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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je furetais dans ma petite bibliothèque de village quand soudain je suis tombée sur toi! Je t'ai fait glisser doucement de l'étagère, j'ai découvert ton titre et il m'a plu! Je t'ai retourné alors délicatement et j'ai lu:
" C'est toujours l'amour en nous qui est blessé, c'est toujours de l'amour que nous souffrons même quand nous croyons ne souffrir de rien."
Je t'ai gardé avec moi et j'ai su que toi et moi nous allions faire un petit bout de chemin ensemble.
Et je n'ai pas été déçue du voyage!
En fait je n'aurais jamais espéré lire un tel ouvrage car je n'ai jamais rien lu de tel auparavant. Cela ressemble à de la poésie en prose, à de la philosophie, c'est un récit qui ne dit pas son nom; c'est une pensée qui se livre à moi, comme une confidence.
L'émotion est au détour de chaque page, mais aussi l'analyse intelligente et implacable des travers de notre société:
société de consommation, société de l'image où tout nous est déversé sans analyse comme un immense vomi: où l'on a envie d'entonner la chanson de Stéphane Eicher (qu'il veuille bien me pardonner si j'ai écorché son nom!): "Déjeuner en paix."
Mais l'impression qui se dégage de l'ouvrage est un incommensurable amour, de la lumière à la femme qui se meurt: "l'inespérée".
Merci Monsieur Bobin pour cette rencontre inespérée et je vous dis à Bientôt!
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Christian Bobin est un grand rêveur, un amoureux de la vie et …de l'amour, Et, une fois de plus, il nous montre dans ce recueil qu'il est bien l'écrivain de l'infime en nous racontant le thé sans thé lors d'une dinette avec des enfants, ou bien en fustigeant la télévision, cette « brute geignarde et avinée. »
Christian Bobin redonne son importance à des choses minuscules, tellement banales qu'on ne les voit plus. Il leur redonne de la noblesse en les racontant et, sous sa plume, elles deviennent plus grandes.
Dans ces onze textes brefs, il raconte des choses simples, des histoires de tous les jours, qui ont leur instant de grâce, il traque le désespoir des jours qu'il éclaire de sa joie mystique. Rien ne résiste à sa foi et à son humanisme.
Même en ne faisant rien, on peut découvrir des trésors insoupçonnés, des sensations oubliées. « Ne rien faire, rien dire, presque rien être. Vous y découvrez le coeur subtil du temps, son coeur battu par le rien du sang dans les veines. C'est un état limite dont vous avez besoin, une mince ligne de rien entre l'ennui et le désespoir. »
La vie, il la célèbre obstinément ainsi que l'amour, car l'un ne va pas sans l'autre
« Une vie sans amour est une vie abandonnée, bien plus abandonnée qu'un mort ».
Car l'amour est une chose sérieuse qui exige une lettre car « On ne peut pas écrire une lettre d'amour au téléphone ».

Lire Bobin, c'est se poser en marge du monde, prendre la mesure du silence, retrouver des sensations. Lire sa prose pleine de poésie, c'est revisiter le quotidien, c'est découvrir le lyrisme dans la banalité.
Lire Bobin, ça fait du bien et c'est pour cela que j'aime le lire et le relire.


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L'inespérée. Ineffable préférence. le savoir léger de l'absence, de sa douleur tout autant que de sa joie. La presque idéale attente. La sainte peut être. On ne sait plus si cela tient à sa confidence, à un parfum, ou à la lumière, au hasard, à rien, sans doute . Au temps ? Non le temps ne retient rien. le temps n'a pas de mémoire au coeur, ni à l'esprit. C'est un désespoir d'humain. le temps a-t- il parfois ne serait ce que le soupçon d'une âme ?
Alors chair, femmes et âmes se pourrait il que l'inespérée soit... Poésie ?
Christian Bobin, c'est une main qui pose une feuille d'or sur des icônes avec le juste touché qu'il faut pour que les mots dessinent le vrai sourire de nos silences.
C'est toujours une lecture intime, un entre fidèle chien et soie. Un recueil de nouvelles , qui nous redonne le goût d'un sentiment de partage en un toujours si fragile entre nous.
On se connaît, je te dis vous, mais entre nous il y a ..trois fois rien. Quelques molécules de lumière. Presque rien, c'est vrai... mais il y a le monde en tout.
Nos ombres nous ressemblent, elles tremblent lorsque le vent devient un peu fou , et pourtant n'est-ce pas lorsque la flamme de la lampe se met à danser que nos mots se mettent à voyager.
Il n'y a que chez très peu d'auteurs que les mots miracle, amour, Grâce, pureté, lumière et joie sont acceptables. Chez Bobin ces mots ont trouvé le plus beau et solide des écrins.Et cela nous va bien.
Cela est ,de nos jours, disons le, chaque jour de plus en plus.. : Inespérée.

Astrid Shriqui Garain
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Encore une fois, je suis subjuguée par la beauté du style de Christian Bobin. C'est du plaisir pur. Il faut lire les textes de ce recueil sans perdre un instant!
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C. Bobin est un poète philosophe ou un philosophe poète d'une folle originalité ! Nulle part on ne peut lire des écrits qui ressemblent aux siens. Ici, il s'agit d'une dizaine d'histoires dont la première a pour titre : "Une lettre à la lumière qui traînait dans les rues du Creusot, en France, le mercredi 16 décembre 1992, vers quatorze heures". C'est déjà dire beaucoup. Les titres des autres nouvelles sont plus courts : "Le mal", "Le thé sans thé",... et la dernière : "l'inespérée", véritable chant d'amour à la femme aimée. C'est beau, c'est passionnant, c'est magnifique ; les pensées et les sentiments de cet écrivain sont ce que l'Homme peut produire de meilleur. Nulle mièvrerie, nulle lacheté mais des avis affirmés clairement sur tous les sujets qui nous concernent : l'amour bien sûr mais aussi la télévision, la solitude, le rapport aux autres, la manie des séminaires, les enfants qui fêtent une grand-mère morte... Un immense bonheur de lecture.
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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Quand le monde va mal et désespère quoi de plus revigorant que de lire Christian Bobin. L'inespérée est un des courts chapitres qui relatent des instants de vie, qui peuvent apparaître banals, mais auxquels le regard de Christian Bobin donne une intensité, un parfum, une coloration, une élévation qui illuminent et émerveillent. Comme l'on aimerait voir ainsi chaque instant, regarder chaque événement, vivre chaque rencontre ; le monde serait plus supportable, plus intéressant.
Plus encore que le regard, les mots de Christian Bobin apportent face à la gravité du moment, une profondeur ou une légèreté, une substance toujours.
Lire Christian Bobin c'est un peu comme ouvrir délicatement un banal papier de bonbon pour en goûter la délicieuse saveur d'un doux-amer inoubliable.
Qu'il s'agisse de la beauté d'une femme, de pureté, d'un ennuyeux colloque, de la télévision, de la peur ou du mal, de la vie ou de la mort, d'un arbre ou d'une pelouse… Christian Bobin dépose son observation et sa pensée avec humilité, justesse, poésie, générosité et bienveillance. Une pensée qui dépasse la chose observée, l'être rencontré, pour emmener dans un ailleurs, un au-delà, éclairé de beauté et d'amour. Ainsi il peint et repeint le monde par petites touches de mots qui réchauffent le coeur et donnent goût à la vie.
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Allez vous reprendrez bien une tasse de thé sans thé ? C'est dire, notre cher Bobin, nous emmène une fois encore sur des chemins invisibles ou presque que seul les poètes, les rêveurs en devinent le tracé et mais finissent quand même par se perdre au fond d'une brume qui flotte comme un doux songe.
Ce ne sont que des petites textes qui nous entraînent vers des pensées, des réflexions, voire des sensations.
Il ne sert à rien d'expliquer Bobin, c'est Bobin le roi des magiciens, le funambule des mots, vous ne trouverez point midi à quatorze heures mais des heures et des heures à se plonger dans cette prose et vous laissez porter, oubliez le bruit du monde, et écoutez l'unique silence de votre sérénité retrouvée.
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Comme toujours Bobin surprend, on croit le connaitre et il se dérobe.

Ah, je ne dirais pas qu'il n'y a pas de parenté avec les autres livres, mais il essaie de nouveaux modes d'écriture. Tout d'abord un peu de polémique avec le texte sur le mal, qui est un texte sur la télévision. Intéressant parce que Christian Bobin, c'est plutôt le Saint François d'Assise de l'écriture, le sage, le moine mendiant qui voit la grâce en toutes choses, on ne s'attend pas à de l'anathème.
De l'anathème OK, mais contre la télévision? Bobin vise juste, il vise ce qui tue l'âme, ce qui la détourne de la contemplation du réel, du beau, de l'invisible pour se vautrer dans la médiocrité, à méditer.

La plupart des autres textes sont des rencontres, des personnes en qui Bobin a vu la lumière l'espace de quelques heures, l'espace d'un partage. Jamais rien d'extraordinaire, des joies simples comme un rayon de soleil qui tombe sur un caillou pour le transfigurer. OK on n'est jamais très loin du Bobin que nous aimons.

Il y a aussi le Bobin qui s'égare, invité à un colloque de psychiatres, il se fane comme une fleur sans eau. Il y a aussi l'écrivain qui se moque de lui même. il y a les cancéreuses en chimio. Il y a beaucoup de petitesse.

Par un heureux hasard, j'avais emporté ce livre lors d'un voyage où j'ai côtoyé beaucoup de détresse et de maladies mentales, et ce livre m'a beaucoup aidé à apprivoiser ces difficiles rencontres.

C'est donc un livre de vie, un livre à garder précieusement pour éclairer des rencontres avec la misère du monde et garder foi en la lumière.
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Premier regard pour Bobin, séduite par le titre et pas déçue, poétique à souhait, je le relis régulièrement, certains fragments restent accrochés...
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Un livre stupéfiant
De justesse .
De sensibilité
D'engagement
Plus politique qu'aucun autre
Chaque retrait .. detachement , prise de distance ...
Affirmée .
sans lever le ton
Magnifique.
Le plus beau pour moi de Bobin
6/5 en Babelio m'aurait plus adapté .. pour partager mon coup de coeur
De petites nouvelles
Incisives
Merveilleuses
A decouvrir
et relire
Souvent .
EN piqutres de rappel
Pour s'immuniser contre l'uniformisation .. et fortifier notre gout de la liberté .. ces temps ci ... malmené....
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