Puis le grand dioncle Jahern résolu de réinstaurer l'écriture, alors pratiquement disparue au sein de l'église nettoyée de ses éléments corrompus.
Il y voyait plusieurs avantages : d'abord, l'enseignement s'écrit s'assimile à un travail de gravure et imprime dans le cerveau de celui qui le reçoit des traces plus profondes et plus durables que l'oral . Ensuite, l'exercice régulier de la plume permet la relation intime qu'il noue avec le scripteur, d'explorer les zones les plus profondes, les plus pures de l'esprit. Il requiert en outre une volonté quotidienne qui éloigne le spectre de la facilité, de l'indolence mentale guettant chacun sur ce bas monde.
Écouter son cœur, dis-tu... Mais le cœur est souvent impur, le cœur s'habille de désirs trompeurs pour entraîner celui qui l'écoute à transgresser la loi cosmique.
- Il vaut mieux se tromper avec sincérité que s'enfermer dans de fausses certitudes. L'ordre cosmique est une ouverture.
Le désir est un leurre, l’aspiration profonde est un chemin. Le désir relève de l’instinct de possession, de l’orgueil, l’aspiration requiert de l’humilité, de la patience, de l’attention. L’un provoque les affrontements, les guerres, la destruction, l’autre inspire la compassion. Le désir engendre le pouvoir, la conquête, la religion, l’exploitation ; l’aspiration suscite la compréhension. Le désir bâtit des prisons, l’aspiration offre la liberté. L’un crée le temps, l’autre relie à l’éternité.
Des larmes silencieuses venaient aux yeux d'Ellula. Elle ne pleurait pas sur elle-même ni sur ses parents, mais sur l'humanité dont toute la souffrance semblait contenue dans la voix pure et triste de Clairia.
« J’étais le démon de l’ancien monde, vous êtes les anges du nouveau. »
Mais vivons le moment présent : il est suffisamment riche et digne d’intérêt pour que nous évitions de nous fourvoyer dans les méandres du temps.
Que peut un remède pour un malade qui refuse de guérir ?
Ni l’espace ni le temps ne sont des obstacles à la véritable communication.
Celui qui ressent est vivant, celui qui veut est mort.
La véritable liberté n’est pas dangereuse. Elle coule comme une source intarissable, elle ouvre des voies vers le mouvement perpétuel.