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Un huis clos, avec une question simple .... mais... de taille ! du loufoque qui fait surgir des pointes de comique. Un temps qui s'écoule lentement et nous donne de formidables instants de lecture.

* * *

J'avais déjà lu "Nous les vivants" du même auteur. Dans "Antarctique", on retrouve ces mêmes conditions de vie extrêmement dures où la neige, le froid glacial, l'éloignement et l'isolement plantent de facto un décor et une ambiance rudes. de là découlent nombreuses difficultés.

5 hommes (et très rapidement 4 seulement) se trouvent dans la promiscuité d'une station polaire, éloignés de tout. Ils sont quasiment démunis de tout, sauf d'un minimum de chauffage et de suffisamment de nourriture. Ils sont limités dans leurs possibilités à cause du froid très hostile qui constitue une entrave récurrente, omniprésente. Les communications avec l'extérieur sont très incertaines, voire souvent impossibles.

L'histoire nous plonge d'emblée dans une scène de crime. Pour le chef, Anton, va alors se poser la question de savoir que faire du cadavre, mais surtout comment gérer le criminel, Vadim. Ils sont coupés du pouvoir étatique soviétique , des équipements et dispositifs judiciaires. le chef, Anton, ne sait comment gérer seul la situation. Il se rattache un son recueil de procédures écrit par Moscou pour essayer d'y trouver une réponse.
Ce chef est plutôt diplomate et bienveillant, doté de patience. Mais son humanité ne fera pas le poids face à la brutalité et la stupidité de Vadim.

Anton est botaniste de formation. Ses subalternes sont soit ingénieur, mécanicien, tractoriste, glaciologue. A l'inverse de leur chef, ils ont donc un métier directement en lien avec les besoins en connaissanes techniques et scientifiques que requiert ce genre de station. "Le botaniste", c'est ainsi que l'auteur nomme souvent le chef, comme pour pointer du doigt ses connaissances décalées, voire franchement inutiles, pour être compétent au poste de chef de station polaire.

Dans ce huis clos, la vie paraît monotone, monochrome, sans sens, sans but. La moindre petite activité, petite nouveauté devient alors un casi événement qui redonne un petit regain d'intérêt dans l'esprit des personnages.

Comme livrés à eux-mêmes ces hommes semblent partir à la dérive. Les repères de fonctionnement qu'ils avaient acquis sont devenus caducs, inutilisables, ayant perdu de leur pertinence dans cet autre monde esseulé que constitue la station. A l'instar de "Vendredi ou la vie sauvage" de Michel Tournier, on retrouve donc le besoin de se rattacher aux règles, aux repères, aux rituels, à l'organisation de notre société d'origine. C'est un besoin humain profond, on s'y accroche pour ne pas se perdre.

Bien que le rythme paraisse plutôt lent, cette histoire m'a happée. Je sentais bien qu'il devait se passer quelque chose, cela a attisé ma curiosité de lecteur et m'a apporté des moments de lecture passion. C'est une lenteur très justement dosée, qui nous laisse le temps d'apprécier les mots, un style simple et d'une grande beauté à la fois.


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Ils étaient cinq, ils ne sont plus que quatre depuis que Vadim a tué d'un coup de hache Nikolaï qui avait triché lors d'une partie d'échecs. Crime absurde s'il en est mais l'est-il davantage que la présence de ces hommes en janvier 1961 au fin fond de l'Antarctique, envoyés là par le système soviétique, juste histoire d'occuper le terrain ?
Comment sévir avec le meurtrier si ce n'est en l'isolant dans un endroit encore plus glacial que celui que l'on occupe déjà et quel rapport rédiger sur ce crime pour le responsable de la base ? Quand le dénommé Vadim trouve la clé de l'autochenille qui a transporté les hommes à ce "pôle d'inaccessibilité", les cartes sont rebattues.
Olivier Bleys parvient à la perfection à faire monter la tension dans ce huis clos singulier et signe par là-même un roman addictif aux multiples rebondissements et dont le dénouement surprendra plus d'un lecteur.
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ANTARCTIQUE de Olivier Bleys

J'ai adoré ce roman bien écrit avec des personnages auxquels on croit et une situation infernale. Je ne connaissais pas Olivier Bleys et j'ai appris qu'il avait écrit plus de trente-cinq ouvrages, des romans, des essais et des récits de voyage. Tant mieux!
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Le 3 janvier 1960, à la station polaire russe Daleko, la plus reculée de celles implantées par l'Union socialiste sur le territoire antarctique, cinq hommes voient leur quotidien monotone basculer lorsque l'un d'eux frappe mortellement à la tête le chauffeur-mécanicien Nikolaï Kalinine pendant que les autres dorment profondément, abrutis par la vodka. Dès lors, les actions entreprises pour punir le meurtrier vont enclencher une spirale de vengeance totale, dont la survie dans un milieu hostile devient l'enjeu suprême.
Un très bon thriller, où l'humour et la détresse se chevauchent en un constant débat moral de la part des protagonistes. Un huis-clos étouffant et glacial, parfaite image de l'antagonisme existant entre des hommes confinés depuis trois ans dans une cabane où le poêle à bois est élevé au statut d'icône, nourri jour et nuit dans la crainte et l'ennui.
Après Semper Augustus et ce roman-ci, le prolifique Olivier Bleys me réserve encore bien d'autres surprises.

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Etrange atmosphère que celle des sommaires installations de Daleko, base ultime de l'Antarctique soviétique, officiellement située dans le "pôle d'inaccessibilité". Il s'agit de montrer l'aptitude scientifique, technique et humaine de l'Urss à maintenir cette implantation lointaine et à mener une mission scientifique pérenne dans le grand froid. le principal devoir des poliarniks est de veiller à déneiger le buste de Lénine.
le lecteur est plongé dans un huis clos oppressant, où il lui est presque impossible de s'identifier avec un quelconque personnage. Pas de vie, ni animale ni végétale, observable en ce coin reculé de l'Antarctique. Pour les cinq équipiers, pas de contacts avec la mère patrie, pas de vraie mission, pas de perspective de recherches, juste le confinement autour d'un poële. Cinq hommes survivent ainsi, dans la promiscuité et les tensions, durant l'été austral de début 1961. Un soir de beuverie, dans la confusion et l'abrutissement, une hâche fracasse la tête de Nikolaï, qui aurait triché aux échecs. le chef, Anton, et les deux ingénieurs, vont devoir écarter et incarcérer le meurtrier, tout en rendant compte de son forfait aux autorités. le caractère sobre et détaché du style donne une consistance tranchante à cet agencement romanesque et fait ressentir profondément le fond intemporel de l'âme humaine.
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En 1961, cinq hommes occupent la station polaire soviétique de Daleko dont la seule finalité est la présence russe en Antarctique. Lors d'une partie d'échecs qui tourne mal, le tractoriste tue le chauffeur-mécanicien d'un coup de hache. Sans prison ni police dans ce bout du monde totalement coupé de la civilisation depuis la panne de leur radio, le chef Anton met le coupable à l'isolement dans le cellier, où la température ne dépasse jamais les moins quinze degrés. Mais l'homme parvient à s'échapper…


Leur mission, seuls au beau milieu de l'Antarctique, dans une zone inaccessible soumise à des conditions extrêmes, entre un froid capable de les congeler en quelques instants et une blancheur spectrale qui a mangé toute couleur, pourrait faire de ces hommes des héros si elle avait un sens. Seulement voilà, ils ne sont que de pauvres hères, envoyés par le Parti comme porte-drapeaux soviétiques en ces confins sans vie, avec pour seule responsabilité l'entretien de la statue de Lénine confiée à leurs bons soins. Autonomes avec leur immense stock de nourriture, ils vivent un temps indéfiniment suspendu puisque leur engagement ne comporte aucun terme, dans un huis clos d'autant plus hermétique que l'inaction conjuguée aux températures insupportables les confine dans les quelques mètres carrés de leur seul baraquement à peu près chauffé. Tous diluent leur ennui dans les brumes de la vodka, qui, à défaut de toujours agir en assommoir, favorise parfois quelques échauffements, des corps comme des esprits. Alors il suffit un jour d'une broutille pour qu'un geste irréparable les fasse glisser dans un infernal engrenage.


Que faire d'un meurtrier quand votre quotidien n'est que promiscuité et que vous ne pouvez compter sur aucun recours extérieur ? La défiance qui s'est subitement invitée au sein du groupe est un poison qui rend tout à coup la cohabitation impossible. Les tensions montent, faisant craindre de nouveaux drames dans ce contexte ubuesque, mais malheureusement implacable. Bien décidé à défendre sa peau condamnée par sa mise à l'isolement, le fruste Vadim va se révéler indomptable. Désormais, « Si quelqu'un rentrait vivant de ce séjour au pôle, ce ne serait pas le plus malin, le plus savant ou le plus équipé, mais celui qui aurait l'instinct de survie le plus fort. »


Avec une malice de tous les instants qui transforme ce huis clos angoissant, mâtiné d'aventure extrême, en une sorte de fable, noire et acide, sur la nature humaine, la plume toujours aussi splendide d'Olivier Bleys nous propose une échappée hallucinante aux confins de la civilisation, dans une fiction aux convaincants accents de vérité. Après le viscéral et tout aussi recommandable Solak de Caroline Hinault, une nouvelle occasion, peut-être plus subtile, de frisson polaire, dans un environnement où se révèle la vraie nature de l'homme. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Comment agir quand un meurtre est perpétré en Antarctique, territoire pacifique? Partant du meurtre commis par un russe au cours d'une partie d'échec, l'auteur construit un huit clos.
Il faut savoir que l'Antarctique n'appartient à personne, c'est donc la nationalité de la personne qui régit le fonctionnement.
Ici, 5 hommes enfermés dans une station russe isolée, occupent leur temps comme ils peuvent. Un jour au cours d'une partie d'échec, la situation dégénère et l'un des protagoniste meurt, tué par son coéquipier à coup de hâche. Toute la vie se réorganise. Que faire lorsque l'on est hors de tout système avec un meurtrier dans ses murs, sans possibilité de faire appel à des ressources extérieures?
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Une nouvelle fois je ne vais pas rejoindre les critiques élogieuses pour ce livre que je n'ai vraiment pas aimé, ce huis clos malsain ne répondant pas du tout à mes attentes en la matière.

Déjà, le buste de Lénine en première de couverture aurait pu m'alerter. Mais, non. Il est vrai que l'histoire se situe en 1961, époque à laquelle, malgré la déstanilisation en cours, le joug soviétique pesait toujours très lourd sur les pauvres russes, tyrannisés pourrait-on croire à jamais. Viendra-t-il le jour où ils auront la volonté et la capacité de se débarrasser de leurs dictateurs?

Et les quatre russes prisonniers de cette station antarctique n'ont aucune des qualités pouvant relever l'âme russe, ils sont peureux, faibles, alcooliques, violents, menteurs, indécis, bien loin des ces alpinistes russes qui portèrent le drapeau rouge sur les sommets des 8 000 himalayens. Bien loin aussi d'autres héros de ce pays qui ont eu le courage payé au prix fort de dénoncer un régime inhumain. Je pense à Soljenitsyne qui disposait dans sa mission d'un talent littéraire exceptionnel.

Non, ces quatre là sont des pleutres et leur histoire, laborieusement contée par Olivier Bleys, ne génère aucune émotion. Je lui reconnais néanmoins le fait d'avoir su transporter le contexte soviétique en Antarctique, mais sans utiliser vraiment le décor exceptionnel de ce drame que l'on aurait pu tout aussi bien situer dans le désert ou en Sibérie.







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Encore un polar des pôles commis par un auteur français, Olivier Bleys (un "écrivain-marcheur" lyonnais), comme un écho au surprenant Solak lu récemment de la bretonne Caroline Hinault.
Bleys nous emmène à l'autre bout de la planète, en Antarctique, à l'endroit désigné comme le "pôle d'inaccessibilité", c'est-à-dire le point plus éloigné des côtes, où les Russes établirent une station polaire vers 1960.
Dans le bouquin, la station s'appelle Daleko, c'était Sovetskaïa dans la vraie vie et le buste de Lénine était vraiment là qui surplombait les bâtiments.
Une poignée de "poliarniks" (ils ne sont plus que cinq) survivent là depuis longtemps et ne savent pas trop quand une relève aura lieu, et si même elle aura lieu (trop loin, trop cher). Ils n'ont pas grand chose à faire si ce n'est déblayer la neige du buste de Lénine qui domine les bâtiments.
Dès les premières pages le ton est donné : un beau soir encore plus arrosé que de coutume, c'est le drame et l'un des poliarniks plante une hache dans la tête de son adversaire aux échecs (à sa décharge, faut dire que l'autre essayait de tricher).
Loin de tout comme c'est pas possible, dans la promiscuité de quelques mètres carrés de baraquements, en attendant l'hypothétique arrivée des autorités, que faire d'un encombrant cadavre (ça c'est facile, pas besoin de frigo) mais surtout d'un encore plus encombrant assassin ?
Pas tout à fait un polar en dépit du crime qui ouvre le bal mais un huis-clos au ton aussi mordant que le froid polaire.
Le lecteur est prévenu : dès les premières lignes, ça commence très très mal et dans cet environnement polaire, il sait que ça ne peut que très très mal finir.
Une version plus cool (parce que plus ironique) de Solak.
Pour celles et ceux qui aiment les pôles.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Nikolai a-t-il vraiment triché aux échecs ? En tout cas, cela va lui couter la vie. Ils étaient cinq russes très loin au milieu des glaces de l'Antarctique, dans une base soviétique. Il n'en reste que quatre dont Vadim le meurtrier. Comment gérer un assassin au milieu de nulle part, lorsqu'on se sent oublié par la civilisation ? le but premier, c'est de se maintenir en vie en mangeant et surtout, en avalant des litres de vodka pour oublier l'absurdité de la mission. Car de l'absurde, il y en a tout plein dans ce roman cynique et drôle.
Tout tombe en panne à cause du grand froid et du manque d'entretien et de pièces de rechange. Il faut être inventif pour se sortir de ce guêpier de glace. Ils étaient cinq, combien en restera-t-il ?
« Les dix petits nègres » revisité façon absurde et cocasse. On s'amuse beaucoup et, par les temps qui courent, l'humour au dépend des russes fait du bien !
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