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3,7

sur 278 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
René, forgeron depuis l'âge de quatorze ans, deviendra champion de France de boxe, écrira des opérettes, fera du théâtre à la salle paroissiale........
Mais il restera avant tout forgeron et vivra en sourdine ses véritables passions.
René, c'est le père du narrateur, le père de l'auteur.
Auteur qui en fait un beau portrait et lui déclare après sa mort un amour qu'il n'a pas vraiment su lui montrer de son vivant.
D'une belle écriture cultivée, il témoigne d'une époque où le travail primait sur les aspirations.
Il y a beaucoup de sentiments, de l'humour aussi.
Si j'ai apprécié le livre, je n'ai cependant pas su me faire gagner par l'émotion et suis un peu restée en retrait.
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Parfois, dans la sélection des 68 premières Fois figurent des seconds romans… Allez comprendre !
C'est ainsi que je découvre ce livre de Guy Boley au titre prometteur, Quand Dieu boxait en amateur, mais sans avoir lu son premier livre, Fils du Feu.

Pour cette session de rentrée, ce roman est ma deuxième lecture…
Dès les premières lignes, je sursaute. On dirait du Balzac : « Besançon est une petite ville… ». le décor est posé, montré, décrit ; nous y sommes aux côtés de l'auteur et de sa famille, de son père surtout, dont il va nous parler.
Guy Boley écrit bien, très bien même ; il a le sens de la formule, de la phrase qui fait mouche, de la répartie. C'est un mélange subtil de poésie, de langage soutenu et familier, cru parfois. L'intime, le très intime, tout ce qui touche au corps dans les extrêmes du sport et de la dépendance nous est donné à lire ; pour les sentiments, c'est plus difficile, plus viril, dans les subtilités de la paternité, de l'amitié.
Si ce roman nous parle et nous touche, c'est parce qu'il met en lumière des souvenirs qui pourraient être les nôtres, à certains moments donnés. Personnellement, ma grand-mère citait souvent le poème de Victor Hugo, « Après la bataille », et mon propre père est aussi ce héros-là, à sa façon…

Sincèrement, je ne connais rien à la boxe ; sans aller plus loin, je n'aime pas ça ; dans mon univers, c'est peut-être juste quelques noms, Marcel Cerdan ou Mohamed Ali avec une bonne dose de Sylvester Stallone dans Rocky… et, pourtant, le récit du combat de championnat m'a marquée, avec la boxe comme métaphore de la vie, ou mieux comme eucharistie… Il fallait oser, tout de même…
Par contre, je connais un peu le milieu catho-caté et, là, j'avoue, j'ai jubilé ! Quelle justesse dans la caricature : le vieux père curé est assez savoureux dans ses réactions au concile Vatican deux ! Et surtout, quelle belle analyse de la Bible qui contient tout sur le plan de la dramaturgie : « courroux, délire, douleur, folie, amour, passion et trahison »… !

En ce qui concerne la métaphore proprement dite reposant sur l'expérience du ring de boxe pour sublimer le combat que mène Jésus, je suis moins enthousiaste même si je salue son originalité.
Le volet biographique, l'hommage au père défunt m'ont touchée ; je reconnais l'effet cathartique de l'écriture qui permet d'immortaliser sur le papier ce que l'on n'a pas su ou pu dire… Mais j'ai préféré l'approche littéraire, le côté autodidacte face à la peur maternelle des livres, les références hugoliennes ou shakespeariennes

En conclusion : un bon livre, original.
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C'est le titre intrigant de ce livre qui m'a donnée envie de le découvrir. Je me suis donc lancée dans cette lecture sans vraiment en connaître le sujet.
Il s'agit d'un vibrant hommage d'un fils à son père, pour honorer et remercier ce héros, son héros, pour lui déclarer sa fierté d'avoir été son fils, pour lui demander pardon pour ses erreurs et évoquer ses regrets.
Il y a aussi la merveilleuse amitié entre René & Pierrot, la boxe et la passion des mots. La démarche est belle et honorable. C'est une véritable incursion dans une famille, dans son histoire, dans ses malheurs et ses bonheurs, ses échecs et ses réussites.
Malheureusement, je ressors sceptique de cette lecture, je n'ai pas réussi à rentrer complètement dans l'histoire. La répétition de certaines phrases a fini par m'agacer et j'ai trouvé que le récit manquait de fluidité. J'ai eu la sensation que les phrases étaient trop travaillées et manquaient de naturelles. Je pense tout de même que ce livre est à découvrir.
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"La vie n'est qu'une longue perte de tout ce qu'on aime" Victor Hugo.

Guy Boley raconte son père qu'il a mal compris, mal aimé durant son enfance. Un peu honteux parfois de ce père, forgeron-chanteur d'opérettes, boxeur.

Autopsie d'une enfance mal vécue, passage à l'âge adulte rédempteur. Il m'a manqué l'émotion dans cette énumération pragmatique, décorticage d'une vie d'artiste qui n'a pas pu s'exprimer pleinement. Amour sous exprimé ponctué de silences, pudique entre ce père et ce fils.

Pourtant, le sujet est touchant. le style parfois emphatique, la redondance des expressions même si le vocabulaire est particulièrement choisi m'ont fait manquer l'émotion.

Je ne connaissais pas cet auteur, peut-être aurais-je une autre opinion si j'avais lu son précédent roman encensé par les lecteurs ?

Un roman, un lecteur : une rencontre. C'est un rendez-vous manqué entre père-fils, romancier-lectrice. le charme de la plume n'a pas opéré. J'en attendais peut-être trop.
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J'ai apprécié ce livre de Guy Boley. Auteur trop peu connu, au parcours professionnel atypique, M. Boley nous peint ici un portrait de feu son père. Ce livre autobiographique m'a beaucoup touché. On y retrouve l'amour filial attendu, mais aussi les regrets du fils qui ressent le manque du père disparu et de tout ce qu'il n'a pas dit ou fait du vivant de ce dernier. A l'image d'un Albert Cohen, qui, dans le livre à ma mère, fait un portrait tendre et rempli de cet amour perdu de la mère au fils et du fils à la mère. Ici, Guy Boley décrit avec beaucoup plus de pudeur, ce père à la fois champion de boxe, comédien amateur à succès, mais aussi l'homme plus sombre attiré par l'alccol et peu enclin à l'ouverture et à la discussion. Merci à Guy Boley de nous faire partager ce récit intime qui touche à des histoires familiales parfois douloureuses.
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Hommage filial, à la fois pudique et lyrique, à un père complexe, taiseux comme bien des hommes de sa génération. Orphelin dès son plus jeune âge, il devient forgeron, poussé par sa mère. Pétrie par les représentations du temps, celle-ci préfère voir son fils suer sang et eaux à la forge ou sur des rings de boxe, plutôt que se « crever » les yeux sur des livres comme son copain d'école qui deviendra abbé.
L'exercice d'admiration traite en creux la question de l'assignation sociale et de ses conséquences calamiteuses de générations en générations. Portée par une écriture généreuse et pourtant retenue, « Quand Dieu boxait en amateur » n'est pas sans rappeler « le bleu de chauffe » de Nan Aurousseau. Pour touchante que soit cette démarche, je me suis bizarrement détachée progressivement des personnages et de leurs destins, pour refermer le livre en me sentant un peu comme une intruse.
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Déçue d'être déçue….
Mais pouvait-il en être autrement, quand Fils du Feu, une de mes plus grandes révélations littéraires, m'avait fait connaître la transcendance ?
Il ne faut jamais révéler le secret d'un tour de magie, et c'est un peu l'impression que ce deuxième roman de Guy Boley me donne. J'étais dans mon mystère, vénérant un livre dont la force était de l'ordre du divin, et soudain l'auteur vient réécrire une sorte de deuxième version qui m'apparaît presque burlesque tellement elle me désillusionne. Comment éteindre le souffle magistral, la puissance volcanique d'un premier roman? En en écrivant un deuxième sur le même thème (la famille, les origines) mais dans un autre style. Guy Boley s'essaie à l'humour, et je le préférais en dramaturge. Je préférais quand il me parlait de son enfance, des silences, des grenouilles étêtées, des draps séchant à l'air, de tout ce qu'il inscrivait en nous par métaphores sublimes. Je n'avais pas envie de voir l'envers du décor, je voulais rester sur scène, et non derrière la caméra, je ne voulais pas connaitre les détails ni savoir ce qu'il se passe derrière le rideau de théâtre. Je préférais son père taiseux, et allégorique.
Les dizaines de répétition de la mort du grand-père « « paf, écrasé entre deux wagons, comme une crêpe, le pauvre » (on a compris !) ainsi que les dialogues autour du fantasme majorettes m'ont agacée, et quelle tristesse, quand, à l'issue d'un sublime paragraphe sur la boxe que pratiquait son père, l'auteur conclut « C'est ça qu'il dirait, si seulement ils pouvait l'exprimer en ces termes. » Quelle humilité, j'en reste coite…
Certains préféreront peut-être ce deuxième roman, plus lumineux et réaliste, tout est affaire de sensibilité. À vous de vous faire votre opinion !
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Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole,
Naquit d'un sang lorrain et breton à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix.

(Ce siècle avait deux ans, Victor Hugo, juin 1830)


Pour moi, Besançon évoquait jusqu'ici la naissance de notre Victor Hugo national. Désormais (et sauf si j'oublie ce livre et ma chronique) je vais devoir y rattacher la naissance du père de Guy Boley, l'auteur de ce premier roman ou plutôt de cette auto-fiction puisqu'il nous y raconte de façon très personnelle la vie imaginée et vraie d'un père qu'il vénère. « Mon père, ce héros », s'applique-t-il à nous répéter.

Nous voilà donc au « Dépôt », ferroviaire, apparemment, de Besançon où René Boley exerce le métier de forgeron. Nous sommes dans la première moitié du vingtième siècle, le travail du fer et de la fonte est encore essentiel et c'est tout un petit monde qui vit là, celui des cheminots et de leurs familles. On trouve tout sur place, hôpital, loisirs, école : l'entreprise rythme la vie des cheminots et s'occupe de tout. Un monde assez clos, fréquent à cette époque. On trouvera la même chose chez de Wendel en Lorraine comme dans d'autres grandes entreprises, métallurgie, textile, mines. Une sorte de capitalisme social qui eut son utilité à l'époque.

René est donc forgeron mais il se passionne pour la boxe vers laquelle l'a dirigé sa mère pour une raison simple : éviter qu'il ne devienne un de ces homos tant décriés et moqués qui jettent l'opprobre sur la famille.
La chance veut qu'il se passionne pour le « noble art » et y devienne champion amateur. Comme quoi le hasard peut bien faire les choses. Cerdan et Mohamed Ali deviennent ses modèles.

Bien, tout cela dure la moitié du roman (qui n'en est pas un, je le redis) et, très franchement, ne m'intéresse guère. Aucun intérêt pour les gars qui se démolissent le portrait, de surcroît le style est aussi lourd qu'un bloc de fonte, entre mots savants savamment jetés au fil des phrases, citations littéraires disséminées sans guillemets (et cela devient un jeu de les déceler), procédés stylistiques lourdement employés (Ah ! ces interminables accumulations...!) : bref, j'ai failli refermer le livre à la moitié.

C'eut été une erreur, car la seconde moitié du livre traite d'un autre sujet : la découverte par René, l'illettré amoureux du Petit Larousse illustré, d'une passion pour le théâtre. Pierrot, l'ami d'enfance de Guy devenu abbé, se lance dans la programmation d'un spectacle théâtral ayant pour thème la vie et surtout la mort de Jésus. Et voilà notre cheminot devenu comédien, incarnant le Fils de Dieu sur la Croix. Sacrilège ? Non pas, tant il y met d'application et finit par proposer une vision du Christ en Croix digne de Pasolini.

Certaines pages sont superbes et bien sûr, particulièrement celles qui évoquent la fin de ce père d'abord légèrement dédaigné puis respecté, admiré, adoré par son fils, Guy Boley.

Il y a quelque chose de touchant dans ces pages, déclaration d'amour à un père, vibrant hommage d'un fils qui répare des sentiments trop froids, trop égoïstes et dédaigneux à l'égard d'un homme simple. Une relation père-fils qui peut toucher nombre de lecteurs tant on peut s'y reconnaître.
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René, le père du narrateur est décédé, seul dans un petit hôpital de quartier. Pour l'homme vivant le constat est difficile, connait-il vraiment cet homme au-delà de l'alcoolique qui lui reste en tête ? Pour le fils c'est l'occasion de redécouvrir le père. Fils unique et orphelin de père, forgeron à quatorze ans, lecteur en secret, toujours fourré avec Pierrot qui deviendra prêtre, boxeur et comédien, René a eu une vie multiple et bien remplie. Ses objectifs de se surpasser, d'apprendre et d'être le meilleur l'ont mené dans des situations incongrues. Entre champion de France de boxe en amateur et le rôle de Jésus dans la troupe de la paroisse, comment ne pas être un dieu vivant aux yeux de son fils ?

J'avoue cette lecture a été plutôt difficile. Je n'ai pas vraiment compris où l'auteur m'emmenait, j'ai eu l'impression d'un enchaînement de faits et histoires qui forment la vie de René. Peu à peu le narrateur apprend à connaître ce père qui a été un dieu, un homme dur, détruit, finissant alcoolique.

Plutôt attachant, ce grand gaillard traverse les décennies avec son petit Larousse illustré et son grand ami Pierrot, tout deux parlent littérature, mots, foi et humanité. Ils échangent surtout des silences car dans leur quartier populaire et ouvrier on n'a pas l'habitude de parler pour rien dire. Voilà un univers dans lequel il n'est pas aisé de grandir.

Ce qui m'a tenu jusqu'au bout c'est indiscutablement le style ! Parfois ampoulé, j'y ai trouvé quelques longueurs. L'auteur joue magistralement avec les mots, les expressions, les figures de styles, le vocabulaire très précis dans tous les domaines... Et surtout la petite touche d'humour qui va bien !

Je ressors donc mitigée de cette lecture mais garde un bon souvenir de cette plume précise et incisive !
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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Du côté de Besançon, une amitié durable se noue entre René et Pierrot. René,orphelin de père, amateur de livres et du dictionnaire au grand désespoir de sa mère femme de ménage apprend très jeune le métier de forgeron pour faire bouillir la marmite du foyer. Il suit des cours de boxe de façon assidue et devient un très bon amateur. Pierrot, grand lecteur de la bible devient l'abbé Delvault et embarque René dans une reconstitution théâtrale de la passion du Christ. le narrateur, fils de René raconte l'histoire et y apparaît, au début et à la fin. Roman sympathique, mais l'humour un peu lourd qui fait parfois sourire ne suffit pas à donner du corps à cette narration qui s'essouffle assez vite.
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