêler le vrai du faux dans ce récit extraordinaire, voulut lui faire jurer de ne jamais retourner sur la courtine. Mais Cervantes, un sourire de contentement sur les lèvres, s'était déjà couché et rendormi.

Bientôt la glorieuse armée de Chinchansuyu, l'Empire du Nord, ne serait plus qu'un vieux chien pelé mangé par les poux.

Brigands nous sommes, et brigands nous mourrons. Notre seul honneur est de ne jamais nous soumettre à aucune loi ni autorité, si ce n’est celle des bandoleros, et, comme le dit l’adage de notre profession : il y a autant de lettres à un non qu’à un oui. »

Les questions continuaient sur le nombre de sacrements et le célibat des prêtres. Atahualpa leur fit répondre que dans son pays, les choses relatives aux dieux étaient confiées à des prêtresses. Des femmes choisies étaient dévouées au culte du Soleil et au service de l'empereur. Le conseil tout entier se récria. Conciliant et ne voulant choquer personne, Atahualpa leur envoya une prêtresse de sa suite très fervente, pour expliquer le fonctionnement du culte, puisqu'ils semblaient lui manifester un si vif intérêt. Ils refusèrent de la recevoir.

L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais la geste des hommes est un fleuve dont personne, hormis Le Soleil s’il venait à s’éteindre, ne saurait interrompre le cours.

Les bonnes actions devaient être accomplies de façon désintéressée, seulement motivées par l'exemple de leur dieu cloué, mais non par le désir d'en être récompensés.

Il voulut leur expliquer qu'un dieu qui exigeait qu'on brûlât des hommes vivants, quel qu'ait pu être leur crime, était un dieu mauvais, car le corps des morts devait être conservé afin qu'ils puissent continuer à vivre après la mort, et qu'un tel dieu ne méritait pas qu'on l'adore.