Un livre-mémoire empreint de la douce nostalgie d'un homme qui nous raconte son 20ème siècle à lui. C'est que le petit Edouard Bled a grandi et traversé ce siècle en y laissant une empreinte - et quelle empreinte ! - ce "petit Bled" justement, que nous, écoliers des années 60 et 70, avons bien connu ! Mais l'objet du livre n'est pas de nous confier les secrets de fabrication de cette fameuse bible de grammaire qui l'a rendu célèbre mais de simplement raconter les chapitres qui ont marqué sa longue vie, dans ce siècle qui a vu l'évolution prodigieuse de la technologie mais aussi les tragédies liées aux 2 grandes guerres.
C'est aussi et surtout l'occasion de nous parler de sa passion inconditionnelle pour son métier de maitre d'école au sens le plus noble du terme.
En dépit de quelques longueurs, j'ai trouvé l'écriture de l'écrivain passionnante car elle frissonne d'une sensibilité à fleur de mémoire.
A lire, ne serait ce que pour la description bucolique de la région parisienne au début du siècle dernier !
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Si besoin est, je rappelle qu'Édouard Bled est l'auteur avec son épouse des célèbres "Bled", livres de français et surtout d'orthographe. Un très beau témoignage de la vie des instituteurs autrefois et de la vie d'un petit garçon à la toute fin du XIXème.
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Au contraire de son premier livre, j'ai plutôt bien accroché à celui-ci.
Clair, il décrit plutôt sa vie d'instituteur entre les deux guerres. Assez passionnant.
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J'ai été enseignant. Chaque jour, et pendant plusieurs dizaines d'années, le travail accompli, j'ai avec la femme que j'aime, écrit des livres pour les enfants et les adolescents. Et voilà qu'au soir de ma vie je n'ai pu résister aux appels de ma mémoire et de mon cœur pour entrer dans l'univers des souvenirs.
Par un récit simple et fidèle, j'ai essayé de recréer l'atmosphère dans laquelle j'ai vécu, de faire revivre le monde familier qui m'entourait et l'école naissante qui nous a formés mes frères et moi, puis celle que j'ai servie.
J'ai survolé maintes tranches du temps et touché à maints sujets, sans paraître, peut-être, peindre complètement les unes et approfondir les autres.
C'est à dessein. Bien que j'aie un goût très vif pour l'histoire, je n'ai pas eu l'intention de faire œuvre d'historien.
Mais peut-on parler des hommes sans s'aventurer dans l'histoire ?
(extrait de la préface insérée dans l'édition de poche parue en 1977)
Qu'elle est douloureuse, la solitude de celle à qui on ne parle pas ! Plus sérieusement, cette petite conversation a eu un effet majeur: des conseillers municipaux, pourtant grands amis de cette dame, ignoraient que l'aventure judiciaire des Écoles n'était pas pliée. Nous sommes heureux de les informer d'une suite possible: si madame le Maire, sans attendre, rase le bâtiment au mépris du patrimoine qu'il incarne, si le tribunal lui donne tort, la commune devra tout reconstruire à l'identique. Ce qui coûtera très, très cher, et donc, nos impôts locaux seront très, très lourds.
Quand on regarde en arrière, il est honnête de reconnaître que ce double but a été atteint, que ces maîtres ont bien rempli leur contrat.
Ils éduquèrent et formèrent la génération du feu. Ils se trouvèrent au coude à coude avec leurs élèves à l’un des moments les plus tragiques de notre histoire. « Sois un homme, si tu veux former des hommes. » Telle futleur devise, tout au long de leur vie. On a dit que certains étaient un peu abrupts dans l’expression de leur pensée. Je n’en sais rien. Je n’ai connu que
leur dévouement à leurs élèves et leur attachement à l’école qu’ils servaient.
Ils nous enseignaient bien. Quoique notre initiative fût rarement sollicitée, leur enseignement n’éteignait pas en nous l’esprit de curiosité. Le bagage dontnous fûmes munis était riche de connaissances utiles et prometteuses d’avenir.
Ils nous inculquaient de précieuses habitudes et nous inspiraient de solidesvertus. Ils savaient aussi respecter nos consciences.
J’étais attaché à mon école et je lui porte toujours un sentiment de fidélité mêlé de tendresse. Lorsque je vais à Saint-Maur sur la tombe des miens, je ne manque jamais de faire un détour pour passer devant ma
vieille école comme pour remonter le courant de ma vie et retrouver des visages.
Ces maîtres d’autrefois ont laissé le souvenir d’hommes Intègres dont les qualités professionnelles et morales, l’esprit civique devaient et peuvent toujours servir d’exemple.
Je parle non seulement des miens mais de tous, même de ceux des plus lointains villages. Ils nous ont marqués d’une empreinte profonde. Ils nous ont appris à à placer au-dessus de tout le devoir, pour nous rendre dignes
de nos droits. Ils nous ont révélé que la liberté est sœur du savoir. On ne leur rendra jamais assez hommage.
- On a gagné !
Une autre conseillère municipale bondit:
- Pas du tout ! Le référé a été rejeté, l'affaire n'a pas été jugée, personne n'a gagné, personne n'a perdu.
Madame le Maire, un peu décomposée, confirme cette information:
Courage, fuyons !
La première conseillère revient à la charge.
- Où en est le référendum ?
Pour ceux qui l'ignorent, Mouroux-Patrimoine a proposé d'organiser une consultation publique afin de trancher: oui, on démolit, non, on réhabilite.
Alors là, madame le Maire est devenue statue du Commandeur. Enfin de la Commandeuse: Drapée dans sa dignité, le regard fixé sur la ligne bleue des municipales, elle a proclamé à la face du monde:
- Il n'y aura pas de référendum.
D'une voix plus faible, elle a ajouté
-Personne ne m'a consultée.
On était économe ; il est vrai qu’à l’époque, on ne devait compter que sur soi-même. On était engagé tout naturellement dans cette voie par le fait qu’un franc économisé avait gardé tout son pouvoir d’achat dix ans plus tard. Cette stabilité était un élément de sécurité, de tranquillité d’esprit. L’homme a besoin de stabilité pour s’épanouir, voir au loin et construire. L’économie, vertu qui nous venait du fond des âges, qui avait permis à beaucoup de nos ancêtres de s’affranchir au cours des siècles, était toujours honorée au temps de mon enfance. Elle contribuait au bonheur en assurant l’avenir d’une vie qui qui n’était pas toujours souriante et qui n’en
avait peut-être que plus de prix.
La plupart des gens comme mes parents ne connaissaient ni la
résignation ni l’impatience. C’est à petits pas mesurés qu’ils amélioraient leur sort. Petites conquêtes sans cesse ajoutées. Ils étaient guidés, soutenus
par une invincible espérance.
Le BLED Orthographe, Grammaire, Conjugaison
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Le Bled s'adresse à tous ceux qui, au bureau, à l école ou à la maison, ont besoin de trouver les bonnes réponses aux difficultés que pose la langue française.
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