Je tenais absolument à présenter ce roman qui, hélas, est épuisé chez l'éditeur, mais que l'on peut encore trouver d'occasion sur le web.
C'est une étrange biographie pour une femme singulière qui méritait bien qu'on lui consacrât un ouvrage. Considérée comme une mythomane, Daisy Bates consacra la majeure partie de sa vie à étudier les moeurs des Aborigènes avec qui elle vécut, dans l'espoir d'attirer l'attention des autorités sur leur situation dramatique.
Venue d'Irlande, Daisy ne fut pas une femme heureuse, elle n'était ni une épouse modèle ni une mère affectueuse, d'ailleurs elle oublia très vite son mari et son fils ; Elle aspira sans cesse à une autre vie et pourtant, elle avait à coeur de défendre les intérêts des Aborigènes. Tous les travaux qu'elle effectua, notes, études, articles furent copiés et pillés par des universitaires peu scrupuleux si bien qu'elle n'en tira ni gloire ni reconnaissance.
Elle s'inventait des amis, des relations, des admirateurs, évoquait des lieux qu'elle n'avait jamais vus, racontaient des anecdotes brodées de toutes pièces… elle changeait son passé au gré de ses humeurs et de ses envies.
L'auteur de cette singulière biographie se laisse peu à peu fondre dans l'ombre de Daisy, évoque ses propres souvenirs, imagine les sensations et pensées de celle que les Aborigènes surnommaient Kabbarli, l'Aïeule à la peau blanche, si bien qu'on ne sait plus qui, de Julia ou de Daisy, évoque sa vie.
Un beau récit, poétique et original, tout entier illuminé par la beauté du désert australien.
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Au cap Bight, les falaises disparaissent et il faut pénétrer dans un ruban onduleux de dunes de sable blanc qui miroitent et changent de forme comme des bancs de nuages dans un ciel clair. Les chameaux pourraient se croire chez eux, dans le désert de l'Arabie, foulant le bon sable chaud de leurs pattes capitonnées. Puis nous traverserions une région boisée et marécageuse jusqu'aux lacs salés de Yalata, avant d'arriver à Fowler's Bay.