Parfois, dans la sélection des 68 premières Fois figurent des seconds romans… Allez comprendre !
C'est ainsi que je découvre ce livre de
Guy Boley au titre prometteur,
Quand Dieu boxait en amateur, mais sans avoir lu son premier livre,
Fils du Feu.
Pour cette session de rentrée, ce roman est ma deuxième lecture…
Dès les premières lignes, je sursaute. On dirait du
Balzac : « Besançon est une petite ville… ». le décor est posé, montré, décrit ; nous y sommes aux côtés de l'auteur et de sa famille, de son père surtout, dont il va nous parler.
Guy Boley écrit bien, très bien même ; il a le sens de la formule, de la phrase qui fait mouche, de la répartie. C'est un mélange subtil de poésie, de langage soutenu et familier, cru parfois. L'intime, le très intime, tout ce qui touche au corps dans les extrêmes du sport et de la dépendance nous est donné à lire ; pour les sentiments, c'est plus difficile, plus viril, dans les subtilités de la paternité, de l'amitié.
Si ce roman nous parle et nous touche, c'est parce qu'il met en lumière des souvenirs qui pourraient être les nôtres, à certains moments donnés. Personnellement, ma grand-mère citait souvent le poème de
Victor Hugo, « Après la bataille », et mon propre père est aussi ce héros-là, à sa façon…
Sincèrement, je ne connais rien à la boxe ; sans aller plus loin, je n'aime pas ça ; dans mon univers, c'est peut-être juste quelques noms,
Marcel Cerdan ou Mohamed Ali avec une bonne dose de
Sylvester Stallone dans Rocky… et, pourtant, le récit du combat de championnat m'a marquée, avec la boxe comme métaphore de la vie, ou mieux comme eucharistie… Il fallait oser, tout de même…
Par contre, je connais un peu le milieu catho-caté et, là, j'avoue, j'ai jubilé ! Quelle justesse dans la caricature : le vieux père curé est assez savoureux dans ses réactions au concile Vatican deux ! Et surtout, quelle belle analyse de la Bible qui contient tout sur le plan de la dramaturgie : « courroux, délire, douleur, folie, amour, passion et trahison »… !
En ce qui concerne la métaphore proprement dite reposant sur l'expérience du ring de boxe pour sublimer le combat que mène Jésus, je suis moins enthousiaste même si je salue son originalité.
Le volet biographique, l'hommage au père défunt m'ont touchée ; je reconnais l'effet cathartique de l'écriture qui permet d'immortaliser sur le papier ce que l'on n'a pas su ou pu dire… Mais j'ai préféré l'approche littéraire, le côté autodidacte face à la peur maternelle des livres, les références hugoliennes ou shakespeariennes
En conclusion : un bon livre, original.