« Je serais bien embarrassé de faire un voeu. Oh, si, à vous pourtant, oui, celui de vous rendre la femme la plus adulée, la plus choyée de la terre. »
Eugène Manet à Berthe Morisot
Alors que sa peinture donne le sentiment d'un travail spontané, impulsif même, qui saisit l'instant au premier coup d’œil, Berthe s'y est souvent reprise à plusieurs fois pour trouver le mouvement juste, l'angle de vue idéal.
Les trois soeurs ont reçu une éducation de filles, à la maison. Elles n'ont pas connu le pensionnat. À Caen, une institutrice, Mlle Félicie, venait à la préfecture leur enseigner l'orthographe, l'histoire, l'arithmétique, un peu de géographie. À Paris, elles ont fréquenté le Sacré-Coeur, rue de Varenne, puis les cours de Mlle Désir, rue de Verneuil. Mais l'essentiel de leur éducation, comme il était alors d'usage dans le milieu, consiste dans ce que l'on appelle les arts d'agrément - ces arts qui rendent la jeune fille agréable aux yeux des futurs prétendants : la musique, le chant, la broderie, les bonnes manières, l'art des bouquets et, accessoirement, le dessin - activité plus marginale, conçue pour désennuyer les demoiselles, dans leurs longs moments d'oisiveté et considérée bien sûr comme un loisir, une fantaisie salutaire, propice à la détente et à la bonne humeur.
Ce qui importe surtout, pour une jeune bourgeoise, c'est de savoir jouer du piano.