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EAN : 9791070061145
208 pages
Cairn (06/07/2022)
4.09/5   16 notes
Résumé :
Toulouse. Steve, passionné de cinéma et de nature, passe le plus clair de ses jours dans un abattoir à étourdir des mammifères pour payer ses sandwiches et ses bières et pour assurer l’avenir de sa fille Cécile. Il a depuis longtemps enfoui ses rêves d’enfant sous le fardeau quotidien de la réalité. À la suite d’un accident de la route et d’un traumatisme crânien, le monde lui apparaît sous un jour totalement nouveau. Décidé à ne plus rien subir, il découvre avec un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Steve Gumuskalem est un gaillard enrobé de 130 kilos qui se lève tôt tous les matins pour aller prendre son poste à l'abattoir où il retrouve ses collègues habituels et ses vaches mortes. Il vit dans un petit appartement toulousain avec sa fille Cécile, lycéenne. Son hobby : collectionner les affiches de cinéma, surtout les plus rares. le week-end il part à la montagne pour se ressourcer dans la nature foisonnante et les arbres centenaires. Comme un besoin de liberté. Steve est un gros mangeur et malgré les avertissements de son docteur il continue à se nourrir sans modération d'une nourriture très peu équilibrée.
Un matin, au guidon de sa vieille Motobécane, il se fait gravement percuté par une voiture ayant grillé un feu rouge. Résultat des courses pour Steve : un trauma crânien, des côtes fêlées et un fémur en sale état. Depuis l'accident Steve a également des absences, un goût pour l'excès alimentaire démultiplié mais aussi certaines nouvelles pulsions aux dramatiques conséquences….
Le titre de ce roman a plusieurs lectures. Vous le comprendrez en le lisant.
Steve en tient le rôle principal et on suit son parcours de plus en plus chaotique au fur et à mesure du récit. L'auteur nous fait littéralement entrer dans la peau du personnage dont on partage tous les excès, tous les débordements et dont on découvre peu à peu tous les changements qui s'opèrent après l'accident.Des petits détails qui se succèdent et qui vont littéralement transformer Steve en un nouveau personnage, dont la perception du monde qui l'entoure se trouble, dont les acquis moraux se craquellent. Étonnamment le personnage de Steve finit par nous toucher par sa spontanéité et une certaine fragilité.
Un roman noir d'une efficacité d'autant plus redoutable que son personnage principal est d'un troublant réalisme .
Je recommande.
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Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture.
Steve gros nounours bosse dans un abattoir ce qui lui permet d'assurer sa petite vie tranquille et l'avenir de Cécile sa fille. Jusqu'au jour où Steve a un accident fait quelques jours et coma suite à un traumatisme crânien et son monde ne sera plus le même. L'auteur nous entraîne dans la métamorphose de Steve et nous plonge dans son nouveau monde de violence, de jouissance boulimiques et autres. Et que dire code cette voix qu'entend Steve cap pas cap..... j'ai beaucoup aimé cette courte lecture mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
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"Steve a envie de s'essayer à l'exercice, il a envie d'être acteur. mais pas devant une caméra. Dans la vie. Changer de peau. Il en a sa claque d'être spectateur." (P. 66)
Steve est un beau gaillard de 130 kg qui chaque matin sur sa Motobécane...engin bleu ciel qui a disparu de nos rues...va au boulot, à l'abattoir...Oui, c'est son boulot :

"Steve arme son pistolet, lui colle le canon juste derrière l'oreille; un bruit étouffé, sec. Des cris de bête, il s'effondre. Il agite encore la tête un instant, pris de soubresauts. Gigote, déjà mort sans le savoir, tandis qu'il bascule dans la fosse."
Dans son abattoir, Steve est le premier maillon de cette chaine qui nous permet d'avoir des steaks dans nos assiettes. Un boulot pas tout à fait comme les autres. Un boulot de mort du matin au soir !
Sinistres crochets de la couverture...le boeuf mort y sera accroché et ne connaitra pas la suite de l'histoire. D'autres dans cette chaine de mort découperont le boeuf. On n'en saura pas plus ou très peu...Aucun intérêt, en tout cas, ce n'est pas l'objet du livre.
J'ai hésité à inscrire ce titre dans la liste de mes voeux en réponse à la proposition "Masse critique" de Babelio. Sans doute parce que, à titre personnel, je suis de plus en plus gêné, perturbé, mal à l'aise chaque fois qu'on me sert un morceau de viande....je vois ce veau, cette belle vache, dans leur pré...et maintenant on me parle du climat et de son dérèglement! Ces sinistres crochets de la couverture me dérangeaient.
J'ai hésité, et pourtant j'ai eu ce plaisir du lecteur - et j'ai été diablement perturbé- à entrer dans la tête de Steve , du plaisir à suivre sa vie, son évolution....évolution vers quoi me direz-vous...?
Un homme tout en contradictions, qui adore sa fille et le cinéma, un collectionneur d'affiches de cinéma, qui tapissent les murs de son petit appartement et qui de temps en temps, une vente par ci, une vente par là, améliorent l'ordinaire. Un collectionneur qui courre après une affiche rare. Sympathique loisir du soir.
Et demain matin, il faudra reprendre ce poste ! Retrouver ses potes de travail, pas tous bien clairs dans leur tête. On ne fait pas ce boulot sans être un jour ou l'autre dérangé. Diablement dérangé !
Alors pour se détendre, il va en forêt, dans sa vielle Renault R5, dort à la belle étoile enroulé dans son duvet...mais je ne vais pas tout vous raconter!
Oui Steve est sympathique, certes il ne fait pas un boulot que chacun aimerait faire, mais il faut bien le faire! Ça ou autre chose ! Heureusement qu'il se détend dans la forêt qu'il pensait bien connaître...jusqu'au jour où il découvre une petite maison habitée par une petite vieille, femme du garde chasse. Un autre monde, cruel également..je n'en dirai pas plus.
Ovide Blondel n'a pas tout imaginé, il s'est documenté, a consulté l'abattoir de Narbonne - où j'habite-, a sans doute été tracassé par ce qu'il a entendu, par ce qu'il a peut-être vu, peut-être par le dérangement de l'esprit de certains opérateurs que ce travail peut génèrer.
Un boulot dans lequel on donne la mort, certes à des boeufs....Toujours ?
"Il en a sa claque d'être spectateur. ".....
En tout cas, Babelio et Masse critique et Ovide Blondel m'ont offert un beau plaisir, un beau cadeau, ils m'ont dérangé, et ont remué encore un peu plus mes tourments personnels. Je les en remercie vivement.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Quoi de mieux que le soir d'Halloween pour rédiger mon avis.

Hum l'abattoir. Un endroit idéal pour y faire la fête ? Voulez-vous des bonbons ou bien un sort ? A votre place, je ne prendrais ni l'un ni l'autre. Surtout que Steve traine dans les parages.

Ah ce bon Steve. Un bon gros nounours de 130 kilos qui s'emmerde dans sa vie. Qui fait un boulot horrible. Qui n'a aucun but dans sa vie. Alors, je sais que que généralement Steve est un prénom fardeau qui ne présage aucune bonne destinée à ceux qui le portent et je sais trèèèèèèès bien de quoi je parle. Bref. Steve se mange, un soir, non pas une entrecôte, mais un accident de voiture et c'est la débandade. Nounours Steve devient Sadique Steve.

Steve est devenu fou. Steve à perdu les pédales. Steve ne se contrôle plus. Et Steve entre dans une démence la plus totale. Sacré Steve va.

J'ai aimé cette histoire assez courte. Primo a cause du prénom du protagoniste et aussi par le fait qu'un accident peut littéralement faire changer une personnalité où du moins réveiller ce qui était endormi. C'est de la violence urbaine. Une violence contemporaine. J'ai apprécie le coté démence accélérée de Steve qui parle, parle à la voix et vice-versa. L'effet château de cartes qui ne repose sur rien est assez palpable et la personnalité fracturée et morcelée de Steve va de tous les cotés.

Toutefois, je regrette que le plus grand de l'action se déroule vers la fin de l'histoire, mais le final est assez surprenant et m'a carrément surpris.

Une fois de plus, je remercie les éditions Cairn qui m'ont déjà envoyé, il y a quelques mois un autre bouquin dans le cadre d'une autre masse critique, ainsi que Babelio.
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Cher Ovide,
Lorsque tu m'as demandé si je voulais bien prêter ma voix, pour une lecture de ton dernier roman, lors d'une séance de dédi-caces, j'ai été ravi de cette sollicitation. Un roman noir, même si ce n'était ni ma tasse de thé ni ma goulée de sang frais, cela a excité ma curiosité. Un roman noir… un polar ? Un roman à suspens ?
Après l'avoir reçu et laissé quelques jours pour, comme tous les livres qui entrent chez moi, lui laisser prendre la température de la maison, je l'ai ouvert avec quelques incertitudes.
Je suis au regret d'avouer que je me suis laissé prendre à l'atmosphère glauque de « A l'Abattoir ».
Mais plus qu'à l'atmosphère du lieu j'ai été pris par les personnages que tu as créés. Steve, bien sûr, espèce de Saturne glouton qui pourrait bien avaler ses propres enfants ( laissons du suspens…), Cécile l'absolu opposé de son père, mais aussi les autres et même certains « secondaires » , Fred, Hicham… Une longue galerie qui glace le lecteur… Tout à l'air si normal, si évident, si incontestable que ce ne pouvait pas évoluer autrement. Fatum.
Certains en réchapperont, d'autres pas.
Toulouse et son abattoir, aujourd'hui transformé en lieu d'art contemporain, les compagnons de travail de Steve, sa famille, sa psy, la campagne pyrénéenne, les rencontres imprévues qui deviennent des rendez-vous incontournables, tous et tout devien-nent suspects et condamnés ou condamnables. Tout est tellement normal et le cheminement tellement flagrant… Brrr...
Voilà, le roman noir n'est toujours pas ma tasse de thé mais en voilà un que j'ai lu d'une traite et qui m'a passionné.
GMC
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce matin, vers sept heures quinze, il y a du sang sur la chaîne de montage. Du sang humain. Jean- Pierre s’est fait surprendre par une carcasse de bœuf. On le sait, ce n’est pas le plus rapide de la chaîne. Il a tendance à rêvasser. Lui, dit que non, qu’il a été conçu comme ça, qu’il lui faut plus de temps qu’aux autres pour effectuer les opérations. Quelque part, c’est vrai, reconnaissent-ils. Il ne marche pas vite, parle plutôt lentement. Il est fait d’une matière plus molle, dirait-on. S’ils faisaient un tour dans sa peau pendant le travail, ses collègues seraient effrayés. C’est comme se trouver dans une pluie d’astéroïdes au volant d’un tracteur. Il lui faut faire son boulot, remonter dans son corps lent pour attraper la bête suivante et refaire le mouvement. Jean-Pierre désosse. Il a besoin d’un couteau bien aiguisé pour ce métier, c’est la condition première. Lui est particulièrement attentif à cette tâche, d’autant plus que personne ne peut la faire aussi bien que lui, Jean- Pierre est gaucher.
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La vie continue partout. Le buraliste buralise, le boulanger boulange, le conducteur de bus conduit, des nouveaux-nés ouvrent grands leurs yeux sur le monde. La Terre, elle, continue à tourner et offrira bientôt au soleil la partie de son globe où les hommes ont patiemment bâti Toulouse, ses beaux quartiers, ses cages à lapins, ses briques rouges et son béton, ses rues pavées et ses rocades.
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Au fond, il aime les créatures de cette Terre, les arbres et la luxuriance que le Créateur a dispensés sur notre belle planète; c’est le béton qui nous tue, et le manque d’humanité. Steve n’est plus sur le bitume. Il s’arrête aux feux rouges, évite les rares automobiles, reste à l’affût des nids-de-poule, mais il est bel et bien en pilote automatique. Il roule en forêt, peut-être, dans un sous-bois épais et frais aux senteurs de champignons.
Quand le gris des bacs acier de l’abattoir rentre dans son champ de vision, Steve ressent un coup dans la poitrine. En enfilant l’antivol autour de la roue avant, il ferme un instant les yeux sous son casque, sur ses projets de vie pastorale et d’amour inconditionnel. Quand il les ouvre à nouveau, le tendre de son regard absinthe a repris l’absence dont il est coutumier.
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A quoi servirait la vie si on n’amassait pas les rêves ?
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