L'inespérée est un recueil de 11 textes poétiques en prose dont le premier prend la forme d'une lettre adressée à la lumière. Tous comportent toutefois une grande part d'ombre et de mélancolie. L'écrivain exprime l'étroitesse de la vie ordinaire. Il a été bibliothécaire, professeur de philosophie ou encore infirmier psychiatrique, mais il ne supporte pas les contraintes de ces fonctions serviles. Il a besoin d'un espace de liberté et de solitude, et de vide. C'est un homme retiré du monde. Il se défie de la télévision, du téléphone, mais aussi du milieu universitaire, de la société en général. Il rejette toute entrave et trouve son refuge dans l'écriture. C'est là que tout prend son sens.
Son écriture cultive le flou et la confusion. Ces textes constituent comme une succession de tableaux. C'est la mort d'une grand-mère fêtée par ses petits enfants. Ce sont les arbres de Saint Ondras en Isère qui renvoient à la peinture de Bonnard, L'amandier en fleur. La mort est très présente.
Même si
Christian Bobin peut sembler quelque peu difficile à décrypter, on perçoit de toute évidence une quête de vrai et d'authentique, loin des futilités de la vie en société. La lecture de
L'inespérée n'est toutefois pas à recommander aux âmes chagrines. le ton général peut en effet porter à la déprime.