La restitution : Région - Sénat

Sortie du chapeau à l'issue d' un troisième tour de scrutin aux régionales de la région Nord Pas de Calais , Marie Christine Blandin ne se doute pas que sa vie vient de prendre un virage à 180 degrés.
La prof de collège discrète et consciencieuse va tourner le dos à ses élèves et collègues ,s'absenter du domicile familial et vivre le quotidien des élus.

Agenda débordant, rencontres pas toujours souhaitées et découverte des conciliations et compromis dont on n' est pas toujours fier…
Au fil des 450 pages de ce récit de vie militante chez Les Verts, on suit cette femme déterminée dont le fil conducteur pourrait se résumer à “je puis chaque matin me regarder dans la glace sans me tirer la langue …!!” **

Dans cette région, la gauche socialiste a les clefs depuis le Front Populaire ,en rivalité avec le Pcf mais au final on se retrouve sur l' essentiel…
Sans expérience des appareils, elle apprend vite.




En 1992 François Mitterrand Président tente d' achever son second mandat malgré la maladie qui le ronge. Les écologistes font une percée sur la scène politique à l'instar de leurs pragmatiques cousins germains (Die Grüne).

On n'aime pas beaucoup ces “ empêcheurs de gouverner en rond” dans les appareils politiques traditionnels.Ils dérangent et surtout sont imprévisibles , dédaignant les codes des partis traditionnels .

C'est avec empathie que j'aborde ce beau récit de vie (450 pages ) ,lecteur de la Gueule ouverte de Gébé et optant pour René Dumont en 1974 *** je suis un fan des regrettés Cabu et Reiser. En 1973 je découvre une des premières fermes se revendiquant de l' écologie appliquée en Ardèche et participe à des stages sous la conduite de Maurice Chaudière pionnier de l' éducation populaire en milieu rural.
Ces précisions un brin personnelles pour situer “d'où je parle !” selon la terminologie de cette époque révolue .

Lecture fastidieuse dès le début ,j ‘y perçois la mise en phrases de ses agendas (par une assistante laborieuse) où rien ne nous est épargné : la composition des délégations , les tractations en coulisses (rarement détaillées par les acteurs : un bon point ) les pratiques des courants divers bref une visite guidée de l' arrière cuisine .
Choix déterminant pour qui veut se lancer dans le grand bain de la Politique mais peu motivant …

Cependant et les détails sont utiles ,l'auteure//trice a le mérite de détailler l'avancée résolue du Front National dans ce fief de la gauche, un peu à la manière d' une partie de Go.
En quête d' appuis elle souffre de voir le soutien chichement apporté par les élus locaux , fréquemment,on lui fait sentir qu'elle n'est pas du sérail.
Ici pas d'envolées idéologiques ou de références théoriques mais une constante démarche pragmatique .
Un des passages qui m'a plu : l'aide apportée aux enfants victimes de Tchernobyl , en Biélorussie et Ukraine .
Une délégation régionale se rend sur place et s' en suit un jumelage : des familles françaises accueilleront ces enfants et les soins seront pris en charge par la collectivité .
Après être passée par le Sénat(2001 à 2017 ) ,bien qu'aguerrie aux arcanes du pouvoir, discrètement MCB se met en marge et se retire en Aquitaine.

Discrète ,nul scandale dans la presse people , efficace certainement ,blasée ? Elle n' en dit mot !

Ce livre me fut envoyé via Masse Critique , malgré une lecture ardue parfois j en tire la modeste conclusion que la politique est un métier “salissant du fait que l'on met les mains dans le cambouis …”
Dur, dur !

Alors quel usage pour cet opus ?
Disons un petit manuel pratique pour tout détenteur d'un mandat électif ,du conseil municipal ou départemental voire plus .

nb: on me dit en régie que dans l' associatif c'est parfois la même musique.

*je grossis le trait
** là aussi
*** en fait j'optai vite pour le PSU de Michel Rocard.

Marie-Christine Blandin restitue dans cet ouvrage, publié plusieurs années après ses mandats, avec une précision chirurgicale et un sens du détail redoutable ses années à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais de 1992 à 1998 puis son expérience de sénatrice de 2001 à 2017. Une des grandes qualités de ce témoignage réside dans l'exigence de son auteur à relater finement l'action qui est la sienne, et celle de son équipe, et les nombreux obstacles rencontrés. Il intéressera tous ceux aiment la vie politique locale, celle qui sert l'intérêt général d'un territoire et de ses habitants : la lecture en est recommandable aux candidats aux élections et aux concours administratifs. Diriger, décider, trancher, mener, assumer sont des tâches nobles mais ardues, en particulier quand on est une femme issue d'un mouvement politique minoritaires dans les années 1990. Il est tout à la fois fascinant et alarmant d'observer la pugnacité dont a dû faire preuve l'auteur pour exercer son mandat dans un univers masculin, voire viril, qui servait la politique tout en se servant d'elle : une anicroche dans ce filet de services rendus et de compromis, ou de compromission, défaisait l'ambition des uns et les ressources des autres. On ressent l'amertume de l'auteur à qui aucun coup n'a été épargné et qui décrit lucidement le système qu'elle essaye de bousculer. La seconde partie est consacrée aux mandats de sénatrice de l'auteur et de toutes les missions qu'elle a réalisées à ce titre : le ton est plus apaisé, à l'image du temps parlementaire, qui n'est pas celui de l'exécutif. Cet ouvrage est aussi salutaire en ce qu'il montre ce que peut être l'action d'un( e) élu( e) à l'esprit pratique sans arrière-pensée carriériste ; les exemples concrets sont nombreux : comment diminuer le risque de la pollution chimique dans les lycées ou les exploitations agricoles, comme entretenir une véritable solidarité Nord-Sud, comment assainir les dépenses de la région en regardant du côté des notes de frais et des organes satellites, comment développer la culture pour tous, comment valoriser le passé sidérurgique de la région et de ses travailleurs… Lire cet ouvrage, c'est voir à l'oeuvre la force du dialogue, la pollinisation des idées, l'efficacité des efforts du colibri et des petits pas. Nombreux sont les exemples qui nourrissent la réflexion sur la place des femmes ou celle des minorités, politiques en particulier mais de toutes de manière plus générale. Nombreux aussi sont les liens et références vers des discours, des oeuvres d'art, des textes qui ont nourri l'auteur et qu'elle partage au lecteur, comme l'inoubliable poème de Prévert, « L'Effort humain » ou les vers d'Andrée Chedid et d'Erri de Luca. Notre monde a été profondément bouleversé entre 1992 et 2017 : sous l'effet des avancées technologiques, des irruptions géopolitiques, des changements climatiques… des voix humaines se sont élevées pour faire de ce monde un terre de fraternité et celle de Marie-Christine Blandin, qui fit le choix de l'engagement politique, fut de celles-là.

La restitution, c'est un voyage en pays politique, la politique de terrain, celle des élus du quotidien, loin des coups médiatiques, de la presse People. Là, le lecteur est plongé dans une expérience personnelle, aussi passionnante que complexe, aussi dense que fastidieuse.
Je me suis lancée dans cette lecture dans la cadre d'une Masse critique, intéressée par le rôle des élus, les rouages des institutions publiques...
Dès les premières pages, on comprend que la restitution est le fruit d'un long parcours, de notes prises tout au long de la carrière de Marie-Christine Blandin, restituées avec précision et le souci du détail.
C'est sans doute le défaut de ce livre. A trop consigner tous les souvenirs, je me suis parfois perdue, dans les noms, les process, les affrontements entre personnalités et les partis.
Il y a beaucoup de fond, je me suis délectée de certaines anecdotes : l'élection de madame Blandin à la tête d'une Région, bien sûr, quelle surprise et quel chamboulement cela a du être de passer du jour au lendemain de professeur à la tête d'une Région ; les libertés souhaitées par certain pour utiliser à des fins personnelles des biens de la collectivité ; l'arrivée du TGV et les guerres de pouvoir et de représentation, sans compter les relations entre l'Etat, la collectivité et la Sncf ; l'aventure qu'a été le tournage du film Germinal également...
Il y en a plein d'autres.
Cette femme a mené des combats de manière pragmatique, avec le souci d'améliorer la qualité de vie des habitants et leur quotidien. Elle aborde de nombreux sujets sans donner de leçon idéologique mais plutôt en ayant à coeur d'oeuvrer avec bon sens pour le bien de tous. Écologie, relations internationales, culture, sport, économie... Tout est abordé, de sorte que ce livre constitue une base très intéressante (bien qu'un peu rébarbative parfois, pour qui ne connaît pas les personnalites politiques locales), pour comprendre les rouages de la politique et les contraintes et problèmes rencontrés au quotidien.
Merci Babelio pour cette découverte.

Une lecture riche , dense pour un témoignage assez unique : celui d'une femme qui arrive au pouvoir presque par hasard. Marie-Christine Blandin sait revenir avec précision  et parfois humour sur son parcours politique.  Nous sommes plongés dans les organes du pouvoir et surtout dans les stratégies de partis.
Cette lecture est donc intéressante mais je reconnais m'être ennuyée parfois , maîtrisant mal le contexte politique et me perdant dans les nombreux noms cités. Par ailleurs, j'ai un peu du mal avec le côté très subjectif de ce témoignage , Mme Blandin nous apparait comme un modèle de vertu et l'incarnation du bon sens.
Je reconnais ainsi avoir arrêté ma lecture avant la fin, prise par l'ennui et fatiguée par ce manque de modestie.

Marie-Christine Blandin, figure du parti politique écologiste depuis le début des années 1990, présente ici sa vie en tant qu'élue, d'abord en Région puis au Sénat. Elle explique son parcours, sa nomination en politique dû à un concours de circonstances et ses actions pour rendre ses missions les plus proches de ses convictions personnelles et politiques.

Ce qui est intéressant ici, c'est de découvrir les rouages politiques, comment certaines lois ou projets sont mis en place et surtout, la combativité de certains élus politiques pour leurs administrés. le rôle plus local en Région était plus intéressant car les actions sont concrètes et plus proches du citoyen. Par contre, ce qui ressort du travail au niveau macro (Sénat), c'est que les revendications sont noyées dans la masse et l'impact est moins visible d'où une certaine frustration des élus politiques et en aval des citoyens. Ces derniers ne comprennent pas à quoi servent certaines institutions car ils ne voient pas les retombées concrètes dans leur vie quotidienne.

L'autrice essaye d'être sincère, le monde politique décrit ici n'est pas tout rose, comme partout, il y a son lot de coups bas et de grosses victoires. le récit est vivant et ponctué d'informations qui permettent de comprendre cette sphère un peu nébuleuse.

Une lecture très intéressante sur plusieurs points et qui donne une visibilité sur les élus locaux et qui les rend un peu plus compréhensibles.
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